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 Sommaire / Editorial     Toutes nos  Critiques  2003 - 2004

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 - Le Théâtre à Paris -

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8ème  Saison     Chroniques   08.86   à    90      Page  125

 

  

LES    MOLIERES      2004

LES   NOMINATIONS

      

THEA BLOGS                    Recherche   par mots-clé                    THEA BLOGS

 

LES SACRIFIEES

de  Laurent Gaudé

mise en scène    Jean-Louis Martinelli

 Choix des Chroniques ****

Théâtre Nanterre-Amandiers

Tel: 01 46 14 70 00

  

- LES SACRIFIEES  - 
  de Laurent Gaude  
  mise en scène: Jean-Louis Martinelli  
  Théâtre Nanterre Amandiers   
  photo: ©  Jean-Paul Lozouet  
  Lien avec le site  "Photos de Spectacles"

©  Jean-Paul Lozouet  -  

 

Trois époques, trois chœurs, trois femmes et autant de destins qui n'en forment qu'un dans la récurrence des souffrances liées à des générations de bourreaux se succèdant auprès de leur victime, le peuple!…

Trois visages de l'Algérie contemporaine se déclinent dans la guerre d'indépendance, l'immigration et la montée de l'islamisme pour se superposer en ne laissant apparaître que la fatalité, fruit en l'occurrence d'une volonté des hommes pervertie par des causes irrationnelles!…

L'association Martinelli-Gaudé, le premier ayant passé commande auprès du second, d'une pièce pouvant interroger les forces existentielles de ce pays maghrébin accouche d'un spectacle magnifique, proche à la fois de la tragédie grecque et de la comédie musicale, en élaborant un triptyque où la synthèse restera ouverte au flux de l'Histoire qu'elle soit ou non en marche forcée!…

En effet, oscillant de l'espoir à la terreur des deux côtés de la méditerranée, se joue entre France & Algérie une alternative toujours prête à des allers-retours, mais le plus souvent imprégnée d'insatisfactions et de frustrations!…

Dans un décor symbolisant l'espace public (Gilles Taschet) et à la manière d'un "Bled Side Story", les groupes, les factions, les clans se rencontrent, se jaugent, se confrontent jusqu'aux drames incitant aux cycles des vengeances et en faisant subir aux civils, aux femmes le sort des victimes dédiées à toutes les injustices!…

Raïssa (Sylvie Milhaud), Leïla (Judith Henri), Saïda (Faqdila Belkebla) sont les porte-drapeaux de cette révolte dramatique que la modernité façonne comme un enjeu de civilisation!…

Comme une fable vivante où la nostalgie devrait inspirer à tous par ses rengaines et ses mélodies teintées d'un brassage entre les langages, non l'aspiration à une Babylone décadente, mais le goût à savourer la variété des potentialités inhérentes à la multiplicité des cultures!…

Theothea le 19/03/04

LA RELIGIEUSE

de  Denis Diderot

mise en scène    Anne Théron

 Choix des Chroniques ****

Théâtre de la Commune

Tel:  01 48 33 16 16

 

 Les Portraits de Cat.S  
 En Coulisse Theothea.com

 

Au sein de la magnifique scénographie de Barbara Kraft, l'ondulante chorégraphie de Fang Sun utilisant des vagues de savants drapés enveloppant l'interprète d'une lumière de blancheur constamment conceptualisée, suscite l'époustouflante énergie d'un talent incandescent, celui de Marie-Laure Crochant!...

Cette jeune comédienne formée entre autres par Stanislas Nordey monte en puissance au cours des soixante-quinze minutes de cette adaptation théâtrale, en atteignant des degrés de paroxysme illustrant de manière très esthétique, l'intensité d'une violence toute intériorisée!...

Cette dialectique entre la formalité et la substance de l'oeuvre sulfureuse de Diderot imprègne la mise en scène d'Anne Théron dont par ailleurs la sortie du premier long métrage "Ce qu'ils imaginent" avec notamment Marie Trintignant, est concomitante de cette pièce!...

