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15ème  Saison     Chroniques   15.041   à   15.045    Page  262

 

           

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ACHILLE TONIC CABARET

   

de  Shirley & Dino & leurs invités

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Monfort Théâtre

Tel:  01 56 08 33 88

 

       photo ©  Theothea.com  

     

Dino et sa cousine Shirley sont de retour pour faire la fête au Monfort Théâtre.

En la circonstance Marion Lévy et Fabrice Melquiot, les nouveaux directeurs ont osé casser le dispositif scénographique d’origine en transformant leur théâtre en une vaste salle de spectacle en raz-de-jardin que les coulisses habituelles ont déserté pour venir, à leur tour, camper à l’étage supérieur des gradins, en l’occurrence cachés du public.

Cette inversion à 180° dans la structure modulable du Sylvia Monfort a, pour effet immédiat, de donner vie à un lieu paraissant complètement nouveau, doté d’un volume cubique inattendu qu’ Achille Tonic productions a, ainsi, l’opportunité d’investir pour une première fois, en créant une ambiance cabaret à l’ancienne afin de faire place belle au music-hall.

Erigée de manière latérale et centrale, la régie son & lumière fait face, par symétrie, à un bar où les spectateurs peuvent, durant toute la soirée, venir retirer leurs diverses consommations d’agréments alors que les réservations de place sont liées à des numéros de tables disposées au mieux des chaises à disposition.

Un éclairage tamisé et réparti sur de multiples lampadaires de salon ainsi que des bougies électroniques à même ces tables d’hôte complètent celui des rampes techniques de spots judicieusement réglés depuis les cintres pour susciter une atmosphère chaleureuse.

Ainsi réunies les conditions d’une véritable convivialité festive, le rôle de Shirley & Dino sera de jouer à être les présentateurs du spectacle qu’ils ont concocté dans une perspective décalée, voire délibérément désuète.

Sur scène, leurs personnages de cousin-cousine à la mode provinciale, en empathie spontanée avec l’assistance, auront ainsi beau jeu d’effectuer quelques-uns de leurs propres sketchs bien connus, tout en tendant le flambeau à des invités, qui magicien, qui jongleur, qui trapéziste ou acrobate, qui vélo trampoliniste ou même monocyclotrampoliniste, voire dresseuse de poules ou autre illusionniste, bref à tout ce monde sympathique du music-hall maîtrisant l’art de jeter les défis à hauteur de l’épatement général.

D’emblée cette démarche de spectacle global a le don de séduire le spectateur plus souvent habitué à un accueil formaté.

Ainsi, dès le soir de la première, il régnait une gaieté bon enfant qu’aucune performance approximative n’aurait pu distraire, bien au contraire évidemment !

Theothea le 08/112/10

ARTURO BRACHETTI FAIT SON CINEMA

de & par Arturo Brachetti

mise en scène: Serge Denoncourt

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Théâtre des Folies Bergères

Tel:  08 92 68 36 22    

 

       visuels presse

   

De Cinecitta à Hollywood, Arturo Brachetti invite au voyage dans la merveilleuse histoire du cinéma au point de faire se succéder plus de 80 personnages emblématiques sur la scène des Folies Bergère, en donnant pourtant l’impression fugace de n’en voir qu’un seul avec une houppette.

A vrai dire, ils sont censés être onze manipulateurs en coulisses, dont trois habilleurs, tous ensemble détenteurs des secrets d’un transformisme à vue dont chacun des spectateurs voudrait percer le mystère, tout en sachant pertinemment que la fascination de cette illusion perdure grâce à l’ignorance des techniques utilisées.

Et pourtant chacun d’imaginer comment cette rapidité de l’éclair serait envisageable pour changer de costume, de posture, d’identité alors que l’artiste élève devant les yeux ébahis, la schizophrénie en bel art majeur ?

Alors, sans doute, est-il plus judicieux de s’abandonner aux sortilèges du magicien, sans chercher à comprendre le pourquoi du comment, et ainsi être en mesure de refaire avec lui, le parcours initiatique que le cinématographe a pu susciter depuis plus d’un siècle au-delà de son invention.

