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 Sommaire / Editorial     Toutes nos  Critiques  2003 - 2004

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 - Le Théâtre à Paris -

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8ème  Saison     Chroniques   08.76   à    80      Page  123

 

         

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DERNIERS REMORDS AVANT L'OUBLI

de  Jean-Luc Lagarce

mise en scène    Jean-Pierre Vincent

 Choix des Chroniques ****

Théâtre de l'Odéon

Tel: 01 44 85 40 40

  

 Les Portraits de Cat.S  
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N’avoir rien à se dire et néanmoins faire comme si, au nom d’une amitié périmée, il était encore possible de trouver non seulement un terrain d’entente mais aussi pourquoi pas de découvrir ensemble le chemin de la nostalgie suscitant le souvenir des jours heureux, partagés dans l’insouciance de la jeunesse!...

Voilà la teneur des messages subliminaux que Pierre (Patrick Catalifo), Paul (Gérard Watkins) & Anne (Hélène Alexandridis) pourraient avoir envie de s’échanger si toutefois les autres, Hélène (Anne Benoit), Lise (Caroline Piete) & Antoine (Gilles David), leurs compagnons de route actuels, venaient en quelque sorte parasiter l’image idyllique du passé, d’un passé dont désormais seule la maison acquise en communauté conserve un témoignage objectif au travers de maints détails que la mémoire collective du trio parvient à peine à accorder!...

Aussi serait-il sans doute bien temps de songer à se séparer de cette propriété commune devenue davantage un poids affectif qu’une source de réconfort, d’autant plus que celle-ci achetée une «bouchée de pain» à l’époque, a pris de la valeur malgré les travaux nécessaires à sa restauration!...

Oui mais il y a un obstacle de taille, Pierre y vit toujours dans cette demeure, seul certes mais avec un loyer modeste versé régulièrement à ses copropriétaires!...

En fait, la vente plus ou moins envisagée de cette Cerisaie contemporaine va apparaître comme un faux-semblant, un alibi, une esquive au remords plus ou moins inconscient du pacte trahi!...

Les doutes approximatifs, les reproches respectifs vont pouvoir fuser de toutes parts, y compris des proches, bien décidés à prendre le relais, à épauler les pourfendeurs de la cause perdue!...

La confusion va donc s’installer dans les identités, les propos, les indécisions, et ces retrouvailles à la campagne vont filer à vau-l’eau en se diluant en autant de conflits successifs que de conversations en aparté!...

Jean-Pierre Vincent est venu à l’Odéon Berthier à la recherche du temps perdu!... Les spectateurs y auront redécouvert un auteur, Jean-Luc Lagarce plein d’une mélancolie inconsolable!...

Theothea le 26/02/04

LUNES DE MIEL

de  Noël Coward

mise en scène    Bernard Murat

 Choix des Chroniques ****

Théâtre Edouard VII

Tel: 01 47 42 59 92

 

 Les Portraits de Cat.S  
 En Coulisse Theothea.com

 

Après que Bernard Murat eut déjà, en vain, essayé une première fois en 97-98, de les désunir dans "Le mari, la femme et l'amant", voici que le metteur en scène perspicace renouvelle la tentative, cette fois-ci dans le théâtre dont il est codirecteur, en leur offrant respectivement des époux de substitution afin qu'ils réussissent leur vie affective jusqu'ici trop malmenée!...

Fiction bien entendue puisqu'à la ville Pierre Arditi et Evelyne Bouix forment un couple de référence, et qu'ici sur la scène du Théâtre Edouard VII, même Noël Coward, le fameux auteur dramatique anglais ne parviendra pas à empêcher le ménage de recommencer son cycle incessant à la "Je t'aime moi non plus...."!...

Défi osé que de démontrer dans le lieu où fut célébré le souvenir de Marie Trintignant en août 2003, que l'attirance d'un homme et d'une femme relèverait le plus souvent d'une attraction inexpliquée entre atomes mais que ce mystère irrationnel pourrait engendrer autant d'amour que de violence!...

A moins que pour éviter tout débordement néfaste, les protagonistes soient en mesure de décider et de respecter un vade-mecum brillantissime et qu'ainsi, en cas de conflit soudain, un talisman contractuel prononcé par l'un des deux puisse temporiser comme par magie, leurs pulsions agressives réciproques!...

"Amanite phalloïde" tel est le code secret adapté par Eric-Emmanuel Schmitt!... Séduisant champignon mortel s'il en fût, qu'il faut néanmoins avoir la présence d'esprit d'articuler avant que la situation ne dégénère!...

