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MADONNA CELEBRATION
TOUR
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****
Accor Arena |
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LE HUITIEME CIEL
de
&
mise en scène Jean-Philippe
Daguerre
avec
Florence
Pernel, Bernard Malaka, Charlotte Matzneff, Marc Siemiatycki, Antoine Guiraud
& Tanguy Vrignault
|
***.
Théâtre La Bruyère |
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ANDROMAQUE
« Andromaque » ou La Symbolique de
lAnéantissement par Braunschweig à
LOdéon
de Jean Racine
mise en scène
Stéphane Braunschweig
avec
Jean-Baptiste
Anoumon, Bénédicte Cerutti, Boutaïna El Fekkak, Alexandre
Pallu, Pierric Plathier, Chloé Réjon, Jean-Philippe Vidal &
Clémentine Vignais
|
***.
Théâtre de L'Odéon |
|
© Simon Gosselin
A notre époque où la résilience est évoquée
comme latout indispensable et le remède pragmatique à
tous les traumatismes engendrés par lHumanité, il pourrait
sembler que Stéphane Braunschweig, le directeur du Théâtre
de LOdéon et, en loccurrence à la suite de ses
Britannicus à La Comédie-Française & Iphigénie
à Odéon-Berthier, le metteur en scène également
d'une nouvelle création dAndromaque mise pareillement en alexandrins
par Racine, se montre pour le moins perplexe avec un tel schéma
théorique appliqué à cette illustre tragédie
qui, en miroir si peu opaque, pourrait a contrario sapparenter à
une métaphore à peine décalée des affres
quoffre, sous nos yeux atterrés, le spectacle contemporain
mondialisé des tensions géopolitiques tellement
meurtrières.
En effet, exhibant en ultime fin de sa réalisation, par ailleurs
fort sobre et minimaliste, son Andromaque muette, esseulée, presque
errante et titubante sur le plateau alors même que ce personnage titre
était enfin parvenue à sauver lessentiel de son souhait
récurrent, à savoir la vie dAstyanax son jeune enfant
qu' Oreste avait eu pour mission initiale déliminer afin
déviter tout mobile stratégique de vengeance ultérieure
mais qui fut transformée sous la commandite d'Hermione en assassinat
de Pyrrhus, il est manifeste que cette vision scénographique finale
démontre sinon limpasse humaniste tout au moins le peu
despoir réaliste conçu envers des jours apaisés.
Si, par ailleurs, lexpression populaire « Une victoire
à la Pyrrhus » se rappelle maintenant à notre
mémoire, cest que la perception daprès combats
indique quun chef de guerre nayant pas su être économe
de ses troupes aura nécessairement la victoire fragile en simposant
mais, de plus ici, Brauschweig se veut tout autant pessimiste pour le vaincu
même si celui-ci a réussi à conserver un minimum apparent
de sens vital
jugeant, sans doute, que les traumas ayant été
tellement intenses de part et dautre, lavenir devrait
apparaître sans lendemain constructible tant la pulsion de mort aurait
pénétré le subconscient des partis hostiles en
présence.
Cest ainsi que cette mare de sang virtualisée qui trône
au beau milieu du plateau de lOdéon est censée évoquer
que les personnages de ce psychodrame, ayant tous été
impliqués dans la guerre de Troie, ont désormais les pieds
pris dans une viscosité indélébile et y restent maintenus
dans une épouvante dont rien ni personne ne pourrait les extraire
et ce malgré les passions intimistes qui continuent de les travailler
au corps et à lesprit au point den constituer une chaîne
symbolique fatale : Oreste (Pierric Plathier) aime Hermione (Chloé
Réjon) qui aime Pyrrhus (Alexandre Pallu) qui aime Andromaque
(Bénédicte Cerutti) toujours fidèle à son époux
Hector tué par Achille père de Pyrrhus tout en protégeant
leur fils Astyanax enjeu potentiellement sacrificiel de tous les protagonistes
en déficit patent de vision altruiste salvatrice.
Cet imbroglio producteur dinsatisfactions chroniques est ainsi à
limage de limpossibilité pour chacun de dépasser
la subjectivité du ressentiment pour le focaliser sur un objectif,
quand bien même serait-il amoureux, celui du pressentiment de
l'inatteignable car, de fait, non réciproque & non partagé.
En outre la propension collective à élever Andromaque au
rang de victime expiatoire emblématique proviendrait du fait quelle
pourrait paradoxalement apparaître au final comme la gagnante par KO
généralisé alors quen réalité, elle
va se retrouver seule au monde avec la charge de son fils, sans appui concret
et sans perspective constructive dans un contexte dénué de
repères.
Cette impasse existentielle serait donc constitutive selon ce point de
vue scénographique dun anéantissement sociétal
dans lequel la résilience ne pourrait guère trouver sa place
régénératrice.
Tous les comédiens sont imprégnés de leurs partitions
au point de se concentrer sur les postures reliant précisément
leur incapacité à se communiquer les clefs du savoir-vivre
ensemble au-delà des conjectures défavorables.
