EN COULISSE   
Home page / Sommaire

         

Magazine du Spectacle vivant ...

   

 

      EN COULISSE   
 Sommaire / Editorial     Toutes nos  Critiques  2004 - 2005

Les    Chroniques    de

      EN COULISSE 
 - Le Théâtre à Paris -

 Choix des Chroniques

 haut de page

 Chroniques précédentes  Chroniques suivantes   

9ème  Saison     Chroniques   09.16   à    20      Page  133

 

   

 SYLVIE   VARTAN     Palais des congrès  2004

REGINE    Espace Pierre Cardin

       

       En    Bref...    etc...Thea     Générale de presse   "La  bête dans la jungle"

THEA BLOGS                    Recherche   par mots-clé                    THEA BLOGS

   

TRICICLE - SIT -

de  &   mise en scène

Paco Mir, Joan Garcia & Carlos Sans   

 Choix des Chroniques ****

Théâtre de Paris

Tel: 01 48 74 25 37

 

 Les Portraits de Cat.S  
 En Coulisse Theothea.com

   

Sixième spectacle de TRICICLE après plus de vingt ans de carrière internationale, SIT est à l'affiche du Théâtre de Paris jusque fin décembre 2004, trois compères les Chairwood (Paco Mir, Joan Garcia et Carlos Sans) organisent une pseudo conférence au sujet de l'histoire de la chaise à travers les siècles en remontant jusqu'à sa création à l'âge de pierre!…

Histoire sans parole, ce thème universel peut effectivement s'exporter à toutes époques dans toutes civilisations; aussi c'est pain béni pour ces trois comédiens, espagnols d'origine, de mimer tous les bienfaits que le support soutenant le fondement de l'être humain est à même de procurer pourvu que l'on s'en serve à bon escient !… C'est d'ailleurs à cet endroit que gît toute la matière comique s'offrant à la spéculation!…

Et les bougres en profitent pleinement pour détourner si ce n'est l'attention du public, au moins l'utilisation de l'objet et les vertus que le sens commun accorde à son concept initial!…

En à peine deux heures de show, ils côtoient les plus grands designers de l'expressionnisme tacite allant de Buster Keaton à Jacques Tati en passant par le mime Marceau, pour recouvrir méthodiquement l'angoisse existentielle par la housse de l'absurde!…

Ainsi Le Tricicle s'autorise toutes les contorsions aussi bien physiques que métaphysiques… pour mieux en rire, bien entendu !…

Theothea le 13/10/04

UN HOMME EST UN HOMME

de  Bertolt Brecht

mise en scène    Bernard Sobel

 Choix des Chroniques ****

Théâtre de Gennevilliers

Tel:  01 41 32 26 26

 

 Les Portraits de Cat.S  
 En Coulisse Theothea.com

   

1925, c'est l'année de création de "Homme pour homme" de Bertolt Brecht, devenu en 2004, sous la mise en scène de Bernard Sobel en Avignon, puis à Gennevilliers "Un homme est un homme"!...

Passant ainsi de la notion d'équivalence à celle de postulat, la pièce va devenir le moment de la manipulation, le lieu du trafic d'identités où il sera nécessaire de faire passer l'un pour l'autre!...

1,9,2,5, les quatre chiffres vont constituer en s'entremêlant sous la conception de Titina Maselli cet imposant assemblage métallique pivotant sur lui-même au centre de la scène, de façon à suggérer successivement un temple asiatique, le casernement d'une armée, un convoi de chemin de fer, une forteresse...

Ainsi Denis Lavant pourra s'emparer du personnage de Galy Gay parti pour acheter un poisson sans jamais revenir au domicile familial où l'attend son épouse, puisqu'il va se trouver enrôlé de force dans l'armée des Indes, sous un autre patronyme que le sien!...

Cette lutte engagée pour transformer un individu en celui qu'il n'est pas s'organisera dans une résistance d'abord radicale, puis peu à peu les défenses vont s'affaiblir jusqu'à obtenir la participation active de celui qui pourra devenir non seulement le chef suprême mais bel et bien un tueur!...