Comédie bien entendu, légère de surcroît, particulièrement efficace et drôle, tant le duo de charme se prend les pieds dans le jeu récurrent de l'union et de la rupture, alors que leurs nouveaux conjoints légitimes eux observent, ébahis, les ravages des illusions perdues, étant toutefois peu à peu contaminés dans leur propre gouverne, par le processus sentimental ambivalent!...

Alors pour le meilleur et pour le pire, Eliot, Amanda, Sibylle et Victor pourront se donner la main, tellement leurs interprétations de personnages à la Sacha Guitry résonnent comme d'éblouissants numéros d'acteurs s'adonnant à des acrobaties de guignol en équilibre sur le fil de la passion amoureuse contrariée!...

Aussi que le couple Evelyne Bouix-Pierre Arditi fonctionne à merveille, qui s'en offusquerait si ce n'est celui tout nouveau tout beau de Sonia Vollereaux-Franck Mercadal, encore bien évidemment que rien ne prouve qu'un amour de théâtre puisse en cacher un autre!...

A moins qu'un tiers, une bonne portuguaise par exemple, en l'occurrence Louise (Sophie Mayer) arrive au final pour remettre fort maladroitement de l'ordre dans le magnifique décor de Nicolas Sire et par la même occasion rendre à l'insu de tous, chacun à sa chacune!...

Theothea le 22/02/04

PRODIGE

de  Nancy Huston

mise en scène    Gabriel Garran

 Choix des Chroniques ****

Théâtre international de langue française

Tel:  01 40 03 93 95

 

 - PRODIGE  - 
   avec Francine Bergé, Josiane Stoléru & Delphine Rivière  
   de Nancy Huston  
   Théâtre international de langue françaiseI  
   photo: Eric Legrand

 ©  Eric Legrand

 

Nomination meilleure comédienne 2003 pour Francine Bergé dans "Jeux de scène", idem dans un second rôle en 2002 pour Josiane Stoléru dans "La ménagerie de verre ", et comme jamais deux sans trois, pourquoi pas Delphine Rivière, la partenaire du trio de "Prodige" ne viendrait-elle pas en 2004 être nominée comme révélation féminine?

En effet, pour cette reprise (jusqu'au 7 mars 04) de la pièce de Nancy Huston au Théâtre International de Langue française auquel on accède derrière la grande halle au beau milieu du surréalisme nocturne embaumant le parc de la Villette, Gabriel Garran, le metteur en scène, a adapté cette polyphonie féminine au diapason sororale de trois femmes en quête de passion exclusive à travers le piano!...

De grand-mère à petite-fille, le don et l'engouement musical se transmettent tel un virus malin qui viendrait investir chaque parcelle de l'entendement familial, au point de réussir l'exploit de naître aux limites du monde prématuré afin d'en faire triompher le traumatisme de la survie dans la transgression artistique!...

Au rythme d'une mère écartelée voire égarée entre ses responsabilités maternelles exacerbées à l'extrême et l'ambition projetée du génie, Sofia, Lara, Maya s'affirment comme les trois faces d'un même projet au service d'un idéal partagé dans la folie d'un amour monomaniaque!...

Or à ce jeu théâtral, le relais de la passation entre les générations semble avoir été confié à de jeunes mains expertes dont le nombre des années n'a pas besoin d'être attendu davantage pour authentifier le charisme de l'actrice en question!...

Theothea le 01/03/04

LA PROFESSION DE MADAME WARREN

de  Bernard Shaw

mise en scène    Michel Fagadau

 Choix des Chroniques ****

Comédie des Champs-Elysées

Tel: 01 53 23 99 19

  

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Incompréhension radicale ou malentendu chronique?

Telle pourrait être la problématique soulevée par Madame Warren et sa fille Vivie qui vont tenter de s'apprivoiser à l'issue de nombreuses années de séparation délibérée!... Telle mère, telle fille dit la rumeur; alors c'est sans doute dans la rébellion à l'ordre établi que se situe leur point commun d'ancrage!...

Madame Warren a toujours aspiré à traverser la vie dans l'aisance matérielle, quelqu'en soient les sources de revenu financier!... Vivie elle, est une jeune fille ayant suivi un brillant cycle d'étude à l'écart de toutes les contingences!...

Elles se retrouvent donc, ou plus exactement se découvrent mutuellement à cet âge adulte où il est nécessaire de ne plus se tromper sur les vraies valeurs!...

