EN COULISSE   Theothea.com  
   - La Chronique critique du Théâtre à Paris - 
         Sommaire / Editorial

         

             Magazine du Spectacle vivant ...
   

   

LES BONNES

               

***

       

de Jean Genet

        

      

Comédie Française

      

Mise en scène: Philippe Adrien

    

avec Catherine Hiegel, Dominique Constanza, Muriel Mayette

        

      

  

  

  

  

  

  

 

  

  

   

  

La chronique

  

Reprise pour la troisième fois depuis 1995, la mise en scène de Philippe Adrien, initialement créée au Vieux-Colombier, accède maintenant à la notoriété de la salle Richelieu, avec le risque de changer les dimensions acoustiques et physiques de notre perception.

        

Ces trois voix de femmes s’élancent dans l’espace sans le contraste de voix masculines et s’affrontent à notre imaginaire en mal de repères spatiaux! Comme dans un jeu de chaises musicales, le champs des possibles se rétrécit au fur et à mesure que les rôles de Maître et d’Esclave se déplacent et se substituent.

  

A l’opposé de la dialectique Hégélienne où à terme l’Esclave grâce au travail qu’il effectue sur la Réalité prend définitivement l’ascendant sur le maître qui devient ainsi peu à peu dépendant du travail de son domestique, ici chez Genet ce mécanisme s’enraye pour diverger vers le délire et le suicide!....

      

Et pourtant, notre doute est permis car ici, le Théâtre est à la fois Acteur et Spectateur de lui-même: En effet, les deux soeurs, employées au service de leur maîtresse initient un jeu auquel, complices à trois, elles avancent chacune tour à tour leurs pions, suscitant à chaque fois nouvelle adaptation et nouvelle stratégie de jeu!

      

Un peu comme si, enfiler le costume de l’Autre permettait une échappatoire vis-à-vis des contingences du réel. Ce miroir déformant qu’est le Théâtre s’offre ainsi à la « compréhension » et au « divertissement » du spectateur.

 

 Mais sans doute qu’être voyeur attentif de ce ménage à trois, aurait nécessité une plus grande intimité! A l’aune des contraintes de la salle Richelieu, l’interprétation distanciée de ces trois comédiennes est donc d’autant plus appréciée!

        

Theothea le 12/12/97

L'histoire

  

Deux bonnes aiment et haïssent à la fois leur patronne. Elles ont dénoncé l’amant de celle-ci par des lettres anonymes. Apprenant qu’on va le relâcher faute de preuves et que leur trahison sera découverte, elles tentent une fois de plus d’assassiner Madame, échouent, veulent s’entre-tuer; finalement, l’une d’elles se donne la mort, et l’autre, seule, ivre de gloire, tente de s’égaler par la pompe des ses attitudes et des ses paroles au destin magnifique qui l’attend.

  

Jean-Paul Sartre

(extrait de Saint Genet comédien et martyr)

   

   

      EN COULISSE      
 - La Chronique du Théâtre à Paris -            EN COULISSE 
 La Chronique du Théâtre à Paris 
        www.theothea.com

   

retour