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CARMEN
" Carmen " Résonnance émancipatrice - Le Ballet Julien
Lestel en Tournée
Musiques
Georges BIZET / Rodion SHCHEDRIN / Iván
JULLIARD
Chorégraphie
Julien LESTEL
avec
Ballet Julien
Lestel
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***.
Théâtre Libre |
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© ann-ray-julien-lestel
Julien Lestel, formé à l'école de Danse du Ballet
de l'Opéra national de Paris, a travaillé avec les plus grands
Rudolph Noureev, Robbins, Forsythe, Carolyn Carlson, Roland Petit, Pina Bausch,
Lucinda Childs... Il crée sa propre compagnie en 2007 et s'installe
à Marseille.
Après avoir chorégraphié les parties dansées
de multiples opéras : '' les Pêcheurs de perles, Manon, Aïda,
la Vie parisienne '', c'est une nouvelle version concise et dense de Carmen,
le mythique Opéra de George Bizet, qu'il a présenté
en avril 2025 au Théâtre Libre à Paris avant de poursuivre
en tournée dans toute la France.
Lambition de cette énième mise en scène est
dentrer « en résonance avec la prise actuelle de la place
de la femme dans notre société, son émancipation »
et de soulever « la question du féminicide ».
La trame dorigine dans ses grandes lignes est respectée,
celle d'une bohémienne au charme ravageur qui affole les hommes, les
enivre, leur fait oublier le devoir et la raison. Ainsi, Don José,
subjugué, perd son honneur pour une fleur jetée par cette femme
qui ne connaît dautre loi que son désir.
Mais Julien Lestel s'écarte des clichés en condensant les
4 actes de Bizet sur 1 h 10 et fait entrer Carmen dans la modernité,
notamment par lintégration de danse urbaine et de musiques
actuelles, livrant une prestation à la fois âpre, tonique et
légère où la sensualité devient un outil
démancipation.
Et sa Carmen, c'est la charismatique Mara Whittington, interprète
rayonnante qui monopolise les regards. Elle n'est pas ici vêtue de
la traditionnelle longue jupe tzigane à volants.
Elle apparaît, hiératique sur des escarpins talons aiguilles,
tailleur rouge flamboyant sur body noir, cheveux tirés et chignon
strict, altière walkyrie des temps modernes pleine dassurance
et de détermination, elle se déplace lentement de manière
théâtrale avec un gracieux port de bras comme un chat guettant
sa proie puis, se délestant de sa veste écarlate et ôtant
ses sandales, elle effectue une série de sauts impressionnants, presque
agressifs, décidant du sort des combats à mener contre la gente
masculine qu'elle attire puis rejette au gré de ses envies.
Magnétique, elle électrise les mâles qui cherchent
à se surpasser pour obtenir ses faveurs et les deux principaux adversaires
qui se les disputent, le brigadier Don José et le torero Escamillo,
respectivement interprétés par Maxence Chippaux magnifique
danseur hip-hop et danses latines/jazz et Titouan Bongini, torse bombé
et musculature très virile, rivalisent chacun dans des numéros
virevoltants de sauts, d'acrobaties, de roulades, en veux-tu en voilà,
au milieu de chorégraphies très réussies où corps
à corps vigoureux, déliés fluides, arabesques, jetés
de jambes, séries de portés donnent à voir des êtres
en quête de fusion qui se dérobe, de passion fulgurante qui
se déchaîne et se déchire.
Les danseurs s'emparent des dilemmes universels de la liberté,
du pouvoir et du désir décuplés par la création
musicale mêlant plusieurs couleurs de la néoclassique à
l'urbaine issue du hip hop et de la breakdance.
Car là est le challenge de Julien Lestel. On reconnaît les
airs emblématiques de l'Opéra de Bizet qui ont été
réorchestrés et sur lesquels se glissent des sonorités
modernes, ayant juxtaposé les mélodies dun compositeur
du XXe siècle comme Rodion Shtchedrin et ses percussions et celles
de son collaborateur musical Iván Julliard qui a signé plusieurs
plages électro-acoustiques (Fuerte - El Ritmo - Amor - Celos).
Ce mélange explosif donne à luvre une toute
nouvelle résonance et les dix artistes (égalité parfaite
: 5 femmes-5 hommes) s'entrelacent pour mieux se séparer avec une
énergie brute ou une fluidité superbement aérienne selon
la cadence et les ruptures de rythme.
