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Les    Chroniques   de

  

29ème  Saison     Chroniques   29.21   à   29.25    Page  494

 

       

     

       

                   

                 

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CARMEN

" Carmen " Résonnance émancipatrice - Le Ballet Julien Lestel en Tournée

                 

Musiques  Georges BIZET / Rodion SHCHEDRIN / Iván JULLIARD

Chorégraphie  Julien LESTEL   

avec   Ballet Julien Lestel

***.

     

Théâtre Libre

      

© ann-ray-julien-lestel

   

Julien Lestel, formé à l'école de Danse du Ballet de l'Opéra national de Paris, a travaillé avec les plus grands Rudolph Noureev, Robbins, Forsythe, Carolyn Carlson, Roland Petit, Pina Bausch, Lucinda Childs... Il crée sa propre compagnie en 2007 et s'installe à Marseille.

Après avoir chorégraphié les parties dansées de multiples opéras : '' les Pêcheurs de perles, Manon, Aïda, la Vie parisienne '', c'est une nouvelle version concise et dense de Carmen, le mythique Opéra de George Bizet, qu'il a présenté en avril 2025 au Théâtre Libre à Paris avant de poursuivre en tournée dans toute la France.

L’ambition de cette énième mise en scène est d’entrer « en résonance avec la prise actuelle de la place de la femme dans notre société, son émancipation » et de soulever « la question du féminicide ».

La trame d’origine dans ses grandes lignes est respectée, celle d'une bohémienne au charme ravageur qui affole les hommes, les enivre, leur fait oublier le devoir et la raison. Ainsi, Don José, subjugué, perd son honneur pour une fleur jetée par cette femme qui ne connaît d’autre loi que son désir.

Mais Julien Lestel s'écarte des clichés en condensant les 4 actes de Bizet sur 1 h 10 et fait entrer Carmen dans la modernité, notamment par l’intégration de danse urbaine et de musiques actuelles, livrant une prestation à la fois âpre, tonique et légère où la sensualité devient un outil d’émancipation.

Et sa Carmen, c'est la charismatique Mara Whittington, interprète rayonnante qui monopolise les regards. Elle n'est pas ici vêtue de la traditionnelle longue jupe tzigane à volants.

Elle apparaît, hiératique sur des escarpins talons aiguilles, tailleur rouge flamboyant sur body noir, cheveux tirés et chignon strict, altière walkyrie des temps modernes pleine d’assurance et de détermination, elle se déplace lentement de manière théâtrale avec un gracieux port de bras comme un chat guettant sa proie puis, se délestant de sa veste écarlate et ôtant ses sandales, elle effectue une série de sauts impressionnants, presque agressifs, décidant du sort des combats à mener contre la gente masculine qu'elle attire puis rejette au gré de ses envies.

Magnétique, elle électrise les mâles qui cherchent à se surpasser pour obtenir ses faveurs et les deux principaux adversaires qui se les disputent, le brigadier Don José et le torero Escamillo, respectivement interprétés par Maxence Chippaux magnifique danseur hip-hop et danses latines/jazz et Titouan Bongini, torse bombé et musculature très virile, rivalisent chacun dans des numéros virevoltants de sauts, d'acrobaties, de roulades, en veux-tu en voilà, au milieu de chorégraphies très réussies où corps à corps vigoureux, déliés fluides, arabesques, jetés de jambes, séries de portés donnent à voir des êtres en quête de fusion qui se dérobe, de passion fulgurante qui se déchaîne et se déchire.

Les danseurs s'emparent des dilemmes universels de la liberté, du pouvoir et du désir décuplés par la création musicale mêlant plusieurs couleurs de la néoclassique à l'urbaine issue du hip hop et de la breakdance.

Car là est le challenge de Julien Lestel. On reconnaît les airs emblématiques de l'Opéra de Bizet qui ont été réorchestrés et sur lesquels se glissent des sonorités modernes, ayant juxtaposé les mélodies d’un compositeur du XXe siècle comme Rodion Shtchedrin et ses percussions et celles de son collaborateur musical Iván Julliard qui a signé plusieurs plages électro-acoustiques (Fuerte - El Ritmo - Amor - Celos).

Ce mélange explosif donne à l’œuvre une toute nouvelle résonance et les dix artistes (égalité parfaite : 5 femmes-5 hommes) s'entrelacent pour mieux se séparer avec une énergie brute ou une fluidité superbement aérienne selon la cadence et les ruptures de rythme.

