EN COULISSE   
Home page / Sommaire

         

Forum Théâtre Magazine

   

 

      EN COULISSE   
 Sommaire / Editorial     Toutes nos  Critiques  2002 - 2003

Les    Chroniques    de

      EN COULISSE 
 - Le Théâtre à Paris -

 Choix des Chroniques

 haut de page

 Chroniques précédentes  Chroniques suivantes    

7ème  Saison     Chroniques   07.16   à    20      Page  90

 

Recherche   par mots-clé

LA PLACE DU DIAMANT

de  Mercè Rodoreda

mise en scène    Gilles Bouillon

 Choix des Chroniques ****

Théâtre du Marais

Tel: 01 44 78 98 90 

 

En novembre 99, rendant compte de la reprise de "Savannah Bay" au théâtre du Rond-Point pour les adieux au théâtre de Gisèle Casadesus accompagnée de sa fille Martine Pascal, nous commencions notre chronique sans le moindre jeu de mots: "La classe d'un diamant en pureté originelle!..."

Et voici donc que maintenant en 2002 pour 30 représentations exceptionnelles, Martine Pascal a également éprouvé l'envie de reprendre "La place du diamant" qu'elle avait créée à Tours et à Chaillot en 97.

Dans les deux pièces se construit la transmission de la mémoire avec les affres d'une déperdition inexorable!... De mère à fille dans l'une, de mère à fils dans l'autre alors qu'entre temps Martine Pascal passe du rôle de l'enfant à celui de l'adulte.

D'une pièce à l'autre, la dialectique se transforme en récit, le dialogue en monologue!...

Peut-être la comédienne est-elle plus à son aise dans l'art d'échanger que dans celui de raconter, il n'empêche qu'elle nous touche profondément avec cette Natalia dont le mari est tué durant la guerre civile dans l'Espagne franquiste et qui, dans l'adversité, se battra jour après jour pour sa survie et celle de ses deux enfants!... Un moment de vérité intense catalysé par l'intimité du théâtre du Marais.

Theothea le 16/10/02

LE TELEPHONE

de  Jeannine Worms

mise en scène    Albert-André Lheureux

 Choix des Chroniques ****

Théâtre Essaïon

Tel:  01 42 78 46 42 

 

Au-delà d'un miroir brisé, qu'y aurait-il a trouver d'autre qu'un mur sur lequel se briseraient tous les efforts à communiquer la détresse?

Pourquoi la jeune femme s'accuserait-elle de pulsions meurtrières si ce n'est pour obtenir la réaction de son interlocuteur, là-bas anonyme au bout de la ligne téléphonique?

Pourquoi s'acharnerait-elle à déverser sa logorrhée sur les ondes s'il lui suffisait de transgresser le huis clos imposé?

Quelles sont donc ces forces inconscientes qui parcourent le rituel de la cliente au suicide alors que la voix neutre affirme sans émotion que tout cela est faux!...

Dialectique entre soi et soi, le téléphone a beau jeu de brouiller les pistes de la communication virtuelle où tout résiste même le cauchemar!...

Anne Raphael révèle une énergie où le désespoir ne semble pas être l'apanage de la comédienne; ce qui dans une mise en scène impressionniste d'Albert-André Lheureux, l'autorise à une composition de l'étrangeté particulièrement convaincante.

Theothea le 16/10/02

NUITS DE FOLIES

de  Hélène Martini

mise en scène    M.L. Philippon & J-B Detraz

 Choix des Chroniques ****

Théâtre des Folies Bergère

Tel: 01 44 79 98 98 

   

  Les Folies Bergère   Le site web

   

C'est autour du chiffre treize qu'Hélène Martini (13 lettres) dirige actuellement la destinée des Folies Bergère (13 lettres) et c'est donc naturellement un vendredi 13 septembre que "Nuits de Folies" (13 lettres) aura été créé en treize tableaux!...

Toutes ces dernières années, ce temple du Music-Hall a triomphé avec les spectacles musicaux de Roger Louret, ainsi qu'avec Valérie Lemercier & Marianne James; le temps était maintenant venu à la fois de renouer avec la tradition tout en prenant appui sur l'expérience de ces succès récents!...

Quoi de mieux alors que la Revue, art à part entière qui cependant nécessitait de nouvelles perspectives, de nouveaux regards, bref de nouveaux créateurs!...

Ainsi s'est imposé le spectacle "Nuits de Folies", réunissant sept jeunes chorégraphes et une cinquantaine de danseurs et artistes!...

Sans maître de cérémonie, les tableaux s'enchaînent sous la coordination chorégraphique de Mary Laure Philippon et musicale de Jean-Bernard Detraz, visitant un espace imaginaire où le divertissement "classieux" côtoie conjointement l'esthétique contemporaine et la nostalgie!...

Le grand escalier rouge va se fondre en un kaléidoscope d'influences, d'époques et de genres pour faire éclore une palette de styles et perpétuer ainsi le fameux mythe des Folies Bergère.

Si le fil rouge du spectacle est dédié à la Femme magnifiée et superbe, aucune tête d'affiche n'accroche son nom à la légende; cependant un oeil et une oreille avertis par les précédentes créations de Roger Louret reconnaîtront sans peine le talent et le charisme de plus en plus avérés de Caroline Devismes et Lucy Harrison qui mènent de concert et avec maestria la partie chantée de la Revue.

