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CYMBELINE
de Wiliiam
Shakespeare
mise en scène
Bernard Sobel
|
****
Théâtre MC93
Bobigny
Tel:
01
41 60 72 72
|
Accueillis par un tapis dapparat incarnat posé sur toute
la longueur de la salle Oleg Efremov, sur lequel les spectateurs sont,
paradoxalement, conviés de ne pas marcher, cest sur des gradins
disposés de part et dautre que ceux-ci vont assister, durant
plus de trois heures, au défilé dacteurs le parcourant
à grandes enjambées dune extrémité à
lautre, avec force éclats de voix.
Cependant, se repliant en coulisses, dès les premiers instants
du spectacle, sous la marche pressante des protagonistes foulant labsence
de décor, la protection « rouge théâtre »,
à même le sol, va, demblée, seffacer .
Bernard Sobel a, délibérément, opté pour une
mise en perspective tennistique où le regard du public va être
constamment sollicité, de droite à gauche, à la poursuite
dun réel insaisissable, au-delà de toutes les manipulations
que lhomme pourrait lui faire subir.
A la clef, lamour et la mort sont lenjeu de trahisons successives
imaginées par lauteur, tel un jeu de piste se heurtant au labyrinthe
de tous les ressentiments humains.
En effet, Cymbeline est une des dernières pièces écrites
par Shakespeare qui, de manière implicite, léchafaude
comme un aboutissement revisitant la palette des modalités
intrinsèques à son uvre : Hallucination, folie, pouvoir,
violence, désir, passion, travestissement...
A mi-chemin de la tragédie et de la comédie, ce poème
mystérieux semble parcourir une simili forêt de Brocéliande
entre Bretagne sauvage et Rome imaginaire.
La direction dacteurs exploite, avec un engouement explosif, les
ressources de jeunes comédiens, à peine sortis de lENSATT,
qui vont faire preuve de détermination, dénergie et
darticulation polyvalente.
Ainsi, le dernier quart dheure sera celui de tous les feux
dartifice où la diction va semballer à la vitesse
du son pour laisser transparaître au-delà de la signification
du langage, celle de la recomposition de la vie, au moment où
lensemble des préjugés, sectarismes et autres partis
pris vont seffacer au profit dune synergie positive permettant
à la bonne volonté dêtre le garant dune happy
end, inattendue.
Theothea le 10/03/10
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EXTINCTION
de Thomas
Bernhard
mise en scène
Alain Françon & Blandine Masson
|
****
Théâtre
de La Madeleine
Tel:
01
42 65 07 09
|
De « Minetti » à
« Auslöschung », il n y a quun pas,
celui de lextinction dune généalogie abhorrée
que lauteur franchit en dernière instance de sa propre vie et
que linterprète reprend à son compte,
cest-à-dire à linsu de lacteur proclamé
le plus grand de sa génération car cest « tant
pis pour lui ».
Sur les planches du Théâtre de La Madeleine, imprégné
de pénombre prémonitoire, trois projecteurs sur pied cernent
une table de travail à laquelle, dans quelques instants, Serge Merlin
viendra sasseoir en feignant dignorer la présence du
public.
Et pourtant, cest, feuillets entre les mains, quil commence
à psalmodier son anti-requiem, au micro dune perche tendue depuis
lobscurité avoisinante:
« Parents et Johannes morts dans un accident. »
Ainsi, en prélude à une ultime profession de foi, reniant,
tout dun bloc, famille, cerisaie et autres legs proustien, voilà
le comédien emporté dans lélan de laigreur
absolue, ne se surprenant point à décliner le fardeau
Bernhardien:
« Je suis en train de décomposer et de désagréger
Wolfsegg et les miens, de les anéantir, de les éteindre, et
en même temps je me décompose moi-même, je me
désagrège, je manéantis, je méteins.
En réalité, je ne fais rien dautre que me
désagréger et méteindre, lorsque je me réveille
le matin, ma première pensée est de faire cela, de travailler
résolument à ma désintégration et à mon
extinction. »
Et pourtant, comme si un ersatz de conscience venait faire écran,
la voix gutturale peut se reprendre dramatique quoique presque goguenarde:
« Mais je ne puis tout de même pas supprimer les
miens parce que çà me chante »
Cependant, limpasse métaphysique étant désormais
franchie avec laccident fort opportun, voilà que résonne
linstant de saffranchir, avec pertes et fracas, des souvenirs
rédhibitoires de complaisance familiale avec le national socialisme.
