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Les Chroniques de Theothea

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LOVE

de  Murray Schisgal

Mise en scène:  Michel Fagadau

 Choix des Chroniques **

Comédie des Champs-Elysées

Tel: 01 53 23 99 19

 

Au-delà du traditionnel trio, une femme partagée alternativement entre deux hommes, c’est peut-être aussi, à travers cet amour inconstant, le statut de l’amitié qui est fustigé par l’auteur américain, Murray Shisgal!...

Cette comédie qui affectionne les gags burlesques, montre néanmoins trois solitudes qui n’hésitent pas tour à tour à faire fi des serments et des sentiments chaque fois que leurs intérêts particuliers semblent menacés!...

De cavalier à cavalier servant, l’être humain glisserait d’une attitude à l’autre sans que le remords fasse grand cas de la détresse d’autrui!...

Prêt à sauver comme à enfoncer la tête sous l’eau, l’inconstant se fraie au gré des opportunités des mobiles de circonstances!...

Ellen, Milt et Harry s’aimèrent autant qu’ils se firent du mal!... Aussi cette versatilité qui les rend à la fois touchants et drôles nous laissent en proie à un certain désabusement!... Quel crédit apporter à l’affection quand le temps semble changer la donne à notre insu?

C’est le sourire, voire le rire qui nous servira d’antidote pour cette aventure où la dégaine et la diction de Patrick Chesnais donne un ton loufoque auquel ses deux acolytes, Fanny Cottençon et Sam Karman s’empressent de rivaliser!...

Comme tous les ponts, celui de Brooklyn a vu beaucoup de larmes couler; du goût du suicide à celui du bonheur, l’alternative est parfois si mince!...

Theothea le 20/03/01

LEGENDES DE LA FORÊT VIENNOISE

de Ödön von Horvath

Mise en scène: Laurent Gutmann

 Choix des Chroniques ***

Théâtre de la Cité

Tel: 01 43 13 50 50

Ödön von Horvath décrivant en chroniqueur, à la veille de la deuxième guerre mondiale, la société austro-hongroise prise dans les filets d’une compromission latente, s’est attaché à produire un théâtre où ils montrent les êtres humains confrontés à la fatalité de leur destin!...

Lui-même, après l’anschluss de 38, sur le chemin de l’exil vers les Etats-unis, en transit à Paris, fut tué par un arbre qui s’abattit à son passage devant le théâtre Marigny!...

Que va devenir le bébé, confié à la grand-mère d’Alfred après que celui-ci eut conquis le coeur de Marianne, pourtant promise à Oscar le boucher?

Les sentiments des uns se heurtent à ceux des autres, comme en porte-à-faux et asynchrones!... Chaque instant de bonheur est toujours proche d’être gâché par une déception qui semble inhérente à la communauté des hommes!...

Mais après les désagréments, voici venu le temps inattendu des réconciliations que mène délibérément Valérie la buraliste, par ailleurs maîtresse éconduite d’Alfred!...

Tout de nouveau semble possible avec la bonne volonté revenue, et cependant le sort va s’acharner: En effet c’est le moment que choisira la grand-mère, elle qui semblait jusqu’ici veiller vaillamment sur la pérennité des traditions, pour perdre patience et asséner le coup de grâce final à un monde perspicace dans la désespérance!...

Pathétique et donc forcément drôle, cette saga viennoise que la compagnie de Laurent Gutmann interprète avec subtilités, interroge les compulsions de la vie !.... Vie que par ailleurs, l’auteur osait qualifier de «toc»!...

Peut-être pourrions-nous trouver ici une illustration incidente de l'illustre maxime «Carpe diem», car le monde y semble s’offrir à celui qui serait capable d’en saisir l’éphémère satisfaction, juste avant son évanescence!...

Theothea le 22/03/01

LECOQ FAIT LE GUIGNOL

 

Mise en scène: François Boursier

 Choix des Chroniques ***

Théâtre Mogador

Tel: 01 53 32 32 00

A l’instar de Claude François qui, jadis, était accompagné sur scène par ses clodettes, Yves Lecoq se présente à Mogador en guignol, assurément bien entouré par ses «coquettes»!...

Combien de voix est-il capable d’imiter? Comment trouve-t-il le geste ou la dégaine qui à coup sûr identifie la figure connue? Un mystère de transparence semble circonvenir l’artiste qui, à aucun moment de sa prestation, n’apparaît sous sa véritable personnalité!...

Une kyrielle de personnages populaires ou célèbres qui souvent se dédoublent par le truchement de ses six marionnettes bien vivantes, imprime au show un rythme de prestidigitation!... Voilà le mot est lâché, «Lecoq» c’est magique!...

Il est partout à la fois, sur scène avec ses silhouettes, en coulisse avec ses voix, pendant que ses gracieuses acolytes créent un rideau de fumée qui ensorcellent les spectateurs de l’orchestre à la galerie!...

