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 Sommaire / Editorial     Toutes nos  Critiques  2003 - 2004

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 - Le Théâtre à Paris -

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8ème  Saison     Chroniques   08.31   à    35      Page  114

 

 

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SOLNESS LE CONSTRUCTEUR

de  Henrik Ibsen

mise en scène    Sandrine Anglade

 Choix des Chroniques ****

Théâtre de l'Athénée

Tel: 01 53 05 19 19

    

 Les Portraits de Cat.S  
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Est-ce que la pensée se suffirait à elle-même pour que sa magie réalise les intentions humaines, qu'elles soient louables ou non?

C'est dans ce dilemme que se débat l'architecte Solness, convaincu d'être l'instigateur de la mort de ses jeunes jumeaux ayant péri dans un incendie qui eut pour conséquence de libérer du terrain constructible, convoité alors par lui en secret!...

La vie du couple formé avec Aline s'en fut culpabilisée à jamais et ce n'est pas la morale du devoir quotidien qui pourra réussir à laver les suspicions que mari et femme se projettent désormais mutuellement!...

Cependant cette rationalisation de leurs souffrances réciproques ne peut épuiser la signification du mal être impalpable et pourtant tellement présent qui les envahit!... Aussi ce sont les collaborateurs et employés du constructeur qui vont pâtir en première instance d'une situation objective où chacun sera la proie du vertige de la faute originelle!...

Qu'une muse, quelque peu Sancho Pança au féminin, fasse irruption dans ce maelström pour exiger de son amour de jeunesse un royaume qu'il lui aurait promis fort imprudemment à cette époque, pourrait certes faire diversion!...

Ce ne seront cependant que tourments supplémentaires pour un Quichotte à la fois ballotté, tiraillé et écartelé par son respect envers la fidélité, son ambition professionnelle mais surtout son goût fantasque pour le défi!...

Si Solness devait vaincre par Amour des moulins à vent perchés dans des cimes fatales à ses angoisses, qu'importe la terreur pourvu que lui et sa dulcinée atteignent l'ivresse du non-retour au pays des morts-vivants!....

Chloé Réjon (Hilde Wangel), une véritable révélation avec déjà plus d'une dizaine d'années de pratique théâtrale émeut par son enthousiasme et sa fougue communicatives dans une diction parfaitement maîtrisée!...

Tcheky Karyo (Halvard Solness) convainc s'il le fallait, par une fragilité du personnage qu'il rend profondément désemparé et donc terriblement humain!....

Dans une volonté de survie, Laurence Masliah (Aline Solness), Jean-Edouard Bozdiak (Ragnar Brovik), Valérie Kéruzoré (la comptable Kaja Fosli) les entourent de leur révolte sourde et persistante!...

A l'aide d'une passerelle en suspens dans le vide, Sandrine Anglade met en scène grâce au scénographe Jacques Gabel, un espace en équilibre instable que Laurent Rey (le docteur Herdal) et Georges Ser (Knut Brovik) pourront authentifier selon leurs prérogatives respectives!...

Une quête magistrale d'Henrik Ibsen bien au-delà de la raison pure!...

Theothea le 18/11/03

LA SCENE

de  Valère Novarina

mise en scène    Valère Novarina

 Choix des Chroniques ****

Théâtre de la Colline

Tel: 01 44 62 52 52

 

 LA SCENE  
 Valère Novarina 
 Théâtre de la Colline 
  photo: ©  Jean-Paul Lozouet  
  Lien avec le site  "Photos de Spectacles"

   ©  Jean-Paul Lozouet

   

Ayant assisté à une représentation de ce spectacle

Theothea.com préfère ne pas en rendre compte.

Lien avec la  présentation de "La Scène"  sur le site du Théâtre de la colline

   

JE ME SOUVIENS

de  Georges Perec

mise en scène    Sami Frey

 Choix des Chroniques ****

Théâtre de la Madeleine

Tel:  01 42 65 07 09

  

 Les Portraits de Cat.S  
 En Coulisse Theothea.com

 

"Je me souviens" de Sami Frey pédalant consciencieusement sur sa bicyclette en suspension entre cintres et scène au théâtre de La Madeleine dirigé par Stéphane Lissner!...