Ceux-ci, ayant définitivement gangrené le superbe lieu de
villégiature que lenfance avait eu tout le loisir de magnifier,
la tentation dune survie à lhorreur doit se résoudre
définitivement dans lextinction radicale.
Se jouant dun spectre sonore étendu jusquaux limites
du spectacle vivant, la puissance vocale de Serge Merlin fait trembler
lacoustique interne, non sans évoquer une potentielle issue
de secours, induite par Thomas Bernhard lui-même:
« Jai poussé mon art de lexagération
jusquà dincroyables sommets
Lart
dexagérer est à mon sens lart de surmonter
lexistence
Seule lexagération rend les choses vivantes,
même le risque dêtre déclaré fou ne nous
gêne plus quand on a pris de lâge
».
Dont acte !
à la hauteur de lenjeu
théâtral.
Theothea le 11/03/10
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MAISON DE POUPEE
de Henrik
Ibsen
mise en scène
Jean-Louis Martinelli
|
****
Théâtre des Amandiers
Tel:
01
46 14 70 00
|
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photo
© Cat.S / Theothea.com
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DAudrey Tautou à Marina Foïs, Nora se balance actuellement
dune mise en scène concomitante à lautre, de Michel
Fau à Jean-Louis Martinelli, du Théâtre de La Madeleine
à celui des Amandiers et cest donc, dans cette perspective,
que du privé au public, « Maison de
poupée » va se retrouver programmée, au minimum,
à cinq reprises, au cours de la saison théâtrale parisienne,
en cours.
Qui oserait se plaindre dune multiplicité de points de vue
sur la pièce emblématique dHenrik Ibsen, dautant
plus que chaque interprétation de Nora, loin de se substituer à
la précédente, semble apporter un nouvel élément
au puzzle que constitue ce personnage féminin, particulièrement
insaisissable, en son entité ?
Si Audrey Tautou le compose délibérément dans la
candeur fantasmagorique de lenfance, Marina Foïs fait,
demblée, appel à lintelligence manipulatrice qui
escompterait, dorigine, le contrôle, a minima, du statut
féminin.
En loccurrence, tout lart de la direction dacteurs
présuppose davoir lintuition dune véritable
cohérence face à lévolution de ce rôle subtil,
depuis son entrée en scène jusquà sa sortie
volontariste.
Jean-Louis Martinelli dirige, ainsi, dès lapparition de Nora,
le processus dune prise conscience, par étapes implicites, qui
culminera dans la découverte objective dune faille
rédhibitoire dans limage idéelle du mari.
Ce déclic va fonctionner à la manière dune
révélation psychanalytique que la cure théâtrale
aura précédé jusquà ce point de rupture
positive.
Même lépoux désavoué et soudain rendu
à sa solitude sera incité, par les forces de linconscient,
à admettre que le départ de Nora pourrait être perçu
comme un signe de vie à saisir.
Marina Foïs semploie à faire progresser, de manière
crédible et par conséquent réaliste, la lente montée
de Nora vers la lumière, à linstar de
lémancipation que chaque être humain est en droit de pouvoir
revendiquer.
Autour delle, lamie (Camille Japy), le docteur (Grégoire
Oestermann) et le maître-chanteur (Laurent Grevill) sunissent
objectivement avec le mari (Alain Fromager) pour lencourager, par
défaut, à oser la démarche consistant à rompre
avec son entourage afin de mieux se retrouver soi-même.
Pour cela, il lui faudra transgresser le lien maternel la reliant à
ses enfants et séloigner, dans la nuit, hors du foyer familial,
vers une nouvelle page blanche de sa destinée
QuIbsen soit un précurseur de la société post
moderne, nul ne pourrait en douter à lissue de la création
de Jean-Louis Martinelli osant mesurer, non sans humour, sa propre
réussite, à laune dun surcroît de divorces,
que celui-ci envisagerait volontiers pour les couples bancals assistant à
son happening.
Theothea le 15/03/10
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L'ARAIGNEE DE
L'ETERNEL
d'après
Claude Nougaro
mise en scène
Christophe Rauck
|
****
Théâtre Gérard
Philipe
Tel:
01
48 13 70 00
|
Nominé aux Molières 2009, en catégorie
« Théâtre Musical », ce spectacle,
dédié au chanteur et compositeur Claude Nougaro, revient, en
tournée 2010, avec son duo originel, Cécile Garcia Fogel &
Philippe Bérodot, accompagné à la guitare par Anthony
Winzenrieth, selon une mise en scène de Christophe Rauck, devenu entre
temps directeur du Théâtre Gérard Philipe.