Ainsi, suite à la création en 2000 au Marigny de « l’Homme aux mille visages » et sa reprise à Mogador quatre années plus tard, voici désormais qu’ « Arturo Brachetti fait son cinéma » aux Folies Bergère.

Le musée du cinéma de Turin a constitué pour l’adolescent son premier bagage culturel qui lui aurait, ainsi, ouvert en grand les portes sur l’univers onirique, né du cinématographe.

De l’hommage à Fellini à la légende d’Hollywood, d’Amarcord à Star Wars, de Giulietta Massina à Marilyn Monroe, toutes les figures mythiques du 7ème Art vont se prêter au bal fantastique du morphing en temps réel pour faire surgir un imaginaire en 3D où Blanche-Neige et Mary Poppins rendraient la réplique à Scarlett O’Hara et Cléopâtre, où Vivien Leigh & Judy Garland se substitueraient à Liza Minnelli et Elizabeth Taylor, où Charlot deviendrait James Bond, où Humphrey Bogart se dédoublerait en Lauren Bacall, ou Harry Potter rencontrerait à la fois King Kong et Schreck, où les Indiens pourraient enfin jouer aux cow-boys et vice versa alors que la bicyclette de E.T. aurait rendez-vous avec la lune de Méliès…

Oui, Arturo Brachetti est un véritable passeur de rêves, de ceux qui enchantent l’autre côté du miroir aux alouettes.

Theothea le 13/12/10

PADAM, PADAM !

reprise Théâtre de La Gaîté-Montparnasse

de & par Isabelle Georges

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Théâtre des Mathurins

Tel: 01 42 65 90 00  

 

       photo Bénédicte Gerin @ StayLaMultimedia  

       

Dix ans plus tôt, elle chantait et dansait sous la pluie à la Porte-Saint-Martin; plus que jamais aujourd’hui l’artiste est en pleine possession de son talent à profusion et c’est ainsi qu’à chacun de ses nouveaux spectacles, il apparaît avec évidence qu’Isabelle Georges a vraiment tout d’une grande !… La plus grande ?

Son charisme, sa sensualité, sa séduction accompagnent si bien chant, danse et claquettes au plus haut de leur maîtrise que tous succombent au ravissement.

Mettant son art au service des plus grands compositeurs de la chanson française, elle pourrait devenir l’ambassadrice d’une « French Touch », autant en mesure d’incarner le mythe universel de Judy Garland que de faire découvrir cet illustre méconnu, Norbert Glanzberg auteur entre autres de « Padam Padam » , « les Grands Boulevards », « çà c’est de la musique » , « Chariot », « mon manège à moi » !….

Entourée de trois musiciens (Frederick Steenbrink, Jérôme Sarfati & Edouard Pennes) impliqués, à parts entières, dans une création collective en hommage aux forces de la mémoire s’inscrivant dans la destinée humaine alors que l’inspiration artistique supplanterait toutes les médiocrités nivellantes, quel plus beau héraut de la musique et de la poésie aurait-elle pu élire que ce Norbert Glanzberg pourchassé par la bêtise idéologique et naziste ?

Tout de rouge vêtue, avec l’énergie d’une sportive accomplie, Isabelle Georges dévore et embrasse la scène telle une égérie plébiscitée d’emblée par le public dans l’instant présent et néanmoins sublimé que le théâtre des Mathurins offre en reprise festive après le triomphe estival de ce spectacle au Théâtre La Bruyère.

«  Padam… Padam … Padam…

Cet air qui m’obsède jour et nuit

Cet air n’est pas né d’aujourd’hui

Il vient d’aussi loin que je viens

Trainé par cent mille musiciens… 

Padam… Padam … Padam…»

Isabelle Georges est une véritable médiatrice du génie empathique de la langue lorsque celle-ci s’éprend du feeling, du swing, du tempo exaltés par le corps jouant des claquettes avec sourire et humour mais surtout avec l’esprit d’équipe.

