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14ème  Saison     Chroniques   14.26   à   14.30    Page  233

 

   

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LA TRAVERSEE DE PARIS

de  Marcel Aymé

Adaptation & mise en scène  Francis Huster

****

Théâtre des Bouffes Parisiens

Tel: 01 42 96 92 42

 

   photo ©  Muriel Huster 

     

Dans la lignée contemporaine du stand-up, Francis Huster défend, seul contre les ombres de la collaboration et de l’antisémitisme, la kyrielle de personnages jalonnant autour de Jambier, Martin et Grandgil, le texte original de Marcel Aymé à partir du « Chemin des écoliers » et de « La Traversée de Paris » (cf. film éponyme de Claude Autant-Lara en 56 avec Gabin, Bourvil & De Funès).

Pour mettre en perspective sa performance au Théâtre des Bouffes Parisiens, l’acteur invite les spectateurs à le rejoindre un quart d’heure avant la représentation, afin d’expliciter sa démarche, visant à rendre à l’Auteur ce qui appartient au Citoyen, Marcel Aymé.

En effet, Huster, vingt ans auparavant, en créant les « Justes » de Camus, a fait la promesse à Jean-Louis Barrault de réhabiliter la mémoire de Marcel Aymé dont la destinée semblait, après avoir été expurgée, devoir cantonner celui-ci au rôle exclusif d’écrivain pour la jeunesse.

En portant, ainsi, sur scène, la version brute des écrits de Marcel Aymé, Huster justifie son intention de démonter le manichéisme entourant cette époque pour montrer que la tendance au bien et au mal peut coexister en une même identité mais qu’en revanche, l’aspiration à la justice se doit de dépasser cette contradiction.

Oui, Marcel Aymé était un écrivain de droite comparable à Ferdinand Céline, mais, à ceci près, que ni collabo, ni vichyste, il sut dénoncer les camps d’extermination dès 1942.

Le message, ainsi décodé, est transmis et bien reçu par le public présent.

Francis Huster peut, donc, endosser la multiplicité idéologique des rôles en passant d’une seconde à l’autre, en leurs contraires. L’exploit est à la mesure de l’avant-scène que le comédien parcourt par le haut et par le bas, soixante-quinze minutes durant, non sans avoir signifié, ce soir-là, en poussant le paradoxe dans ses retranchements:

« La sonnerie du téléphone portable ne peut me déconcentrer des réglages de ma scénographie. En cas d’oubli d’extinction, n’attrapez pas d’infarctus, neutralisez la, tranquillement »

Pour compléter brillamment l’antithèse, il termine sa causerie en faisant part de son agacement vis-à-vis des acteurs qui, lors des premiers rappels, se croient obligés de faire mine de revenir de l’au-delà, alors que, quelques instants auparavant, leurs rôles mouraient sur scène.

Pour Huster, l’objectif recherché est, alors, de convaincre les spectateurs, qui n’en demandent, peut-être, pas tant, qu’il est possible de passer d’un registre à l’autre en permanence, tout en restant toujours soi-même.

19h00. L’artiste est fin prêt à jouer dans l’excellence de son immense talent.

Theothea le 20/10/09

LES DIABLOGUES

de  Roland Dubillard

mise en scène  Jean-Michel Ribes

****

Théâtre  Marigny

Tel:  01 53 96 70 00 

 

   conception affiche 

   

Du Théâtre Marigny à celui du Rond-Point, s’est établie en quelques mois, une coopération fructueuse entre privé et public, franchissant allègrement l’avenue des Champs-Elysées, tout en donnant lieu à des reprises ou des créations en partenariat, très innovantes.

Ainsi, leurs directeurs respectifs, Pierre Lescure et Jean-Michel Ribes semblent, désormais, se tendre la main à travers une complémentarité performante faisant fi de toute concurrence artistique.

C’est ainsi que, répondant au succès, deux ans plus tôt, des Diablogues avec François Morel et Jacques Gamblin, mis en scène par Anne Bourgeois au Rond-Point, une nouvelle sélection de ces Diablogues de Dubillard est, aujourd’hui, dirigée au Théâtre Marigny par Jean-Michel Ribes, lui-même.

D’ailleurs, pour parfaire cette collaboration originale à théâtres inversés, le choix de réunir deux comédiennes pour des rôles initialement écrits et créés au masculin, ne constitue pas le moindre clin d’oeil à cette perspective délibérément surréaliste.

Cela tombe bien, car Muriel Robin a évolué et souhaite désormais donner des tonalités différenciées à sa palette d’interprète.

Ainsi, en composant un duo avec Annie Grégorio, sa camarade des premiers apprentissages scéniques, c’est comme si la boucle pouvait se refermer sur un véritable renouveau professionnel.

Sur le plateau, une installation tarabiscotée en poils de bête attend les deux amies prêtes à s’adonner au dialogue de sourdes jusqu’à preuve du contraire.

L’étrangeté, l’absurde, la logique abracadabrante étant au rendez-vous des textes de Roland Dubillard, c’est dans le trait poétique que devraient se résoudre les énigmes de la démonstration orale.

Cependant, l’empathie implicite d’Annie et de Muriel, au-delà des mots et des gestes, pourrait édulcorer la puissance du verbe pris en pleine tourmente de sens giratoire.