En butte à quatre "Mères" dont trois dirigeantes de Couvent, Suzanne Simonin ne cesse d'expier la perte d'identité que lui fait subir la communauté religieuse d'un XVIIème siècle corseté dans des principes intransgressibles ou supposés l'être!...

Cependant ce déni de l'existence à soi-même résonne avec des accents de modernité où le corps tente d'exulter au travers d'infinies frustrations induites par le spirituel!...

Ballottée dans une innocence toute relative, la nonne expérimente d'abord les effets pervers de la culpabilisation maternelle, puis respectivement, auprès de supérieures monastiques, ceux de l'extase, du sadisme, ainsi que de l'homosexualité féminine, pratiqués contre son gré dans la contrainte hiérarchique!...

Soumise à l'incarcération en cellules et devenue ainsi le jouet des fantasmes d'autrui, elle oscille sur le fil périlleux de la schizophrénie, en quête d'un élémentaire sentiment de justice!...

Combat fondamental où le cri intérieur s'époumone dans un silence assourdissant!...

Un moment fascinant de transcendance absolue au Théâtre de la Commune d'Aubervilliers!...

Theothea le 16/03/04

LE ROI VICTOR

de  Louis Calaferte

mise en scène    Gildas Bourdet

 Choix des Chroniques ****

Théâtre de l'Ouest

Tel: 01 46 03 60 44

   

 Les Portraits de Cat.S  
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Être investi de la couronne royale d'un royaume improbable par un simple télégramme que Pilon (François Tourmarkine), le facteur local en charge du service public, s'empressera de crédibiliser aux yeux de tous, voilà bien la mésaventure à laquelle Victor s'attendait depuis des lustres, vu qu'il avait oeuvré en ce sens par une préparation intensive de sa famille à ces nouvelles prérogatives!...

Au point que lui & son épouse Victorine n'ignorent rien de l'apparat, du protocole, des moeurs qu'il va falloir adopter sur le champ dans leur humble F3, en attendant la date de passation du pouvoir!.... En attendant ce jour de gloire, les bains de foule au balcon compensent l'impatience fort compréhensible de régner en bon souverain.... si proche du peuple!...

Plus "beauf" que Victor, difficile d'imaginer à son égard, crédulité et vantardise repoussées en des extrêmes plus ultimes, et c'est ce qui rend en quelque sorte Louis Calaferte, visionnaire dans une salubrité éclairée par l'inanité de toute prétention à vouloir dominer le monde!...

Au-delà de la farce constamment renouvelée par l'invraisemblance d'une situation confrontée sans cesse avec l'intendance, c'est donc de la salle à manger domestique, kitsch au possible, que se régleront provisoirement toutes les décisions régaliennes, à moins qu'une destitution ou un coup d'état tentent de porter au pouvoir la génération suivante en rébellion, en l'occurrence le Prince Marcel (Sylvain Katan) & sa soeur Marceline (Sylvie Amato), la propre progéniture du nouveau couple royal avec la collusion ingérable de leur grand-père, Papi (Gérard Hernandez)!...

Conçue comme une pièce de café-théâtre à succès, Gildas Bourdet donne ses lettres de noblesse à la caricature stylisée dans l'absurde pour l'élever au rang de parabole universelle et intemporelle, en inventant avec Catherine Arditi et Didier Benureau une manière de retourner quelques rêves mégalo en leurs revers arrivistes si peu exemplaires!...

Le message passe comme une lettre à la poste, voire comme un télégramme livré à domicile!...

