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COLORATURE
de
Stephen Temperley
mise en scène
Agnès Boury
|
****
Théâtre du Ranelagh
Tel 01 42 88 64
44
|
Si un couple de scène devait en doubler un autre pour mieux exalter
la fausseté dune voix de soprano, elle-même persuadée
de posséder loreille absolue lors du siècle
précédent à New York City, Agnès Bove &
Grégori Baquet pourraient se présenter, à un tel casting,
avec la justesse musicale requise !
Cest, précisément, ce que font ces deux artistes,
en prolongations au Ranelagh, après déjà neuf mois de
représentations plébiscitées de leur Colorature en
France.
En effet, créé à Broadway en 2005 comme un défi
suprême au chant lyrique, voilà que Florence Foster Jenkins
accompagnée au piano par Cosme Mac Moon, débarquent à
Paris, grâce donc à la judicieuse interprétation Bove
- Baquet interposée, pour recueillir autant de succès que celui
qui marqua leur apogée au Carnégie Hall en 1944, concluant
ainsi douze années de collaboration artistique.
Comment, en effet, ne pas appeler chef duvre, ce parcours
en duo, où la voix de la cantatrice sessayait à gravir
les aigus, dans des dérapages non contrôlés, mais dont
le ridicule naurait su tuer, ni elle-même, ni son partenaire
?
Le public de lépoque, friand de ce sabotage en direct des
uvres dOpéra les plus réputées, à
linsu bien entendu de la cantatrice, se donnait le mot et accourait
en masse à ces récitals, à nul autre pareils !
Dailleurs, en guise de témoignage à la
postérité, lair de
« Queen
of the night », massacré consciencieusement par la Diva
américaine est disponible en ligne pour le plaisir des oreilles les
plus averties.
En outre, la légende veut que Hergé aurait pris Florence
Foster Jenkins pour modèle de sa célèbre Castafiore
en bande dessinée.
Beaucoup de compassion va à ladresse du fameux pianiste,
dévoué à cette cause accompagnatrice
mais en
définitive pas tant perdue que cela, puisqu en 1964, gagné
par une grande nostalgie, Cosme Mac Moon aurait eu lenvie
dévoquer, au sein dun club de Jazz, ces douze années
de tandem piano-chant, quelque peu bancal mais tellement atypique !
Theothea le 14/03/13
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L'IMPORTANCE D'ÊTRE
SERIEUX
de
Oscar Wilde
mise
en scène
Gilbert
Desveaux
|
****
Théâtre Montparnasse
Tel 01 43 2 77
74
|
|
visuel affiche - photo © Marc
Ginot
|
Puisque rien n y fait et que toujours une connotation de souffre,
voire de souffrance reste liée à lévocation
dOscar Wilde, il nest, en définitive, pas très
surprenant quau moment même où la nouvelle adaptation
francophone de « The Importance of Being Earnest » par
Jean-Marie Besset est reprise au Théâtre Montparnasse dans la
mise en scène de Gilbert Désveaux, dapprendre que
celui-là ne devrait pas être reconduit en tant que directeur
des 13 vents CDN à Montpellier où précisément
sa nouvelle adaptation vient de triompher.
Ce qui toutefois pourrait laisser songeur sur le bien-fondé de
cette non-reconduction, ce sont quelques-unes des motivations de
linspection officielle effectuée au préalable
«L'aspect désuet de la présentation à
l'esthétique poussiéreuse et sans imagination (
) imité
des pièces de boulevard filmées pour "Au théâtre
ce soir" (
) . Style de jeu qui oscille entre amateurisme et savoir-faire
boulevardier.»
Dautant plus si lon compare ce point de vue sans appel avec
des commentaires critiques, parmi de multiples élogieux, comme ceux
de Gilles Costaz:
« Le théâtre d'Oscar Wilde est un théâtre
de mots, d'aphorismes, de proverbes détournés, de pieds de
nez à la correction bourgeoise, d'insolences déguisées
ou affirmées. Jean-Marie Besset est très à l'aise dans
la transposition de ce feu d'artifice à la fois mondain et
anti-mondain
.
Wilde dénonçait un monde compassé dans une forme
surannée - que son langage subvertissait. C'est cet alliage secret
du vétuste et du révolté, du mondain et du moderne que
Besset, Désveaux et leurs acteurs ont su recréer, en compressant
quelque peu cette abondante fête verbale. »
Là où donc lInstitution culturelle pourrait percevoir
une complaisance avec une forme de Théâtre obsolète et
démodé, dautres experts de la chose artistique y
découvrent, a contrario, détournement et transgression des
codes convenus.
Nayant aucunement lintention darbitrer entre des
appréciations, forcément légitimes, il semble
néanmoins pertinent de rappeler que lhumour anglais possède
des subtilités de langage et de savoir-vivre tellement pérennes
quil est fort utile de semparer dun sourire malicieux lorsque
se trouve, en question, la période victorienne !
En tout cas, cest un satisfecit collectif que nous adressons aux
sept comédiens, tant leur jeu est à lunisson dun
esprit si habilement irrévérencieux quil en épouse
à souhait les bonnes manières
toujours en usage outre-manche
!
Theothea le 08/04/13
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LE PRIX DES
BOÎTES
de
Frédéric Pommier
mise
en scène
Jorge
Lavelli
|
****
Théâtre de l'Athénée
Tel
01 53 05 19 19
|
Au prix où sont les boîtes, ma bonne dame, la petite (Catherine
Hiegel) et la grande (Francine Bergé) semparent des deux
surs, au point de tenir celles-ci dans la paume dune main que
tous les auxiliaires de vie vont, peu à peu, compresser à
lenvi.
Alors, au début, il y a les chats qui ronronnent, en amusant le
temps qui passe, mais il faudra les nourrir, jour après jour, dans
la dépendance, en garantie du bonheur à peu de frais, chez
soi
avec les croquettes ou leurs clones !
Par la suite, à laune du délabrement progressif,
linstitution sociale va pénétrer lintimité
sororale, comme autant de voies deau se multipliant à
linfini, avec lobjectif inavoué dextorquer à
fonds perdus, tous les biens acquis
et dans la perspective vaine de
compenser, au plus mal, la plupart des fonctions vitales
détériorées.
A terme, se profilera lesquisse de la faucheuse les attendant, toutes
deux selon des handicaps fort différents mais en définitive
complémentaires !
Si la grande va se payer la douleur physique de la perte dautonomie
allant de pair avec celle de la mémoire, cest lextrême
lucidité qui va pourfendre le moral de la petite, toute
désemparée par le mal qui la ronge de lintérieur,
face aux mauvais traitements infligées à sa sur.
Aucune force surhumaine ne semblerait pouvoir en circonscrire les
méfaits et cest donc dans lincapacité à
pouvoir maîtriser cette lente dégradation inéluctable
que les deux surs, linvalide et lautre pas, se voient couler,
en se noyant au vu et au su de toutes les prises en charge sociétales.
Avec cette terrible attaque en règle envers lInstitution
géro-psychiatrique capitonnée sous des murs de
pseudo-thérapie, Frédéric Pommier solde ses comptes
avec son affection adolescente envers deux êtres vulnérables
bien aimés, tout en leur dédiant sa première création
théâtrale, de surcroît mise en musique absurde par Jorge
Lavelli.
Theothea le 03/04/13
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LA GRANDE SOPHIE
En concert
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****
La Cigale
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SELECTED SONGS RECITAL
de
& par Lewis
Furey
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****
Théâtre L'Européen
Tel 01 43 87 97
13
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