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LE VOYAGE DE PAULA
S.
« Le Voyage de Paula S. » La poignante Odyssée
filiale de Marc Citti
de Marc Citti
mise en scène
Stéphane Cottin
avec Julie Delarme & Marc Citti
|
***.
Théâtre du Petit Montparnasse
|
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© Fabienne Rappeneau
Conjointement à la captivante déclaration d'amour picturale
de la pièce ''Les Collectionnistes'', le Théâtre du Petit
Montparnasse propose un bijou de tendresse décalée avec ''Le
voyage de Paula S.'' de Marc Citty dans une mise en scène de
Stéphane Cottin. Marc Citty qui, à 18 ans avait intégré
l'école des Amandiers de Nanterre, a plus d'une corde à son
arc, comédien, compositeur, musicien, dramaturge et auteur.
L'ancien élève de Patrice Chéreau récidive
avec les aventures de Mathieu Scarifi, personnage mythomane et inconséquent
depuis ''Le Temps des Suricates'', véritable fugue drolatique et
mélancolique d'un acteur de seconde zone ou ''Les Vies de Swann''
où il affronte maladroitement et anxieusement la paternité
qui le transporte dans des péripéties mouvementées,
transgressives et comiques.
Cette fois-ci, Mathieu Scarifi, cinquantenaire toujours un peu à
côté de ses pompes, plein de doutes, d'angoisses et d'interrogations
autrement dit une sorte d'avatar de Marc Citty qu'il interprète
lui-même, va affronter la mort de sa mère et, comme dans les
pièces pré-citées, le contexte réaliste du
départ va peu à peu glisser dans la fantasmagorie prenant au
fur et à mesure une allure totalement surréaliste dans un besoin
absolu de réinventer sa vie pour éviter de souffrir.
Complètement abasourdi par un coup de fil reçu de la maison
de retraite à 6 h 00 du matin, en état de choc, le coeur
brisé, il s'adresse frontalement au public, le prenant à
témoin de sa détresse. Il soliloque, désarçonné,
semblable à un petit garçon soudainement orphelin, il se rend
dans la chambre où sa mère, Paula, est étendue au fond
de la scène, son corps recouvert d'un drap.
Par un étrange mystère, celui du Théâtre, tel
Lazare de Béthanie, mort depuis 4 jours et enseveli dans un
sépulcre, sortant vivant de la tombe sur ordre de Jésus
''lève-toi et marche...'', elle se réveille, rayonnante de
jeunesse. Elle se tient assise sur le lit et refusant le statut de défunte,
elle décide de marcher en entraînant sans ambages et refus possible
son fils Mathieu dans une fuite funambulesque où s'exprimera le lien
fort qui les unit.
Tous deux entrent dans une voiture, l'invraisemblable est désormais
de mise, tout en conduisant elle donne des conseils à son fils et
l'avise contre ses mauvaises fréquentations, celle en particulier
de sa prof de dessin, Mme Tréfou. Elle veut qu'il se consacre au
Théâtre et à la Musique. Mathieu pour faire diversion
met l'autoradio et entendant ''Ashes to ashes '' ( titre bien opportun !
) de Bowie se met à chanter à tue-tête.
Il accepte les volontés de sa mère quil voit partout.
Jouant avec ses névroses, est-elle le fruit de son imagination, est-il
en proie à une hallucination ? Cette résurrection magique est-elle
le fruit de l'Amour exclusif d'une maman pour son enfant chéri qu'elle
surprotège ou ne serait-elle pas plutôt, tel un miroir
reflétant la filiation indéfectible, la projection mentale
d'un fils qui ne parvient pas à briser le cordon ombilical et revoit
tous les souvenirs le rattachant à cette femme tant adulée
et ainsi renouer le dialogue interrompu avec elle.
Bref, une re-création psychique afin de sortir d'une situation
émotionnelle intolérable pour lui. Ce vivre ensemble le temps
dun rêve éveillé, celui recto verso d'une même
médaille parentale, prend l'allure d'une improbable cavale post-mortem
les envoyant dans des stratosphères oniriques voire
ésotériques d'un monde d'outre-tombe peuplé de figures
fantastiques.
Les comédiens Julie Delarme et Marc Citti forment un charmant duo
qui fait vibrer le plateau par leur remarquable énergie. Julie Delarme
incarne à merveille la mère qui se révolte, sa diction
parfaite au timbre chaud fait résonner son caractère vigoureux
et indomptable.
Marc Citti est d'une sincérité bouleversante et attendrissante.
