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Les    Chroniques   de

  

28ème  Saison     Chroniques   00.26   à   00.30    Page  488

 

     

     

       

                   

                 

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BERENICE

Isabelle Huppert La « Bérénice » iconoclaste de Castellucci au Théâtre de la Ville

d'après Jean Racine 

mise en scène   Roméo Castellucci   

avec Isabelle Huppert, Cheikh Kébé & Giovanni Manzo   

**..

     

Théâtre de la Ville

      

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Recroquevillée sur elle-même dans une incommensurable solitude, Isabelle impose un poignant silence, long, très long puis, comme la reviviscence d'une détresse trop lourde à supporter, elle lance un cri guttural, réitéré jusqu'à l'exaspération « Ne me regardez pas - Ne me regardez pas ! » toisant le public pris en flagrant délit de voyeurisme mais jetant ainsi l'anathème sur la tragédie racinienne.

Ce soir-là, sur fond d'applaudissements au Théâtre de la Ville, des huées s'élèveront parmi de nombreux spectateurs ressentant ce final comme une incompréhension vis-à-vis de l'oeuvre classique ou carrément une provocation envers eux.

Cette invective tempétueuse, reflet intense d'un chaos intérieur est le point d'orgue d'une mise en scène radicale signée de l'artiste italien Romeo Castellucci où la performance esthétique supplée à la splendeur des alexandrins raciniens.

Un vaporeux rideau balaie la scène de la droite vers la gauche dans le sens de l'écriture arabe pour suggérer - peut-être - que Bérénice est Reine de Judée.

Celle-ci, du fond du plateau, fera lentement son apparition, bougeant au ralenti, parée d'une sculpturale robe rose argentée brodée de dentelles, et telle une spectrale pythie proférant des oracles incompréhensibles, elle déclame d'une voix métallique et sonorisée les vers raciniens, parfaitement scandés mais bientôt brouillés par le lancinant son d'un gong que paraît déclencher un maillet sur un sphinx de bronze.

S'adresse-t-elle à Titus L'Empereur de Rome qu'elle aime passionnément ou à Antochius secrètement épris d'elle ? On distingue de moins en moins les paroles, la chute est annoncée.

Sur fond de voilures d'un blanc bleuté, l'amour éprouvé pour Titus va s'effondrer devant le devoir d'État, leur union annoncée étant décriée par les sénateurs romains refusant de voir une étrangère sur le trône.

Des objets hétéroclites font leur apparition, telle une machine à laver qui aspire le voile blanc de la future mariée. L'alliance escomptée se dérobe à elle avalée symboliquement par le hublot. Humiliée, Bérénice revêtira une robe de bure grise en signe de renonciation.

Fantomatiques et mutiques, Titus et Antochius - Deux performers éphèbes et filiformes Cheikh Kébé et Giovanni Manzo - vont ébaucher une chorégraphie à la gestuelle synchronisée et mécanique, dansant leur rivalité ainsi que leur impuissance tout en laissant Bérénice seule en proie au supplice.

Les voiles entourant la scène vont s'assombrir s'enroulant en tornades orageuses anthracite, la musique se fait tonitruante, les dispositifs sonores claquent comme le tonnerre et la pluie diluvienne, les lumières électrisent l'air, Bérénice sombre sous l'admirable travail des sons électroacoustiques signé Scott Gibbons, compositeur d'origine américaine collaborant très étroitement aux créations de Romeo Castellucci.

Au mitan du spectacle, dans un clair-obscur pictural à la Rembrandt ou Le Caravage et où une lumière de biais éclaire juste des épaules dénudées puis des torses masculins, douze hommes vont défiler le long d'une corde rouge et entamer un rituel de flux dessapés jusqu'au couronnement de l'Empereur, cérémonie qui se transformera en chemin de croix.

La Reine de Judée se retrouve au coeur d'une tragédie, femme abandonnée et éplorée. Sublimée dans une dernière robe satinée aux fleurs rouges - tous les costumes sont conçus par la néerlandaise Iris van Herpen (mise à l'honneur par le Musée des Arts Décoratifs) - Bérénice se meut désormais vers une agonie abyssale.

Les mots ont de plus en plus de mal à sortir jusqu'à la prostration finale dans un glacial silence avant que de hurler ce fameux « cri primal »…

Romeo Castellucci, à la fois scénographe et plasticien, dépeint une atmosphère mystérieuse tel un rêve semé d'insolites éléments symboliques qui vire au cauchemar ténébreux.

La puissance plastique l'emporte sur la partition textuelle; la somptueuse complainte racinienne est focalisée au seul rôle de Bérénice qu' Isabelle Huppert empoigne, effectivement, de façon magistrale puisque ne serait-elle pas, dixit son metteur en scène : « la Synecdoque de l'Art du Théâtre mondial » ?

Certes, répliqueront les sceptiques, mais ne serait-ce pas aux dépens de la « Bérénice » de Jean Racine, de la musicalité lumineuse de ses alexandrins et, ainsi, de l'essence de la Tragédie ?

