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LES JOYEUSES COMMERES
DE WINDSOR
de William
Shakespeare
mise en scène
Andrés Lima
|
****
Comédie
Française
Tel:
08
25 10 16 80 (0,15 e/m)
|
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photo
© Cosimo Mirco Magliocca
|
Lors de la générale, début décembre, des Joyeuses
Commères, la mise en scène d’Andrés Lima a ravi
les mirettes « bon public » de ceux qui apprécient
les spectacles foisonnant de bons mots à multiple sens,
d’ingéniosité facétieuse et surtout de folie
orchestrée par la baguette magique d’un démiurge régnant
sur une équipe de comédiens, tous plus doués les uns
que les autres, à savoir ceux de la Comédie Française.
Aussi, qu’il est affligeant d’apprendre, a posteriori, que,
concomitamment à cet esprit de fête, des coups fourrés
se tramaient en coulisses de la vénérable Maison sans qu’il
soit possible, même un mois plus tard, d’en connaître la
véritable raison, autre que celle de l’adage:
« Ôte-toi de là que je m’y mette ».
En effet, sous le couvert de la tradition institutionnelle, venait
d’être prononcée la sentence d’exclusion de la troupe,
concernant la doyenne récemment sexagénaire qui, entre autres,
signait, au cours de cette saison 09-10, une création d’anthologie
autour de « L’Avare ».
En outre, le soir même de ce verdict, Catherine Hiegel, puisqu’il
s’agit d’elle, montait sur les planches pour assurer, coûte
que coûte, son rôle de « commère »
qu’elle sait rendre, pour la bonne cause, stupide à souhait.
Assurément, à Windsor ou ailleurs, la bêtise n’a
pas de limites quand les intérêts particuliers obscurcissent
l’entendement et ce serait, donc, lâcheté critique que
de ne pas blâmer l’une en fustigeant les autres, lorsqu’il
ne s’agirait plus de parodier et d’en rire avec Shakespeare ou
Molière.
Convenons, qu’au profit de l’indépendance artistique,
il soit pragmatique de faire perdurer un système gestionnaire reposant,
exclusivement, sur les membres du comité représentatif de la
troupe de la Comédie Française; cependant, il serait peut
être aussi « convenable » de ne pas prendre le
public des abonnés ou non, en otage de décisions,
spontanément, incompréhensibles.
Ainsi, comment admirer la créativité de metteurs en scène,
l’interprétation de comédiens, l’originalité
d’auteurs, si le travail artistique de l’ensemble de ces professionnels
peut être remis en cause, de manière aléatoire, par des
censures implicites venant de leurs propres rangs ?
Certes, au couperet du contrat non renouvelé, existe une
échappatoire sous le nom de « Sociétaire
honoraire »; en l’occurrence, Catherine Hiegel a accepté
ce nouveau statut, afin de terminer deux projets en cours mais, la
comédienne ne s’y trompe pas:
En pratique, elle ne fait, désormais, plus partie intégrante
de la de la Comédie Française, après quarante ans de
services dévoués.
Alors, oui, les Commères sont très joyeuses à Windsor
et le public s’avère friand de ces réalisations de
qualité, qui, tel « L’Avare » font
l’honneur et la réputation d’une troupe qui, ne l’oublions
jamais, appartient à une identité française
« bien comprise » par tous.
Theothea le 08/01/10
|
RAOUL
de & mise en scène
James Thierrée
|
****
Théâtre de la
Ville
Tel: 01 42 74 22 77
|
La force de Raoul est de laisser la porte grande ouverte à la
multiplicité des interprétations; sa faiblesse est de se
présenter comme un spectacle égocentrique. L’étalage
de savoir-faire mettant en exergue une souplesse physique frisant
l’indécence, James Thiérrée se donne le beau rôle
en énonçant que l’artiste est exclusivement absorbé
par la forme et qu’ainsi, la contribution du spectateur est d’y
mettre du fond... à chacun donc, le fond qu’il souhaite.
Impliqué dans ce jeu de dupes, l’inconscient fait irruption
sur scène en dupliquant le héros d’un double inquisiteur,
agressif et destructeur.
Alors, tel un Don Quichotte pris dans la tourmente de ses démons,
Raoul va devoir se battre avec les forces noires qui cherchent à le
terrasser devant son public.
Taureau et Torero ne forment qu’une entité qu’il va falloir
dépouiller des faux-semblants qui égrènent le one-man-show,
du plus simplet au plus complexe.
Protégée par un Surmoi des plus flatteurs, la carapace va
s’effriter en temps réel en laissant s’abattre sur les planches
du Théâtre de la Ville, à l’instar d’un gigantesque
jeu de Mikado, le sweet-home du sauvage replié sur son confort de
bonne fortune.
Dans un déluge mirobolant de poutrelles d’aciers, de tubes
alambiqués, de voilures au grand large, de cordages élastiques
jusqu’à la moelle des os, et confronté à un bestiaire
mythologique, le délire de Raoul va se communiquer, en polyphonie,
au grand public n’y voyant, en lieu et place, que de la magie, grandeur
nature.
Cependant à force d’être ébaubi et à moins
que de croire délibérément à ses rêves,
force est de constater que le roi est nu, à l’instant même
où il serait catapulté dans les cintres.
Certes, « Raoul » est une chanson de gestes audacieux
défiant les lois de la gravité, au propre comme au figuré,
mais il lui faut prendre garde au tourbillon de la simulation qui amènerait
James à tourner en rond avec son image superposée, en toile
de fond, à celle de la généalogie des Chaplin.