Dans un corps à corps avec la caméra vidéo, le spectacle
vivant se mesure à la mémoire des mots, au phrasé
articulé et au rythme syncopé de lartiste se projetant
grandeur nature sur lécran cinématographique.
De Claude à Cécile, de Claude à Philippe, ce sont
leurs voix qui se mêlent au choc des consonances, des allitérations,
des onomatopées en une chorégraphie gestuelle colorée
par des arrêts sur image métaphorique.
Evoquant Barbara, le timbre audacieux de Cécile sélance
chaud et secrètement voilée, enveloppant lespace, dun
charisme au geste concis.
Philippe Bérodot, lui, développe une gestuelle ample et
généreusement arrondie pour circonscrire le volume sonore
quil restitue, authentique et sans fard.
A eux deux en frac, ils se fondent, pieds nus, dans la profondeur de la
cage de scène dont ils font ressurgir, avec la violence du poing
serré, lâme du poète, si peu disparu en 2004:
« Le cinéma », « Île
de Ré », « Petit taureau »
, « Plume d'ange » , « La pluie fait
des claquettes » , « Je suis sous »
, « Une petite fille en pleurs » ,
« Bidonville » ,
« Nougayork » ,
« Toulouse » , « Il y avait une
ville
et, y a plus rien !...»
mais assurément, il reste lempreinte chaloupée
du chanteur:
« Jappartiens aux inguérissables
Aux affamés dun abreuvoir
Où parmi les dunes de sable
On boit létoile jusquà plus soif
Le noir ça va bien aux étoiles
Les araignées de lEternel
Y en a qui voient la vie en rose
Moi cest en noir, au septième ciel »
Theothea le 19/03/10
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AU BONHEUR DES TUBES
de & mise en scène
Roger Louret
|
****
Le Grand Rex
Tel:
01
53 02 02 90
|
Après « La java des mémoires »,
« Les années Twist », « Les
Zannées Zazous » et « La fièvre des
années 80 », créées et ovationnées
durant la dernière décade du XXème siècle aux
Folies Bergère, voici en come back à Paris, la troupe de Roger
Louret, millésimée 2010, qui débarque au Grand Rex,
façon bonheur plaqué tubes.
Plus de 250 titres qui senchaînent dans la mémoire
collective que cinq garçons et sept filles portent en chur,
dans la légèreté dintros qui sidentifient,
dès la première note, ravivant, à linstant même,
les souvenirs collatéraux de trois décennies.
Un bonheur à portée dimpressionnisme et de tableaux
figuratifs qui laissent à limaginaire des spectateurs le soin
de compléter la palette contextuelle selon leur souvenance
personnelle.
Seuls, les costumes, kitsch à souhait, constituent les touches
suggestives, destinées à faire revivre la couleur de chaque
époque.
Un véritable maelström de fusées éclairantes
bouscule les réminiscences, sans jamais leur laisser le temps de
sappesantir sur la nostalgie
à tort ou à raison.
En effet, si la sensibilité socioculturelle de chacun est
sollicitée dans un « pot-pourri » depuis « panorama
70 » jusqu « au temps du disco », « via Tien an
Men » tout en passant « dAllemagne » à «
Je vais à Rio » comme autant de passerelles qui reliraient «
Les îles » en une union hétéroclite pour constituer
des « Vacances joublie tout », le parti pris « fourre
tout » de cette première partie va, avantageusement, laisser
place à un medley thématique très « feeling »,
au-delà de lentracte:
Ainsi, se référant « Aux années
rétro », plein cap sur « Les années
90-2000 » en soffrant au passage « Les Divas du
Dancing » et autres « Musicals »,
« World Afrique » &
« Aérobic » jusquà célébrer
« Titanic ».
De fait, Lucy Harisson & Philippe Candelon sont en charge de
notoriété établie vis-à-vis du public afin de
faire la place belle à leurs dix camarades, tous réunis en
une troupe unique et hors pair, celle, bien entendu, du grand
« Rex » en personne: Roger Louret.
En outre, le metteur en scène prépare pour la saison prochaine,
un hommage aux années « Palace », entièrement
dédié à la salle parisienne devenue culte, dans les
années 80.
Ainsi, de pages locales en pages nationales, lheureux directeur
du théâtre de Poche à Monclar (Lot-et-Garonne) inventorie
lensemble du patrimoine de la variété musicale afin de
le faire tourbillonner sur les planches du music-hall, en lettres de feu
toutes théâtrales.
Theothea le 12/03/10
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