Métaphore si peu déguisée de tous les endoctrinements dont les armées peuvent avoir recours pour justifier les guerres qu'elles s'obligent à livrer, c'est dans la fureur et la contrainte tournant sur elles-mêmes que durant 150 minutes Denis Lavant va devoir brailler sans discontinuer!...

Le comédien plus athlète que jamais escalade comme un félin le fatras du décor qui sera démantibulé au fur et à mesure en son armature, tout en vociférant le texte au point de ne jamais laisser l'esprit du spectateur au repos!...

Défi ou épreuve, les dix autres rôles qu'ils soient contaminés ou tétanisés lui donnent la réplique en sachant l'issue de la pièce inexorable: "Pour finir, il nous fera tous décapiter!"

Theothea le 12/10/04

S'AGITE ET SE PAVANE

de  Ingmar Bergman

mise en scène    Roger Planchon

 Choix des Chroniques ****

Théâtre Comédia

Tel: 01 42 38 22 22

 

 Les Portraits de Cat.S  
 En Coulisse Theothea.com

     

"La vie n'est qu'un fantôme errant, un pauvre comédien qui s'agite et se pavane un heure sur scène et qu'ensuite on n'entend plus; une histoire dite par un idiot, pleine de fracas, de fureur, et qui ne signifie rien." Macbeth, acte V, scène V.

"S'agite et se pavane évoque mes infatigables compagnons: Le théâtre, la scène, les comédiens et le cinéma, les cinémas, l'art, la technique du cinéma... Le sentiment? La passion? Le plaisir? L'amour? L'obsession? Çà sonne bien fort, mais peut-être oui, quand même. L'obsession." Ingmar Bergman.

Seul au monde à avoir obtenu les droits de "S'agite et se pavane", il fallait à Roger Planchon un cadre à la démesure des deux décors d'Ezio Frigerio à hauteur vertigineuse que l'opportunité de réouverture du Théâtre Comédia, après travaux de reconfiguration de scène, allait lui offrir sur....un plateau!

Comment a dû réagir Franz Schubert, l'auteur de la symphonie inachevée, lorsqu'il découvre un matin d'avril 1823 qu'il a contracté la syphilis interroge Carl Äkerblom à l'intention du chef de service de l'asile psychiatrique, à l'occasion d'un de ses nombreux internements?

"Il sombre", tel serait a posteriori le diagnostic!...

A l'instar de son héros musicien, pris entre plusieurs feux dont sa muse (Claire Borotra) et son mentor (Roger Planchon), l'ingénieur Carl (Jackie Berroyer) n'aura de cesse de s'appliquer à sombrer lui-même si ce n'est le virus de l'invention qui l'incite à survivre pour mettre au point "le cinéma parlant et vivant".

Pourquoi ne pas se souvenir d'"Amarcord" de Federico Fellini ainsi que du "Voyage des comédiens" de Theo Angelopoulos, alors que s'unissent autour d'une troupe de dix-sept interprètes, Bergman et Planchon comme en un même testament pour célébrer la fusion artisanale du cinéma d'avec le spectacle vivant, à l'égard d'une oeuvre qui raconte à la fois la folie, la beauté, la dérision du cinéma associées à la grandeur et la misère du théâtre... elle-même si symbolique à la lueur des bougies?

Theothea le 22/10/04

BROOKLYN BOY

de  Donald Margulies

mise en scène    Michel Fagadau

 Choix des Chroniques ****

Comédie des Champs Elysées

Tel: 01 53 23 99 19

 

 Les Portraits de Cat.S  
 En Coulisse Theothea.com

 

Eric Weiss, ce gars de Brooklyn vient de toucher le jackpot en publiant pour la première fois un best-seller, grâce au roman de son autobiographie!... et c'est donc Stéphane Freiss se glissant comme un double du personnage dans les affres de l'écrivain juif New-Yorkais qui va s'approprier les délices redoutables du succès littéraire quand précisément celui-ci est la cause même du mal de vivre!...

