Forum Théâtre Magazine

   

     

 55ème Festival de Cannes 

     

FESTIVAL  INTERNATIONAL  du  FILM  de  CANNES

depuis    1997

     

   

    Cannes, d'un   Festival   l'autre

   

CANNES 2002,      V.O.    INTEGRALE

  

Du 54ème au 55ème Festival du Film de Cannes, un simple article défini passant du féminin au masculin aura réussi à transformer trois prix remis en 2001 au film de Michael Haneke  (Jury, interprétations féminine et masculine) en un seul pour celui de Roman Polanski (Palme d’Or 2002), en les réunissant autour du titre magique de «PIANISTE»!...

S’il y avait une «LECON» à retenir de cette transformation, c’est bien celle «du PIANO» qui, déjà lauréat de la Palme en 1993 (Jane Campion), s’avère donc être un instrument conceptuel, fidèle aux plus grandes récompenses cannoises !...

     

De même, la Palme 2001 attribuée à «LA CHAMBRE DU FILS» s'est synthétisée en un audacieux «LE FILS» pour décerner le prix d’interprétation masculine 2002!...

Ainsi irait l’épopée syntaxique aléatoire du Festival du Film que son Président délégué Gilles Jacob aura si bien suggérée dans un premier court métrage de mémoire toute Fellinienne en montrant les jurys annuels qui se succèdent par strates différenciées tout en se fondant dans une continuité rigoureusement cinéphile!...

Ainsi le Festival de Cannes se définirait d’abord et avant tout, par son histoire!... Il était judicieux d’en témoigner à l’occasion de son 55ème anniversaire!...

A commencer par celle des oubliés des palmarès composites, voire des laissés pour "contes" en remue-mémoire qui en exaltent les réminiscences sans jamais pouvoir en épuiser tous les profits!….

 

Ainsi en l'occurrence, emmêlée dans les mailles du puzzle, surgit la souvenance tourmentée de "SPIDER" (de David Cronenberg) ne sachant différencier dans la substitution auprès d'un père respecté et craint, le fantasme de la mère tant aimée de celui de la maîtresse détestée, ne pouvant en conséquence distinguer la symbolique du meurtre de sa culpabilité!…

Inéluctablement l'insistance du temps développera en spirales infinies sa confrontation avec l'inconscient, sans pouvoir laisser s'exprimer d'autres signes que celui d'une schizophrénie errante, en quête de désespoirs sur elle-même!….

 

Dénié par le jury de la compétition officielle, l'inspiration de ce tourment mental resurgira grâce à celui de la "Semaine de la critique", dans une allégresse tonique!...

En effet, sur "RESPIRO" souffle la liberté du grand large et le désir du "grand bleu", car la mère (Valeria Golino) s'y inscrit malgré le carcan psycho-social de l'île sicilienne, en pourfendeur des contraintes coercitives!…

Cependant la faille existentielle y affirme les cassures contradictoires et même violentes de la cyclothymie familiale alors que l'humour distancié du metteur en scène (Emanuele Crialese) saisit   l'opportunité de multiples portraits truculents!…

Même en séance spéciale à minuit dans la sélection "Un certain regard", nul besoin d'un don de "DOUBLE VISION" pour remarquer la maîtrise du style et la force de l'écriture agissant comme une série de coups de poing formels et dialectiques sur une assistance médusée et sachant exprimer sa ferveur à l'égard d'un jeune metteur en scène taïwanais (CHEN KUO-FU) !…

 

Comblons les trous du canevas et voilà que surgit plus de trente ans plus tard, le temps du "je" (jeu) restauré et plébiscité : "PLAY TIME" dans sa version originelle intégrale!…

Jacques Tati y poétise la déshumanisation annoncée avec le développement exacerbé de la technologie moderne!… Le manège de "Jour de Fête" a laissé place à une ronde d'individualités en mal d'inadaptations patentes!…

Pendant ce temps sur la Croisette, la Palme d'or trône virtuellement dans le faisceau des projecteurs tentant de l'identifier!…. Sur ce manège, d'aucuns s'essaieront à la décrocher, tous célébreront son aura!... Tournent donc les Films et  Le Palmarès!…

Theothea le 12/06/02

   

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