Toutes
nos
Critiques
2004 -
2005
Les
Chroniques
de
 |
 |

9ème
Saison
Chroniques 09.26
à
30
Page 135
En
Bref...
etc...Thea
"Coriolan et
Calderon"
THEA
BLOGS
Recherche
par mots-clé
THEA
BLOGS
|
SPARTACUS LE
GLADIATEUR
de Elie
Chouraki & Maxime Le Forestier
mise en scène
Elie Chouraki
|
****
Palais des sports
Tel: 08 25 03 80
39
|
 |
Sans conteste la qualité de réalisation est au rendez-vous
de cette nouvelle comédie musicale initiée par Elie Chouraki
après son grand succès emporté par "Les 10 commandements"
déjà sis au Palais des Sports!
Spartacus, c'est l'hymne à la liberté et à
l'égalité des hommes toujours à conquérir selon
la perspective du metteur en scène qui, en la circonstance, s'est
associé avec Maxime le Forestier en charge de la création musicale
de cette super production!
Le décor (Giantito Burchiellaro) à la mesure de la fresque
historique s'est emparé de la totalité du plateau couvrant
en trois dimensions d'une vision romaine de l'architecture, ce combat pour
l'affranchissement engagé par le gladiateur ayant soulevé une
armée d'esclaves contre le pouvoir impérial!
Esthétiquement la perception globale du spectacle est impressionnante,
d'autant plus que l'orchestration soutient favorablement la chorégraphie
des tableaux (Stéphane Loras) s'enchaînant telles des sculptures
peuplant l'imagerie de l'ancienne Rome!
Alors force est d'observer que place considérable est faite aux
tueries, crucifixions, viols et tortures en tout genre que les combats engendrent
avec une magnificence insistante, imprimant sur les rétines une
rémanence quelque peu envahissante!
Prenant le parti de n'exprimer la force du message libérateur
qu'exclusivement par le chant décliné en multiples harmonies
mais de fait sans mélodie déterminante, les auteurs exposent
leur uvre davantage à une dialectique des sentiments et des sens
qu'à une pédagogie rhétorique!
S'il y a charisme, c'est du péplum lui-même qu'il émane
et non de ses interprètes tous assujettis à ces contraintes
mécaniques dont la dénonciation pourrait aussi s'effectuer
par la métaphore antique!
L'affrontement de Spartacus (Jérôme Collet) face à
Crassus (Alain Chenneviere) pourra se résoudre dans l'amour qu'il
portera à Calicia (Yaël), en lui donnant l'enfant (Maxime Baudouin)
porteur pour les siècles à venir de l'espoir infini de
liberté et d'égalité
enfin abouties!
Très beau mais quelque peu désincarné!
Theothea le 05/11/04
|
FAUX DEPART
de Jean-Marie
Chevret
mise en scène
Thierry Harcourt
|
****
Théâtre Rive Gauche
Tel: 01 43 35 32 31
|
 |
Triptyque ou non, cette troisième pièce de Jean-Marie Chevret
est de toutes évidences appelée à la même
réussite que "Le Squat" et "Les Amazones", créées
pareillement au théâtre Rive Gauche au cours des saisons
précédentes!...
Liées par une observation clairvoyante de phénomènes
de société contemporains et emblématiques, ces trois
comédies ont abordé tour à tour les relations
inter-générations, puis la vie en solo au féminin pluriel
et voici venu maintenant le temps de la retraite et ses projets
d'épanouissement!...
L'auteur sur sa lancée y décline les embarras
secrétés insidieusement par la société du temps
libre lorsqu'elle propose à chacun l'opportunité ou non de
se constituer un centre d'intérêts personnels ou
collectifs!...
Ce sera ici l'enjeu d'un départ annoncé pour une vie de
couple paisible vers la maison de campagne rêvée exclusivement
par le mari, alors que sa femme entreverrait les perspectives de l'ennui
poindre au gré de l'isolement rural!...
Comment concilier les ambitions respectives de Jean (Michel Robbe) et
Odile (Eva Darlan) qui ont su jusqu'à ce jour maintenir l'harmonie
de leur vie commune, avec certes davantage de concessions assumées
de la part de l'épouse aimante? Telle pourrait être la
problématique que Marie-Claire (Isabelle Ferron), la soeur du mari
va annihiler d'un tourbillon d'initiatives par affinités et en
solidarité avec sa belle- soeur!...