Les danseurs sont remarquables et méritent tous d'être mentionnés en plus des rôles-titres : Inès Pagotto (Micaëla), Roxane Katrun (Mercédès), Ingrid Le Breton, Louis Plazer, Jean-Baptiste de Gimel, Eva Bégué, Celian Mael Bruni formant une ronde intense où chaque mouvement est une revendication, chaque arabesque un coup de pied aux conventions.

Impérieuse, la Carmen de Julien Lestel est une guerrière intransigeante qui ne recule devant rien pour garder sa liberté. Son ballet esthétiquement puissant, athlétique et sensuel, est totalement hypnotisant.

Cat’S / Theothea.com le 05/05/25

                     

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LE LAC DES CYGNES

                 

livret  Vladimir Begitchev

Musique  Tchaïkovski 

chorégraphie Lev Ivanov & Marius Petipa  

avec International Festival Ballet (ex St Petersburg Festival ballet)   

****     

Le Dôme de Paris

      

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QUI ÊTES-VOUS ANDREE TURCY ?

« Qui êtes-vous Andrée Turcy ? » Reviviscence de La talentueuse Chanteuse réaliste au Guichet Montparnasse

                 

de & mise en scène  Jean-Christophe Born 

avec Guillemette Lefèvre & Jean-Christophe Born   

***.     

Théâtre du Guichet Montparnasse

      

© Georges Boudier

      

Un spectacle musical étonnant aux accents méridionaux qui font chaud au cœur égaie l'intime salle (une cinquantaine de places en gradins) du Guichet Montparnasse. La pièce proposée, parmi une programmation variée, '' Qui êtes-vous Andrée Turcy '' est un hommage vibrant à une vedette de la chanson réaliste des années 30 tombée dans l'oubli. Cette redécouverte est une surprise particulièrement délectable.

Avec '' Gaby Deslys '' (2022 au Théâtre de Passy), Jean Christophe Born remettait en vogue celle qui fut la première grande étoile filante du music-hall à l'orée du XXe siècle. Aujourd’hui, sa nouvelle création touche une autre marseillaise, Andrée Turcy, née le 12 mars 1891, disparue le 3 mai 1974 à l'âge de 83 ans et qui enflamma le public de l'époque.

La salle, plongée dans un premier temps dans le noir, diffuse des pans de sa vie par voix radiophonique puis la lumière éclaire vivement la comédienne Guillemette Lefèvre, ancienne élève du Cours Florent, qui va incarner avec une fougue et une malice stupéfiantes cette célèbre chansonnière de l'âge d'or des cabarets.

Grâce à une mise en scène relatant une rencontre fictive sous forme d’interviews, le spectacle permet de découvrir Andrée Turcy à travers le regard d’un journaliste incarné par Jean-Christophe Born lui-même.

Intimidé par l'aura de l'artiste mais fan absolu bouillonnant d’enthousiasme, d'admiration et d’amour pour elle, celui-ci ne va cesser de la questionner, la solliciter pour qu'elle chante ''La Chanson du Cabanon'' (L’air, les paroles de chaque couplet fut écrit par un auteur différent : Fortuné Cadet, César Labite, Charles Helmer) ''Mon homme'' (Maurice Yvain), "Pourquoi je t'ai quitté" (Saint-Gilles-Deligny) ou encore ''Je m'en fous-mon anisette'' (Albert Evrard), "C'est dégueulasse" (Daniderff / Carco), "Mon amant de la coloniale" (Juel), "Ah! Si vous voulez d'l'Amour" (Vincent Scotto), tout un répertoire que Guillemette Lefèvre interprète, au son du piano enregistré par Danielle Sainte-Croix, avec fort clins d'œil aguicheurs, sourire coquin aux lèvres, gouaille du Sud appropriée.

La poussant dans ses retranchements, elle va se confier de plus en plus et, lui montrant des photos découvertes lors de ses investigations approfondies qui sont projetées en grand format pour l'auditoire, c'est avec beaucoup d'émotion et d'émerveillement qu'elle évoquera l'Eldorado, le mythique Alcazar de Marseille, le Casino de Paris ou celui d'Alger, le Belvédère de Tunis, la Cigale, ses multiples tournées en Afrique du Nord et à travers le monde jusqu'à Saint-Pétersbourg.

