WIGHT ! UN DEMI-SIECLE APRES
« Wight 70
! » Un
demi-siècle après...
et jour pour jour
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Photo © Jakez Morpain
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Mercredi 26 août 1970 ! Le rideau s'ouvrait sur le
plus fabuleux festival Musical n'ayant jamais existé ! Et aujourd'hui
Mercredi 26 août 2020 ! Jour pour jour donc, un demi-siècle
vient de s'affranchir du temps de l'émotion et de la mémoire
en faisant de cette date un événement historique digne de
trôner au feeling du patrimoine universel !
Tout simplement parce que "Wight 70" ce gigantesque happening
avait d'emblée atteint l'apothéose d'une manifestation à
nulle autre paroxysmique... dans sa plénitude
!
Nous le savions tous au matin du lundi 31 août 1970,
ce que nous venions de vivre durant cinq jours et nuits n'avait absolument
aucune chance de se reproduire à nouveau :
L'espace / Temps y avait été tellement
magistralement condensé qu'il en avait saturé ad vitam aeternam
le ressenti de chacun des participants.
Seuls en subsisteraient le souvenir ô combien sensitif
et le sens à y apporter qui lui par la suite pourrait se renouveler
à souhait !...
Pour la troisième fois ici en vingt ans, nous allons
rendre hommage à ces moments intenses et privilégiés...
avant d'en baisser ensuite délicatement (et provisoirement) le rideau
afin de préserver ce trésor mémoriel... celui qui
éternellement fait vibrer et perpétuer l'âme des poètes
!..
Theothea du mercredi 26 août au lundi 31 août
2020
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Photo © Jakez Morpain
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« Wight 70
! » Un
demi-siècle après !...
En cette période du cinquantenaire, la sphère
des vétérans de Wight 70, comme ils se dénomment
eux-mêmes sur les réseaux sociaux, est sur le pont de la
mémoire sensorielle, olfactive, visuelle et bien entendu affective.
Il est étonnant de découvrir à
quel point cette aventure de fin août 1970 a marqué les esprits
et l'imaginaire de ceux qui ont vécu cet événement a
priori dans une relative insouciance et pourtant, désormais, comme
l'une des expériences les plus fortes de leurs vies, voire pour certains
revendiquée comme la plus intense, celle qui aurait eu le plus
d'échos dans leur for intérieur.
Il faut dire que la plupart étant sexagénaire
et davantage, c'est nécessairement avec la nostalgie de la jeunesse
qu'est perçu aujourd'hui ce happening à la fois très
localisé et, en même temps, doué d'une résonnance
tellement universelle que le monde culturel en fait et continuera à
en faire un marqueur musical bien sûr d'amour et de paix comme le
signifiait l'idéologie hippie triomphante mais au-delà de ce
cliché, l'enjeu d'un tel moment symbolique pourrait avoir été
encore plus déterminant qu'il n'y paraissait formellement, comme si
les forces d'un imaginaire générationnel s'étaient alors
définitivement emparées de son propre logiciel existentiel
en rupture avec les codes acquis.
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Photo © Jakez Morpain
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Certes, on le savait déjà auparavant,
la musique est un formidable langage universel mais là, en plus d'une
manière quasiment tactile et implicite, c'était la propension
à ressentir qui changeait de registre.
Chacun allait vivre cette expérience d'un point
de vue subjectif avec son propre bagage vécu mais celui-ci allait
entrer en résonnance avec des milliers d'autres au point de former
ce vaste choeur qui, aux jours du cinquantenaire, se rend compte que ses
véritables valeurs existentielles se sont forgées en ces instants
à jamais magiques.
C'est aussi d'ailleurs peut-être pour cela
qu'aujourd'hui un regard apaisé sur le site ''East Afton Farm'' est
au moins aussi signifiant dans sa nudité naturelle quasi intemporelle
que les photos tellement évocatrices prises à l'époque
au même endroit nous en rappellent les reflets bigarrés avec
une si douce mélancolie.
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Photo "East Afton Farm" 26 août 2020
© Paul Coueslant /
lien vidéo
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Comme il est troublant de superposer nos souvenirs avec
la réalité d'un lieu qui semble avoir ainsi choisi d'être
immuable. Il y a le ciel, le soleil et la mer... mais aussi les nuages, le
vent, la colline et quelque chose qui ressemble à l'immensité
du Paradis perdu sous ce relief vallonné dissimulant ses falaises.
Oui, le Festival de Wight 1970 se déroulait au
bord de la plage et personne de ceux qui avaient pris place dans l'enceinte
échafaudée à dessein ne pouvait le soupçonner
.
