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 Sommaire / Editorial                     Saison 2001 - 2002

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 - Le Théâtre à Paris -

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6ème  Saison          Chroniques     06  à  10

 

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SOINS INTENSIFS

de Françoise Dorin  

mise en scène  Michel Roux  

 Choix des Chroniques *

Théâtre saint Georges

Tel: 01 48 78 63 47  

 

En imaginant ce stratagème de la salle d’urgences où pourra se dérouler une variante d’un traitement psychanalytique, si ce n’est celui d’une dynamique de groupe, Françoise Dorin met en place une situation rocambolesque où la parole en se libérant tous azimuts, pourra faire éclore les intentions, les caractères et dissoudre la complexité d’une situation familiale!...

Bien entendu, il s’agit d’une comédie et c’est donc à traits forcés que les protagonistes évoluent dans la lumière blanche intensive du bloc opératoire, en l’occurrence lieu de tous les imaginaires!....

Fidèle à sa réputation, Marthe Villalonga est survoltée et Jacques Zabor est quelque peu à la peine pour suivre ce rythme effréné que Michel Roux le metteur en scène impose au déroulement de cette prise de conscience collective, là où peut-être le texte de Françoise Dorin aurait mérité quelque dramatisation psychologique!...

Tant qu’à exciter les neurones du mari plongé dans le coma, à la suite d’un grave accident de la route, c’est tout l’arsenal des tromperies du vaudeville qui, se condensant sous nos yeux à vitesse accélérée, réapparaît à rebours en pleine remontée du temps!...

Limiter cette pièce à une farce, voilà semble-t-il l’écueil à éviter!... Comment frayer un chemin de comédie en faisant remonter progressivement le vécu des personnages hors des abîmes aveugles de la psychologie? Tel pourrait être le questionnement du piège à retardement que pose l’auteur au metteur en scène!...

La grande surprise de cette création, c’est l’interprétation surréaliste de Valérie Delborde qui laisse transparaître une audace pétillante, effrontée et cynique tout à fait prometteuse!... De même la jeune comédienne Sylvie Weber semble très à l’aise sur les planches du théâtre saint Georges!...

Si le délire poètique n’atteint pas les hauteurs de la mise en orbite, cette pièce reste néanmoins plaisante et drôle!....

Theothea le 04/09/01

LES HABITS DU DIMANCHE

de  François Morel

mise en scène  Michel Cerda 

 Choix des Chroniques ****

Théâtre de la Renaissance

Tel: 01 42 08 18 50  

 

S’il y avait effectivement un théâtre dont le nom fut prédestiné au spectacle de François Morel, c’est bel et bien celui de la «Renaissance»!...

Celle engendrée par la force du souvenir des émotions de l’enfance, de la nostalgie d’une époque!... Cet univers paysan que brosse devant nous, une heure et demie durant, François Morel émerge de l’intimité de l’auteur pour se plonger dans l’universel et l’intemporel collectif!...

Par association, ces évocations nous rappellent pêle-mêle Frederico Fellini, Philippe Caubère, Arturo Brachetti, Jacques Tati et pourquoi pas Marcel Proust!...

C’est en effet aux mêmes sources de vérité intérieure, de sensibilité indélébile, de confusion initiatrice que ces conteurs expriment l’éveil du subconscient à la manière d’un volcan en activité latente!...

A fleur de peau, à la fois fleur bleue et sacrilège, l’acteur suit à la trace avec ses mimiques tant candides que suspicieuses, le cheminement d’un songe éveillé dont il semble qu’à l’âge adulte il ne se soit délibérément jamais soustrait!...

Frais, délicieux, drôle, le récit s’apparente à une chronique des années cinquante-soixante, ce temps d’avant 68 où il faisait bon vivre, enfermé dans les carcans de l’idéologie dominante, cette époque où les enfants se construisaient un imaginaire où ils étaient les seuls rois, très loin de tout consumérisme et du «prêt à jouer»!...

Cette petite rengaine qui ne cesse de trotter dans les têtes qui s’essoufflent de nos jours à l’adaptation permanente, s’empare des planches de la Renaissance, pour y faire surgir un espace de sincérité dont même les sirènes médiatiques ne pourront s’emparer!...

Theothea le 05/09/01

THEATRE SANS ANIMAUX

de  Jean-Michel Ribes

mise en scène  Jean-Michel Ribes

 Choix des Chroniques ***

Théâtre Tristan Bernard

Tel: 01 45 22 08 40  

 

Jean-Michel Ribes est une valeur sûre, et c’est sans risque que nous pouvons annoncer un plébiscite pour sa nouvelle création au titre a priori énigmatique: «Théâtre sans animaux»!...

Définir ou nommer par la négative pourrait d’emblée sembler superfétatoire, mais si l’auteur avait appelé sa pièce uniquement «Théâtre», que n’aurait-on dit, n’est-ce pas?

Donc comme tout doit être logique afin que l’espèce humaine se rassure elle-même, la kyrielle de saynètes qui vont se succéder, aura beau jeu d’éclairer de manière incontestable la pertinence du titre et ensuite la conviction exacerbée des acteurs emportera une adhésion générale à l'égard de la philosophie du paradoxe élevée par l’auteur-metteur en scène, en véritable art de vivre ou de survivre selon l’humeur du moment!...

