Marcel Marechal    lors des MOLIERES 98

de MOLIERE    Théâtre du Rond Point         Mise en scène:   Marcel Marechal           avec: Daniel Berlioux Lisette Malidor Fabrice Michel Mathias Maréchal Fabienne Périneau Annick Blancheteau Marcel Maréchal Fabrice Pruvost Michel Derniautte José Da Assunçäo Grégory Crassas

                

Ce soir là, il fut possible au spectateur attentif des premiers rangs de lire sur les lèvres de Marcel Maréchal qui murmurait à l’adresse de sa partenaire aux moments des rappels: «C’est bien ce soir!». C’est vrai ce soir là, pour la représentation du vendredi 3 Avril, toute la troupe fut véritablement plébiscitée par le public, composé en partie de lycéens, qui judicieusement apprécia à sa juste valeur, ce qui n’est pas le cas de certaines critiques professionnelles, le travail à la fois délirant et pédagogique que Marcel Maréchal, metteur en scène a su distiller au profit de cette pièce de Molière!.... En réussissant à dégager la problématique du sujet face à son identité et à sa subjectivité, il esquisse une toile de fond onirique empreinte à la fois de mythologie et de mythomanie.... Et pourtant il est quasiment impossible de savoir qui, du Marcel Maréchal, metteur en scène ou Acteur, tient les rênes de cette invraisemblable pérégrination mentale et amoureuse, tant le premier influe le second qui s’empresse en retour d’en faire de même!..... Ce mouvement rotatif accélère sa vitesse tel un typhon qui entraîne toutes et tous dans une aspiration baroque et carnavalesque qui caractérise le talent génial de Marcel Maréchal. Il serait tentant plus que pour n’importe quel autre rôle d’affirmer que le personnage de Sosie, valet d’Amphitryon lui convient au point de permettre de deviner, à qui y serait sensible, ce qu’est l’âme de Marcel Maréchal .. Rationnel que la maison de Mercure, de Jupiter, de la nuit soit un temple; mais est-ce aussi la maison d’Amphitryon, et de Sosie ? Toute cette mésaventure se déroule donc sur le parvis de ce temple en escomptant que Alcmène, femme d’Amphitryon sera à même de garantir à son mari la « reconnaissance » qui lui revient!... Mais les dieux sont mutins et se plaisent à usurper les identités et à semer ainsi le trouble chez les uns et les autres!.... Sans doute devrait-on trouver dans Amphitryon une leçon d’humilité extrême, puisque transgressant tout besoin de justice et d' équité, les dieux s’arrogent les mérites de chacun en rendant ainsi chacun démuni devant l’Universel!... Au-delà, en nous rendant vigilant face à l’oubli, ils nous signifient le caractère essentiellement ludique de la vie que Marcel Maréchal s’empresse de reprendre évidemment à son compte!.... Ce soir là, il invita donc ses partenaires à applaudir à leur tour les spectateurs qui avaient permis, par leur appréciation complice, qu’une représentation si réussie d’Amphitryon eût lieu!    Theothea le 12/04/98

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