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6ème  Saison          Chroniques     41  à  45

 

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ANATOMIE TITUS FALL OF ROME

de  Heiner Müller

mise en scène    Philippe Vincent

 Choix des Chroniques **

Théâtre de Gennevilliers

Tel: 01 41 32 26 26

 

Telle une logorrhée meurtrière, les mots et les gestes semblent se mettre au service d'une cause qui les dépasse en réunissant un chœur dynastique, afin de célébrer dans la récurrence, la messe qui doit être proclamée!..

Tel un opéra, un souffle magistral emporte les officiants qui pourfendent, tranchent, broient et se métamorphosent en des identités substitutives sans que jamais ils ne  se lassent de ce déchaînement monstrueux!…

Tel un poème, le verbe sanguinaire se décline en des couleurs, des sons, des images, une musique qui emportent l'imaginaire au-delà du sens pour en restituer une chair qui s'entrechoque dans la délectation!…

Philippe Vincent a fait le choix de mettre en scène Müller commentant Shakespeare qui lui-même se fondait sur Sénèque!…

Cette mise à distance en abîme trouve un aboutissement dans un spectacle polytechnique et néanmoins symbolique où l'âme de dieux humains est trangressée dans la violence formelle!…

Les comédiens, considérablement imprégnés de l'enjeu, se relaient durant cent cinquante minutes éprouvantes faisant en permanence face au public, comme dans une lutte constante avec le regard indifférencié!…

Pas question de lâcher prise, le spectateur est pris dans la nasse de la psalmodie rhétorique en échos qui n'épuisera son sujet qu'après l'avoir terrassé dans l'accoutumance enivrante!…

En outre Titus en novembre annonce Richard en décembre !… Attendons-le dans la détermination de l'expérience acquise, avec d'autant plus d'intérêt que le metteur en scène y deviendra lui-même partenaire en présence notamment de Garance Clavel.

Theothea le 20/11/01

LA PRINCESSE MALEINE

de  Maurice Maeterlinck

mise en scène    Yves Beaunesne

 Choix des Chroniques *

Théâtre de la Colline

Tel: 01 44 62 52 52 

"Nous sommes dans le rêve d'un géant… Maeterlinck écrit grand parce qu'il tourne autour du rien…"

C'est ainsi qu' Yves Beaunesne aborde la mise en scène de cette pièce étrange, destinée initialement au théâtre de marionnettes!

"Là-bas dans la forêt…", pour plagier Marianne James (Ultima récital), des pantins inquiétants règnent en valse hésitation autour de jeunes gens princiers et agitent le royaume d'Ysselmonde en des fantasmes de noces meurtrières!…

Cet univers shakespearien où l'imaginaire engendre la contradiction des sentiments, la schizophrénie des personnages, la dualité des intentions, a tout pour séduire l'aspiration à briser le rationalisme dogmatique!…

Et c'est vrai que la scénographie de Thibault Vancraenenbroek qui s'appuie sur l'excellente idée d'une bouche de tunnel s'ouvrant vers la salle, en permettant ainsi au monde obscur de jaillir en pleine lumière, illustre avec justesse cette quête en confusions, dans les corridors d'un château maléfique!..

En outre, la scène en plan incurvé renforce le concept de déséquilibre qu'imprègne, par ailleurs d'onirisme, l'instabilité des caractères!…

De même une étude gestuelle de décomposition des mouvements liée à celle idoine d'une articulation des mots et des phrases, fonde une chorégraphie pertinente de silhouettes tâtonnantes et indécises!…

Cependant d'où vient cette impression d'exaspération grandissante où précisément le "Rien" semble submerger l'esthétisme de cette dialectique poétique!… Est-ce le travail appliqué des acteurs à la recherche du principe délibéré d'hésitation? Est-ce l'absence de repères qui se diluerait en amalgame d'inspirations artistiques?

Roland Bertin, en rupture de Comédie-Française et s'affichant en chef de troupe composée majoritairement de comédiens issus des conservatoires d'art dramatique, tente une petite musique entre violence et lyrisme, cynisme et fragilité, mais ne réussit pas, malgré l'implication remarquable de Dominique Valadié et Claire Wauthion, à nous emmener dans le "rêve du géant"!…

Theothea le 22/11/01

L'HOMME RÊVÉ

de  Roger Vadim

mise en scène    Jean-Claude Feugnet

 Choix des Chroniques ****

Théâtre des Bouffes du Nord

Tel: 01 42 74 22 77

Bouffes du Nord du 20 au 24 Novembre 01  

Au cœur de l'automne, pour cinq représentations exceptionnelles aux Bouffes du Nord, Marie-Christine Barrault se livrait à une évocation charnelle de "l'Homme rêvé" dont elle ne prononcerait le nom qu'à la dernière note de la toute dernière chanson : Roger Vadim, son mari durant douze années de bonheur!…

Encadrée par deux chansons totalement écrites par Jean-Marie Sénia son pianiste, les paroles des quatorze autres constituant le spectacle furent créées en cadeau à sa femme, par Vadim quelques mois avant sa mort.