Ainsi la chambre d'ami, mise en location au sein de l'appartement conjugal
qui va accueillir Diane (Julie Dray), étudiante en Art dramatique
et déjà comédienne débutante, sera
l'opportunité d'un souffle de rébellion réveillant la
frustration refoulée d'Odile ayant jadis sacrifié son ambition
d'actrice par amour pour Jean!...
Et voici d'un seul coup d'un seul, revenus toutes les aspirations et fantasmes
d'une carrière artistique avortée revenant dare-dare comme
un démon de midi!...
S'engagera donc une course poursuite burlesque avec un emploi du temps
fallacieux où mari et femme donneront le change à la volonté
d'exister, au nom d'une passion retrouvée mais qu'il ne faudrait pas
pour autant imposer par réciprocité à son
partenaire!...
Un délire d'interprétation pour une mise en scène
(Thierry Harcourt) très orchestré!... Tous les composants d'un
bouche à oreille efficace sont à nouveau réunis au
théâtre Rive Gauche dirigé avec flair par Alain Mallet....
pour un nouveau "vrai départ" vers le succès!...
Theothea le 02/11/04
|
1-2-3
SARDINES
de Sylvie
Audcoeur, David Basant & Olivier Yéni
mise en scène
Jean-Luc Moreau
|
****
Comédie Bastille
Tel: 01 48 07 52 07
|
REPRISE
A
LA GRANDE COMEDIE
|
1, 2, 3, Sylvie Audcoeur, David Basant & Olivier Yéni, ce sont
les coauteurs déjà du fameux "Court sucré ou long sans
sucre" créé au Café de la Gare et prolongé ensuite
avec succès à la Comédie-Bastille; quant aux sardines,
ce pourrait être la mise en boîte de leurs deux partenaires
Christelle Reboul & Didier Constant si toutefois l'ingénuité
de l'une et la candeur de l'autre ne garantissaient pas à ces deux
trublions le visa pour faire tourner en bourrique la plus-value du trio
initial!...
Ainsi emportés par la méthode du gagnant-gagnant face aux
sirènes de la nouvelle économie, voici que les cinq comparses
engagent un bel ordonnancement familial sur la pente spéculative des
technologies virtuelles afin de recueillir en boomerang tous les fruits
désopilants du dérèglement des valeurs
traditionnelles!...
Jean-Luc Moreau, présidant à ce forfait sans sanction autre
que la fatalité de surbooker la jauge du théâtre
Comédie-Bastille, a calé sa mise en scène sur une valse
à mille temps où les postures de la modernité se lancent
en orbite autour des mirages de tout acabit!....
C'est l'interprétation assumant jusqu'à la lie les caricatures
d'une bobo attitude en folie si peu sous contrôle, qui va imprimer
le "sot" de chaque personnage au point d'élever un "gag à gogo"
en un must des facéties!...
Surfant sur des bulles de champagne masquant allègrement ses consoeurs
de savon, celle de l'Internet aura gagné face à ces clones
de fortune le titre envié de découvreur des dupes mis en faillite
par Panurge quoique toujours prêts à surenchérir!...
Un régal servi par des comédiens ayant le vent en
poupe!...
Theothea le 04/11/04
|
ARTURO BRACHETTI
mise en scène
Serge Denoncourt
|
****
Théâtre Mogador
Tel: 08 9270 01 00
|
 |
Pour qui a vu le
précédent
spectacle d'Arturo
Brachetti "L'homme aux mille visages" qui s'est joué à plus
de huit cent représentations, et donc cette fois-ci, quatre années
plus tard, sans l'immense plaisir de la découverte du transformiste
italien doué autant pour la vitesse d'exécution que pour la
polymorphie de son inventivité, se dessine a priori ne le cachons
pas comme l'ombre d'une déception en revoyant sous un scénario
réinventé une trame créatrice similaire reprendre les
mêmes oripeaux avec une prestance moindre!...
Et cependant lorsque le parti de la mélancolie est accepté,
il devient aisé en compagnie de l'acteur d'assumer un certain
désenchantement alors que les souvenirs travaillent l'artiste au corps
jusqu'à rendre indispensable leur réactualisation!..
C'est ainsi que surgit d'emblée cette nostalgie de l'enfance à
jamais disparue et pourtant toujours présente dans le grenier imaginaire
d'Arturino toujours sous influence de cette Mamma dont la voix continue
d'affirmer d'outre-tombe la survivance d'une éducation ô combien
morale!...
Tout autour de ce maelström de la mémoire peut alors se greffer
la nécessité de projeter à nouveau sur les jouets du
fantasme recouvré le besoin purement affectif de toucher, de se
réapproprier les objets quelque peu poussiéreux mais si chers
à la souvenance des premiers émois!...
