Les
Chroniques
de
 |
 |

14ème
Saison
Chroniques 14.01
à
14.05 Page
228
SYLVIE
VARTAN
L' Olympia
2009
Les
MOLIERES
2009
Le Palmarès
Points de vue
62ème
Festival de
Cannes
2009
Palme d' hors
cinéphiles
Toutes nos
critiques
2009 -
2010
Les
Chroniques
de
Theothea.com
sur
THEA
BLOGS
Recherche
par mots-clé
THEA
BLOGS
|
ELLES
de
Jean-Jacques Vanier
mise en scène
François Rollin
|
****
La Pépinière
Théâtre
Tel:
01 42 61 44 16
|
« Elles » pourraient, fort bien, s ’appeler
« Lui » si François Rollin n’avait pas
prêter main forte à l’écriture et à la mise
en scène du « pingouin » pathétique qui
continuerait de vouloir s’envoler dans la légèreté
de l’existence.
Mais voilà, le destin de Jean-Jacques Vanier n’est pas un
chemin fleuri car face à la femme, à toutes les femmes y compris
la sienne, celui-ci éprouve un sentiment d’étrangeté
redoutable dont il s’inquiète de percer le mystère
insupportable à ses yeux, plus longtemps.
En effet, durant une centaine de minutes, le comédien invite son
public à une véritable prise de tête psycho-philosophique
où non content de ne pas être attractif à la gent
féminine, il décide de tenter une suite d’expériences
significatives où des situations types lui permettraient de vivre
dans l’intimité ce que ressentent les femmes dans la vie de tous
les jours.
Ce voyage initiatique fantasmé au centre d’un décor
rouge théâtre où rideaux, dorures et lumières
se complètent pour parfaire la perspective des illusions, va emmener
son cobaye patenté, depuis le décolleté, à
géométrie variable, d’une vendeuse de chaussures
jusqu’à l’interrogation métaphysique concernant la
faculté de son bouton d’être sagement fermé ou
volontiers ouvert.
Ce ne sont pas tant les détours amoureux de la carte du Tendre
qui mobiliseront l’esprit du conquérant mais bel et bien, sa
volonté farouche d’exister dans le regard de l’autre.
Vaste entreprise de la réalisation de soi que la pudeur des coauteurs
ne cherchera pas à mener à terme.
C’est, cependant, sur un ton habilement pataud que vont tenter de
se résoudre les équations de l’incompréhension
atavique des deux sexes pour convenir dans le consensus que le désir
ne peut naître et subsister que dans la culture de la
différence.
Theothea le 03/09/09
|
QU'EST-IL ARRIVE A BETTE
DAVIS ET JOAN CRAWFORD ?
de Jean Marboeuf
mise en scène
Didier Long
|
****
Vingtième Théâtre
Tel:
01
43 66 01 13
|
|
photo © Cat.S /
Theothea.com
|
En s’immisçant de plain-pied dans le chant du cygne des deux
Stars d’Hollywood réunies une toute dernière fois en 1961
pour le tournage de « Qu’est-il arrivé à Baby
Jane ? », Jean Marbeuf restitue l’antagonisme de deux
personnalités autant charismatiques que formatées par les Studios
Warner et MGM.
En inventant une correspondance épistolaire à trois partenaires
où Robert Aldrich, leur metteur en scène est instrumentalisé
par chacune des deux rivales, à la fois comme confident et témoin
à charge respectif, Jean Marbeuf orchestre à vue l’arbitrage
d’une joute haineuse dont seule la disparition d’une des deux actrices
mythiques pourrait mettre un terme.
En définitive, c’est celle de Marylin Monroe, le 5 août
62, qui va ébranler cette légende des « Monstres
Sacrés » et ainsi initier le déclin d’une Industrie
du spectacle exclusivement vouée au Star System.
Sur le plateau du Vingtième Théâtre, à la suite
d’une première création aux Bouffes Parisiens, la
réalisation de Didier long implique désormais, en cheville
ouvrière des Grands Studios, l’intervention scénographique
d’un régisseur rompant, à tort ou à raison, le
tête-à-tête de Bette Davis et Joan Crawford.
