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Les    Chroniques   de

  

20ème  Saison     Chroniques   20.046   à   20.050    Page  388

 

          

        

     

             

La Légende du Roi Arthur - captation 3D - Palais des Congrès - photo © Theothea.com

   

       

     

       

La Légende du Roi Arthur - captation 3D - Palais des Congrès - photo © Theothea.com

     

   

     

                

La Légende du Roi Arthur - captation 3D - Palais des Congrès - photo © Theothea.com

     

     

           

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RICHARD III

de  William Shakespeare   

mise en scène   Thomas Jolly   

****

Théâtre Odéon

Tel  01 44 85 40 40

           

       photo ©   Nicolas Joubard

         

Après l'aventure épique et titanesque de son Henry VI d'une durée de 18 heures qui avait enthousiasmé voire embrasé Avignon, Thomas Jolly nous offre une suite logique au personnage qu'il interprétait lui-même dans cette pièce, le sinistre duc de Gloucester, en l'empoignant fermement dans sa marche machiavélique vers le pouvoir, éliminant progressivement tout autre prétendant, et son Richard III actuel sera l'apothéose de cette ascension royale suivie de sa déroute. En sa compagnie, il nous tiendra en haleine, cette fois-ci, un peu plus de 4 heures.

Dès l'ouverture de son nouvel opus, on est galvanisé. Tel un oiseau de proie - collerette de plumes - doigts crochus - paillettes et maquillage outrancier, il jaillit d'une trappe dans des éclairs de lumière comme s'il déchirait l'atmosphère chargée d'électricité, bondit sur la scène en claudiquant et va accaparer le plateau avec une énergie époustouflante malgré une jambe raidie par une prothèse orthopédique.

Véritable pantin désarticulé, difforme, boiteux, faisant fi de son infirmité, il baigne avec une délectation réjouissante dans cette atmosphère lugubre, glaçante et délétère.

Une esthétique gothique sombre et crépusculaire accompagne son cheminement démoniaque. La scène très haute de l'Odéon est cisaillée en permanence par des rayons lasers, tantôt horizontalement ou verticalement, ou en diagonales transversales. Ces faisceaux lumineux sculptent l'espace. On croirait voir des éclats de vitraux d'une cathédrale dans laquelle se déroulerait une messe ésotérique, parfois de petits projecteurs tournoient tels des miradors inquisiteurs observant les manigances qui se trament autour du futur roi. Par ce jeu de lumières totalement maîtrisé, on visualise la cour avec ses intrigants sulfureux.

Des praticables transforment le plateau en deux trois mouvements, des écrans vidéo apparaissent de temps à autre comme des caméras de surveillance accentuant davantage encore l'ambiance inquiétante qui règne.

L'obscurité profonde zébrée de lignes blanches avec des fulgurances de rouge domine donc cette course effrénée pour le pouvoir qui a opposé pendant plus d'un siècle les Lancastre et les York alors que le duc de Gloucester, assoiffé de revanche, veut remporter celui-ci à tout prix, quitte à éliminer les gêneurs potentiels. Ainsi sa démarche pour accéder à la couronne d'Angleterre sera faite de stratagèmes, de complots souterrains. Il commanditera l'assassinat de son frère Georges. Puis les crimes s'enchaîneront, ainsi ceux de ses jeunes neveux, sa femme, jusqu'aux amis et même ses partisans tel le duc de Buckingham.

Comment parvient-il à ses fins, devenir le monarque absolu ? Par une logorrhée séductrice et manipulatrice.

Thomas Jolly s'appuie sur la force rhétorique du langage, capable tel un leader politique d'enflammer le "peuple" et d'instrumentaliser les gens afin d'accomplir son funeste dessein. Il utilise tous les artifices du théâtre en fonction de ses besoins, use des ficelles du music-hall; ainsi, pour clore cette course effrénée, Il se pare des allures d'une rock- star charismatique en rouge et blanc, interprétant un morceau électro punk, aux effets sonores spectaculaires, juste avant l'entracte pour légitimer, avec l'ovation enthousiaste du public, son titre régalien. Il profite d'un moment de stupéfaction pour berner les spectateurs et, démoniaque, atteint son but. Piégés, il a réussi à les rendre complices de son couronnement.

Plus dure sera la chute. Entraînant le chaos, sa folie va le précipiter au bord du gouffre. Des images fortes continuent à nous happer et sa mort contre le cadavre de son cheval blanc grandeur nature, au terme d'une dernière bataille, est une véritable scène épique très cinématographique, évoquée par la célèbre supplique « Mon royaume pour un cheval ! ». 

Thomas Jolly est bluffant. D'un bout à l'autre des 4 heures, il campe un Richard III à la joute verbale démesurée car pour lui le verbe est plus important encore que les images aussi fortes et clinquantes soient-elles. Et c'est là que le bât blesse légèrement car, ici, cette pléthore orale est parfois écrasée par le poids de la machinerie son-lumières. Quant à la troupe de la Piccola Familia, elle est d'une grande vitalité, investie totalement dans cette aventure ubuesque, on y dénote cependant un surjeu parfois criard de certains comédiens.