Seuls ceux rebelles qui avaient choisi de résider
sur la colline pouvaient savoir que sa crête plongeait sur l'autre
versant directement dans La Manche.
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Photo © Jakez Morpain
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Qu'ils ont eu raison les organisateurs de feindre de
croire que les festivaliers renonceraient comme un seul homme à aller
s'installer là où la vue était imprenable sur le Festival
et même, paraît-il, le son souvent excellent .... par vent favorable
!
Là-haut, les réfractaires se voulaient
sereins et en paix avec eux-mêmes tellement le spectacle était
idyllique (C'est, de toute évidence, de cet endroit stratégique
qu'ont été prises les meilleures photographies du site). Au
diable, le manque à gagner, ils étaient suffisamment nombreux
en bas pour subvenir aux frais.... en tout cas jusqu'au moment consensuel
où le Festival serait déclaré gratuit pour en finir
avec le rapport de forces contre-productif.
Chacun pourrait alors potentiellement choisir la place
qu'il pensait être la meilleure pour assister à la fin du fameux
" 3 days (+2) / 3 pounds " !
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Photo © Jakez Morpain
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A titre subjectif, se positionner dès le premier
jour dans laxe de la scène sans en être trop proche nous
était demblée apparu comme un excellent ajustement dont
nous navons eu quà nous féliciter de manière
empirique: Panorama à 360 degrés, acoustique performante
néanmoins sujette au « fading » lié au
vent, 1 ou 2 déplacements quotidiens envisageables à
lextérieur de cette immersion... etc... Selon ce compromis,
la préférence quasi permanente faite à la musique devenait
de facto exclusive et son souvenir impérissable
à
lexclusion toutefois du sommeil qui nous a joué quelques "tours".
De toute façon, il n'aurait pas été
aisé de changer de place par opportunité tant il y avait du
monde ! Nous étions donc 600.000 selon certaines estimations... En
tout état de cause, ce fut le plus gigantesque festival de l'histoire
puisque Woodstook s'était lui empêtré en embouteillages
automobiles monstres.
Point de transport individuel sur Wight. Tous en bus
à impériale vert olive pour retour au Ferry-boat car, bien
sûr, ce serait plus pratique qu'à la nage
!
Bref, on s'en souvient comme si c'était hier
!
Et effectivement c'était hier, il y a juste 50
ans.
Theothea le 28/08/20
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Photo © Jakez Morpain
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Ecoutons Gaëlle Kermen, en un court extrait de
ses carnets façon « brut de décoffrage »,
évoquer son ressenti à fleur de peau
:
...
mais c'est formidable de penser
qu'on a trois jours devant soi au soleil sur la colline à se noyer
de musique
trois jours à oser être
soi-même
en bas le festival ressemble à
un grand bateau sur la mer
et les voilà les ten years
after tant attendus en merveilleux échos de batterie roulant de la
colline à la mer
that's
great
vers 6 heures je suis
éveillée par une voix étrange qui dissipe rauquement
les brouillards sur la colline sur la campagne sur la
mer
c'est
melanie
la petite melanie seule en scène
avec juste une guitare
elle est très loin et pourtant
très proche
en bas les corps sont toujours
étendus entre les feux
épars
sur la colline des têtes
ébouriffées sortent des sacs de couchage des bustes se redressent
et applaudissent ce matin trop beau
melanie lance sa voix vers le
ciel
melanie presque fragile casse
sa voix pour mieux l'insinuer entre les dernières brumes entre les
dernières fumées des derniers feux qui se rallument les uns
après les autres
melanie éveille la colline
et les champs là-bas jusqu'à la mer
immense
melanie étrange et
délicate d'un coup de baguette magique laisse deviner le soleil
derrière la colline
mais c'est déjà
fini
elle a
disparu
...
"
Gaëlle Kermen
( avec tous les remerciements de Theothea.com )
isle-of-wight-1970-dimanche-30-aout-au-matin
ainsi qu'en références, les carnets de voyage :
isle-of-wight-1970-vendredi-28-aout-apres-midi/
isle-of-wight-1970-samedi-29-aout/
isle-of-wight-1970-dimanche-30-aout-matinee/
isle-of-wight-1970-dimanche-30-aout-midi-sur-la-plage/
isle-of-wight-1970-dimanche-30-aout-apres-midi-au-festival/
isle-of-wight-1970-dimanche-30-aout-dernier-soir/
isle-of-wight-1970-lundi-31-aout-matin-du-depart/
ainsi que :
Préface hommage au photographe Jakez Morpain
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Photo © Jakez Morpain
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Work in progress !...
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