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ASHES TO ASHES

       

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ASHES TO ASHES

    

de Harold Pinter

  

Théâtre du Rond Point   

    

Mise en scène:  

Harold Pinter

         

avec:

Christine Boisson

Lambert Wilson

 

                

     Présentation par  C.S.

 

    

Une maison de campagne, un salon, un couple...

Lui dans sa verticalité hiératique (domination masculine, pouvoir!)

Elle, recroquevillée dans un fauteuil (dominée!)

Il interroge sèchement (fait subir un interrogatoire!) sa compagne (Bourreau-Victime) au sujet d’un ancien amant.

Crise de jalousie ou tentative de la sortir d’un état apparent de torpeur.... Un regard absent, décalé avec le réel. Réponses de sa part, monosyllabiques, répétitives comme pour marteler l’esprit du spectateur. Style court, haché, cet amant est si lointain...

Mais au fur et à mesure que le soir tombe, les questions engendrent des propos inquiétants, surgis de réminiscences lointaines réelles ou fantasmées (quai d’une gare, neige veinée de rouge-sang, usine, sirène et l’homme (l’ancien amant ? qui arrache les bébés des bras de leur mère) l’homme qui serait tortionnaire, ashes to ashes....cendres ... fours crématoires, camps d’extermination !

L’Histoire prend à la gorge et prend pas le pas sur l’individu.

Les mots provoquent le délire, le mot « bébé » se fait obsédant jusqu’au cri primal... elle devient la Mère à qui on arrache son enfant, elle devient la Mère coupable face à l’innocence de l’enfant (ou à l’absence réelle d’enfant), elle même victime de l’homme façonneur de fascisme.

Dans le couple, le pouvoir apparent de l’homme est déstabilisé par le verbe féminin auquel il ne peut répondre. Les mots sont assénés lentement, articulés, répétés, renvoyés par un écho comme pour mieux les faire pénétrer dans notre esprit et s’assurer qu’on ne les oubliera pas.

Histoires de mémoire, Mémoire de l’Histoire!

Donc, oeuvre de mémoire, cette pièce d’Harold Pinter est mise en scène par l’auteur lui-même et interprétée de manière dépouillée par Christine Boisson, pleine d’intensité intériorisée et Lambert Wilson.  

   

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