"Je me souviens" que de temps en temps, le cycliste interrompait sa chevauchée en plein cirque de montagnes pour s'éponger le visage et reprendre son souffle!...

"Je me souviens" qu'à 66 ans, l'acteur pédalait chaque soir sur une distance virtuelle de vingt-cinq kilomètres et que son effort physique imposait le respect!...

"Je me souviens" de la dynamo de son vélo qui ronronnait tel un projecteur fellinien de cinéma 8mm!...

"Je me souviens" de sa diction incantatoire des mnésies de Georges Perec dont le leitmotiv régulier suscitait des fulgurances nostalgiques!...

"Je me souviens" avoir pensé à la petite madeleine de Marcel Proust dans le grand théâtre soudain éponyme!...

"Je me souviens" après la représentation m'être promené et avoir croisé Yves Simon aux abords de Saint Germain-des-Prés!...

"Je me souviens" que durant la randonnée vélocipédique, le jour succéda à la nuit et vice versa!....

"Je me souviens" qu'avant la représentation, un fumigène se répandit dans la salle afin de susciter ensuite du brouillard dans le rayon du phare avant de la bicyclette!....

"Je me souviens" qu'assis sur la selle, Sami Frey portait un regard constant en direction de son guidon!...

"Je me souviens" que le comédien changeait opportunément de rythme, en accélérant la vitesse de pédalage ou en se mettant en danseuse "!...

"Je me souviens" que la psychanalyse associe les idées en tentant de les relier!...

"Je me souviens" du baby boom!....

"Je me souviens" que pour venir saluer les spectateurs, Sami Frey aura pris le temps et le soin de décrocher sa bicyclette du dispositif technique pour se présenter à leurs rappels en sa compagnie!...

"Je me souviens" que quinze années auparavant, le comédien s'entraînait déjà à Avignon, à l'Opéra-Comique et à Mogador pour ne plus seulement " avoir son petit vélo dans la tête de Perec "

"Je me souviens" que, de l'après-guerre à 1970, la chronologie importe peu pourvu que l'âme ait son ivresse!...

"Je me souviens" qu'au début du spectacle se discernait dans l'obscurité totale un vulnérable faisceau blanc et qu'à la fin s'évanouissait une minuscule lanterne rouge!...

Theothea le 19/11/03

PETITS CRIMES CONJUGAUX

de  Eric-Emmanuel Schmitt

mise en scène    Bernard Murat

 Choix des Chroniques ****

Théâtre Edouard VII

Tel:  01 47 42 59 92

 

 - PETITS CRIMES CONJUGAUX - 
 Charlotte Rampling & Bernard Giraudeau  
 Edouard VII

 

Du Théâtre des Mathurins à celui d'Edouard VII, la coexistence unissant deux directeurs associés pour le meilleur, Bernard Murat & Jean-Louis Livi, se sublime lors de cet automne 2003 en passant des "Préliminaires" aux "Petits crimes conjugaux"!...

Cette complémentarité éminemment artistique induit un vade-mecum tout compris à l'usage du couple en projet de vie à perpétuité!...

En effet, quel programme plus exhaustif pourrait fédérer tous les âges de l'affection face aux contradictions de la survie en duo?

Si, après les "Préliminaires" devait s'installer insidieusement l'amnésie, alors lui et elle auront beau jeu de masquer leurs sentiments, par mesure préventive!.... En effet à l'instar du jeu d'échecs, il serait avisé de prévoir plusieurs coups à l'avance la stratégie du partenaire ne jouant pas forcément gagnant-gagnant!...

Le "Parler vrai" pourrait être une arme redoutable n'engageant que celui qui porte crédit aux ruses de la rhétorique conjugale!... Aussi plus convaincants seront les lapsus, les actes manqués et autres oublis de la pensée qui peuvent aisément s'interpréter entre les lignes, mais peuvent également s'abuser en une spirale du doute vertigineux!...

Dans cette perspective, confronter Charlotte Rampling avec Bernard Giraudeau, c'est comme installer une batterie de projecteurs convergents vers une flamme intérieure d'où il sera impossible de discerner l'instant et la cause de l'embrasement!...