Face à ce rôle, quelque peu fantomatique, du tiers
interprété par David Macquart, le brillantissime duo -
Séverine Vincent & Julie Marbeuf - s'offre avec délectation
aux démons du cinéma s’emparant de la machine à
rêves pour en extirper tout le suc d'une confrontation exacerbée
au sommet de la Célébrité.
Theothea le 03/09/09
|
LE CRI DE LA FOURRURE
de Alex Pandev
mise en scène
Agathe Bergman
|
****
Comédie de
Paris
Tel:
01
42 81 00 11
|
De « Happy Hanouka » au « Cri de la
fourrure », signe un même auteur qui, pour cause de jubilation
chronique, s’investit, de surcroît, en actrice déjantée
et snobinarde, tel le clone d’Alex Pandev qui constituerait
l’autodérision en arme absolue de son autonomie
professionnelle.
Sur la scène de la Comédie de Paris, depuis les débuts
de l’été jusqu’aux prémices de l’automne,
cette comédienne inclassable, façon « one
woman Courrèges », proclame le choc et le chic de la
« provoc » en laissant transparaître, toutes voiles
de pudeur rentrées, l’exacerbation d’un ego surdimensionné
à la hauteur d’une belle âme, sans cesse insatisfaite.
Madame Bovary, c’est elle... à ceci près que la
distanciation de son texte et de l'interprétation implique l’artiste
au self-control perfectioniste qu’aucune concession scénographique
ne saurait contredire.
Sexy en garce jusqu’au bout de la pensée associative poursuivie
aux confins du tragique, la belle fait la bête pour mieux épouser
le miroir sans scrupule de son époque.
Cependant, revenue de tout et de tous, elle serait prête à
suivre son soupirant, Mouloud, au royaume des utopies pourvu que celui-ci
fût sensible au cri sauvage d'une Vénus sans fourrure qui n’en
attendrait pas moins de son élu sur le tard:
En effet, serait-il, lui enfin, l’homme qui ne se lasserait jamais
du toujours « trop » ?
En attendant, puisqu’Alex Pandev se mérite, la comédienne
sort le grand jeu de la séduction et d’ailleurs, pour être
sincère, personne n’y résisterait, pas même vous,
assurèment !...
Theothea le 05/09/09
|
LA NUIT DES ROIS
de William
Shakespeare
mise en scène
Nicolas Briançon
|
****
Théâtre Comédia
Tel:
01 42 38 22 22
|
Afin de célébrer dans l’allégresse le soixantenaire
du Festival d’Anjou, son directeur artistique Nicolas Briançon
avait, alors, réuni sur scène, treize comédiens pour
une fête magistrale dont les Rois, de toutes évidences,
n’étaient pas leurs cousins.
Aussi, pour la rentrée 09-10, Maurice Molina, le directeur du
théâtre Comédia a misé sur les réjouissances
d’une telle festivité Shakespearienne, en conviant cette prodigieuse
réalisation de Nicolas Briançon à combler, à
son tour, le public parisien.
En feuilletant le programme des agapes, une distribution percutante se
révèle au travers des personnages de composition truculente
dont les costumes se sont mis au diapason d’époque et de lieu,
délibérément décalés.
Désormais en Ecosse du Sud (parce qu’il y fait plus chaud
qu’en Italie du Nord) et au XXème siècle (postVictorien
mais preWoodstock), l’adaptation de Jean-Michel Déprats met le
cap sur l’essentiel:
« La nuit des Rois » de William Shakespeare est une
pièce bouffonne, décapante et luxuriante qui confronte les
affres du désir et de la passion amoureuse au défi paradoxal
des identités tourmentées.
Aussi, en avant-garde de choc, telle une bande de pieds nickelés
« vintage », Henri Courseaux (Malvolio), Yves Pignot
(Sir Toby Belch) et Jean-Paul Bordes (Sir Andrew Aguecheek) offrent-ils une
tribune de folie « revival » à Arié Elmaleh
(Feste) qui, en retour, au-delà du miroir des convenances, confirme
que Chloé Lambert (La comtesse Olivia) règne sur un empire
où l’Amour est en proie aux confusions les plus
contradictoires.
