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2004 -
2005
Les
Chroniques
de
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9ème
Saison
Chroniques 09.21
à
25
Page 134
SYLVIE
VARTAN Palais
des congrès
2004
REGINE Espace
Pierre
Cardin
En
Bref...
etc...Thea
"Femmes
gare aux
femmes"
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QUAND L'AMOUR
S'EMMÊLE
de Anne-Marie
Etienne
mise en scène
Anne-Marie Etienne
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****
Théâtre du Palais Royal
Tel: 01 42 97 59 81
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Comme dans un assemblage de poupées russes, Anne-Marie Etienne
gratifie le thème récurrent de l'érosion de l'amour
en prise avec le temps qui passe, d'un chemin de traverse plein de perspectives
aventureuses, celui du jeu de la vérité!...
Elle choisit Anne et Olivier, couple marié depuis 17 ans avec un
enfant et interrompt leur train-train en provoquant l'irruption dans la
sphère familiale d'un retour inopiné de leurs ex respectifs!...
Davantage que la perturbation du ménage conforme à la simple
logique, c'est en effet la relation entre leurs invités qui va prendre
le pas, le temps d'une soirée passée à quatre mais
échafaudée à l'avance dans l'imaginaire des deux époux
ayant pris un vif intérêt à spéculer sur le faisceau
de conjectures envisageables!...
C'est alors qu'outrepassant les règles de la politesse et du
savoir-vivre, les deux célibataires vont soudain se lancer à
l'opposé de toutes les prévisions, dans un règlement
de comptes préventif où la liberté de ton et de parole
n'aura d'équivalent que la pensée tue à l'accoutumé
dans ce genre de circonstances pour exprimer le peu d'attirance qu'ils
éprouvent l'un pour l'autre, voire leur aversion
réciproque!...
Evoluant sur le fil du rasoir, les répliques fusent de part et
d'autre comme en direct de l'inconscient, mais peu à peu il faudra
s'y résoudre, c'est la jeune femme qui perdra pied dans une lutte
s'avérant à armes inégales en raison à nouveau
du facteur temps, en l'occurrence celui de l'âge qui serait plus en
sa défaveur qu'à l'homme!...
A cet endroit, Anne-Marie Etienne interrompra la réflexion des
affinités si peu électives en mettant fin à une soirée
de tous les dangers, afin de mieux remettre sur les rails du quotidien les
deux protagonistes symbolisant l'union conjugale!...
Dramatiquement drôle, c'est effectivement dans l'interactivité
des quatre comédiens (Véronique Genest, Jean-Michel Dupuis,
Jacques Frantz, Sophie Mounicot) présents ensemble sur la scène,
que cet emboîtement thématique mis en scène par l'auteur
elle-même, prend toute sa saveur jusqu'au point limite où l'amour
s'emmêle!...
Theothea le 18/10/04
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TRAITS D'UNION
de Murielle
Magellan
mise en scène
Bernard Murat
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****
Théâtre des Mathurins
Tel: 01 42 65 90 00 |
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Une distribution remarquable, Caroline Silhol, François Marthouret,
Stéphane Hillel entourant une véritable révélation
Charlotte Kady pour des traits d'union qui s'interrompent subitement au
théâtre des Mathurins après à peine cinquante
représentations sur un point d'interrogation de l'observateur
critique!...
Et pourtant à quelques jours de la dernière, la salle est
bien remplie et réagit très favorablement à cette intrigue
cynique ayant pour cadre le milieu de l'édition littéraire:
Un jeune poète va, au moment même où la carrière
semble lui ouvrir les bras, être pris entre deux feux croisés
jusqu'à devenir l'otage quasiment expiatoire faisant les frais des
retrouvailles d'un ex-couple d'écrivains à succès!...
Une évolution relationnelle où trois personnages se
déplacent sur l'échiquier de l'ambition au gré des alliances
de circonstances, en jaugeant les conflits d'intérêts au plus
près du quant-à-soi tout en s'appuyant sur la modération
d'un quatrième, leur confident professionnel de facto!...