Et pendant ce temps, Racine enchante les alexandrins dans une musique
lancinante où les interprètes y ont lopportunité
de prendre et, en retour, de donner à foison la juste mesure de
léchec globalisé.
Ce qui, en conséquence heureuse, va précisément
constituer cette grande réussite non ostentatoire mais visionnaire
de Stéphane Braunschweig à lOdéon, Théâtre
de L'Europe.
Theothea le 27/11/23
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UNE JOURNEE
PARTICULIERE
« Une Journée Particulière »
Laetitia Casta & Roschdy Zem - Hommage à Ettore
Scola
de Ettore Scola
mise en scène Lilo Baur
avec
Laetitia
Casta, Roschdy Zem, Joan Bellviure & Sandra Choquet
|
***.
Théâtre de L'Atelier |
|
©
Theothea.com
Lilo Baur qui a, notamment, fait merveille à La Comédie
Française avec ses fameuses créations de « La Puce
à loreille » & de
« LAvare » aura donc fait sien le souhait
des deux productrices Claire Béjanin & Valérie Fix, de
créer sur les planches cette nouvelle version du film dEttore
Scola.
Loin de sen distancier, la metteuse en scène a cherché
tout au contraire à célébrer cette uvre
cinématographique majeure en adaptant lartisanat
théâtral aux lignes de force de la caméra des seventies,
en loccurrence, influencée par « Fenêtre sur
cour » dHitchkock.
Sans pouvoir disposer, bien évidemment, des options « zoom
& travelling », cest la tournette qui prend, ici, le
relais scénographique pour assurer les déplacements à
vue dans le cadre dun immeuble emblématique du régime
Mussolinien
alors que Il Duce, lui-même, est sur le point
daccueillir Le chancelier Hitler à Rome ce 6 mai 1938.
La fluidité des rotations du décor accompagnée de
linterpénétration des appartements entre eux au diapason
de cages descaliers menant de la cour intérieure à la
terrasse du toit propice au séchage du linge va ponctuer la rencontre
dAntonietta et Gabriele, elle mère et épouse corvéable
à souhait dune famille nombreuse et lui journaliste de radio
récemment répudié.
Ainsi à la faveur de lenvol fortuit dun perroquet
domestique et, par ailleurs, de la visite cérémonielle au sommet
entre « Fascisme » et « Nazisme »
où toute la population locale fut conviée
eux exceptés
à linstar de la concierge de limmeuble puisque leurs
obligations respectives les intimaient de rester sur place, cest donc
la destinée qui va sen mêler, adroitement, à faire
dialoguer deux solitudes circonstancielles au sein de malentendus successifs
mais trangressés à chaque reprise par une sorte de force
magnétique semparant de ce moment suspendu où la
discrimination, de part et dautre, osera dénoncer lemprise
dont elle est lobjet sociétal.
Telle une brève rencontre affective pleinement aboutie, cest
le réconfort moral, louverture à lautre et le
dépassement des préjugés qui sortiront vainqueur absolu
de ces deux situations personnelles qui, néanmoins en apparence formelle,
vont sans doute empirer au quotidien mais qui auront marqué à
jamais ces deux êtres humains
et, par ricochets, nous les
observateurs attentifs de cette journée particulière
ainsi revisitée.
Laetitia Casta reste sobrement dans le chemin tracé par Sofia
Loren, sans jamais se départir dun comportement responsable
et dune écoute bienveillante à légard de
son partenaire tout en le renvoyant résolument, à chaque doute
naissant, vers la purge incombant au secret que celui-ci sefforce de
maintenir au moins-disant
En effet, Roschdy Zem assure fièrement le porte-à-faux
des arrangements avec son orientation stigmatisée dans une distanciation
artistique qui permet de laisser « intouchable »
linterprétation de Marcello Mastroianni tout en maintenant la
détermination au plus haut de lattention quil porte, de
facto, à son alter ego au féminin.
Voici donc, selon la perspective de Lilo Baur, « Me
too » face au « Coming out » ainsi actualisés
en 2023 par la dynamique du dépassement de soi luttant lun avec
lautre contre la tentation maléfique du retrait sur soi.
Ainsi le poids de lassujettissement vient-il se télescoper
avec le flux de lémancipation où confiance en soi, culture
et libido assumées toutes ensemble pourraient assurément percevoir
la sortie du tunnel de lobscurantisme.
Toutefois, les gages accordés à cet espoir restent hautement
symboliques; lui dormira le soir même en prison dEtat, elle ne
conservera pour saffranchir de la contingence que le cadeau romanesque
des « Trois Mousquetaires » en viatique dune promesse
de vie meilleure mais, cependant, leurs dignités respectives auront,
elles, fait un bond prodigieux dans lespace de la connaissance
existentielle:
Celui du magnifique conte socio-historique, devenu intemporel, quaura
ainsi légué Ettore Scola aux générations
suivantes.