On suit ainsi son parcours attisé par la curiosité exaltée du journaliste qui, cependant, en position d'écoute, reste plutôt en retrait, jouant le faire-valoir de sa partenaire dont la performance remarquable est mise en valeur par les lumières de Maurizio Montobbio.

On aurait aimé sans doute que Jean-Christophe Born ait une participation vocale plus effective à ce récital, car, lui-même ténor lyrique, il chante admirablement comme il le prouve en entonnant avec une joie manifeste '' Ménilmontant '' de Maurice Chevalier, son chanteur préféré, rehaussant de son puissant timbre la cocasserie des couplets et comme le révélera le duo final en parfaite harmonie.

Cette frustration marginale n'entame en rien l'engouement véhément pour ce spectacle évoquant la nostalgie d'un Marseille foisonnant qui sent si bon les effluves de la Provence.

Un véritable coup de foudre pour la pétillante Guillemette Lefèvre qui fait revivre la star à la voix ardente et pour ce spectacle mis en scène par Jean-Christophe Born assisté de Mireille Doering, qui véhicule un patrimoine artistique où se mêlent bonne humeur, rire, poésie et passion pour le music-hall.

Cat’S / Theothea.com le 16/04/25

                

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OEDIPE ROI

                 

de Sophocle 

mise en scène  Éric Lacascade

avec  Jérôme Bidaux, Jade Crespy, Otomo de Manuel, Alain d’Haeyer, Christophe Grégoire, Christelle Legroux & Karelle Prugnaud 

***.     

     

Théâtre La Scala

      

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LÈVE-TOI

« LÈVE-TOI » de & par Sarina selon 9 Artistes de prédilection au Théâtre Essaïon

                 

de  Sarina

mise en scène  Sarina  

avec  Sarina  

***.     

     

Théâtre Essaïon

      

© Patrick Berger

   

En brisant le plafond de verre selon leur propre raison d’exister au Monde, ces Femmes légendaires ont notamment inspiré Sarina non voyante à dépasser l’ensemble des contingences de façon à décloisonner tout handicap de quelque nature qu’il soit.

En se forgeant une destinée à la hauteur de leur ambition existentielle, ces 9 chanteuses choisies par Sarina permettent à l’auteur interprète de s’inscrire dans une lignée vertueuse du talent au service de l’émancipation débarrassée de tout formatage professionnel ou personnel.

Sortir de la boîte sociétale « Chanteuse aveugle » où elle risquait d’être cantonnée à vie grâce à la perspective de s’épanouir délibérément dans un espace artistique revendiquant un monde meilleur pour tous, voilà le combat dans lequel Sarina a envie d’engager l’ensemble de ses forces créatrices.

« Lève-toi » est ainsi le manifeste symbolique de sa propre composition venant à la suite des onze titres sélectionnés depuis les années folles jusqu’au mythique concert de Woodstock.

Nous y retrouvons donc Nina Simone « Black is the color of my true love’s hair » & « Feeling good », Joséphine Baker « J’ai deux amours » & « Don’t touch my tomatoes », Dolly Parton « Jolene », Anne Sylvestre « Non, tu n’as pas de nom », Joan Baez « We shall overcome », Mercedes Sosa « Gracias a la vida », Fairuz « Li Beiruth », Myriam Makeba « Pata Pata » & Billie Eilish « Lovely ».

C’est donc ainsi que Sarina, s’accompagnant au piano et à la guitare de sa voix tellement limpide & cristalline, celle-ci nous apparaît en véritable légitimité d’annoncer le temps du renouveau équitable.

Au sein de la cave Essaïon jouxtant à la fois le « Centre Beaubourg » et « Le Café de la Gare », l’intimité du lieu transporte les spectateurs dans une atmosphère sensible au collectif à l’intention de laquelle la musicienne nous convie à plusieurs reprises de se joindre pour participer en rythme selon la convenance de chacun appréciant l’acoustique pleinement adaptée.

Ce spectacle musical, c’est son histoire, c’est son témoignage, c’est son troisième album, celui d’une trentenaire belge déjà fort reconnue par ses compatriotes, c’est celui d’une artiste polyglotte engagée dans la reconnaissance de l’expression musicale universelle, c’est aussi celui de la solidarité à vouloir sortir des ghettos formels, celui surtout d’une voix magnifique engageant à l’éveil de tous.

Theothea le 24/04/25    

                  

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