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Les    Chroniques   de

  

17ème  Saison     Chroniques   17.071   à   17.075    Page  316

 

   

              

     

   

     

              

   

            

     

65ème Festival de Cannes 2012

sous ondée crépusculaire

   

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LA FOLLE DE CHAILLOT

de  Jean Giraudoux   

mise en scène  Didier Long   

****

Comédie des Champs Elysées

Tel   01 53 23 99 19  

     

           visuel affiche 

                          

Folle oui, mais seulement à moitié ! Folle certes mais restant quand même sur son quant-à-soi … à l’instar de la critique tergiversant sur le texte de Giraudoux, les motivations de Didier Long et les intentions succédant à Michel Fagadau, disparu avant que de pouvoir célébrer le centenaire du Théâtre des Champs-Elysées.

Tous les commentaires s’accordent sur le fait que dix-neuf acteurs sur un plateau de dimension moyenne est actuellement une véritable gageure, d’autant plus si le décor occupe délibérément les trois quarts du volume scénographique !

La plupart pense que le conte féérique l’emporte sur une métaphore visionnaire de l’idéologie écologique contemporaine dominante et, dans cette perspective, y perçoit des considérations souvent désuètes.

Ainsi, en stigmatisant une réalisation pas assez folle ou au contraire trop raisonnable, c’est le juste milieu de la réalisation dramaturgique qui semblerait désappointer l’opinion:

     

           

             photo ©  Theothea.com                       

     

En effet, une fois admise l’opposition entre le petit peuple, soucieux spontanément d’une civilisation protectrice et, par ailleurs, le clan des financiers prêts à toutes les transgressions éthiques, la question du pétrole à extraire sous la colline de Chaillot aurait du se résoudre dans une folie totalement décalée et déjantée mais, par erreur d’appréciation, c’est précisément la leçon pédagogique et le conte moral qui auraient été préférés au détriment de la tornade comique escomptée.

Bref, « le cul entre deux chaises », les trois folles et leur bande de supporters auraient fait fausse route, en se laissant happées par une démarche démonstrative qu’il aurait fallu faire imploser grâce à une mise en scène davantage parodique.

Et pourtant les numéros d’acteurs ne manquent pas tout au long des deux heures où Anny Duperey, Dominique Pinon et Catherine Salviat entraînent leurs camarades dans un remake apparenté de Mary Poppins à la sauce vintage, plus ou moins épicée !

C’est donc une « Folle de Chaillot » quelque peu chargée en costumes surannés et décor baroque qui s’offre à la perplexité raisonnante de notre époque confrontée à cette fable littéraire jugée un tantinet lourdingue.

Theothea le 12/03/13       

JAMAIS 2 SANS 3

de  Jean Franco   

mise en scène  Jean-Luc Moreau   

****

Théâtre du Palais Royal

Tel  01 42 97 40 00  

 

           photo ©  Theothea.com   

                         

Pour son coup d’essai au Théâtre, Liane Foly a multiplié par trois ses chances de faire rayonner son don d’ubiquité sur la scène du Théâtre du Palais- Royal !

En incarnant trois personnages de substitution pour jouer, à tour de rôles interchangeables, l’unique Fleur de Senlis, alias la Dame au Chapeau, Liane ne se refuse donc aucun atout pour réussir sa performance… initiée par une extinction de voix !

En effet, avec Jean-Luc Moreau aux manettes d’un des plus beaux théâtres de Paris, l’auteur Jean Franco à ses côtés pour lui renvoyer la réplique et entourée par une équipe aguerrie aux fastes du vaudeville, la partie n’est pas forcément gagnée d’avance mais, en tout cas, elle est offerte sur un plateau !

Et tout d’abord à inscrire au tableau d’honneur, voici une véritable révélation, Camille Cottin assurant, mine de ne pas y toucher, une prestation du plus haut comique, au sein d’une situation qui ne lui est guère favorable… ce n’est rien de le dire !

Ensuite quatre partenaires masculins, au diapason de faire-valoir, s’emploient à mettre la Dame de rouge vêtue, en équilibre suffisamment instable pour qu’au jeu des chaises musicales, l’un de ses trois clones soit toujours prêt à relayer son prédécesseur !

Ainsi va la vie, à l’hôtel du Sans-souci, où il ne reste plus à Liane Foly qu’à tirer les marrons du feu, c’est-à-dire, en pratique, à jongler à cent à l’heure, avec une seule tenue d’apparat rouge, mais trois personnalités différentes, la femme d’autorité, la gouailleuse et la nunuche ! Dire que la belle s’y emploie est un euphémisme, dire qu’elle tire, drôlement bien, son épingle du jeu est une juste appréciation !

Si durant l’exposition des trois portraits successifs, de la directrice de magazine, de la femme de ménage et de la sœur jumelle, quelques longueurs peuvent s’infiltrer, ensuite, lorsque la machine à confusion va s’emballer, lors de la rencontre tripartite, le plaisir du spectateur va prendre sa vitesse de « croisière s’amuse » au point de s’exalter, au feu d’artifices final !

Oui, qu’on se le dise ! L’artiste Liane Foly est triplement faite pour le Théâtre !