Theothea le 11/12/23
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Les Folies Gruss
« Les Folies Gruss » Jubilé d'Or
du Cirque équestre sous son chapiteau patrimonial
direction Stephan Gruss
mise en scène Stephan
Gruss
avec
Alexis Gruss, Gipsy Gruss, Stephan Gruss, Firmin Gruss, Maud Florees Gruss,
Svetlana Gruss, Charles Gruss, Alexandre Gruss, Olivia Gruss, Kaylie Griffiths,
Jeanne Gruss, Gloria Florees, Celestine Gruss, Venecla Florees, Xavier Ducrocq
& Candice Parise
|
****
Chapiteau Bois de Boulogne |
|
© OLIVIER BRAJON
Depuis le 21 octobre 2023, la galaxie Gruss étincelle de tous ses
feux équestres pour fêter son jubilé en or : 50 ans à
Paris, 50 ans de prouesses acrobatiques, et elle éblouira les spectateurs
jusqu'en mars 2024.
Sous un chapiteau à l'ancienne situé au Bois de Boulogne, dans
un cadre naturel aux allures de guinguettes champêtres, la grande famille
de saltimbanques nous accueille par une ambiance des plus chaleureuses et
nous convie en pré-show à quelque dégustation ou
légère restauration accompagnée de mini démonstrations
de voltige en fanfare sous la férule de Stephan Gruss, le metteur
en scène du spectacle.
En effet, depuis quelques années, Alexis Gruss, 80 ans, a
légué la direction de la compagnie Gruss à son fils
Firmin et passé le flambeau de la direction artistique à Stephan
son frère aîné, qui défend le même savoir-faire
traditionnel, signature de la dynastie, et met en exergue la place essentielle
du cheval dans lart du cirque.
Pour célébrer cet anniversaire, ce dernier est fier de
présenter un spectacle écrit à quatre mains avec
lauteur et compositeur Grégory Garell, dans un décor
original de Grégory Antoine. Ensemble, ils subliment une lignée
circassienne à la tête d'une cinquantaine de chevaux de la cavalerie
et lOrchestre des Folies Gruss, un challenge unique où
séquilibrent la dramaturgie, linnovation, les défis
de progrès technique et artistique.
La compagnie Gruss dévoile une chorégraphie millimétrée
de très haute voltige menée tambour battant par la pétillante
Candice Parise, ravie davoir été adoptée
par les Gruss. Après Roméo et Juliette, Le Magicien dOz,
Hair, Les Misérables, place à la piste, à la sciure
et aux chansons pour accompagner les formidables prestations dune famille
tout autant unie à la ville que sur scène, en
bénéficiant tous les soirs dun orchestre live dirigé
par Sylvain Rolland.
Dans ce manège évoluent pendant près de 2 heures acrobates,
danseuses, voltigeurs, dresseurs équins qui déploient dans
chacune des scènes une virtuosité artistique fabuleuse, donnant
vie à des tableaux magnifiques emprunts cette année d'une belle
poésie pleine de mélancolie. On sent que Gypsie et Alexis,
les doyens, sont toujours présents mais laissent leurs enfants diriger
laffaire et accordent une totale confiance aux générations
futures qui, passant par les très doués jumeaux Alexandre et
Charles, s'étalent jusqu'aux arrières petits-enfants, comme
Jeanne Gruss qui, à seulement 15 ans, a pour la première fois
fait ses débuts en piste en acrobatie à cheval. Cela concède
un retentissement nostalgique à la représentation et amplifie
la vibrante émotion que l'on ressent.
En exécutant un numéro avec sa fille Maud Florees, Gypsie,
figure matriarcale emblématique, s'efface affectueusement et lui laisse
prendre le relais avec cette idée de transmission qui procure un pincement
au coeur. Cela est très poignant.
On est subjugués par les figures aériennes, la funambule
évoluant sur un fil de fer avec son ombrelle en tissu qui la stabilise,
faisant preuve dune agilité magique ou encore l'époustouflante
plongée dans un immense aquarium suspendu de Svetlana Gruss,
l'épouse russe de Firmin qui danse dans l'eau révélant
l'athlète et championne de natation synchronisée qu'elle a
été. La troupe est singulièrement composée de
femmes inspirantes et impressionnantes de talent.
Les exhibitions sont dans les airs et surtout sur la piste car les rutilants
et somptueux chevaux ont toujours la prime et royale vedette. Il faut voir
la cavalcade des équidés tous aussi beaux les uns que les autres
- arabe, frison, lusitanien, normand, falabella - où la virtuosité
et la précision vont de pair avec la discipline. Au programme : cabrioles,
duos de voltigeurs, sauts à plus d'un mètre sur des étalons
au galop, cerceaux enflammés, pyramides, magnifique carroussel à
26 chevaux, véritable oeuvre d'art, et en point dhonneur la
Grande Poste, inégalée.
Le cirque Gruss affirme la beauté des costumes et la pureté
du geste comme une manifestation évidente de lélégance
et de la fougue gracieuse des montures chevauchées.
Spectacle fusionnel entre l'homme et l'animal, tout en délicatesse,
mêlant passion et complicité incroyables, nous mettant des
étoiles plein les yeux, il est un véritable cadeau de fêtes.
De plus, dans cet endroit tellement insolite, le cirque Gruss célébre
traditionnellement la messe de minuit après une veillée de
Noël prolongeant la représentation du soir.
Cats / Theothea.com le 17/12/23
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