Forum Théâtre Magazine

   

     

 52ème Festival de Cannes 

     

FESTIVAL  INTERNATIONAL  du  FILM  de  CANNES

depuis    1997

     

   

     Cannes, d'un   Festival   l'autre

  

Cannes 99 ou d’un certain regard l’autre!...

 

Récompenser et encourager le cinéma de «L’Humanité» (Bruno Dumont), «Rosetta» (frères Dardenne) et «La lettre» (Manoel de Oliveira), voilà qui réconfortera ceux qui apprécient l’étrangeté, la poésie, la force spécificique du style et de l’écriture cinématographique mais alors au nom de ces valeurs de référence, pourquoi oublier «l’Eté de Kikujiro» (Takeshi Kitano) en perpétuelle recherche entre imposture et génie artistique et à qui nous aurions volontiers attribué la Palme d'or? (illustration ci-dessous -dossier de presse-)

Par ailleurs pourquoi ne pas admettre que ce qui transcende les personnages de «l’Humanité» et «Rosetta», ce sont précisément le charisme et la détermination de leurs metteurs en scène respectivement primés qui, en pygmalions inspirés, ont façonné les rôles dans le «matériau vierge» que sont les non-acteurs professionnels choisis?

Serait-ce donc l'emblême «Antoine Doisnel» consacrant jadis le Jean-Pierre Léaud des «Quatre cents coups» qui rejaillirait par intermittences à Cannes? Encore que François Truffaut eut le talent de perpétuer son personnage, le faisant évoluer de l’autobiographie à la fiction en plusieurs films jusqu’à le faire passer définitivement par pertes et profits dans «L’Amour en fuite»!

Mais suite à leur prix d'interprétation que pourra-t-il advenir d’une Emilie Dequenne (Rosetta), d'une Séverine Caneele et d'un Emmanuel Schotté  (L'Humanité) pour un prolongement de leurs destins dans le 7ème Art? Pourraient-ils a contrario composer en acteurs professionnels d’autres personnages, d’autres vécus différents? Qu’il nous soit permis ici d’en douter!...

Le travesti de «Tout pour ma mère» (Pedro Almodovar) déclare en substance que la véritable authenticité n’apparaît que dans le projet que l’on a de soi-même, fût-il hors normes conventionnelles! Alors quelle vérité artistique pour quel film et pour quel comédien? Certes pas simple d’être jury!...

Pas simple non plus d’être Cinéphile dûment accrédité!... Souhaitant assouvir son désir de projections avec satisfaction, ce festivalier doit nécessairement s’appuyer sur la solidarité,  certes sympathique, des accrédités professionnels!... toutefois cette conviviale redistribution «à la criée» des invitations sur le parvis du palais incite à penser qu’une meilleure répartition initiale de ces dernières serait sans doute souhaitable!...

En outre contredisant les potentialités du badge «Forum Cannes 99», devenu en la circonstance plus une décoration qu’un sésame, l’accès au Palais du Festival sans invitation ponctuelle fut irrémédiablement refusé à ses détenteurs désappointés pour cause officieuse de "vigi-pirate"!... Sans doute le syndrome du bouc-émissaire a encore sévi chez les responsables bien pensants que le danger viendrait comme il se doit des non-professionnels de la profession!...

Vous avez dit «cohérence» pour le Festival de Cannes 99, alors disons que dans cette perspective, la «Sécurité» ne  fut pas «raccord» avec le Palmarès!... Une preuve de l’esprit d’escalier en quelque sorte, c'est-à-dire celui des «fameuses Marches»  bien évidemment!...

Enfin pour la bonne bouche, alors que le film de Pedro Almodovar (TODO SOBRE MI MADRE compétition) se déroule sous fond de représentations théâtrales d’un «Tramway nommé désir», nous souhaitons mentionner spécialement pour EN COULISSE deux superbes films l’un concernant la liberté d’expression théâtrale avec le jeune Orson Welles dans le New York de 1936 (CRADLE WILL ROCK - Tim Robbins - compétition), l’autre les tourments amoureux et paternels confrontés à la pratique du Kathakali (mime et théâtre) durant les années 30 au Kerala dans le sud de l’Inde. (VANAPRASTHAM - Shaji Karun - Un certain Regard).

Que vive désormais le fastueux Festival de Cannes 2000!...

Theothea le 25/05/99

   

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