Demander à ces deux comédiens, de s'immiscer dans la dialectique d'Eric-Emmanuel Schmitt neutralisant les signifiants manichéens pour ne laisser apparaître que la complexité de points de vue en correction permanente, c'est comme sculpter la peau à vif au-delà de la chair en plein marasme psychologique!...

Donc pas de recette miracle pour une problématique amoureuse sujette à caution mais bel et bien l'auscultation au scalpel d'un meurtre à répétitions subliminales!...

Et en définitive, le subtil plaisir du spectateur d'apprécier la maîtrise décontractée de l'un face à l'exigeante étrangeté de l'autre, ainsi que la fascination d'un concubinage alambiqué du feu et de la glace!..

Theothea le 24/11/03

ZAZOU

   

de & mise en scène    Jérôme Savary

 Choix des Chroniques ****

Opéra Comique

Tel:  08 25 00 00 58

  

 Les Portraits de Cat.S  
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A plus de soixante ans, Jérôme Savary a déjà tout prouvé sur la scène parisienne!..

Aussi, ce n'est pas le 17ème prix du Boulevard décerné pour l'ensemble de son oeuvre, à l'occasion de la reprise de "Zazou" treize ans après Chaillot, qui enfin consacrera sa carrière, mais c'est sans doute davantage la fierté de mettre en scène pour le rôle principal de Marie, sa propre fille Nina adoubée par son ex-épouse Mona Heftre interprétant elle-même la mère de Zazou!...

Alors, si pour cette générale à l'Opéra-Comique, Henri Salvador honora de sa présence le maître des lieux, celui-ci se sentit les ailes d'un trompettiste en diable pour célébrer la clôture d'une telle soirée de fêtes alors qu'Arielle Dombasle, en tête de corbeille et héroïne ici-même récemment de "La belle et la toute petite bête", aura passé le flambeau d'une star à l'autre!...

Et soudain, apparaît d'évidence une filiation "chaplinesque" quasi physique du père à la fille et plus encore vice versa!... Il y a dans le visage et le sourire de Nina Savary, un je-ne-sais-quoi de Géraldine Chaplin qui d'emblée la situe dans l'étrange séduction de cette période trouble où la France se perdait à force de se chercher ailleurs!...

Son partenaire, Alexandre Bonstein, saisira la candeur d'un Jean, aspiré d'une exclusion à l'autre entre STO en Allemagne et la Légion en Indochine alors que les Zazous lui avaient initialement permis de rencontrer l'Amour passionné de Marie mais profané ensuite par Dizzy le G.I., de passage en pleine libération!...

Dépassant la mode vestimentaire d'un mouvement, à l'instar des Dandys au XIXème siècle ou des Hippies des Sixties, voici l'histoire d'une époque où la contestation de "l'occupation des esprits encore en guerre" s'engendrait dans une révolte culturelle s'appuyant sur la découverte du Jazz made in U.S.A. pour engendrer dans les caves de Saint Germain-des-Prés avec Boris Vian, l'avènement de l'Existentialisme!...

Au plaisir de se laisser emporter par la nostalgie d'une trentaine de chansons parmi les plus renommées du "Temps des cerises" au "Déserteur" en passant par "Y'a des zazous", "Mademoiselle Swing", "Georgia", "La ligne Siegfried", "Fais-moi mal Johnny" etc...., dans la fosse d'orchestre c'est Gérard Daguerre qui emmène sa douzaine de musiciens au plus loin de toutes les comédies musicales en play- back, fustigées à chaque fois se peut, par Jérôme Savary!...

Entre traction avant Citroën et Tank américain, c'est toute une jeunesse française qui swingue aux terrasses des bistrots de Paname où  Boris (Hervé Pauchon), Romuald (Antonin Maurel), Louis (Laurent Delvert), Zazie (Alexandra Sarramona) et la jeune fille du Pam-Pam (Caroline Cottier) s'essayent à inventer leurs rêves d'émancipation!...

Un grand souffle métaphorique d'allégorie et d'allégresse!...

Theothea le 25/11/03

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