LA CHRONIQUE CRITIQUE DU THEATRE A PARIS

         

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PRESENTATION

 

SAISON THEATRALE  2002-2003   

   

1)  RECORD DE CREATIONS SUR LES AFFICHES DE LA RENTREE

La saison théâtrale commence ce soir, avec la première générale de la saison, celle de"Baron", de Jean-Marie Besset, au Théâtre Tristan-Bernard. L'auteur de"Ce qui arrive et ce qu'on attend", y parle... du théâtre, et de la guerre public-privé (en même temps que des amours de Molière et de sa... bisexualité). Une guerre dont on espère que les assauts s'émoussent bientôt, mais qui a, peut-être, donné une nouvelle combativité aux 41 directeurs de théâtres privés parisiens (qui rappellent avec fierté qu'ils totalisent près de 80 % de la fréquentation parisienne). A regarder le programme de cette rentrée, on est, en effet, surpris par leur combativité : dans un contexte général morose, il semble que jamais les créations, françaises et étrangères, n'aient été aussi nombreuses ! Et comme, de leur côté, les théâtres subventionnés, qui ont souvent changé de direction, semblent avoir mis un tigre dans leur moteur, la saison s'annonce chaude...

 

2)  DANS LES SALLES PRIVEES: GRUNBERG, BEAUVOIRE, BONAPARTE

Côté français, on dénombre une bonne dizaine de pièces à découvrir. Après"Baron", voici le surlendemain, au Théâtre de l'OEuvre, Victor Haïm qui... parle également de théâtre dans"Jeux de scène", où Marcel Bluwal dirige deux grandes comédiennes, Francine Bergé et Danièle Lebrun, ici respectivement auteur-metteur en scène et actrice. Très attendu ensuite, Jean-Claude Grumberg créera"L'enfant do","une chronique familiale optimiste et dérisoire en forme de berceuse fin de siècle"où Jean-Michel Ribes (lui-même incarnation de la complémentarité du public et du privé, voir ci-dessous) dirige François Berléand et Chantal Neuwirth. Au La Bruyère, Stephane Hillel monte"Un petit jeu sans conséquence"de Jean Dell et Gérald Sibleyras, l'histoire d'un couple qui joue à se séparer et qui n'aurait pas dû, avec de jeunes comédiens. A la Gaîté-Montparnasse, Jean Piat égrènera en octobre les souvenirs d'un enseignant dans"Prof", du Belge Jean-Pierre Dopagne. Au Théâtre Fontaine, Gérard Jugnot s'efforcera de séduire la femme d'un génie dans"Etat critique", de Michel Lengliney, tandis qu'au Gymnase Anémone, Smaïn, Dary Cowl animeront la"Putain de soirée", de Daniel Colas.

Infatigable, Robert Hossein poursuit ses grandes fresques avec"C'était Bonaparte", écrit par Alain Decaux et l'avocat Paul Lombard, au Palais des Sports (à partir du 1er octobre). Trois spectacles plus confidentiels attirent aussi l'attention :"Liaison transatlantique", une évocation de la liaison de Simone de Beauvoir (Evelyne Pisier) et du romancier américain Nelson Algren (dans la petite salle du Théâtre Marigny),"Gros câlin", une version monologuée (par Thierry Fortineau) du roman de Romain Gary (signé Emile Ajar) à la Pépinière Opéra, et encore, au Studio des Champs-Elysées, un autre monologue, signé Eric-Emmanuel Schmitt,"M. Ibrahim et les fleurs du Coran", dit par Bruno Abraham-Kremer. Autant de créations a priori alléchantes, qui auront à s'imposer face aux succès annoncés de quelques reprises sûres :"Le Charlatan", de Robert Lamoureux, avec Michel Roux et Jacques Balutin (au Saint-Georges),"Nuit d'ivresse", de Josiane Balasko, qui mettra elle-même en scène Francis Huster et Michèle Bernierla Renaissance) et"L'Homme en question", de Félicien Marceau, avec Michel Sardou et Brigitte Fossey (à la Porte-Saint-Martin).