Theothea le 17/03/04

LA DANSE DE MORT

de  August Strindberg

mise en scène    Jacques Lassalle

 Choix des Chroniques ****

Théâtre de l'Athénée

Tel:  01 53 05 19 19

  

- LA DANSE DE MORT  - 
  de August Strindberg  
  mise en scène: Jacques Lassalle  
 Théâtre de l`Athénée 
 photo: ©  Jean-Paul Lozouet  
  Lien avec le site  "Photos de Spectacles"

 ©  Jean-Paul Lozouet  -  

   

En réunissant Marianne Basler et Hugues Quester pour une danse de mort dans la forteresse de Strindberg, Jacques Lassalle joue avec le feu, celui dont la passion et la glace ne peuvent jamais se résoudre à consumer définitivement les liens dynamiques attachant Alice et Edgar davantage qu'ils les réunissent!...

Il sera relativement aisé pour les deux personnages de se prendre à ce jeu, puisque très rapidement l'auteur leur confiera l'intimité d'un tiers, Kurt (Jean-Philippe Puymartin) suffisamment proche pour qu'ils puissent se confier en sa présence, et néanmoins assez distant pour devenir l'observateur d'un duel jusqu'au boutiste entre les pulsions de mort et le reliquat de libido à consommer, après tant d'années de vie commune!...

"Il nous faudra bien du talent pour devenir vieux, sans être adultes" dira plus tard Jacques Brel dans sa chanson des vieux amants!... Strindberg lui préfère insister sur les ressorts dissimulés que les feintes de la folie savent enchaîner en donnant l'illusion parfaite du désaccord conjugal alors que seul le partage de l'angoisse existentiel maintient les deux époux au-dessus du niveau de flottaison vital!...

Dans un décor (de Graciela Galan) oppressant de hauteur aliénante et de portes alarmantes, les trois protagonistes galvanisent l'entracte en faisant passer leur non-action de vie virtuelle à celle de mort fantasmée!... Prestations d'acteurs brillants baignant dans un sentiment de psychose maniaco-dépressive, au demeurant jubilatoire grâce à l'articulation d'un texte qu'ils se plaisent de toutes évidences à mettre en bouche voire à proférer!...

Theothea le 16/03/04

MADAME de SADE

de  Yukio Mishima

mise en scène    Alfredo Arias

 Choix des Chroniques ****

Théâtre de Chaillot

Tel:  01 53 65 30  00

  

 Les Portraits de Cat.S  
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Derrière son kimono albâtre doublement ceinturé d'orange et son masque vénitien, Alfredo Arias pourrait être en posture d'expier le pêché originel, tellement son travestissement en Madame de Sade apparaît comme un chemin de croix librement consenti!…

Entouré d'une gente féminine tout au diapason d'un challenge vestimentaire où le masculin se doit de faire bonne figure en assimilant les manières du sexe opposé tant plus est à la mode asiatique, le metteur en scène rend hommage à Yukio Mishima, lui-même interprète de la compréhension scénique d'un auteur occidental voué aux foudres des censures!…

Que l'attente à toutes épreuves de Renée à l'égard de son époux emprisonné, malgré les sarcasmes de son entourage et notamment les reproches de sa propre mère Madame de Montreuil (Michel Hermon) puisse être le gage d'un amour passionné et totalement dévoué à une cause idéale, voilà un signifiant qui s'inversera de manière ultime en son contraire, puisqu'à la libération du Marquis de Sade, son épouse le répudiera en fuyant celui-ci pour éviter toute reprise de vie commune!…

Pas de jugement de valeur sur ce revirement irrationnel, mais les six comédiens sur le plateau de la salle Gémier semblent plaider par leur prestation, le droit de la conscience à pouvoir exprimer les contradictions de l'être humain en toute innocence et impartialité!…

Savoureux, le plaisir esthétique l'emporte alors sur toutes autres considérations, convaincu que l'effort de mimer l'autre dans ses différences est une démarche à la fois salutaire et rédemptrice de toutes les fautes universelles, pourvu qu'en définitive l'Art du spectacle y trouve son compte en une subtile stylisation à outrances!…

Theothea le 18/03/04

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