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La  17ème    Lettre   d'  EN COULISSE  Janv. 05

     

THEA BLOGS                    Recherche   par mots-clé                    THEA BLOGS

   

DIEU EST UN STEWARD DE BONNE COMPOSITION

de  Yves Ravey

mise en scène   Jean-Michel Ribes 

 Choix des Chroniques ****

Théâtre du Rond-Point

Tel: 01 44 95 98 00

 

 Les Portraits de Cat.S  
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Comme dans un trou noir de la mémoire, ce conte philosophique de Yves Ravey emmène trois comédiens aguerris sur les flots tumultueux du cauchemar éveillé!...

Comme entre deux eaux, le spectateur lui tente de sonder les référents sur lesquels il souhaiterait s'appuyer mais, telles des bouées folles, ceux-ci s'échappent en vrille ascendante à tout entendement!...

Le metteur en scène convaincu des vertus cathartiques d'une logorrhée onirique laisse filer la prolifération des impasses en laissant s'installer la sidération collective!...

Au demeurant dans un magnifique décor mental de Patrick Dutertre, illustrant un hôtel dancing situé au milieu de nulle part, Judith Magre, Michel Aumont, Claude Brasseur, trois poids lourds du théâtre contemporain s'affrontent dans une phénoménologie de l'esprit où les symboles tentent de gravir l'échelle du souvenir jusqu'au stade de l'enfance paradisiaque!...

Mais voici que les parasites de la pensée parviennent à enrayer ce processus de réappropiation en laissant se télescoper présent et passé dans un maelström incohérent!...

Ainsi le steward va-t-il tuer la mère grabataire, alors même que sa soeur l'avait missioné pour exécuter l'intendant fantasmé en empêcheur de tourner en rond ?

En effet comme dans un rêve diabolique, les actes semblent échapper au contrôle des pulsions tentant de les diriger, sans jamais pouvoir atteindre l'intention initiale!..

Paradoxalement tous les éléments semblent réunis pour réussir un spectacle burlesque qui pourrait se dynamiter de l'intérieur!...

Au lieu de cela, Dieu autrement dit ce steward de bonne composition, alias Claude Brasseur, semble atteint par une gravité douloureuse et rédhibitoire à toute ascension vers les étoiles!...

En face, Michel Aumont délecte son rôle d'homme à tout faire dans une perversité en demi-teintes dont l'humour ne suffit pas à Judith Magre pour verser dans le camp du surréalisme, toute préoccupée par les affres de son frère!...

C'est ainsi que sous la perspective de Jean-Michel Ribes privilégiant donc ici la parole au geste, cette parabole sur l'immigration des souvenirs, confrontée à celle des populations en exil engloutissant toutes impressions premières jusque dans les moindres réminiscences, accorde davantage priorité à la mauvaise conscience qu'à la farce délirante... comme pour en célébrer l'acte manqué!...

Theothea, le 25 janvier 2005

LA NUIT DES OLIVIERS

de  Eric-Emmanuel Schmitt

mise en scène    Chriostophe Lidon

 Choix des Chroniques ****

Théâtre du  Petit Montparnasse 

Tel: 01 43 22 77 74

 

 Les Portraits de Cat.S  
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Dans "l'évangile selon Pilate", Eric-Emmanuel Schmitt fait passer le gouverneur de Judée de l'arrogance initiale toute romaine au doute spéculatif concernant l'incarnation du messie en Jésus crucifié; dans la "Nuit des Oliviers", l'indétermination change de camp et se situe en amont de l'arrestation de Yechoua:

Fils d'une mère protectrice mais non identifiée, l'enfant devenu adolescent effectue des expériences existentielles déterminantes qui vont conditionner sa vie de jeune homme; il sera celui qui ignore tout pressentant néanmoins qu'un grand destin s'ouvre à lui, bien résolu à saisir l'opportunité qui pourrait devenir celle du genre humain!...

S'entourant d'amis ayant vocation à devenir ses disciples, ceux-ci sauront le convaincre à chaque découragement ou faiblesse de sa part, de la nécessité à franchir les obstacles contingents, considérant que le nombre pléthorique de postulants au rôle de fils de Dieu ne doit en aucun cas être une inhibition à cette ambition absolue dont la légitimité pourrait fort bien lui incomber!..

On l'aura compris, Eric-Emmanuel Schmitt en s'inscrivant ici dans la suite de l'ancien testament précédant son "évangile selon Pilate", esquisse l'attente universelle du messie comme étant celle de tout homme honnête avec lui-même en charge de réaliser sa destinée sans y chercher de faux-fuyants!...

"Si je perds, je ne perds rien. Si je gagne, je gagne tout. Et je nous fais tout gagner"

Ce point de vue pragmatique du bien fondé du christianisme peut paraître a priori très fonctionnel, mais il a la vertu pédagogique d'en rendre particulièrement humaine la transgression divine!...