Du côté des étrangers, les nouveautés sont également nombreuses. Parmi les plus attendues, on guettera la dernière pièce d'Arthur Miller,"Le Désarroi de monsieur Peters", que Michel Aumont interprétera à l'Atelier dans une mise en scène de Jorge Lavelli (à partir du 24 septembre). Puis, deux jours plus tard, ce"Limier"du Britannique Anthony Shaffer qui avait inspiré un film magnifique à Joseph Mankiewicz et où s'affronteront, sur la scène de la Madeleine, Jacques Weber et Patrick Bruel. Et, le même jour,"Hysteria", un succès londonien de Terry Johnson, qui imagine la rencontre de Freud (Pierre Vaneck) et de Salvador Dali jeune (Vincent Elbaz), le tout dans une mise en scène de John Malkovitch (au Théâtre Marigny). Mais on s'intéressera aussi aux"Couleurs de la vie", de l'Australien Andrew Bovell, que Michel Fagadau monte dans sa Comédie des Champs-Elysées avec Didier Sandre, Marianne Basler et Fanny Cottençon, et à"La Preuve", de l'Américain David Auburn, où Bernard Murat dirigera, aux Mathurins, Rufus et Anouk Grinberg. Et encore au"Regard", de l'Américain Murray Shisgal, monté par Laurent Terzieff (au Théâtre Rive gauche). Mais bien sûr, on ne voudra surtout pas manquer le rendez-vous avec Isabelle Huppert, qui, dirigée par Claude Régy aux Bouffes du Nord, se confronte à l'univers désespéré de la Britannique Sarah Kane dans"4.48 psychose", une"dépression chaotique"qui annonçait le suicide de l'auteur (le 1er octobre).

Face à toutes ces nouveautés, quelques reprises jouent, elles, la sécurité. Ainsi"Sarah ou le Cri de la langouste", de John Murrell, avec Fanny Ardant dans le rôle de Sarah Bernhardt dictant ses mémoires à son secrétaire (Robert Hirsch) (Edouard VII, mise en scène de Bernard Murat). Et, plus classique,"Poste restante", de Noël Coward, avec Line Renaud et Jean-Claude Brialy (au Palais-Royal).

 Présentation France TV 
  rentrée Saison  02-03 
     Théâtre privé           - D'après la rubrique "Entracte" (A.C. Les Echos.fr)

 

3)  DANS LES THEATRES SUBVENTIONNES: DURAS, SANGATTE & LUCHINI

L'an dernier, le théâtre public ne jurait que par Molière. Cette année, il l'oublie pour des contemporains... Même la Comédie-Française qui, sous la houlette désormais de Marcel Bozonnet, ouvre sa saison, le 14 septembre, avec Marguerite Duras : son"Savannah Bay"entre au répertoire, dans une mise en scène d'Eric Vigner, avec Catherine Samie et Catherine Hiegel. Et si, pour les fêtes, la Maison de Molière monte un Feydeau ("Le Dindon", mis en scène par l'Allemand Lucas Hemleb), elle continue d'innover en accueillant ensuite... Marie N'Diaye, romancière métisse franco-sénégalaise, prix Femina 2001, qui propose"Papa doit manger", monté par André Engel, puis le Russe Alexandre Ostrovski, dont"La Forêt"sera mise en scène par son compatriote Piotr Fomenko ; il alternera, au printemps prochain avec Racine, dont la tragédie"Esther"donnée, dans une mise en scène d'Alain Zaepffel, fondateur de l'Ensemble Gradiva, avec la Maîtrise de Radio France.

Les innovations ne s'arrêtent pas à la salle Richelieu puisqu'au Vieux-Colombier on verra aussi la création d'une pièce autrichienne de Werner Schwab,"Extermination du peuple ou mon foie n'a pas de sens", puis, en janvier"Les Papiers d'Aspern", d'Henry James, les"Quatre quatuors pour un week-end"du prix Nobel chinois dissident Gao Xingjian.

Et qu'au Studio-Théâtre de la pyramide du Louvre, les comédiens-français créeront une pièce du romancier contemporain François Bon,"Quatre avec le mort".

Si l'Odéon en travaux, et qui émigre boulevard Berthier, joue davantage l'équilibre entre classique ("Phèdre", montée par Patrice Chéreau avec Dominique Blanc - et non plus Isabelle Adjani d'abord annoncée - et contemporain ("El Pelele", de Jean-Christophe Bailly, mis en scène par Georges Lavaudant), le Théâtre de la Colline, fidèle il est vrai à lui-même, ne monte que des auteurs d'aujourd'hui. Il ouvre avec une création de Michel Deutsch,"Skinner", où il est question d'émigration, dans un hangar qui ressemble à Sangatte et que hantent, dans une mise en scène d'Alain Françon, Dominique Valadié, Carlo Brandt, André Marcon, Jean-Paul Roussillon. Peu auparavant, c'est Serge Valletti qui aura fait l'ouverture de la petite salle avec"Et puis, quand le jour s'est levé, je me suis endormie", où Christiane Cohendy est dirigée par Michel Didym qui, ensuite, montera un texte de Christine Angot,"Normalement". Tandis que dans la grande salle, on verra, fin novembre,"Retour définitif et durable de l'être aimé", d'Olivier Cadiot, puis, mis en scène par Jean-Pierre Vincent,"Les Prétendants"de Jean-Luc Lagarce.