Theothea le 28/12/09
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BOLLYWOOD SHOW
mise en scène
Mohan Delamourd
|
****
Théâtre
Dejazet
Tel:
01
48 87 52 55
|
|
photo
© Cat.S - Theothea.com
|
Maya et Priya, les deux rivales et néanmoins amies se disputent
l’amour de Rahul sous le regard tourneboulé d’un voyageur
occidental, bardé d’a priori sur la culture orientale mais constatant
en définitive, au bout de ces tribulations, la toute puissance de
la philosophie indienne prônant la suprématie de la paix
intérieure.
Dans un show où les chorégraphies, avec plus de 80 costumes
bigarrés et chatoyants, dépeignent la trame de romances où
le mariage constitue le leitmotiv récurrent aux mondes du rêve,
la musique du cinéma indien pénètre les coeurs, telle
une accoutumance s’insinuant dans le vibrato des corps en mouvements
lancinants et sensuels.
D’un mois de janvier l’autre de 2009 à 2010, cette production
française dirigée artistiquement par Mohan Delamourd, a
été créée en salle Gaveau pour en suite, être
reprise, par deux fois, au Théâtre Dejazet.
Assurant, ainsi, les soirées festives de fin d’année,
sous les auspices de Jean Bouquin veillant, en permanence, à
l’accueil convivial de son beau théâtre désuet,
proche de la place de la République, cette troupe d’une trentaine
d'artistes français d'origine indienne emmène le public parisien,
loin du formatage d’un divertissement, vers ces rivages
insoupçonnés de l’émotion où même
une bande son en play-back ne peut trahir la profondeur et la vivacité
des regards.
Raccompagnant les spectateurs jusqu’au seuil du boulevard du Temple,
l’ensemble des comédiens-danseurs effectuent une haie
d’honneur, dans le hall tout en longueur, au rythme d’instruments
baroques emportant leurs admirateurs d’un soir, sur un joyeux et sympathique
sourire d’au-revoir...
Theothea le 06/12/10
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AU TEMPS DES CROISADES
de Claude
Terrasse
mise en scène
Philippe Nicolle
|
****
Théâtre de
l'Athénée
Tel:
01
53 05 19 19
|
Afin de célébrer joyeusement le changement d’année,
le théâtre de l’Athénée a, de nouveau,
proposé un programme de fête, durant une quinzaine, où
l’Opéra Bouffe a transporté le public au temps des croisades
dans l’anachronisme le plus burlesque.
C’est pourquoi, si la ceinture de chasteté de la souveraine
attend impatiemment le retour de la clef que son Seigneur a emmené
avec lui en Palestine, c’est sous le signe de l’oliphant, bouché
ou mal embouché, que les deux servantes s’évertuent à
convaincre leur maîtresse, la jeune châtelaine Bertrade, d’une
urgente nécessité à s’emparer du droit de cuissage
afin qu’elles-mêmes puissent convoler avec leurs promis...
Cependant l’oliphant restant coi, les fantasmes de ces dames vont
prendre le relais pour des chasses médiévales que le rêve
éveillé aura beau jeu de requalifier en fautes
vénielles.
De farces en attrapes libertines, la rencontre opportune des compagnies
« Les Brigands » et « Les 26000
couverts » réussit à doubler le temps initial d’une
oeuvre musicale jugée licencieuse par la censure de la belle époque
et, ainsi, interdite en 1901.
Cependant, « c’est un vrai régal que le régime
féodal » fredonne la ritournelle qui, un siècle plus
tard, s’empresse d’adorer les délices luxurieux du
« heaume » de retour au « sweet home »
et d’en sourire à gorge déployée.
Le livret de Franc-Nohain est interprété, sur scène,
par une vingtaine d’artistes dirigés par Philippe Nicolle dont
une moitié constituée de musiciens orchestrés par Christophe
Grapperon, tous en tournée depuis Besançon jusqu’à
Bourges en début mars 2010 via, donc, l’Athénée
à Paris afin de faire sauter le bouchon festif... de
l’oliphant.
Theothea le 07/01/09
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LA BALLADE DE LA GEÔLE
DE READING
de Oscar
Wilde
mise en scène
Céline Pouillon
|
****
Maison de la
Poésie
Tel:
01
44 54 53 00
|
|
photo
© Thierry Cohen pour la Compagnie Céline Pouillon
|
Stanislas Nordey et Julie Pouillon se placent, d’emblée, au
coeur de la tourmente résultante des dispositions immondes de
l’incarcération ainsi que de l’inhumanité de toute
condamnation à mort d’autant plus si celles-ci relèvent
d’une appréciation, éthiquement injuste, de
l’homicide.
Dans un plaidoyer poétique, sublimant la prostration
désemparée du criminel malgré lui, Oscar Wilde proclame
haut et fort, les lacunes de la condition humaine amenant chacun, d’une
façon ou d’une autre, à tuer ce qu’il aime.
Fort heureusement, le cauchemar de l’âme prisonnière,
incite son détenteur à profiter de la moindre parcelle de ciel
bleu en la dégustant jusqu’à la lie pendant que la morale
des autres en ronge l’infime espoir de survie.
Aussi, puisque l’ivresse de l’amant en folie l’a poussé
à ôter le souffle vital de son amoureuse, Stanislas et Julie
composent la dialectique lancinante d’une ballade qui, en noir désir,
pourrait être dédiée symboliquement à tous les
pendus au cou de l’être aimé.
Theothea le 11/01/10
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