Sur la scène du petit Montparnasse, une chandelle symbolisant la présence maternelle va permettre à Yechoua de maintenir un lien permanent avec ses origines terrestres et à Frédéric Quiring son interprète d'établir une dialectique entre la mission christique et celle de l'acteur!...

Une lumière sensuelle imprègne le périple du comédien et rend poétique la problématique de la découverte de soi, de la présence au monde, de la relation à autrui, en donnant ainsi toutes ses chances à la Rédemption de l'humanité!...

Theothea, le 26 janvier 2005

LES GRELOTS DU FOU

de  Luigi Pirandello

mise en scène    Claude Stratz

 Choix des Chroniques ****

Théâtre du Vieux-Colombier

Tel: 01 44 39 87 00

 

 Les Portraits de Cat.S  
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"Il faut être fou pour dire la vérité !..."

En fondant "Les grelots du fou" sur ce postulat, Luigi Pirandello va pouvoir développer un double thème:

D'une part toute vérité n'est pas bonne à dire; d'autre part en accointance avec la folie, la vérité n'est pas crédible par l'opinion... ce qui paradoxalement peut devenir un atout!...

Ainsi Béatrice, persuadée à tort ou à raison d'être trompée par son mari "Le cavaliere", va souhaiter le confondre avec sa maîtresse qui n'est autre que l'épouse de Ciampa, l'intendant de la famille!...

Dans cette petite ville de Sicile au début du XXème siècle, le sentiment de l'honneur est plus important que tout autre considération!... Encore faudrait-il être suffisamment diplomate pour que le sentiment de vengeance ne se retourne pas contre les victimes supposées!...

Face à l'attitude radicale et monomaniaque de Béatrice va s'élever celle de Ciampa qui, en son for intérieur, a acquis une même conviction d'adultère mais opte pour le statu quo tant que les apparences sont sauves, parce qu'il pressent la vérité comme destructrice et annonciatrice de malheurs!...

Béatrice, révoltée, souhaite elle la honte absolue pour son époux!... Ciampa se sachant lui jusqu'au-boutiste, craint la logique induite du meurtre!...

Celui-ci pense aux conséquences de la vérité exposée sur la place publique, celle-là uniquement au soulagement provisoire suscité!...

Selon Ciampa, "trois ressorts agissent dans nos têtes", le ressort des convenances, celui du sérieux et celui de la folie. Chacun des trois fonctionne à tour de rôle en garant des deux autres. Lorsque les deux premiers ont épuisé leurs ressources, le troisième peut encore sauver la mise!...

C'est ainsi que le mal ayant été fait, c'est-à-dire en l'occurrence l'éxécution de la procédure juridique, Ciampa a une fulgurance salvatrice: Sa patronne devra être déclarée folle par l'institution psychiatrique de manière à ce que "sa vérité de femme trompée" apparaisse aux yeux du monde comme une fantaisie d'hystérique et en conséquence lui, Ciampa, sera débarrassé de son devoir d'honneur à trucider!...

La nouvelle traduction de Ginette Henry se veut au plus près du texte original en italien, ne cherchant pas à moderniser l'expression orale de personnages quelque peu désuets, mais au contraire en impliquant le ressentiment de chaque protagoniste dans une compréhension globale du drame existentiel!...

Alain Pralon et Muriel Mayette excellant dans des perspectives opposées, donnent tout loisir à leurs partenaires Dominique Constanza, Jean-Pierre Michaël, Christian Cloarec, Michelle Gleizer, Dominique Marcas et Françoise Pinkwasser, pour jouer pleinement leurs rôles de mouche du coche!...

Au théâtre du Vieux-Colombier, la mise en scène de Claude Stratz s'appuie sur la truculence des personnages pour élever la candeur courroucée au rang de fable universelle!...

Theothea le 28/01/05

MONSIEUR CHASSE !

de  Georges Feydeau

mise en scène    Claudia Stavisky

 Choix des Chroniques ****

Théâtre de l' Athénée

Tel:   01 53 05 19 19

 

 - MONSIEUR CHASSE !  - 
  de  Georges Feydeau  
  mise en scène: Claudia Stavisky  
  avec Didier Sandre & Christiane Millet ...  
  Théâtre de l' Athénée   
  photo: Christian Ganet

 Photo libre de droits - Assozef ©  Christian Ganet

       

Didier Sandre, Molière de la meilleure interprétation masculine pour "Un mari idéal" d'Oscar Wilde en 1996 après avoir tant participé depuis vingt ans aux aventures du théâtre subventionné, révèle subitement dans ce "Monsieur chasse!" de Georges Feydeau, un sens inattendu de la comédie pour le moins charmant!...

C'est d'ailleurs de manière similaire la première fois que pour l'ensemble de la troupe (Bernard Ballet, Patrice Bornand, Christiane Millet, Didier Sandre, Laurent Soffiati, Martine Vandeville, Philippe Vincenot), chacun d'entre eux a l'opportunité de s'adonner au vaudeville.