Un portrait à peine esquissé, le rire de la salle encore dans ses échos, l’artiste travaille déjà le rôle suivant et sans doute comme aux échecs anticipe-t-il plusieurs coups à l’avance!...

Forcément à ce jeu, il est gagnant sur tous les tableaux et le public en redemande toujours plus, convaincu à raison, que le stock est inépuisable!...

La limite de cette parade réside dans l’intention du spectacle qui naît essentiellement du plaisir de la performance!... Ce qui en soit nécessite de toutes évidences un art approfondi du transformisme, mais peut laisser néanmoins un certain déficit d'empathie!...

En tout état de cause, peu nombreux sont ceux qui peuvent prétendre offrir un spectacle captivant et drôle de bout en bout; à coup sûr, Yves Lecoq fait partie de ces privilégiés; qu’il lui en soit rendu grâce et mérite, ainsi qu'à ses partenaires féminines!...

Theothea le 23/03/01

LE GRAND THEATRE

de Evelyne Pieiller

Mise en scène:  Robert Guediguian

 Choix des Chroniques **

Théâtre de Chaillot

Tel:  01 53 65 30 00

Dans la pénombre de la salle Gémier, un décor hétéroclite et scintillant attend le spectateur, convié en une atmosphère étrange rappelant le François Truffaut de «La chambre verte».

Ce «Grand théâtre» d’Evelyne Pieiller, cela aurait pu éventuellement être une invite au «grand guignol» que la comédia del’arte aurait voulu illustrer dans l’éphémère de la représentation!...

En lieu et place, seule face à un public qu’elle s’étonne d’être venu si nombreux, et dont elle se sent à tort ou à raison, la responsabilité de le prendre par la main, Ariane Ascaride va distiller une démarche initiatique à rebours, avec extrême courtoisie et douceur maternelle:

De l’ustensile le plus basique au concept le plus abstrait, tous les ingrédients qui peuvent construire le spectacle vivant, vont être symbolisés dans une vente aux enchères où quelques lots représentatifs autoriseront un travail de mémoire in situ, en l’occurrence celui d’une petite compagnie plongée dans la panade!....

Plus pédagogique que dramatique, l’art dont nous parlent avec nostalgie l’auteur et l’interprète, suscite un éventaire que chacun pourra le cas échéant illustrer avec ses propres souvenirs de théâtre!...

Cependant l’enjeu vaut principalement par la découverte et le plaisir d’admirer une comédienne qui, avec générosité, flamme et panache se bat seule contre «l’adversité», alors même qu’elle ne conçoit le jeu théâtral qu’au travers du travail de troupe !...

Bravo!... Ariane Ascaride a sa place parmi les plus grands, mais de grâce, vous Robert Guédiguian son mari-metteur en scène, incitez-la à revenir à son amour collectif du métier!..

Theothea le 29/03/01

L'OTAGE

de Paul Claudel

Mise en scène:  Bernard Sobel

 Choix des Chroniques **

Théâtre de Gennevilliers

Tel: 01 41 32 26 26

Le metteur en scène brechtien Bernard Sobel plonge dans l’univers mystique de Paul Claudel avec la ferveur de celui qui se sent en affinité instinctive lorsque l’homme, en l’occurrence la femme, est en situation de sacrifier son intérêt particulier au profit d’un idéal collectif!...

Première partie de la trilogie familiale des Coûfontaine dont la seconde partie «Le pain dur» sera à l’affiche du théâtre de Gennevilliers en 2002, «L’otage» focalise présentement l’attention sur Sygne, jeune femme aristocrate qui au nom de la raison d’état durant le premier empire, renoncera à Georges son amour, pour épouser un préfet défroqué, en échange de la protection d’un pouvoir pontifical en cavale devant l’empereur!...

Ce sacrifice apparemment assumé mais de fait subi en état de rébellion interne, intègre inexorablement les «signes» avant-coureurs du travail de la mort!... C’est en effet la seule réponse qu’un tel dépassement de soi contre nature, sera en mesure de susciter dans l’ombre du ressentiment absolu!...

Evoluant sous les auspices d’une chapelle virtuelle dont les voûtes seraient composées de ramifications cruciformes en chêne massif, les cinq comédiens pénétrés de l’enjeu opposant les forces laïques et religieuses, se relaient pour y perpétrer le drame du harcèlement à la fois moral, psychologique et affectif!...

Un vicomte et une jeune femme amoureux, le préfet de la Seine, un simple curé et le pape Pie VII sont donc au coeur d’une tourmente que Paul Claudel âgé s’étonnera lui-même d’avoir rendue si cruelle!...

Contrastant avec les autres personnages s’exprimant sur des registres plus introvertis, Bernard Sobel invite Carlo Brandt à interpréter le comte Toussaint Turelure devenu préfet, avec un cynisme provocant dans lequel celui-ci se plaît à exceller!....

Une gigantesque croix adossée de profil rappelle de manière permanente, à ceux qui en douteraient, que ce moment d’intensité théâtrale se déroule effectivement sous le «signe» du calvaire!...

Theothea le 03/04/01

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