En effet, si les jeux de langage conservent toute leur chance de faire mouche, l’outrecuidance aiguisée du contradicteur semble s’émousser au diapason de l’harmonie affective de ces « Vamps » new look,  avec, en prime, l’accent du terroir.

Mais voici, en bouquet final, un phénoménal « gobe-douilles » sachant remplir le carnet de commandes du Marigny, qui, à coup sûr, fera le plein de sa jauge jusqu’aux fêtes de fin d’année, en échos à cette partie de ping-pong au féminin plurielle qui aurait pu gagner à se radicaliser.

Theothea le 26/10/09

LES 39 MARCHES

de  John Buchan & Alfred Hitchcock

mise en scène   Eric Metayer

****

Théâtre La Bruyère

Tel: 01 48 74 76 99

 

   photo ©  Lot   

39 marches pour 150 personnages et quatre comédiens.

Leur compte est bon !... Mais ce n’est rien de le dire, faut-il encore qu’Eric Métayer jongle avec l’ensemble de ces rôles en se faisant l’interprète d’Hitchkock chaussant la pointure des Marx Brothers.

Au rythme d’une course poursuite, nécessairement effrénée, la panoplie des truquages cinématographiques semble s’être donnée rendez-vous au La Bruyère avec celle des ellipses théâtrales.

En extrapolant les codes de la substitution jusqu’à ne composer pour l’oeil du public qu’une seule image cinétique à quatre avatars, la menace est aux trousses d’un quidam en charge de sauver le monde du plus grand des périls.

Dans le train fou qui défie les moutons, les avions, les cascades, le monstre du Loch’ness, la Lande et toute l’Ecosse en un même geste de fuite en avant, pas le moindre répit au point d’en écourter l’entracte le plus bref de l’histoire du spectacle vivant.

Alors, si maintenant des ombres chinoises semblent poursuivre Richard (Christophe Laubion), c’est que les fantasmes des spectateurs ont pris le relais du rocambolesque et de la loufoquerie, sans que plus rien n’arrêtent ses trois partenaires (Andréa Bescond, Jean-Philippe Beche & Eric Metayer) à changer de peau, à qui mieux-mieux.

So Bristish, l’assassinat de la contre-espionne a placé l’antihéros en position de suspect recherché par toute la police britannique; c’est donc par un coup de feu à la hauteur du coup de théâtre qu’il en deviendra le deus ex machina.

Sur l’escalier des records, la performance n’est point en stand by; Eric Métayer l’a littéralement catapultée au royaume du succès, tendance déjantée.

Theothea le 27/10/09

CHRISTOPHE ALEVÊQUE SUPER REBELLE

de  Christophe Alévêque

mise en scène  Philippe Sohier

****

Théâtre du Rond-Point

Tel: 01 44 95 98 21

 

   photo affiche  ©  François Caillon   

   

Gageons que les faux billets de 500 euros à l’effigie du couple présidentiel, se répandant des cintres du Rond-Point pour acclamer, aux rappels, ce qui reste de Super Rebelle, vont faire florès, de mains en mains, telle la rumeur idolâtre du bouche à oreille !

Cent minutes auparavant, Christophe Alévêque faisait une entrée triomphale, en costume de superman accompagné sur scène, d’un trio musical de copains délibérément à sa botte.

Fustigeant, d’emblée, le bourrage de crâne médiatique, c’est au nom d’une saine consommation du sexe, enfin libéré des tabous conventionnels, que l’humoriste préconise la sortie du labyrinthe sociétal dans lequel sombre le Titanic des angoisses obsessionnelles, jetées en pâture, au public, par les multiples plans de communication, tant intéressés par le bien commun.

C’est, ensuite, l’éducation pédagogique des ados qui va servir d’exutoire, réglant son compte a posteriori, aux recommandations éclairées de la prêtresse Dolto, ayant eu tellement raison sur le fond mais, si peu visionnaire sur la forme, squattée par le viatique du laisser faire en réponse au laisser-aller généralisé.

C’est, enfin, par la revue de presse pompée directement au savoir-faire de Guy Bedos dans une filiation assumée et revendiquée du père au fils spirituel que les dérives de la parole politique vont être démontées au scalpel, à l’instar d’une opération à coeur ouvert.

Mu par un opportun mouvement de tangage, le flux des rieurs les faisant glisser, comme un seul homme, tous du même côté du manche, c’est en choeur abandonné au déversement des rancoeurs jusque-là rentrées, que sera, en bouquet final, brocardée, chahutée et sifflée, la chanson des mille colombes ayant consacré, pour l’Histoire de France, la fameuse élection d’un nouveau quinquennat sur la place de la Concorde.

Sous les auspices de Jean-Michel Ribes, veillant à la confrontation des idées, sans point tourner en rond éponyme, le comédien, Christophe Alévêque, gagne, haut les coeurs, le pari de fédérer, en soupape salvatrice, la résistance ambiante à tous les formatages en l’air.

Mine de rien, le temps du show, l’artiste fait table rase de la pensée unique, toujours prête à rejoindre le Phénix des lieux de pouvoir.

Theothea le 22/10/09

DESTINATION WOODSTOCK

 

The Band :  Julien Bourel, Henri-Pierre Lévi, Alain Dautricourt, Pascal Hayetine & Hubert de Candolle

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Théâtre de Ménilmontant

Tel: 01 46 36 03 43

 

   photo ©  Theothea.com   

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