Cat’S / Theothea.com le 14/03/24

   

            

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TOUTE UNE VIE SANS SE VOIR

                 

de  Julie ROUSSEAU & Bastien LUCAS

mise en scène  Stéphane OLIVIÉ BISSON

avec  Julie ROUSSEAU & Bastien LUCAS

***.

     

Studio Hébertot

      

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prochainement

              

       

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UN ATELIER POUR DEUX

« Un Atelier pour deux » Véronique Jannot au Passy - L’Amour en boomerang de l’Amitié

     

de  Laurence Jyl     

mise en scène  Jean-Luc Moreau   

avec  Véronique Jannot, Jean-Luc Moreau & Emmanuel Guttierez 

***.

     

Théâtre de Passy

      

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Jean-Luc Moreau met en scène Véronique Jannot au plus près que la pièce écrite par Laurence Jyl lui en offre l’opportunité… puisqu’il en est son partenaire sur scène et que, de surcroît, il dirige également le rival amoureux qui pourrait lui ôter la chaleureuse présence quotidienne de sa co-résidente en sculpture.

En effet, sur les planches du Théâtre de Passy, Sabine et Bertrand partagent vingt années de vie artistique commune où à la créativité dynamique de l’une répond l’académisme méthodique de l’autre. Il faut dire que celle-ci entrait aux Beaux-arts lorsque celui-là en sortait et que leur rencontre fortuite allait sceller, en quelque sorte, une relation implicite de maître à disciple.

Vivant depuis, au jour le jour, leurs champs de créativité personnelle, l’un sous le regard de l’autre, dans l’espace clos que constitue cet atelier partagé en commun, l’affection réciproque qui les relie est devenue comme un contrat tacite leur laissant néanmoins une liberté totale d’assumer, par ailleurs chacun à sa guise, ses propres relations sentimentales et intimes.

Oui, mais voilà qu’après tant d’années survient Guillaume, scientifique promis à un avenir ambitieux et dont la nomination à un poste prestigieux en Australie va venir faire déraper ce bel ordonnancement domestique réconfortant. Ce dernier va proposer à Sabine de partir à Sydney en sa compagnie amoureuse.

Branle-bas de combat immédiat pour Bertrand qui ne peut imaginer la moindre rupture dans sa cohabitation à la fois stimulante et équilibrante.

Nous allons alors devenir les spectateurs d’une indéniable posture de résistance où de la diplomatie humoristique jusqu’aux chantages les plus insidieux, Jean-Luc Moreau va insuffler à son personnage les armes redoutables d’un homme pas encore blessé mais déjà fragilisé au point de comprendre qu’il pourrait facilement perdre pied.

Face à lui se dresse la force libidinale d’un duo point complètement raccord dans ses réparties et son ressenti mais qui n’en voudrait pas moins ne pas rater le coche de la formidable histoire d’amour qui les attend.

L’enjeu est de taille et la plume expérimentée de Laurence Jyl structure les assauts successifs d’avec leurs reflux momentanés et gère ainsi tout un ensemble de rapports de force fluctuants où le compte à rebours de la date de décollage vers Sydney plane au-dessus des esprits s’efforçant de faire table rase des scrupules.

Bien sûr, il s’agit d’une comédie et Jean-Luc Moreau évite, à cet égard, tous les pièges du pathos pour donner libre cours à la malignité voire même à la victimisation plaisante mais tellement redoutable.

Emmanuel Gutteriez installe Guillaume dans une vigilance de tous les instants car il se doit d’être compréhensif vis-à-vis de son aîné concurrent mais aussi persuasif vis-à-vis de sa compagne qu’il ne doit surtout pas décevoir; bref tous semblent marcher sur des œufs tant le savoir-vivre doit rester en permanence leur commun dénominateur psycho mobilisateur.

C’est un plaisir de voir Véronique Jannot tenter désespérément de parvenir à ses fins sans froisser son ami de cœur, c’est un régal d’observer Jean-Luc Moreau dans son savoir-faire professionnel où la « roublardise » ne serait pas forcément très éloignée de la « mauvaise foi » et enfin félicitations à Emmanuel Guttierez qui sait résister à tant de talents coercitifs où tout faux pas pourrait lui être fatal dans sa quête « aventureuse » .

« Pour un Oui, pour un Non » de fait, cet exercice d’équilibrisme à trois composantes libertaires est une véritable réussite subtile où le rire et le sourire se révèlent franchement salvateurs.

Theothea le 16/03/24              

           

     

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IRISH CELTIC

                 

de Toby Gough  

Chorégraphes Jim Murrihy & Denise Flynn

Musique Anthony Davis 

 

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Folies Bergère

      

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SO FLOYD

                 

Tribute Pink Floyd

avec Gabriel Locane, Alain Perez, Jean-Philippe Hann, Fabrice de Maggio, Yassine Zaïdi, Diego Alfonsi, Brice Mirrione, Frederic Wursten, Nicole Lise, Amandine Griffol, Karine Arenas, Jean-Philippe Scali....   

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Dôme de Paris

      

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