Cette alchimie de comédiens non spécialisés dans le rire mais bien décidés à s'y livrer pleinement, suscite d'emblée un esprit de récréation jubilatoire bénéficiant d'une plus-value transgressive dans leurs notoriétés professionnelles respectives!...

Ainsi servi sans étiquettes, ce Feydeau peut s'imposer comme expurgé de tous les clichés traditionnels, retrouvant ainsi une verdeur originelle tout à fait charmante pour batifoler autour de la frustration du désir!..

En outre, dépouillé de ses oripeaux petits-bourgeois, le décor (Graciela Galan & Marie Nicolas) cerné de portes "témoins" prêtes à claquer à tout va, suscite chez les acteurs l'indéniable plaisir de jouer à cache-cache avec les tabous de l'adultère et tous les faux-fuyants que cette pièce a engendré avec le temps selon sa pléthore d'interprétations!...

Une sorte d'ivresse générale gagne la scène du Théâtre de l'Athénée et telle une traînée de poudre envahit, après l'entracte, toutes les travées gagnées à une cause délibérément festive!...

Venue du théâtre des Célestins à Lyon où sa directrice Claudia Stavisky l'a donc mis en scène, cette tournée à travers la France de "Monsieur chasse!" possède tous les atouts pour distraire et ravir l'ensemble du public en jouant avec lui gagnant-gagnant!...

Theothea le 04/02/05

SORTIE DE SCENE

de  Nicolas Bedos

mise en scène    Daniel Benoin

 Choix des Chroniques ****

Théâtre  Hébertot 

Tel:  01 43 87 23 23 

 

 - SORTIE DE SCENE  - 
  de  Nicolas Bedos  
  mise en scène: Daniel Benoin  
  avec Guy Bedos & Elisabeth Margoni ...  
  Théâtre Hébertot   
  photo: Yves Guibeaud

 Photo libre de droits - Moteur!  ©  Yves Guibeaud

     

Par ici la sortie!...

Guy Bedos a l'art de susciter les formules choc pour mieux les contrer à sa guise!...

Certes ses revues de presse depuis plus de deux décennies au gré de ses one man shows ont su galvaniser si non les consciences politiques tout au moins l'ensemble des rieurs que l'artiste à nul autre pareil est habile à mettre dans son camp!...

Bref, Guy Bedos est doué d'une bonne mauvaise foi tout aussi séduisante que maligne et caustique!... C'est un "performer" qu'une logorrhée improvisée sur des canevas en forme de pense-bête a le don de fédérer autour de sa personne aimant à déblatérer à tort et à raison!...

Guy Bedos devenu septuagénaire s'est élevé en phare atypique de l'opinion et s'entendrait à le rester non comme une rente de situation mais bel et bien comme son essentielle "raison de jouer" !...

Alors cherchant non une porte de sortie, mais davantage un prolongement plus cadré de son aspiration à vitupérer en scène, voilà que son exaspération instinctive trouve enfin pièce de théâtre à sa pointure!...

En effet l'un de ses deux fils se révélant dramaturge ose lui proposer sur un plateau, non sans avoir testé auparavant le refus poli de Jean-Louis Trintignant ne pouvant en endosser l'ironie, cette "sortie de scène" ou plus précisément celle de Monceau, auteur de vaudeville à succès devenu, avec l'âge, un fameux misanthrope atrabilaire hors pair, tant affectionné par le paternel de Nicolas Bedos!...

Obéissant à un cahier des charges stricto sensu que le comédien dans ses sarcasmes les plus délirants n'aurait oser imaginer, l'incarnation de ce personnage acariâtre allait s'imposer d'évidences tant au père et qu'au fils!...

Si la paranoïa d'un "Que dit-on de moi à Paris ? " ne saurait disputer la jubilation de "la connerie est l'antidépresseur des pauvres", la pièce orchestrée par Daniel Benoin agit comme un déversoir infini pour tous les ressentiments, animadversions et autres exécrations chroniques se bousculant au seuil du désespoir latent pour se transformer soudain telle une citrouille dégoupillée en une compassion effrénée et positive à l'égard d'une jeune nièce (Gabrièle Valensi) surgissant avec son mal de vivre!...

Trop caricaturale pour être mesurée à l'aune d'un drame existentiel, l'intention de catharsis se noie ainsi dans une foultitude de répliques acerbes ou exaltées sans que l'émotion puisse y trouver son contentement!...

Seule reste l'impression de cynisme partagée avec ses contemporains que la fustigation à outrances ne saurait transgresser de manière profitable pour convaincre!...

Face à sa gouvernante (Elisabeth Margoni), miroir translucide de son alter-ego, Monceau-Bedos cherche un énième souffle à sa carrière!... Ce n'est pas le bon!...

Theothea le 02/02/05

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