Nappée dans une lumière bleu-nuit assortie à la couleur de sa robe ainsi que celle du lit canapé égayant la sensualité explicite du récit musical, la chanteuse vibre avec passion aux pulsions épicuriennes, émaillant les touches impressionnistes de sa soif à déguster la vie, par une voix chaude, claire et enjouée!…

Chaque chanson éclaire une thématique qui est chère à l'artiste ou à la femme, par le biais de l'anecdote trucculente ou de la métaphore pudique, galvanisant les centres d'intérêts ou même les causes, avec le sourire du regard enthousiaste et la tonicité du geste ample!…

Ainsi soudain surgit Paul Claudel, le poète, le dramaturge, sujet de toutes les aspirations voluptueuses de la langue et en même temps brocardé comme empêcheur de tourner en rond : " son Claudel, son clo-clo "!…

En permanence, le clin d'œil, la pirouette subtile rivalisent avec d'autant plus de légèreté que la gravité menacerait!…

Ainsi allait Vadim comme au milieu d'un champ de bulles de champagne, ainsi Marie-Christine perpétue non le souvenir, mais la présence effective de celui qui a eu le don de la rendre heureuse!…

Si ce récital débute par le rêve magnifique du très jeune Roger qui embrasse son père avec effusion avant que celui-ci ne quitte le monde des apparences "Ne meurs pas…" de J-M Sénia, le compositeur récidive avec grandeur pour l'ultime au-revoir "La lampe éteinte" où Marie-Christine Barrault cherchant à atteindre l'image projetée un peu floue du jeune homme Vadim, celle-ci s'estompe au fur et à mesure de l'approche de la comédienne!…

Les applaudissements inondent par vagues successives l'émotion contenue de l'actrice, Marie-Christine salue avec plénitude, la densité de l'instant qu'elle savoure jusqu'à la lie!...

Theothea le 22/11/01

LE LANGUE-A-LANGUE DES CHIENS DE ROCHE

de  Daniel Danis

mise en scène    Michel Didym

 Choix des Chroniques **

Théâtre du Vieux-Colombier

Tel:  01 44 39 87 00

 

 

Le langue-à-langue ne peut être un mot à mot!…

Ni celui qui consisterait à interpréter de Québec à Paris, un langage aux mots trompeurs, ni celui qui d'une classe sociale à l'autre traduirait les différences!…

Non, le langue-à-langue est plutôt ce qui fait sens lorsqu'il y a débordement de libido, de rage, de violence retournée contre soi-même et que s'exclame, se profère, s'éructe le verbe à force de cris, voire d'aboiements!…

Une tribu de sioux canins que la culture urbaine renvoie aux confins des plaines limitrophes sur fond de gratte-ciel en masse compact, s'y ébat en joutes contradictoires, se joue des ébats sans victoire!…

Coyote, Déesse, Joëlle, Djoukie, et les autres s'y livrent en bataille rangée de l'Amour, des duels fratricides de désespoir sous le chant des sirènes contemporaines en mal d'illusions!…

Deux cent quarante-six chiens tentent de rétablir un semblant d'équilibre social face à des générations qui s'enchaînent tous azimuts!…

Des mots, toujours des mots!… des hurlements toujours des hurlements!… des transes toujours des transes!…

Que comprennent ceux qui auront leurs antennes ouvertes vers le champ des possibles!…

Une mise en scène qui décoiffe les convenances!… Des comédiens qui exultent et transgressent les sentiments contrariés!… Un texte qui psalmodie le malaise des continents à la dérive!…

Theothea le 30/11/01

PARIS LA GRANDE

de  Philippe Meyer

accompagnement:  J-P. Gesbert & P. Le Pennec

 Choix des Chroniques ***

Théâtre Mouffetard

Tel:  01 43 31 11 99 

 

Quarante-huit!… Peut-être, cela pourrait-il être l'année de naissance de Philippe Meyer!… En tout cas, c'est le nombre de rengaines évoquant Paris, chères à la mémoire collective que le sociologue a décomptées scientifiquement!…

Son pianiste arrangeur, Jean-Pierre Gesbert en a façonné un malicieux pot-pourri que le chroniqueur-chanteur a placé au milieu de son spectacle du théâtre Mouffetard!…

Les accroches des mélodies fusionnent le temps d'un instant qui s'évanouit aussitôt dans l'autre!… Elles forment ainsi toutes réunies, une ritournelle qui, à l'instar de la chanson de Laurent Voulzy enchaînant les tubes des années soixante, pourrait fort bien à son tour connaître le succès populaire!…

Certes au vu de son vaste tour de chant, ce n'est pas précisément l'objectif recherché par le journaliste-historien qui donne à entendre, à son public, une étude documentée, foisonnante et dense de la ritournelle des rues, depuis le moyen-âge jusqu'au Paris contemporain!…

Emaillant son parcours musical, de réflexions philosophiques pleines d'humour, frappées au coin du bon sens, l'artiste se campe sur scène avec la présence et l'intimité du conteur!…

Il en prend possession, en l'arpentant au moyen de gestuelles acquises récemment de show-man aguerri, et des mimiques complices de curieux professionnel, touche-à-tout particulièrement doué!…

Le spectateur amusé, tout ouïe, et concentré sur l'espace temps défilant devant ses yeux, apprécie ce cours d'éducation musicale consacré à Lutèce et Paname, bel et bien rassemblées pour le meilleur!…

Accompagnant ce voyage à l'accordéon, Pascal Le Pennec en dessine sa couleur ludique et nostalgique!…

Paris est maintenant une "grande !… Peut-être Philippe Meyer pourrait-il en devenir le père affectif!…

Theothea le 27/11/01

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