Alors, vont se prendre aux pièges des effusions travesties, Sara
Giraudeau (Viola / Césario) et son jumeau Thibaud Lacour
(Sébastien), manipulés par les égarements, plus ou moins
consentis, de Yannis Baraban (Le Duc D’Orsino), François Siener
(Antonio) et Emilie Cazenave (Maria).
Et, ainsi de suite, voguera la galère des quiproquos qui feront
gravir les susceptibilités du quant à soi sur les échelons
d’une loufoquerie maîtrisée selon les règles du
second degré assumé jusqu’aux extrêmes les plus
cocasses.
En parfaite symbiose avec les dimensions du plateau, la mise en scène
de Nicolas Briançon semble prendre, au Théâtre Comédia,
un tel envol imaginaire que, même, le temps de l’entracte n’ose
toucher terre.
Theothea le 09/09/09
|
LE NEVEU DE RAMEAU
de Diderot
mise en scène
Jean-Pierre Rumeau
|
****
Théâtre du Ranelagh
Tel:
01
42 88 64 44
|
« Rira bien qui rira le dernier, Monsieur le
Philosophe !...»;
c’est par ces mots d’adieu au café de la Régence
que, sur le point de se rendre à l’Opéra, le neveu de
Rameau prend congé de Diderot à la suite d’une conversation
à refaire le monde entre Raison et Cynisme.
« Mes pensées, ce sont mes catins », c’est
ainsi que Diderot a pu caresser ce dialogue improbable, lors de promenades
de fin de journée non loin du Palais-Royal, entre
« lui » et « moi » où le moraliste
va mettre à l’épreuve du doute, les valeurs universelles
de la morale confrontées au pragmatisme des intérêts
particuliers.
Face au philosophe va se dresser le phénomène de
l’anarchiste prêt à faire feu de tout bois pour assouvir
l’objectif d’une liberté inconditionnelle destinée
à assouvir tous les besoins et plaisirs terrestres.
Foin des contraintes socioculturelles, le séduisant rebelle va
s’opposer dans des monologues brillants, mais le plus souvent
spécieux, à toutes ambitions citoyennes et à toutes
pédagogies progressistes visant à élever le destin de
l’humanité.
La fascination de Diderot à l’égard de son interlocuteur
virtuel n’aura d’égale que sa conviction relative concernant
l’incarnation du génie humain lié au cortège des
privilèges auxquels celui-ci ose prétendre.
Grâce à une maïeutique jonglant habilement avec les
forces du bien et du mal, ce débat contradictoire, initié au
XVIIIème siècle, pourrait avoir l’immense mérite
de ne pas prendre les vessies de l’Esprit pour des lanternes de la
Civilisation.
En ce 09/09/09, la première de la reprise du spectacle,
créé en 2001 dans ce même Théâtre du Ranelagh,
célébrait en générale de presse, le quatuor ayant
déjà réuni initialement Nicolas Vaude, Nicolas Marié,
Olivier Baumont en compagnie de leur metteur en scène Jean-Pierre
Rumeau.
Rénovée avec des fauteuils confortables, la salle offre,
plus que jamais, la magie de ses lambris au bénéfice d’une
acoustique plus feutrée. Néanmoins sa profondeur reste un
paramètre avec lequel les comédiens doivent s’accorder.
Ainsi, l’interprétation trublionesque de Nicolas Vaude, en
phase avec les digressions étourdissantes d’une gamberge lutine,
imprime un rythme étourdissant à sa composition du
« neveu » dont parfois, les inflexions du spectre vocal
aboutissent assourdies, aux derniers rangs d’orchestre.
En charge de témoignages musicaux fort bienvenus, Olivier Baumont
consacre sa maîtrise du clavecin, à calmer le jeu ébouriffant
de cet esprit follet auquel l’autre Nicolas semblerait davantage assister
ensorcelé que dans l’audace de la répartie.
D’ailleurs à la décharge du rôle, Diderot ne
s’offre même pas le prestige de la dernière réplique,
puisque sans piper mot:
« Rira bien qui rira le dernier, Monsieur le
Philosophe !...».
Theothea le 10/09/09
|
Recherche
par
mots-clé
 |

|
|