Accédant, en renâclant parfois, aux desiderata de sa
génitrice, il chante, court, fait tout son possible pour repousser
l'inéluctable. Très physique, il a son moment
d'héroïsme lorsque la défunte lui demande de danser sur
différentes musiques, il sexécute avec souplesse sur
le tango argentin, la polka, la country et les danses écossaises ou
bretonnes.
La mise en scène raffinée de Stéphane Cottin,
magnifiée par les vidéos ingénieuses de Léonard
créant sur des panneaux colorés des décors fabuleux
( même vidéaste que ''les Collectionnistes'' ), illustre à
la perfection cet extravagant road-movie parcouru sous les lumières
soignées de Moïse Hill ( idem ''les Collectionnistes'' ) et la
musique aux accents rock d'Alexandre Meyer.
Cette pièce nous interroge sur la mort qui sépare les
êtres. Comment dire adieu à ceux qui restent ? Comment laisser
partir lautre dans lau-delà ? Le théâtre
et la fiction permettent de ressusciter les chers disparus qui vous hantent
et vous tourmentent. La pièce de Marc Citti devient un conte miraculeux
où l'humour va donner des ailes à Mathieu pour braver la mort
et tenter de dompter l'abyssal vide qu'elle engendre.
Ici, le deuil devient une aventure farfelue, un voyage cocasse où
le burlesque et la fantaisie égrènent la douleur en notes
délicates pleines de poésie. Toute l'attitude débonnaire
de Marc Citty tient dans ce spectacle.
Beaucoup de tendresse, l'humain et l'intime au cur de tout. Parfois
des maladresses mais des sentiments vrais, intenses, sortis du plus profond
de son être en mal de deuil, en mal de mère au sein d'une
Odyssée lumineuse, rocambolesque et poignante.
CatS / Theothea.com le 10/03/25
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12 HOMMES EN COLERE
« 12 Hommes en colère » 8ème reprise
adaptation Francis Lombrail Théâtre Hébertot
de
Reginald Rose
Adaptation française Francis Lombrail
mise en scène
Charles Tordjman
avec
en alternance Amine
Chaïb, Antoine Courtray, Philippe Crubézy, Olivier Cruveiller,
Adel Djemai, Christian Drillaud, Thierry Gibault, Claude Guedj, Geoffroy
Guerrier, Xavier de Guillebon, Florent Hill-Chouaki, Yves Lambrecht, Roch
Leibovici, Pierre Alain Leleu, Francis Lombrail, Charlie Nelson, Alain Rimoux,
François Raüch de Roberty & Pascal Ternisien
|
****
Théâtre Hébertot |
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© Bernard Richebe
Véritable hommage au film intemporel de Sidney Lumet
réalisé en 1957 daprès la pièce de Reginald
Rose écrite 4 années plus tôt, la quintessence du chef
doeuvre dramatique semble surgir doutre mémoire dans une
scénographie dématérialisée au sein dun
« blockhaus » dont lembrasure resterait la seule communication
encore transparente avec le reste du monde.
A lintérieur de ce huis-clos ceint comme un
amphithéâtre, douze américains réunis par le devoir
de citoyenneté vont devoir rendre un verdict dont lévidence
de la « chaise électrique » leur aura été
prémâchée au cours dun procès préalable
exclusivement à charge et pour lequel lavocat commis doffice
à la défense naura point fait preuve de zèle
contestataire.
En conséquence, la fragilité des témoignages pour
qui voudrait sen donner la peine den démontrer
linconsistance resterait à portée de bonne volonté
pourvu quon lui accorde la liberté dexpression. Encore
faudrait-il quune voix liminaire puisse réellement
sélever contre la pensée dominante !
Cest ainsi que dans le film dédié, le légendaire
Henry Fonda marqua le rôle de larchitecte juré n°
8 venant seul interférer le vote préalable avant toute
délibération grâce à son refus de prononcer, a
priori, la culpabilité du jeune accusé de 18 ans pour parricide
et que pareillement, dans la pièce mise en scène par Charles
Tordjman depuis 2017 selon l'adaptation de Francis Lombrail directeur du
Théâtre Hébertot, se sont notamment déjà
succédé dans cette même fonction Bruno Wolkowitch,
Bruno Putzulu, Thierry Frémont... et aujourdhui Xavier
de Guillebon.
Alors des hommes en colère certes car demblée plutôt
fâchés à lidée de perdre leur temps à
devoir discuter sur des « faits apparemment incontestables » mais
surtout 12 hommes en désarroi progressif puisque se rendant compte
peu à peu que la vérité du meurtre pourrait, de fait,
échapper à leur pleine compréhension.