Ainsi, ils sont bel et bien quatre sur scène à se partager les émotions, la nostalgie, les états d’âme du public confirmant que « Longtemps, longtemps, longtemps - après que les poètes ont disparu, leurs chansons courent encore dans les rues…. »

Alors faut-il qu’Isabelle Georges acquiert une notoriété médiatique qui la porte au pinacle du Music-Hall, ou doit-elle persévérer dans une œuvre scénographique artisanale, qu’elle que peu confidentielle mais en adéquation avec elle-même ?

A chacun d’apprécier cette alternative; mais pour ceux qui ont eu la chance d’admirer l’artiste sur scène, l’évidence est que ces privilégiés n’auront de cesse de suivre son parcours créatif même si celui-ci devait rester relativement intimiste.

Theothea le 10/12/10

NADA STRANCAR & DIDIER SANDRE

   

Brecht & Claudel

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Théâtre Les Gémeaux

     

       photo ©  Theothea.com 

     

Première le samedi 27 novembre 2010

du 27/11 au 19/12/10

     

avec  

piano:  François Martin

accordéon: Jean-Luc Manca

percussion: Guillaume Blaise

   

Reprise exceptionnelle du  récital Nada Strancar chante Brecht/Dessau  et création de « La messe là-bas » de Paul Claudel interprété par Didier Sandre, réunis ensemble dans un même espace scénique, et joué en alternance, à l’exception du week-end 27/28 nov. où il fut possible d’enchaîner les deux spectacles…

présentation Françoise Letellier direction Les Gémeaux - Sceaux

   

Il s’agit de faire entendre un couple de grands artistes dans le choix personnel de leur expression. Nada Strancar et Didier Sandre interprètent chacun Brecht et Claudel, des poètes qui ont su porter leur siècle dans sa rumeur au faîte de leur poésie…

présentation Christian Schiaretti direction TNP - Villeurbanne

         

FRANCHISE POSTALE

de Christophe Duthuron & Pierre Richard

mise en scène: Christophe Duthuron  

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Pépinière Théâtre

Tel: 01 42 61 44 16  

 

       photo ©  Theothea.com 

   

Avec ce titre pertinent, Christophe Duthuron explicite parfaitement l’intention des questions épistolaires qu’il pose à Pierre Richard y répondant, à son tour, en coauteur.

« Franchise », cela va sans dire; l’acteur de 76 ans souhaite une complicité tacite mais sincère avec ce public qui lui fait confiance, par le rire, depuis ses tout premiers films.

« postale », c’est la motivation des missives, retenue par l’auteur pour accoucher l’acteur de sa part de vérité face au monde abracadabrantesque qui l’entoure.

Bien entendu, Pierre Richard n’est pas exempt du comportement bizarroïde adopté, plus ou moins à leur insu, par ses congénères.

Voici donc une douzaine de lettres sélectionnées, mais recomposées avec une plume conceptuelle et synthétique, parmi les milliers reçues et conservées par l’acteur au cours de sa carrière.

Si un certain désarroi leur est commun dans la forme, leur candeur affligeante pourrait en être le fil conducteur.

C’est tout l’art du tandem Duthuron-Richard que d’esquiver le poids de leur demande irrésolvable tout en pratiquant la souplesse de la parabole dans une incongruité feinte mais partagée.

Devenu ainsi doué dans la pratique d’une dialectique guidée par la pose de contre-feux à l’égocentrisme généralisé mais le plus souvent inconscient, le comédien acquiert peu à peu cette légèreté de l’être que ses mouvements apparemment désordonnés mais amples inciteraient à s’affranchir d’une pesanteur tellement humaine.

Le voilà donc paradoxalement en empathie avec ses semblables, à commencer par ses deux fils se relayant soir après soir, pour accompagner sur scène le paternel, qui à la contrebasse (Christophe Defays), l’autre au saxophone (Olivier Defays).

En duo, ils rejouent la partition de l’étonnement poétique face à l’invraisemblable absurdité où tout un chacun peut, en toute honnêteté, y retrouver sa parcelle d’angélisme mais sans doute également de bonheur nostalgique en provenance de l’enfance enfouie.

Telle est la lettre en retour, si peu cynique, adressée en franchise postale par Pierre Richard.

Theothea le 22/12/10

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