Toutefois en tant que psychanalyse des affects, la démarche artistique
va bien au -delà du concept appliqué en s'affranchissant
délibérément du principe de réalité afin
de mieux déboucher dans le monde du merveilleux qui en l'occurence
privilégiera l'allégorie du Cinéma ouvrant grand la
porte aux rêves les plus hollywoodiens pour une convergence au meilleur
avec la fantasmagorie fellinienne!...
Au plus fort de cette perspective ambitieuse, Arturo devient ce conteur
des temps modernes n'ayant de cesse de recomposer le puzzle des émotions
premières en les mimant pour mieux en fédérer les
énergies face à un avenir inquiétant!...
D'ailleurs comme en cousinage de ton et de conviction avec Roberto Begnini,
il semblerait que pour Brachetti "la vie puisse être belle", pourvu
que l'on sache se souvenir avec malice qu'elle en est sa valeur authentique!...
Theothea le 17/11/2004
|
LA ROSE ET LA HACHE
de Wiliam
Shakespeare / Carmelo Bene
mise en scène
Georges lavaudant
|
****
Odéon-Théâtre Berthier
Tel: 01 44 85 40 40
|
 |
De Grenoble en passant par Aubervilliers et Lyon pour 17 représentations
en 1979, voici que vingt-cinq années plus tard la boucle s'est
refermée en cette ville initiale d'Isère pour y ressusciter
"La rose et la hache" afin d'engendrer ensuite au théâtre de
l'Odéon Berthier dans le cadre du festival d'automne rendant hommage
à Carmelo Bene disparu deux ans auparavant, l'apothéose de
ce spectacle mythique enfin monté à Paris!...
En effet, Georges Lavaudant originaire de Grenoble aura réussi
à convaincre Ariel Garcia Valdès d'y reprendre son rôle
de Richard duc de Gloucester après un quart de siècle si,
fidèles à leurs jeunesses de théâtre où
ensemble à l'époque ils révolutionnèrent les
codes de la "machine actoriale" en trois semaines de répétitions
se jouant de l'infidélité à Bene qui
précédemment en avait fait tout autant vis-à-vis de
Shakespeare, le directeur de l'Odéon oserait aujourd'hui incarner
à nouveau Marguerite la duchesse d'York!...
Défi redoutable qui non seulement devrait relever le souvenir des
spectateurs privilégiés ayant assisté à
l'événement originel, mais surtout à ceux beaucoup plus
nombreux qui en 1984 s'enthousiasmèrent pour le Richard III in extenso
créé dans la cour d'honneur en Avignon où Georges, metteur
en scène et Ariel, acteur marquèrent définitivement
la mémoire collective!...
Ce jeu de poupées russes, où l'ascendant anglo-saxon de
William Shakespeare aurait été en mesure d'inspirer l'homme
de spectacle italien condensant l'imaginaire de l'auteur universel au point
de susciter la récurrence oecuménique d'une synthèse
artistique franco-espagnole, ne serait rien si une force supranaturelle et
charismatique ne s'élevait à l'évidence de cette
re-création qui s'inscrit d'emblée dans la légende du
spectacle vivant!...
Comme dans une psalmodie infinie, Lavaudant & Valdès rejouent
à distance le destin monstrueux de la volonté de puissance
lorsque celle-ci échappe à l'entendement d'un mythomane qui
en convoite la fascination!...
C'est ainsi que toutes les métaphores du caprice sans limites peuvent
alors par exemple se cristalliser autour d'un fantasme de fraises
entreaperçues et maintes fois réitéré de
manière triviale sur tous les tons, dont rien ne pourra arrêter
la superbe cruauté parabolique!...
Une multitude de verres à pieds pourront scintiller à
moitié pleins de mille feux rougeâtres sur une nappe noire
translucide, la messe sera dite sur les délires d'une danse de morts
où l'acteur face à lui-même n'aura que le reflet odieux
du crime indicible sans cesse à recomposer!...
Reines, rois, princes et princesses, tous - Elisabeth (Astrid Bas), Edouard
(Babacar M'baye Fall), Lady Anne (Céline Massol) - tomberont comme
les pièces d'un échiquier en dégénérescence
face à l'être perdu qui implorera en ultime parade à
l'égard d'un monde dévasté: "Mon royaume pour un cheval!.."
Theothea le 22/11/2004
|
Recherche
par
mots-clé
 |

|
|