En effet, si lunanimité est requise pour prononcer la
culpabilité menant automatiquement à la peine capitale à
cette époque aux U.S.A., cest également que, par
symétrie juridique, le prévenu pourrait retrouver la liberté
en cas dunanimité inverse.
Et cest donc le bien-fondé du doute raisonnable qui pourrait
venir compenser totalement ou en partie la tentation du jugement radical.
De toute évidence, cest la problématique de la peine
de mort qui se trouve ainsi au coeur de cette configuration criminelle mais
cest également lapproche critique des témoignages
visuels, oraux voire moraux, sociétaux etc... qui pourraient instruire
quelque peu la conscience collective.
Si, en loccurrence par exemple, il pouvait être envisageable
de remettre en question la fiabilité dun témoin identifiant
à coup sûr le meurtrier au passage du métro aérien
à travers les fenêtres dune rame le séparant dun
appartement en vis-à-vis, de même que le voisin du dessous de
la scène de crime entendant distinctement à ce même instant,
pourtant bruyant, lexclamation « Je vais te tuer »,
peut-être pourrait-on progresser vers une approche prudente de la
culpabilité avérée.
Et ainsi de suite, démontant maintes objections pertinentes, il
se pourrait quun doute suffisant puisse surgir dans
lappréciation factuelle ainsi éclairée des membres
du jury à lécoute notamment de leur propre conscience.
Alors si après tant de représentations effectives, ce soir
lambda de mars 25, la jauge du Théâtre Hébertot est quasiment
complète, cest sans doute que, par le bouche à oreille,
un « phénomène de société » se dessine
avant même celui de la renommée théâtrale
déjà tellement prégnante.
Oui effectivement, le processus de La Justice est aussi affaire
dHumanité Universelle et cest bien le message subliminal
qui semble parvenir à tous les spectateurs présents ou potentiels
de ce spectacle en dehors des normes établies dans le marbre de la
Loi.
Theothea le 7 mars 2025
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LES GRANDS DUCS
« Les Grands Ducs » Jean-Pierre Castaldi &
Véronique Genest en tête de parodie estampillée Jean-Luc
Moreau
de Serge
Frydman
adaptation Annabelle Milot
mise en scène
Jean-Luc Moreau
avec Jean-Pierre Castaldi, Georges Beller,
Jean-Christophe Barc, Véronique Genest, Eric le Roch & Christian
Diaz
|
***.
Théâtre de Passy |
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©
En mettant en scène au Théâtre de Passy ladaptation
du célèbre Film de Patrice Leconte « Les Grands Ducs »,
Jean-Luc Moreau fait un choix de transmission patrimoniale que les métiers
du spectacle aspirent de plus en plus à offrir au public afin de faire
perdurer au travers des générations artistiques successives
un véritable partage vivant de limaginaire collectif.
Ainsi, en 1996, une bande de copains Philippe Noiret, Jean Rochefort et
Jean-Pierre Marielle se réunissent en compagnie notamment dacteurs
de notoriété plus récente Michel Blanc, Catherine Jacob,
Clotilde Courau etc... sous lécriture et la direction burlesque
de Patrice Leconte.
Ce sont bien les mêmes Georges Cox, Victor Vialat et Eddie Carpentier
qui se retrouvent, près de trente années plus tard, en clones
adaptés aux planches du Théâtre de Passy sous les traits
de Jean-Pierre Castaldi, Georges Beller et Jean-Christophe Barc avec comme
partenaire féminine Véronique Genest.
Sous leffet prismatique dun retournement du glamour, les trois
ringards fictionnels certainement point « Has Been » puisquils
nont toujours survécu dans le milieu du spectacle que
dexpédients et de figurations aléatoires vont saisir
laubaine dun projet de tournée sans envergure pour
sarrimer à la Production foireuse et sy accrocher coûte
que coûte malgré la corruption directoriale pour faire foirer
laventure dans une vaste escroquerie aux assurances.
Cest cependant Carla Milo dite la « diva excentrique »
( Au choix La Jacob ou La Genest valeureuses à plein temps) qui supportera
délibérément tous les déboires physiques et
psychologiques induits par ladversité particulièrement
cataclysmique systématiquement réservée à cette
pièce de Boulevard « Scoubidou ».
Au prorata dune bonne humeur régnant à juste titre
en coulisses pour apporter le change sur un plateau au potentiel fossoyeur
de lintérieur, le défi du spectacle bas de gamme incite
les comédiens à sen donner à cur joie pour
camper des sosies plus caricaturaux les uns que les autres et bien entendu
hors datteinte des murs pratiqués hier comme aujourdhui
dans le show-business de papa ou même dans celui de la branchitude
contemporaine.