Elles sont incontestablement les vedettes discrètes d'un formidable travail d'équipe, que le public semble apprécier à sa juste valeur.

Theothea le 16/10/02

BARON

de  Jean-Marie Besset

mise en scène    Gilbert Désveaux

 Choix des Chroniques ****

Théâtre Tristan Bernard

Tel: 01 45 22 08 40 

 

A cheval entre public et privé, le champ d'investigation de Jean-Marie Besset installe les partenaires d'un couple en équilibre instable, en porte parole respectif de ces deux genres théâtraux emblématiques!...

Blanche la comédienne en quête et Jean le metteur en scène ringard, elle et lui sympathiques mais constamment en représentation d'eux-mêmes à la ville comme à la scène s'immergent, elle dans l'avant-garde, lui dans le classicisme en s'inventant pour leur "noble cause", des passions amoureuses appropriées!...

Mêlant précisément leur vie personnelle à leur activité professionnelle, c'est leur disposition à créer qui deviendra l'arbitre et le garant de leurs choix respectifs, les entraînant en des happenings déphasés!...

Agissant comme un transfert psychanalytique, la relation qu'eut Molière avec Baron (Stéphan Guérin-Tillié), jeune comédien de sa troupe devient pour Jean (Maxime Leroux) à la fois objet d'inspiration artistique en même temps que nécessité à expérimenter pendant que Blanche (Christine Gagnieux) se laisse envahir par le talent omnipotent de Kaben (Pierre Aussedat), incontournable metteur en scène à la mode!...

Substitut aux traditionnels confidents, les agents respectifs des deux époux, Sylvaine (Eva Darlan) et Max (Joël Demarty) s'efforcent de maîtriser les pulsions contradictoires de leurs protégés et tentent un point de vue distancié tout en s'appuyant sur les intérêts réciproques!...

A terme, ce pilotage à vue obligera les partenaires à le recherche du compromis mais laissera le spectateur d'autant plus perplexe qu'il n'est pas certain que l'humour ait été invité à part entière à la fête!...

Comédie de salon parisien avec des touches de Félinienne "Dolce Vita", loin néanmoins du regard indicible de "l'ange" Mastroianni, Baron de Besset en fustigeant hypocrisie et cynisme, en voulant faire imploser les malentendus et les affres de la création théâtrale, se laisse peu à peu absorber par son enjeu et préfère en définitive oeuvrer pour un prudent statut quo du couple.

Theothea le 22/10/02

CHERE ELENA SERGUEIEVNA

de  Ludmilla Razoumvskaïa

mise en scène    Didier Bezace

 Choix des Chroniques ****

Théâtre de la Commune

Tel: 01 48 33 16 16 

 

 Théâtre de la commune 
 Le site web

 

Invités au banquet de la Morale, Elena un professeur et quatre de ses élèves vont se mettre à table pour confronter leurs échelles de valeur: En effet celle-ci, à l'occasion de son anniversaire, leur ouvre la porte de son appartement, surprise et touchée par leurs visites d'affection inopinée.

Conflit de génération mais aussi références à un ordre établi face à une fuite en avant, cette pièce faisant l'objet d'une commande thématique d'état, évoque l'URSS de Brejnev en dépeignant une jeunesse arriviste prête à toutes les compromissions pour accéder à la réussite sociale.

Ludmilla Razoumovskaïa, l'auteur et son oeuvre mis à l'index durant cinq ans, se retrouve aujourd'hui en phase avec son époque, maintenant que les bons sentiments ont laissé place en Russie au réalisme du comportement social et individuel.

Proche des voyous d'Orange mécanique (Stanley Kubrick), ce groupe d'étudiants pourrait aller jusqu'au meurtre, jusqu'au viol afin de rectifier leurs copies d'examen, avant la délibération du jury!...

Et pourtant, leur visite aurait fort bien pu se poursuivre, comme elle avait commencer en charmante soirée d'anniversaire, si seulement Elena leur avait confié la clef tellement convoitée pour cet "arrangement"!...

Questions de limites, de bornes à ne pas dépasser, d'éthique à respecter.... Leurs avis diffèrent!... Elena pense qu'ils peuvent, qu'ils doivent se mettre en état de droiture, comme elle-même se l'est toujours appliqué!...

Symbolisant cette icône d'honnêteté, Sylvie Debrun règne sur un monde en déliquescence dont il s'avère qu'elle ne possède que la clef apparente!...

Mise en scène "conviviale" de Didier Bezace où la lutte rhétorique, psychologique et physique se développe autour d'une table pendant que se consomment le rite et les stades progressifs de la violence avec son cortège de pressions et d'influences s'incarnant à tour de rôles en Daniel Delabesse, Thierry Gibault, Donatien Guillot et Lisa Schuster.

Theothea le 23/10/02

Recherche   par mots-clé      EN COULISSE   
 Sommaire / Editorial

      EN COULISSE 
 - Le Théâtre à Paris -

 Choix des Chroniques

 

 

 

   

 

   

   

   

   

Hit-Parade