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Au Petit Hébertot, est programmé, pour cet été,
jusqu’au 31 août, une comédie à deux personnages
signé Eric Assous, l’auteur de pièces grinçantes
sur le couple telles « L’illusion conjugale » ou
« les Conjoints ».
Présentement, la remise en question du Couple est traitée
sur un mode plus gentil et léger.
L’ alliance depuis de nombreuses années de Karine et Didier
paraît calme et sans problème apparent et pourtant, un soir,
le regard différent porté sur un film, pas nommé, genre
: « Sur la Route de Madison » de Clint Eastwood va se
révéler être un véritable détonateur.
Les larmes de Meryl Streep, sous une pluie diluvienne, se communiquent
à une Karine bouleversée par ce final qui met en scène
le choix tiraillé d’une femme pour son mari au lieu de partir
avec son amant avec lequel elle vient de vivre trois jours d'amour fou. Elle
prétend ne pas comprendre le choix de la voie raisonnable sur la passion.
Elle se met à interroger son mari sur leur vie de couple. Un
« es-tu heureux ? » anodin va mettre le feu aux
poudres…
Sans doute ce questionnement germait-il depuis longtemps chez Karine et
vouloir bousculer ainsi leur rythme de vie routinier et secouer ce mari
installé dans son confort, lequel est d’abord estomaqué
par l’ émoi et le trouble suscités sur sa femme par ce
mélo qu’il juge être une bluette à l’eau de
rose.
Olivia Dutron, interprète de nombreuses pièces de boulevard,
prête son regard mutin et coquin à une Karine fougueuse,
entière, aux envies explosives. Elle passe par des sentiments variés
avec une grande subtilité, tantôt tendre, tantôt brutale
et, finalement, plutôt paumée devant une rupture décidée
à l’emporte-pièce et mal assumée.
Face à elle, Philippe Roullier joue Didier, un mari pragmatique,
qui ne comprend pas ce qui lui arrive et tombe des nues quand sa femme veut
faire chambre à part comme par caprice, puis vivre une aventure et
quitter le foyer par défi.
En fait, tout est provoqué pour mettre un peu de piquant dans le
quotidien, on joue à se faire peur, on frise la rupture mais sans
doute pour se ressouder avec plus d’ardeur. La mise en scène
de Stéphane Boutet permet aux deux comédiens de déployer
toutes les facettes de leur jeu, mettant en valeur les contradictions d'
une vie ordinaire, dans un décor d’atelier de peintre très
réussi.
Cat.S / Theothea.com, le 01/08/13 |