Dans le cadre de leur performance cinématographique ou
théâtrale spécifique distanciée donc par trois
décennies, effectuer une évaluation dinterprétation
comparative entre les deux Jean-Pierre, Marielle et Castaldi, naurait
guère de valeur signifiante, en revanche dire que chacun, dans son
style, est en position de dynamiter de lintérieur le rapport
de forces relationnelles dont la tension ne peut guère être
supportée davantage que par leurs réactions forcément
excessives et disproportionnées... ne pourrait quexpliciter
lhilarité tellement communicative des spectateurs.
En effet, Jean-Luc Moreau étant un connaisseur expérimenté
de lâme humaine et de ses travers, ce réputé directeur
dacteur doit nécessairement être aux anges quand il a
ainsi lopportunité de jongler, grâce à autant de
candeur et de noirceur entremêlées, avec les forces
déclinantes de la médiocrité ambiante mais aussi celles
tellement supérieures des idéaux individuels.
Vive donc Les Grands Ducs & leur « Scoubidou » si loufoque
!
Theothea le 15 mars 25
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JE SERAI TOUJOURS LA
POUR TE TUER
« Je serai toujours là pour te tuer » de & avec
Sophie Tonneau à La Folie Théâtre
de Sophie Tonneau
mise en scène
Catherine Perrotte
avec Sophie Tonneau & Yves Comeliau
|
***.
A La Folie Théâtre |
|
© Irina Japaridzé
Ayant joué cette pièce, au titre de prime abord troublant,
à plusieurs reprises avec des partenaires se succédant sur
scène depuis la publication de son récit en 2007, Sophie Tonneau
expérimente à chaque fois un peu plus labîme bipolaire
quelle enchante paradoxalement dun humour so british au cours
de dialogues surréalistes entraînant les deux protagonistes
dans une spirale où la vie confondrait aisément la mort à
tour de facéties burlesques.
Vouloir en finir dignement avec son trop-plein de vitalité au prorata
de limmense déception qu Helen, ce personnage
maniaco-dépressif, aurait acquis delle-même dans son peu
de réussite au contact de la vie sociétale, celle-ci a donc
dabord cru pouvoir sabstraire de celle-là en sisolant
du monde rejoignant une « campagne verdoyante » enfin retrouvée
mais, de fait, au plus proche de ses effets pervers... et donc sans même
apercevoir la fatalité du saut dans le vide tant aveuglée par
son inaptitude à mettre un terme au mal-être.
Ainsi inhibée par lincapacité à régler
concrètement le problème existentiel par elle-même, elle
prend alors la résolution dengager un homme à tout faire
par petites annonces et lui propose, dès le premier rendez-vous,
lobligation contractuelle de loccire dici quelque temps
sans quelle sen rende compte dans le cadre dune confiance
réciproque ainsi élaborée.
Lui, Simon (Yves Comeliau), voyageur invétéré
nayant dautres attaches que ses découvertes à venir
et sans cesse renouvelées, ne « matche » guère a
priori avec ce projet farfelu de surcroît funeste et naurait
dautres objectifs immédiats que de quitter sur le champ cette
atmosphère toxique ainsi initiée.
Et pourtant tout commencera ici pour Helen et Simon, sur le point de
sétonner mutuellement au fil des délais
réitérés demandés par Helen car jamais suffisamment
prête à franchir lobstacle la séparant de son
désir auto-destructif tout en objectivant un réel
intérêt progressif pour lhomme étrange venu dun
ailleurs insoupçonné entrant plus ou moins en résonance
complice avec ses propres fantasmes récurrents.
Ces deux solitudes finalement mal assumées dans leur profonde
radicalité vont en quelque sorte apprendre en se côtoyant, à
linsu dun terme rédhibitoire sans cesse repoussé
à la fois par son commanditaire et son exécutant, à
devenir adepte du « Carpe diem » les entraînant tous deux
à vivre de plus en plus intensément linstant présent
dans son éphémère plénitude... quel que soit
leur foutu contrat factuel engagé dans une pseudo apparente
détermination à maîtriser la destinée.
Les deux comédiens font démonstration à « La
Folie Théâtre » dun engagement fort expressif quil
soit davantage intériorisé pour Simon ou à tendance
extravertie concernant Helen au sein dune scénographie quasiment
dépouillée (1 table & 2 chaises) jusquau point de
simuler par gestes appropriés les éventuels ustensiles du quotidien
mais pour mieux en retrouver significativement lusage apaisé
et néanmoins festif à lépilogue.
Une fable triviale pour contribuer à une tentative de sens lié
au happening universel chaotique.
Theothea le 02/04/25
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|
XXX
de
mise en scène
avec
|
....
Théâtre |
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