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HORACE

       

***

         

       

               

        

Théâtre de L'Oeuvre

      

Horace   

de Pierre Corneille

Mise en scène:  

Marion Bierry

avec:

Delphine Rich

Elisabeth Vitali

Isa Mercure

Claude Giraud

Stéphane Bierry

Jean-François Vlerick

Hervé Falloux

Thomas Cousseau

Olivier Sabin

Thierry Courtois

           

     Présentation de Marion Berry

  

Horace reste certainement la tragédie la plus contemporaine et la moins contournable: Celle de toutes les époques et de tous les peuples, celle de nos aïeux, de nos filles et fils présents et à venir.

Elle raconte la guerre, la guerre civile qui déchire nos foyers, fait s’armer le frère contre son beau-frère, le frère contre sa soeur, les foyers meurtris d’une lointaine antiquité sans doute, antiquité du XVII ème bien sûr, mais dont l’écho amplifié par ces trois siècles de distance nous parvient, tel une avalanche alourdie de toutes les barbaries qui précipitèrent sa chute, qui continuent de l’entraîner, roulant toujours plus vite.

On y trouve pêle-mêle nos guerres de religions, nos guerres mondiales si intestines pour certaines familles d’Alsace, de Poméranie, de la frontière des anciens empires.

On y lit aujourd’hui le drame du Liban, de Sarajevo, le drame des israéliens et des palestiniens et l’enfer quotidien des familles d’Algèrie.

Horace raconte l’irruption exceptionnelle du malheur le plus grand dans la petite joie sans pareil de l’ordinaire.

Mais si cette pièce ne décrivait que l’horreur, elle ne serait qu’un constat - courageux certes pour son siècle - mais rien qu’un constat sensible venant s’ajouter à tous ceux, par exemple, de la littérature du XXème siècle si fertile en ce sens.

Horace va plus loin, elle nous interroge et force notre réflexion si d’aventure le destin frappait un jour à notre porte et demandait à notre amant et notre frère, chacun soldat ou partisan d’un camp adverse, de s’armer l’un contre l’autre pour défendre la souveraineté de sa patrie ou de sa cause.

Horace raconte deux guerres: La guerre aveugle et fratricide de deux peuples voisins - les albains et les romains - qui se livrent bataille depuis deux ans et la guerre « juste » qui soudain désigne trois champions de chaque camp pour éviter le carnage et décider de la paix.

On pense à la résistance bien sûr comme à d’autres combats où l’on procède au terrible calcul du moindre sang, où l’on sacrifie le plus petit nombre au plus grand, l’individu à l’humanité.

Mais ce sont les femmes de cette tragédie, celles que l’on n’écoute pas, pas plus hier qu’aujourd’hui, celles qui n’ont pour tout droit que le devoir de se taire, ce sont elles les véritables héroïnes qui du fond des temps continuent de hurler cette question pour ébranler nos consciences: « Le sacrifice exprime-t-il la vertu la plus noble ou bien n’est-il que la caution morale la plus révoltante de la folie meurtrière des hommes?

          

   

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