Les danseurs sont remarquables et méritent tous d'être
mentionnés en plus des rôles-titres : Inès Pagotto
(Micaëla), Roxane Katrun (Mercédès), Ingrid Le Breton,
Louis Plazer, Jean-Baptiste de Gimel, Eva Bégué, Celian Mael
Bruni formant une ronde intense où chaque mouvement est une revendication,
chaque arabesque un coup de pied aux conventions.
Impérieuse, la Carmen de Julien Lestel est une guerrière
intransigeante qui ne recule devant rien pour garder sa liberté.
Son ballet esthétiquement puissant, athlétique et sensuel,
est totalement hypnotisant.
CatS / Theothea.com le 05/05/25
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LE LAC DES CYGNES
livret Vladimir
Begitchev
Musique
Tchaïkovski
chorégraphie Lev
Ivanov & Marius Petipa
avec International Festival Ballet (ex St Petersburg Festival
ballet)
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****
Le Dôme de Paris |
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©
Theothea.com
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QUI ÊTES-VOUS ANDREE
TURCY ?
« Qui êtes-vous Andrée Turcy ? »
Reviviscence de La talentueuse Chanteuse réaliste au Guichet
Montparnasse
de &
mise en scène
Jean-Christophe Born
avec Guillemette Lefèvre & Jean-Christophe
Born
|
***.
Théâtre du Guichet Montparnasse
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© Georges Boudier
Un spectacle musical étonnant aux accents méridionaux qui
font chaud au cur égaie l'intime salle (une cinquantaine de
places en gradins) du Guichet Montparnasse. La pièce proposée,
parmi une programmation variée, '' Qui êtes-vous Andrée
Turcy '' est un hommage vibrant à une vedette de la chanson réaliste
des années 30 tombée dans l'oubli. Cette redécouverte
est une surprise particulièrement délectable.
Avec '' Gaby Deslys '' (2022 au Théâtre de Passy), Jean
Christophe Born remettait en vogue celle qui fut la première grande
étoile filante du music-hall à l'orée du XXe siècle.
Aujourdhui, sa nouvelle création touche une autre marseillaise,
Andrée Turcy, née le 12 mars 1891, disparue le 3 mai 1974 à
l'âge de 83 ans et qui enflamma le public de l'époque.
La salle, plongée dans un premier temps dans le noir, diffuse des
pans de sa vie par voix radiophonique puis la lumière éclaire
vivement la comédienne Guillemette Lefèvre, ancienne
élève du Cours Florent, qui va incarner avec une fougue et
une malice stupéfiantes cette célèbre chansonnière
de l'âge d'or des cabarets.
Grâce à une mise en scène relatant une rencontre fictive
sous forme dinterviews, le spectacle permet de découvrir
Andrée Turcy à travers le regard dun journaliste
incarné par Jean-Christophe Born lui-même.
Intimidé par l'aura de l'artiste mais fan absolu bouillonnant
denthousiasme, d'admiration et damour pour elle, celui-ci ne
va cesser de la questionner, la solliciter pour qu'elle chante ''La Chanson
du Cabanon'' (Lair, les paroles de chaque couplet fut écrit
par un auteur différent : Fortuné Cadet, César Labite,
Charles Helmer) ''Mon homme'' (Maurice Yvain), "Pourquoi je t'ai quitté"
(Saint-Gilles-Deligny) ou encore ''Je m'en fous-mon anisette'' (Albert Evrard),
"C'est dégueulasse" (Daniderff / Carco), "Mon amant de la coloniale"
(Juel), "Ah! Si vous voulez d'l'Amour" (Vincent Scotto), tout un répertoire
que Guillemette Lefèvre interprète, au son du piano
enregistré par Danielle Sainte-Croix, avec fort clins d'il
aguicheurs, sourire coquin aux lèvres, gouaille du Sud
appropriée.
La poussant dans ses retranchements, elle va se confier de plus en plus
et, lui montrant des photos découvertes lors de ses investigations
approfondies qui sont projetées en grand format pour l'auditoire,
c'est avec beaucoup d'émotion et d'émerveillement qu'elle
évoquera l'Eldorado, le mythique Alcazar de Marseille, le Casino de
Paris ou celui d'Alger, le Belvédère de Tunis, la Cigale, ses
multiples tournées en Afrique du Nord et à travers le monde
jusqu'à Saint-Pétersbourg.