Mais ces bémols exprimés, nous restons abasourdis par ce sacre flamboyant précipitant ce roi caricatural dans une déchéance funèbre qui s'achève par une sorte de générique de film héroïque où s'inscrit en lettres immenses le mot FIN au moyen d'un glissement subtil des signes RIII. Certes, l'oiseau de proie s'est brûlé les ailes mais l'aventure théâtrale à l'indéniable efficacité se révèle ambitieuse et décapante.

Cat’s / Theothea.com le 27/01/16 

   

           

       photo ©   Theothea.com

         

LES FOURBERIES DE SCAPIN

de  Molière   

mise en scène  Imad Assaf

****

Théâtre Douze

Tel  01.44.75.60.31

           

       photo ©   Eliya Sto

           

Si, effectivement, la fourberie relève d’une disposition à savoir tromper autrui par des ruses perfides et odieuses, il est manifeste que le Scapin de Molière s’entend à parvenir à ses fins en faisant preuve d’un tel talent… que le public est disposé à en rire.

En effet, cette pièce patrimoniale française se présente, avant tout, comme une comédie qui, au demeurant, est censée bien se terminer dans une absoute générale aux défauts des uns et des autres, eu égard à l’enjeu heureux des unions amoureuses pourtant bien contrariées dans un premier temps.

Imad Assaf, jeune metteur en scène citoyen du monde, se permet d’aller au-delà des simples éventuelles apparences de paix domestique recouvrée à terme, en décelant une violence symbolique latente dans ce système relationnel masquant mal des conflits générationnels et idéologiques dont Scapin pourrait être le véritable révélateur.

Faudrait-il à terme se débarrasser de cet empêcheur de tourner en rond qui, en quelque sorte, aurait réussi à pervertir deux dynasties familiales sous prétexte de rendre service aux plus jeunes alors même qu’il entraînait ceux-ci délibérément vers un conflit généralisé avec leurs ascendants ?

Telle pourrait être la problématique mise en exergue, au vue de la mise en scène « chic et choc » créée au Théâtre Douze, ayant l’immense mérite de prendre à contre-pied la bien-pensance traditionnelle se réfugiant dans un rire complice avec la malignité alors même que les tensions existentielles seraient à leur comble.

En effet, Imad Assaf préfère laisser surgir sur scène et faire ainsi éclater la violence des protagonistes qui n’en peuvent plus, chacun selon son point de vue, d’être déniés dans leurs aspirations à un monde mieux ordonné selon l’entendement respectif.

En prise, de fait, avec une actualité déstabilisante pour tous, cette démarche artistique transgressive des codes classiques vient interpeller la noirceur du rire dans une sorte de punk attitude s’épanouissant au sein d’un hangar aussi improbable que sordide, au travers de containers pneumatiques en place de sacs en jute.

Dans cette perspective de thriller, les coups de bâton s’apparentent plus aisément aux coups de massue que le film de Stanley Kubrick « Orange mécanique » a stylisé jadis dans une esthétique confondante de réalisme, ô combien prédictif !

En contrepartie, pour maintenir un lien indispensable avec l’humour prévalant selon l’intention originelle de Molière, attirons d’autant plus l’attention, au sein d’une équipe masculine motivée et performante issue de « La tribu des Pendards », sur le jeu empli d’espièglerie dont fait preuve Florence Fauquet dans le rôle de Zerbinette.

Avec ses Fourberies revisitées, Imad Assaf a pleinement réussi à créer un électrochoc, fort apprécié notamment des jeunes générations de spectateurs ! Celui-ci a désormais le projet d’un diptyque sur la guerre au Moyen-Orient; nous le suivrons avec grand intérêt.

Theothea le 20/01/16

     

       photo ©   Theothea.com

         

MALADIE DE LA JEUNESSE

de  Ferdinand Bruckner   

mise en scène  Philippe Baronnet   

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Théâtre de La Tempête

Tel  01 43 28 36 36

           

       photo ©   Theothea.com

                           

     

       photo ©   Theothea.com

         

BETTENCOURT BOULEVARD

de  Michel Vinaver   

mise en scène  Christian Schiaretti   

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Théâtre de La Colline

Tel  01 44 62 52 52

           

       photo ©   Elisabeth Carecchio

                                  

     

       photo ©   Theothea.com

         

LE RETOUR AU DESERT

de  Bernard-Marie Koltès   

mise en scène  Arnaud Meunier   

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Théâtre de la Ville

Tel  01 42 74 22 77   

           

       photo ©   Theothea.com

       

   

     

       photo ©   Theothea.com

         

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La Légende du Roi Arthur - captation 3D - Palais des Congrès - photo © Theothea.com

 

       

   

   

   

     

          

 

La Légende du Roi Arthur - captation 3D - Palais des Congrès - photo © Theothea.com

     

     

     

         

       

     

         

La Légende du Roi Arthur - captation 3D - Palais des Congrès - photo © Theothea.com