A Chaillot, Ariel Goldenberg ménage un savant équilibre entre la danse (il ouvre avec le ballet de William Forsthyte) et le théâtre avec, d'abord, une comédie musicale de Nicola Piovani,"Concha Bonita", montée par le groupe TSE d'Alfredo Arias, avec Catherine Ringer des Rita Mitsouko, puis deux productions en anglais, toutes deux interprétées par Fiona Shaw, la"Medea", d'Euripide, montée par l'Abbey Theatre de Dublin dans une mise en scène de Deborah Warner (du 19 février au 8 mars) et une"idylle féminine et informatique","The Power Book", par le Royal Theater de Londres (en mars). Auparavant la comédienne Nathalie Richard aura signé son premier spectacle,"Le Traitement", de Martin Crimp, en novembre, puis l'on verra une adaptation du roman de Lydie Salvayre,"En compagnie des spectres".

Au Théâtre de la Ville enfin, également partagé entre la danse, la musique et le théâtre, on retrouvera, l'impressionnant Michel Bouquet dans le"Minetti", de Thomas Bernhard, dès la fin du mois puis, après une reprise des"Six personnages en quête d'auteur"de Pirandello, Victor Hugo avec une mise en scène de"Mangeront-ils"signée Benno Besson. Aux Abbesses, c'est Nathalie Sarraute qui ouvre la saison avec deux pièces,"Elle est là"et"C'est beau", montées par Michel Raskine. Après un montage de textes de Jean-Luc Lagarce, Dan Jemmett créera"Dog Face", un spectacle du dramaturge anglais Thomas Middleton, mort en 1627, puis, succédant à des marionnettes de Tbilissi, Michel Didym proposera des textes et chansons de l'inoubliable Pierre Desproges,"Les animaux ne savent pas qu'ils vont mourir".

On s'en voudrait d'oublier le Théâtre de l'Athénée, qui frappe un grand coup dès la mi-septembre avec"Knock", de Jules Romains, où Fabrice Luchini succède à Louis Jouvet dans une mise en scène de Maurice Bénichou. Puis, après des spectacles musicaux et chorégraphiques, on retrouvera du théâtre avec"Hedda Gabler"d'Ibsen,"Antoine et Cléopâtre", de Shakespeare, monté par Daniel Mesguich, puis, pour clore la saison,"Déjeuner chez Wittgen- stein", de Thomas Bernhard, réglé par Hans Peter Cloos avec Pierre Vaneck, Edith Scob et Catherine Rich.

Il faudrait encore parler de Brecht mis en scène par Didier Bezace à Aubervilliers, et par Alain Olivier à Saint-Denis, et du passionnant programme de Bobigny (Büchner, Botho Strauss, Shakespeare, Boulgakov, François Maspero...). Les amateurs de théâtre n'auront que l'embarras du choix. Pourvu que cela dure !

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     Théâtre privé           - D'après la rubrique "Entracte" (A.C. Les Echos.fr)

   

4)  REVOLUTION AU ROND-POINT

En jachère depuis le départ de Marcel Maréchal, le Théâtre du Rond-Point, à Paris, devrait tourner rond cette saison : confié à Jean-Michel Ribes, auteur (dernièrement, de l'irrésistible"Théâtre sans animaux") et metteur en scène (dans quelques jours, de la nouvelle pièce de son ami Jean-Michel Grumberg,"L'Enfant do", à Hébertot) et refait à neuf (y compris le restaurant), il va, dans ses trois salles (la grande reste baptisée du nom des Renaud-Barrault, les fondateurs, les deux petites se nomment désormais Jean-Tardieu et Roland-Topor),"montrer la vigueur et la diversité de l'écriture contemporaine, sa drôlerie, sa beauté, sa gravité". A l'affiche, en une sorte de continuel manège, une quarantaine d'auteurs. Des Français mais aussi des étrangers, qui ouvriront la saison avec, en octobre, dans la grande salle, l'Allemand Roland Schimmelpfennig ("Une nuit arabe", mise en scène de Frédéric Bélier Garcia avec Niels Arestrup et Zinédine Soualem), et, dès le 18 septembre, l'Algérien Mohamed Kacimi ("La Confession d'Abraham"salle Jean-Tardieu), cependant que, le même jour, Olivier Py présentera un spectacle de ses chansons,"Miss Knife et sa baraque chantante", salle Roland-Topor, qui accueillera ensuite une"conférence loufoque et musicale"intitulée"Les grenouilles qui vont sur l'eau ont-elles des ailes ?", adaptée et montée par Eugène Durif. Avec en prime des soirées cabaret en week-end, des lectures (le 22 septembre, des textes contre l'intolérance et l'extrême droite"), un"Rond-Point des rires"confié pour deux soirs à Edouard Baer. On ne devrait pas s'ennuyer au Rond-Point !   

 Théâtre du Rond-Point 
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 Être ou ne pas Être Acteur.... 
 Michel Bouquet est MINETTI 
 et vice versa....

          

Michel Bouquet....  vu par  CatS

 

 

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