Et comme les liens affectifs agiront selon des prérogatives
difficilement conciliables, ce sont des règlements de compte en apparence
feutrés qui vont servir de catalyseur à l'égocentrisme
de ces destins!...
Si François Marthouret (Philippe Rochant), Stéphane Hillel
(David Karrer) et Charlotte Kady (Christine) apparaissent en prise directe
avec leurs rôles respectifs, en s'impliquant dans le professionnalisme
du talent littéraire, Caroline Silhol compose une Marthe Dorval
éthérée plus soucieuse de reconnaissance que
d'écriture!...
Au demeurant selon la mise en scène de Bernard Murat, la violence
latente est à la mesure d'une libido assoiffée de réussite
faisant feu de tout bois!...
Aussi la présente chronique publiée au moment même
où la pièce de Murielle Magellan disparaît de l'affiche
sans crier gare, s'interroge sur ce début de vol de croisière
finissant en points de suspension!...
Theothea le 26/10/04
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LE MENTEUR
de Pierre
Corneille
mise en scène
Jean-Louis Benoît
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Comédie Française
Tel: 08 25 10 16 80 |
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Pour cette comédie de pur divertissement qui s'avérera la
dernière du genre que Corneille composa en 1643, ce Dorante (Denis
Podalydès) montant à Paris bien décidé à
prendre du bon temps est particulièrement réjouissant, tant
la cascade de mensonges qu'il va improviser sans aucune préméditation
est destinée non à tromper délibérément
ses proches qu'à inventer une vie où le merveilleux ferait
force de loi!...
Mythomane jusqu'au bout de ses velléités, les Tuileries
vont lui offrir un champ de conquête amoureuse où la méprise
de son valet Cliton (Bruno Raffaeli) va induire un quiproquo de prénoms,
prenant une Lucrèce (Margot Faure) pour une Clarice (Elsa Lepoivre)
!...
De cette confusion initiale seront induites toutes les tribulations qu'une
bande de jeunes gens va provoquer dans le plus grand désordre affectif,
mêlant toutes les générations à un
surenchérissement dans le faux-semblant et le trompe-l'oeil!...
Tenant tête à Géronte (Michel Vuillermoz) son propre
père, c'est effectivement Dorante qui va mener ce bal des dupes mais
n'étant que le chef d'orchestre de lui-même, son
ingéniosité à s'extraire des situations en impasse vont
le contraindre à un délire de mauvaise foi, fort digne de
Feydeau!...
A la suite du Révizor qu'il monta à la
Comédie-Française déjà autour de Denis
Podalydès, Jean-Louis Benoît prend ici le parti d'un décor
sobre pour lequel de magnifiques vagues de tentures vont balayer la scène
dans des jeux de lumière irisée, comme pour faire souffler
sur l'assistance quelque zéphir de légèreté
amusée!...
Theothea le 28/10/04
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ONDINE
de Jean
Giraudoux
mise en scène
Jacques Weber
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****
Théâtre Antoine
Tel: 01 42
08 77 71 |
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Que Laetitia Casta ait pu convaincre Jacques Weber de la mettre en scène
dans Ondine, pièce pour laquelle il avait de "vilains a priori" tout
en connaissant mal l'oeuvre de Giraudoux est déjà en soi un
exploit à mettre au compte de la belle dame d'autant plus que celle-ci
n'a jamais bénéficié de la moindre formation
théâtrale!...
D'emblée sous l'envoûtement de la nymphe, la démarche
a sans doute semblé tellement osée au comédien aguerri
qu'il ne s'est pas senti en mesure de résister à une telle
convocation du destin!...