L'erreur fondamentale de leur rencontre sera inscrite dans la présence de tiers souhaitée sans doute pour une plus grande convivialité; ceux-ci tout au contraire vont précipiter les points de vue dans un entrechoc dont la vérité sera bien entendu la grande perdante!...

Peut-on avoir vécu de l'exploitation de la misère sociale sans remords et même continuer au présent à en percevoir et à en gérer les intérêts? A contrario doit-on s'offusquer des tenants et des aboutissants du libéralisme, au point d'en renier dans le même geste, sa mère et l'entourage?

Si celle-ci règne sur un luxueux réseau immobilier de prostitution internationale, faut-il pour autant, la condamner sans chercher à instruire à décharge?

Vivie va douter, s'interroger, se torturer pour finir par trancher le noeud gordien!...

Désappointée par le reniement de sa fille, Madame Warren (Judith Magre) se défendra superbement de toutes concessions!... Face à ce charisme, Vivie (Clotilde Courau) affirmera son indépendance assumée et l'influence des proches - Praed (Jacques Boudet), Croft (Gérard Caillaud), le pasteur (Jean-Pierre Moulin), Franck (Clément Sibony) - pourra alors se dissoudre dans un détachement absolu quoique douloureux!...

Désuet par les moeurs anglaises du XIXème, pesant dans le choix d'une mise en scène fidèle à cette époque, cet enjeu proche d'une psychanalyse en actes intéresse néanmoins par sa mise à plat des scrupules, pour ne laisser apparaître que les pulsions contradictoires de personnages quelque peu fantoches!...

Michel Fagadau a choisi l'étrangeté de Bernard Shaw de préférence à une adaptation formelle à la modernité!... Son parti pris de bouffonnerie dans cette Comédie ne peut laisser indifférent!...

Theothea le 02/03/04

CAFE CHINOIS

de  Ira Lewis

mise en scène    Richard Berry

 Choix des Chroniques ****

Théâtre de la Gaîté Montparnasse

Tel: 01 43 22 16 18

  

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Autour d'un manuscrit sentant le soufre, deux amis de longue date ou qui croient l'être font à rebours le chemin qui les a menés de l'ambition à la relativité de l'échec, constaté dans un loft misérable du Lower East Side quelque part dans New York city (décor: Philippe Berry, frère de Richard).

Comme les deux lobes d'un même cerveau, ces deux personnages atypiques vont se répondre au fil d'une nuit dans une dialectique récurrente à l'infini, avec cependant des points d'orgue marquant des ruptures définitives dans leur manière respective de percevoir le réel!...

L'un Harry tremblant, bourré de tics et totalement hypocondriaque s'accroche en permanence à la force du désespoir; l'autre Jake acerbe, porte un regard froid sur toutes les velléités ayant mené leurs vies dans des impasses rédhibitoires!...

Optimisme forcené d'un côté, pessimisme affiché de l'autre? Pas si simple, car précisément il y a maintenant entre eux un livre en train de s'écrire ou plus exactement sur le point de signer un arrêt de mort, celle de leur amitié!...

En effet de l'écriture au voyeurisme, de l'écrivain au photographe, pourrait soudain se glisser la volonté d'être soi-même ou de le devenir!... En finir avec la mégalomanie, ne plus se prendre pour un autre et dans cette perspective, analyser le vécu avec impartialité pour le consigner sur la feuille de papier aussi vierge que la réflexion du miroir!...

Aussi, derrière les malentendus concernant l'objectivité du talent, pourrait désormais affleurer par-delà la simple jalousie d'un côté et l'appât du gain de l'autre, le déni de l'existence poussant Jake à dissuader Harry de publier un telle "ordure" au nom d'une intimité violée trahissant selon lui, le désir de nuire!...

Ainsi, l'un pratiquant l'auto-analyse, l'autre entre en résistances!...

Le voyeur souhaiterait rester caché dans l'ombre (lumières: Thomas Hardmeier) pendant que l'écrivain lui, se jette à corps et esprits perdus dans l'irradiation au défi de s'y éblouir!...

Richard Berry et François Berléand, dont l'amitié remonte à leurs classes d'humanité s'invectivent (son: Amaury De Nexon) dans un rituel fébrile et malicieux autour d'un talisman symbolique, une béquille seule reliquat d'un accident de Richard en moto, concomitant avec les premières représentations de "Café chinois" de Ira Lewis, mises en scène par R. Berry & Anne Bourgeois!...

"Actors Studio" en diable pleins d'un humour latent, les deux comédiens pénètrent au plus profond l'âme noire de la rhétorique!...

Theothea le 03/03/04

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