Theothea le 06/03/13       

DANS LA SOLITUDE DES CHAMPS DE COTON

de   Bernard-Marie Koltès   

mise en scène  Jean-Pierre Brière

****

L'étoile du Nord Théâtre

Tel  : 01 42 26 47 47

     

           photo ©  Jérôme Libermann  

     

Au fin fond d’un hangar désaffecté, dans un entre-deux sordide et désolé de bout du monde, un ersatz d’humanité s’est donné rendez-vous en jouant son va-tout respectif sur le principe éculé de l’offre et la demande !

Comme dans un dialogue de sourdingue se répétant à l’envi des monologues d’une incompréhension radicale, cette sorte de valse à mille temps se met en branle sans que, du dealer (Jean-Pierre Brière) ou du client (Bruno Debrandt), s’impose le leader naturel ayant l’ascendant sur son partenaire de fortune.

Et pourtant, tapi dans l’ombre des néons, surexposant ces zones de non droit, un troisième homme (Jean-François Michel) aussi muet qu’opaque, observe cet étrange pas de deux, d’un air désabusé sans que les chiens errants ne prêtent plus attention à lui qu’aux deux lascars vociférant.

       

         

           photo ©  Theothea.com   

                       

Sur la scène de l’Etoile du Nord, ou plus précisément dans un recoin des coulisses, toujours à portée de vue des molosses, le maître-chien (Jean Gallego) officie, au rythme d’une programmation méticuleusement intuitionnée, de façon à susciter un ballet apparemment aléatoire où se croisent et se recroisent Ulster & Félicie ne formant, en définitive, qu’une seule entité canine, celle de l’abandon, sans autres ressources affectives répertoriées !

Au cœur de la nuit infinie, rien ne saurait laisser présager des jours meilleurs et c’est donc, en une tentative quasi désespérée que, tous ensemble, les deux chiens et les trois zombies vont s’enchaîner à une chorégraphie finale sans autre futur artistique mais pour laquelle chacun d’entre eux sera redevable d’une parcelle d’espoir conjuguée à l’utopie d’un lien improbable vers tout réseau social !

Theothea le 28/02/13

PHEDRE

de  Jean Racine   

mise en scène  Michael Marmarinos

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Comédie Française

Tel   08 25 10 16 80 (0,15e/mn)  

 

          photo ©  Theothea.com   

                         

Il y a le ciel, le soleil et la mer !… Et puisqu’il est bien connu que la mer a un pays… c’est effectivement la Grèce !

Nous y voilà donc, grâce à Michael Marmarinos qui, d’un panorama en projection plus vraie que nature, y transporte son flux idéal mixant texte, musique et lumière !

S’intégrant ainsi dans un temps éternel, les mots s’inscrivent tout autour de la lumière qui deviendrait le personnage le plus important de la Tragédie se tramant au-delà des volets ouverts sur le paysage idyllique :

Phèdre aime secrètement Hippolyte qui est le fils de son propre époux ! Même pas nécessaire de passer à l’acte ! L’aveu de cette transgression n’a besoin que des mots pour se constituer, aux yeux de l’amoureuse, en crime définitivement impardonnable !

Cette lutte entre soi-même et le reste du monde n’aurait pas d’autre échappatoire que la mort… appelée à la rescousse ! Mais bien d’autres avatars se révèleront d’ici-là comme des trompe-l’œil, eu égard à l’indicible forfaiture !

En premier lieu, une direction d’acteurs particulièrement sophistiquée pourrait aisément faire écran entre les alexandrins de Racine, peu habitués à être scandés en chorégraphie gestuelle délibérément heurtée et saccadée.

Ensuite une mise en scène où il semblerait que les protagonistes se coursent les uns les autres dans une ronde effrénée sans que jamais ils ne soient rattrapés par la stupeur morale plutôt que par la colère feinte.

Enfin, si le nouveau dispositif acoustique étrenné récemment dans la salle Richelieu, devait être testé grandeur nature, dans toutes ses potentialités jusqu’à la rupture, il semblerait que, pour ce coup d’essai, les limites étaient d’emblée atteintes.

En effet, du fond de l’orchestre, il est indéniable que les chuchotements et autres confidences à voix larvée ne prennent pas, à cette distance relative, le chemin souhaitable de la bonne compréhension !

A l’exception de toutes ces peines à jouir de ce spectacle ambitieux, visant à unir le fond et la forme pour mieux éprouver le poids des mots, il est manifeste que l’ensemble des comédiens jouent le jeu demandé avec la meilleure des coopérations et par conséquent dans une parfaite complémentarité.

Cette abnégation force le respect et prouve, une fois de plus, mais était-ce nécessaire, que les comédiens du Français constituent une troupe véritablement exemplaire.

Theothea le 05/03/13

MAKOTO KURIYA TRIO

 

Jazz in Japan

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Maison du Japon

Tel  01 44 37 95 95  

 

              photo ©  Theothea.com   

                       

Avec en invité surprise,

le chanteur Benjamin Legrand,

fils du célèbre compositeur Michel Legrand.   

        

     

              photo ©  Theothea.com   

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