On suit ainsi son parcours attisé par la curiosité exaltée
du journaliste qui, cependant, en position d'écoute, reste plutôt
en retrait, jouant le faire-valoir de sa partenaire dont la performance
remarquable est mise en valeur par les lumières de Maurizio Montobbio.
On aurait aimé sans doute que Jean-Christophe Born ait une
participation vocale plus effective à ce récital, car,
lui-même ténor lyrique, il chante admirablement comme il le
prouve en entonnant avec une joie manifeste '' Ménilmontant '' de
Maurice Chevalier, son chanteur préféré, rehaussant
de son puissant timbre la cocasserie des couplets et comme le
révélera le duo final en parfaite harmonie.
Cette frustration marginale n'entame en rien l'engouement véhément
pour ce spectacle évoquant la nostalgie d'un Marseille foisonnant
qui sent si bon les effluves de la Provence.
Un véritable coup de foudre pour la pétillante Guillemette
Lefèvre qui fait revivre la star à la voix ardente et pour
ce spectacle mis en scène par Jean-Christophe Born assisté
de Mireille Doering, qui véhicule un patrimoine artistique où
se mêlent bonne humeur, rire, poésie et passion pour le
music-hall.
CatS / Theothea.com le 16/04/25
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OEDIPE ROI
de
Sophocle
mise en scène
Éric Lacascade
avec
Jérôme
Bidaux, Jade Crespy, Otomo de Manuel, Alain dHaeyer, Christophe
Grégoire, Christelle Legroux & Karelle
Prugnaud
|
***.
Théâtre La Scala |
|
©
Theothea.com
prochainement
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LÈVE-TOI
« LÈVE-TOI » de & par Sarina selon 9
Artistes de prédilection au Théâtre
Essaïon
de
Sarina
mise en
scène
Sarina
avec
Sarina
|
***.
Théâtre Essaïon |
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© Patrick Berger
En brisant le plafond de verre selon leur propre raison dexister
au Monde, ces Femmes légendaires ont notamment inspiré Sarina
non voyante à dépasser lensemble des contingences de
façon à décloisonner tout handicap de quelque nature
quil soit.
En se forgeant une destinée à la hauteur de leur ambition
existentielle, ces 9 chanteuses choisies par Sarina permettent à
lauteur interprète de sinscrire dans une lignée
vertueuse du talent au service de lémancipation
débarrassée de tout formatage professionnel ou personnel.
Sortir de la boîte sociétale « Chanteuse aveugle »
où elle risquait dêtre cantonnée à vie
grâce à la perspective de sépanouir
délibérément dans un espace artistique revendiquant
un monde meilleur pour tous, voilà le combat dans lequel Sarina a
envie dengager lensemble de ses forces créatrices.
« Lève-toi » est ainsi le manifeste symbolique de sa
propre composition venant à la suite des onze titres
sélectionnés depuis les années folles jusquau
mythique concert de Woodstock.
Nous y retrouvons donc Nina Simone « Black is the color of my true
loves hair » & « Feeling good », Joséphine
Baker « Jai deux amours » & « Dont touch my
tomatoes », Dolly Parton « Jolene », Anne Sylvestre «
Non, tu nas pas de nom », Joan Baez « We shall overcome »,
Mercedes Sosa « Gracias a la vida », Fairuz « Li Beiruth »,
Myriam Makeba « Pata Pata » & Billie Eilish « Lovely ».
Cest donc ainsi que Sarina, saccompagnant au piano et à
la guitare de sa voix tellement limpide & cristalline, celle-ci nous
apparaît en véritable légitimité dannoncer
le temps du renouveau équitable.
Au sein de la cave Essaïon jouxtant à la fois le « Centre
Beaubourg » et « Le Café de la Gare »,
lintimité du lieu transporte les spectateurs dans une
atmosphère sensible au collectif à lintention de laquelle
la musicienne nous convie à plusieurs reprises de se joindre pour
participer en rythme selon la convenance de chacun appréciant
lacoustique pleinement adaptée.
Ce spectacle musical, cest son histoire, cest son
témoignage, cest son troisième album, celui dune
trentenaire belge déjà fort reconnue par ses compatriotes,
cest celui dune artiste polyglotte engagée dans la
reconnaissance de lexpression musicale universelle, cest aussi
celui de la solidarité à vouloir sortir des ghettos formels,
celui surtout dune voix magnifique engageant à léveil
de tous.
Theothea le 24/04/25
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