Au cours d'une  prestation hilarante d'Annie Gregorio, le paroxysme du délire est atteint de manière désopilante, lorsqu’un couple marié sur le point d'accueillir à la sortie d’une loge de théâtre, la soeur de l'épouse venant d’interpréter le rôle de Bérénice, le mari refuse catégoriquement de féliciter sa belle-soeur!... C’est peu de dire qu'en la circonstance, la mauvaise foi semble prendre le relais à des siècles d’évolution d'intelligence humaine qui aurait égaré en chemin le minimum de bon sens et de savoir-vivre!...

En provenance, selon l'auteur, d’un état aquatique initial pesant, l’espèce humaine tendrait à une liberté toute aérienne!... C’est grâce à son entendement que l’homme serait censé parvenir à cette évolution!... Et cependant comme dans une progression inversement proportionnelle, au fur et à mesure que son cerveau se raffine, ses pieds se prennent lamentablement dans des sacs de noeuds qui semblent lui remonter à la tête qui elle-même se gonfle illico!...

Pitoyable mais forcément drôle et irrésistible, cet agencement de fables «sans animaux», renvoie effectivement une image miroir peu flatteuse de l’ambition culturelle et civilisatrice de nos sociètés, mais il faut avouer que la complaisance avec les compromis s’avère fort savoureuse!...

Theothea le 06/09/01

LA DIVA D'AUSCHWITZ

de  Jean-Louis Bauer

mise en scène  Antoine Campo

 Choix des Chroniques *

Théâtre du Renard

Tel: 01 42 71 46 50  

 

Un bien beau titre pour une pièce qui n’est pas sans nous rappeler la création en 2000 de "Le ciel est égoïste" au Théâtre du Palais Royal avec Tsilla Chelton et Françoise Seigner, qui déjà donnait un visage féminin à Dieu!...

Ici donc Dieu fait Frédérique Meininger se confronte aux malices du diable, Shahrokh Meshkin Ghalam qui tente de la convaincre d’équilibrer les comptes du Royaume des cieux en faisant appel à la fortune escomptée de la population juive rassemblée notamment dans le ghetto de Varsovie et dans le camp d’Auschwitz!...

Paradoxe asynchrone s’il en fût, qui pour le moins attesterait d’un dysfonctionnement de communication avec le ciel, mais qui attisera suffisamment les motivations contrariées d’une carrière au music-hall pour que Dieu ambitionne de devenir la star des Divas!...

L’humour juif est tellement sollicité par l’auteur pour qu’aucune méprise ne subsiste sur ses intentions de parodie à laquelle le spectateur souscrit volontiers, mais cependant une certaine pesanteur dans la mise en scène et la direction d’acteurs empêche quelque peu l’envol de cette comédie!...

Comme pour un brillant numéro de prestidigitation, les trois comédiens tentent d’hypnotiser notre regard et notre ouïe, mais négligent néanmoins de fasciner notre entendement!...

Au demeurant, il en restera une fable dont les échos contribueront de fait à la notoriété de l’auteur.

Theothea le 10/09/01

LA MENAGERIE DE VERRE

de  Tennessee Williams

mise en scène  Irina Brook

 Choix des Chroniques ****

Théâtre  de l'Atelier

Tel:  01 46 06 49 24  

Théâtre de l'Atelier  

Fragiles comme du verre, les sentiments qui soufflent en miniatures sur la ménagerie de Tennessee Williams, emportent Amanda la mère, Laura la fille, Tom le fils et Jim le galant au-delà d’une nostalgie en abîme, vers un temps immuable où le bonheur pourrait être identifié!...

Première pièce de l’auteur dramatique américain, c’est sans doute la plus autobiographique mais peut être aussi la plus «sereine»!...

Présentée comme un récit dont Tom serait le narrateur, Irina Brook la dessine telle un conte où les affects si intenses à assumer, s’exprimeraient comme en un rêve éveillé!...

Esquisse de chorégraphie des émotions!... Leitmotiv musical lancinant!... Soif de vivre l’indicible!... La metteur en scène signe une pure merveille, où chaque comédien inscrit sa trace en un mouvement d’harmonies contradictoires!...

Précise comme une enluminure, l’ésthétisation délibérée de la direction d’acteurs se met au service d’une frustration sublimée, face aux handicaps dont chacun des personnages est redevable!...

Josiane Stoleru éclaire d’un sourire infini, une Amanda plus enthousiaste que possessive!... Serge Avédikian assure avec la justesse chevillée à la désillusion, un Tom cherchant à fuir en vain sa prodigalité familiale!...

Avec suavité, Romane Bohringer laisse engloutir le repli sur soi de Laura, dans le cocon d’un infirmité fantasmée!...

Samuel Jouy tire avec tact l’épingle d’un jeu amoureux qui ne saurait que trop blesser l’espoir de dissoudre toute impasse!...

Cette création d’Irina Brook au théâtre de l’Atelier est un chef d’oeuvre de subtilités qui expédie l’échec des relations humaines, se dissoudre en orbite dans les sphères de l’imaginaire!...

Theothea le 14/09/01

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