Aussi la dynamique enclenchée par l'ex-mannequin reconvertie dans
un premier temps à l'interprétation cinématographique
pour parvenir désormais aux planches d'une prestigieuse salle de
théâtre parisienne devait posséder bien des atouts implicites
pour que les contraintes artistiques et financières s'aplanissent
ainsi sur ses desiderata comme par enchantement!...
Nul doute que son enthousiasme et sa fraîcheur d'âme ont
constitué un précieux viatique à l'égard d'une
notoriété exceptionnelle misée sans réserve au
service d'une conviction et de la passion!...
Se trouvant des accointances quasi surnaturelles avec la sirène
venue des eaux profondes et destinée à y retourner non sans
avoir vécu un grand et unique Amour, le temps d'un détour en
son incarnation humaine, la jeune débutante dramatique a
l'opportunité de se mettre en résonance avec les vibrations
de l'éternelle adolescence!...
Et cela lui réussit à merveille même si les puristes
et les exégètes du grand écrivain dramaturge peuvent,
au nom de références illustres Isabelle Adjani à l'âge
du rôle ou Madeleine Ozeray à la création, feindre de
contester la crédibilité si non la légitimité!...
En Don Quichotte du romantisme aquatique subjugué par sa Lorelei,
Xavier Gallais relève le défi de la modernité en inventant,
avec le peuple des Ondins, un pacte de la vraisemblance élevé
autant à la puissance du mythe de la Nature qu'à la gloire
de l'idéal candide!...
Tous pourront s'y retrouver pourvu qu'ils aient conserver intacte cette
part de l'enfance où l'âme est en droit de se bercer de ruisselantes
illusions!...
Theothea le 25/10/04
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LA BÊTE DANS LA
JUNGLE
de Henry
James
mise en scène
Jacques Lassalle
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Théâtre de la Madeleine
Tel: 01 42 65 07 09 |
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presse ld:
Agence Maxppp
Dans l'attente de Fanny Ardant et Gérard Depardieu,
l'événement théâtral de la rentrée aurait
pu masquer l'entrée en scène de Catherine Bertram et John Marcher
sous les auspices de Jacques Lassalle!...
En effet les deux partenaires de la nouvelle d'Henry James (1903) dont
l'adaptation au théâtre par James Lord (1962) initia la version
française de Marguerite Duras (1981), étaient de fait moins
attendus que les deux "monstres" du spectacle vivant contemporain!...
Et pourtant la bête tapie dans la jungle urbanisée attend
désormais chaque soir John et Catherine dans les coulisses du
théâtre de La Madeleine prête à bondir pour finaliser
la chute de l'antihéros!...
Jamais sans doute la valse hésitation du grand comédien
incarnant au plus près la maladresse presque comique mais bel et bien
consubstantielle de son rôle, ne serait autant sujette à caution
de l'opinion perplexe, tant l'image publique est attachée à
sa nature extravertie!...
Jamais à coup sûr, la superbe comédienne aura
été aussi peu flamboyante de manière à respecter
la lente mais inexorable descente aux enfers de celle qui, stoïque,
restera en suspens d'un amour trop évident pour être
assumé!...
Jamais à deux, ils n'auront été aussi retenus par
des liens subliminaux tant que pour un "oui" ou pour un "non" la subtilité
de la direction d'acteurs les aura inexorablement attachés au moindre
frémissement de souffrance réciproque!...
C'est ainsi pourtant que, blessé au plus profond de l'intimité,
le sentiment atteint les couches basses de l'impuissance à impulser
quelques velléités d'un statu quo taraudé par l'angoisse
indéfinissable!...
Terrassée par le destin ne cessant de marmonner à tort et
à raison ses foudres à venir, leur union sera récurrente
d'un temps ayant suspendu son vol, telle une épée de
Damoclès!...
Parce que c'était lui, parce que c'était elle, Gérard
et Fanny auront réussi, là où l'échec devient
métaphysique des corps et de l'esprit, à être ce que
sont un homme et une femme en proie au doute infini et
inéluctable!...
Theothea le 27/10/04
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