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Cannes 99 ou dun certain regard lautre!...
Récompenser et encourager le cinéma de
«LHumanité» (Bruno Dumont), «Rosetta»
(frères Dardenne) et «La lettre» (Manoel de Oliveira),
voilà qui réconfortera ceux qui apprécient
létrangeté, la poésie, la force spécificique
du style et de lécriture cinématographique mais alors
au nom de ces valeurs de référence, pourquoi oublier
«lEté de Kikujiro» (Takeshi Kitano) en perpétuelle
recherche entre imposture et génie artistique et à qui nous
aurions volontiers attribué la Palme d'or? (illustration
ci-dessous -dossier de presse-)
Par ailleurs pourquoi ne pas admettre que ce qui transcende les personnages de «lHumanité» et «Rosetta», ce sont précisément le charisme et la détermination de leurs metteurs en scène respectivement primés qui, en pygmalions inspirés, ont façonné les rôles dans le «matériau vierge» que sont les non-acteurs professionnels choisis? Serait-ce donc l'emblême «Antoine Doisnel» consacrant jadis le Jean-Pierre Léaud des «Quatre cents coups» qui rejaillirait par intermittences à Cannes? Encore que François Truffaut eut le talent de perpétuer son personnage, le faisant évoluer de lautobiographie à la fiction en plusieurs films jusquà le faire passer définitivement par pertes et profits dans «LAmour en fuite»! Mais suite à leur prix d'interprétation que pourra-t-il advenir dune Emilie Dequenne (Rosetta), d'une Séverine Caneele et d'un Emmanuel Schotté (L'Humanité) pour un prolongement de leurs destins dans le 7ème Art? Pourraient-ils a contrario composer en acteurs professionnels dautres personnages, dautres vécus différents? Quil nous soit permis ici den douter!... Le travesti de «Tout pour ma mère» (Pedro Almodovar) déclare en substance que la véritable authenticité napparaît que dans le projet que lon a de soi-même, fût-il hors normes conventionnelles! Alors quelle vérité artistique pour quel film et pour quel comédien? Certes pas simple dêtre jury!... Pas simple non plus dêtre Cinéphile dûment accrédité!... Souhaitant assouvir son désir de projections avec satisfaction, ce festivalier doit nécessairement sappuyer sur la solidarité, certes sympathique, des accrédités professionnels!... toutefois cette conviviale redistribution «à la criée» des invitations sur le parvis du palais incite à penser quune meilleure répartition initiale de ces dernières serait sans doute souhaitable!... En outre contredisant les potentialités du badge «Forum Cannes 99», devenu en la circonstance plus une décoration quun sésame, laccès au Palais du Festival sans invitation ponctuelle fut irrémédiablement refusé à ses détenteurs désappointés pour cause officieuse de "vigi-pirate"!... Sans doute le syndrome du bouc-émissaire a encore sévi chez les responsables bien pensants que le danger viendrait comme il se doit des non-professionnels de la profession!... Vous avez dit «cohérence» pour le Festival de Cannes 99, alors disons que dans cette perspective, la «Sécurité» ne fut pas «raccord» avec le Palmarès!... Une preuve de lesprit descalier en quelque sorte, c'est-à-dire celui des «fameuses Marches» bien évidemment!... Enfin pour la bonne bouche, alors que le film de Pedro Almodovar (TODO SOBRE MI MADRE compétition) se déroule sous fond de représentations théâtrales dun «Tramway nommé désir», nous souhaitons mentionner spécialement pour EN COULISSE deux superbes films lun concernant la liberté dexpression théâtrale avec le jeune Orson Welles dans le New York de 1936 (CRADLE WILL ROCK - Tim Robbins - compétition), lautre les tourments amoureux et paternels confrontés à la pratique du Kathakali (mime et théâtre) durant les années 30 au Kerala dans le sud de lInde. (VANAPRASTHAM - Shaji Karun - Un certain Regard). Que vive désormais le fastueux Festival de Cannes 2000!... Theothea le 25/05/99 |
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