Ce jeu de miroir en abîmes où l'écriture laisserait sa place à la comédie, l'abandonnant à son tour au profit du tragique, va décliner les ressorts de l'humour dans les multiples postures de l'ambition contrariée!...

Emblématique du monde contemporain où la réussite est une proie que tous convoitent sans que jamais quiconque puisse en définir la substance, cette nouvelle pièce de Donald Marguilies créée simultanément de part et d'autre de l'Atlantique, illustre comme en échos l'insidieux tourment d'une existence en voie de médiatisation!...

En effet contemplant sa vie dans les pages d'un imaginaire sublimé, l'auteur sollicité par ses propres personnages pour accéder à la reconnaissance de l'écrit, pourrait devenir sous l'effet du plébiscite public, ce démiurge par qui tout commence!...

Et pourtant toute relation humaine apparaît dans le faux-semblant, du père candide en fin de vie (Maurice Chevit) au copain d'enfance mythomane (Serge Kribus), en passant par l'épouse en recherche d'autonomie (Aïssa Maiga) ainsi que par l'admiratrice experte en hystérie refoulée (Stéphanie Fagadau) jusqu'aux représentants hollywoodiens ivres de déficit en création artistique (Smadi Wolfman & Stéphane Roux-Weiss)!...

Alors comment ne pas se brûler au foyer de toutes les illusions perdues alors que le village planétaire tisse sa toile dans des chaînes où chacun voudrait briller?

La mise en scène de Michel Fagadau donne tout son sel à une interrogation désespérante et légitime!...

Theothea le 21/10/04

DEJEUNER CHEZ WITTGENSTEIN

de  Thomas Bernhard

mise en scène    Hans Peter Cloos

 Choix des Chroniques ****

Théâtre Montparnasse

Tel:  01 43 22 77 74

 

 Les Portraits de Cat.S  
 En Coulisse Theothea.com

 

Interprétation magistrale adossée à une mise en scène de Hans Peter Cloos très perméable à l'auteur Thomas Bernhard pour lequel en effet, il est judicieux de confier l'errance à l'intuition des acteurs!...

Que deux soeurs attendent leur frère pour des retrouvailles après des galères psychiatriques dont ils sont tous les trois redevables, et voilà la mécanique infernale des affects qui met en branle tout le trauma des souvenirs familiaux en les mêlant aux affres de la culture contemporaine, de la peinture, du théâtre, de la philosophie... jusqu'à s'en prendre à la médecine!...

Ludwig affrontant le conformisme ambiant se voudrait prêt à tous les renoncements, tous les dénis pourvu que les certitudes implosent sur l'échelle des valeurs établies!...

Ses soeurs aussi proches de la compassion que de l'admiration tentent alternativement, chacune avec ses armes spécifiques d'entrer en résonance avec son charisme destructeur sans jamais pouvoir atteindre le point nodal d'où elles pourraient en percer le maléfice nihiliste!...

Comme sur un océan en tempête, chaque instant à venir semble être à même d'anéantir tous les efforts cumulés auparavant, et pourtant entre les trois héritiers de la fortune paternelle un lien quasi instinctif dirige les pas dans une osmose échappant à tout entendement!...

Catherine Rich, Edith Scob, Pierre Vaneck paraissent, sous l'irradiation implicite de la symphonie héroïque de Beethoven, comme transportés en contrées schizophréniques où paradoxalement la respiration y serait euphorique!...

Chacun des trois comme métamorphosé par les forces démoniaques transparaît dans une aura où la frustration, le refoulement, la névrose collective sublimeraient la posture du comédien fasciné par le jeu de ses deux partenaires en transgression!...

Ainsi, un frisson de sensualité incestueuse parcourt le trio sans que jamais ce qui est à voir et à entendre en corrobore le fantasme, si ce n'est précisément le sentiment!...

Du haut, du très haut de gamme!...

Theothea le 19/10/04

Recherche   par mots-clé      EN COULISSE   
 Sommaire / Editorial

      EN COULISSE 
 - Le Théâtre à Paris -

 Choix des Chroniques

 

 

 

   

 

   

   

   

   

Hit-Parade