Les
Chroniques
de
 |
 |

14ème
Saison
Chroniques 14.101
à
14.105 Page
248
SYLVIE
VARTAN
L' Olympia
2010
Les
MOLIERES
2010
Les Nominations
62ème
Festival de
Cannes
2009
Palme d' hors
cinéphiles
Toutes nos
critiques
2009 -
2010
Les
Chroniques
de
Theothea.com
sur
THEA
BLOGS
Recherche
par mots-clé
THEA
BLOGS
|
STARS DE L'HISTOIRE DEPUIS
LA PREHISTOIRE
de Les
Demi-Frères
mise en scène
Gil Galliot
|
****
La nouvelle Eve
Tel:
01
75 43 48 86
|
Tels des Blues brothers qui auraient muté au contact de la Grande
Histoire, celle des rois et reines affichant leur consanguinité avec
les stars dun music hall planétaire apporté sur un plateau
de cabaret, Laurent Conoir et Mehdi Bourayou, demi-frères par
décomposition savante et recomposition loufoque proclament depuis
15 ans que leur duo a « Du Vian dans mon crâne ».
Fort de cette profession de foi en leur patrimoine génétique,
voilà que pour trois mois, la paire de quasi frangins a
débarqué, comme un seul homme, à la Nouvelle Eve.
Au programme de leur nouvelle revue, un best off des meilleurs moments
de lhumanité depuis la Préhistoire jusquà
nos jours, grâce à ses têtes daffiche qui ne se
sont pas privé, au fil du temps, de défrayer la chronique du
« quand dira-t-on ? » et du « mas-tu vu ? »
réunis, en loccurrence, pour le meilleur de sketchs clonés
à la Comédie musicale.
Cest ainsi que, toutes époques confondues, d «
AV-JC » jusquà « ACDC », rien ne pourrait
arrêter limaginaire parodique du comédien-chanteur (Laurent)
associé à sa moitié fraternelle, musicien et compositeur
(Mehdi), dautant plus si Gil Galliot, le metteur en scène
récemment de « Plus si affinités » (Pascal
Légitimus & Mathilda May) sentiche de leur co-écriture
avec Renaud Maurin pour la faire déjanter, en mille contorsions et
facéties, sous les spot-lights.
Pour être à la hauteur du Star system érigé
en panégyrique de quatre-vingt dix minutes, lesprit de
synthèse impertinente doit sallier aux impasses de lHistoire
que le hit-parade saura sublimer en frise chronologique à gogo.
En bonus, limprovisation des artistes seffectuera à
vue, selon une carte du jour interactive, inspirée directement par
les spectateurs. Au menu, ce soir-là et donc, en exclusivité
à la Nouvelle Eve : Elvis Presley, Talleyrand, Ben-Hur et
Vercingétorix.
Que vivent donc, tous les demi-frères que lHistoire a dans
le dos !
Theothea le 17/03/10
|
LES NOUVELLES BREVES DE
COMPTOIR
de
Jean-Marie Gourio
mise en scène
Jean-Michel Ribes
|
****
Théâtre du Rond-Point
Tel: 01 44 95 98
21
|
|
photo
© Cat.S / Theothea.com
|
Du Théâtre Tristan Bernard en 1994 jusquau
Théâtre du Rond-Point en 2010, en passant par le Théâtre
Fontaine en 2000, Jean-Michel Ribes a toujours organisé les
« brèves » récoltées par Jean-Marie
Gourio de manière structurée, dabord en différentes
étapes dune même journée, puis autour des quatre
saisons et aujourdhui, en fonction des sept jours de la semaine.
Ainsi, peuvent se rencontrer la multiplicité des personnages dun
bistrot imaginaire, dont plus que jamais le zinc est la vedette.
Celui-ci, tel un manège enchanté ou non, se déplace
sur les planches selon les modalités de la scénographie
conçue de façon à créer des tableaux
thématiques où se regroupent des moments de vie universelle.
Si lalcool imprègne la logorrhée collective, cest
pour mieux en décortiquer lactualité vue à travers
le filtre du bon sens populaire.
Si livresse fait tituber certains habitués, cest pour
quau jeu de rôles correspondent les clichés de fulgurance
créatrice de bons mots à la hauteur des mauvais maux servis
par lexistence.
Jean-Michel Ribes fait senchaîner les répliques, à
la queue leu leu, alors que rien ne semble les distinguer les unes des autres
si ce nest lobservation associative du spectateur qui, ainsi,
peut y faire son marché, au gré de son propre jeu de
lesprit.
Très souvent alignés sur un même plan
cinématographique, les protagonistes renvoient à la salle une
image participative dont personne naurait la clef mais sur laquelle
tous peuvent y reconnaître une projection identitaire plus ou moins
familière.
Agissant tel un patrimoine national dont Jean-Marie Gourio serait
larchéologue consciencieux et Jean-Michel Ribes, le
spéléologue méthodique, ces nouvelles brèves
se constituent en théâtre dombres où, à
linstar de la caverne platonicienne, la réalité du monde
parvient codée à ceux qui souhaiteraient la déchiffrer.
Pour les autres, le très beau décor de Jean-Marc Stehlé
pourrait se savourer comme une madeleine dégustée en empathie
harmonique avec les interrogations dialectiques dAmélie
Poulain.
Toutefois, laccumulation des brèves durant cent minutes et
leur récurrence jusquà plus soif pourraient menacer la
vigilance critique mais lattention latente doit agir comme celle du
psychanalyste qui sait saisir, au bon moment, lélément
déterminant du discours de lanalysé dans ce quil
a de signifiant, concernant ici, en loccurrence, la
société.
Bravo, donc, aux huit comédiens qui sont, en quelque sorte, les
porte-parole de nos contemporains, scannés à leur insu.
Theothea le 24/03/10
|
RER
de
Jean-Marie Besset
mise en scène
Gilbert Désveaux
|
****
Théâtre de La
Tempête
Tel: 01 43 28 36 36
|
Ce « RER » opère comme une réconciliation virtuelle
de Jean-Marie Besset avec lui-même, soffrant en synthèse
dune ouverture sur le monde, à partir dune subjectivité
urbaine élitaire.
Lauteur aboutit, ainsi, à un point de vue global, où
les disparités de classe se rejoignent en un même élan
de solitude, au carrefour souterrain du grand réseau de non-communication
moderne.
Cultures juive et homosexuelle vont, notamment, pouvoir exprimer leurs
réquisitoires emblématiques, en toile de fond dun fait
divers brassant les ressentiments universels dune population, en mal
être, depuis le haut jusquau bas de léchelle
sociale.
Le défenseur de ces causes disparates, bien que similaires, aura
beau jeu de plaider, de manière éminemment théâtrale,
lexemplarité du simulacre masquant la non-reconnaissance de
soi, en passe de se généraliser.
Dans une dialectique où deux camps composites vont saffronter
pour mieux se dissoudre, au final, dans lanonymat le plus complet,
après avoir fait la une des journaux, Jean-Marie Besset tire les marrons
du pseudo « RER », en focalisant sur lunderground dune
société rampante.
Un casting haut de gamme tient les rênes de six personnages bien
campés que Gilbert Désveaux a en charge de télescoper,
avec fracas mais, si possible, sans perte.
Mathilde Bisson, véritable révélation à peine
sortie du Conservatoire national, vibre dune effervescence toute
créatrice pour incarner « Jeanne », lhéroïne
dune agression qui neut jamais lieu, même dans la fiction,
le 9 juillet 2004, entre Louvres et Sarcelles, sur le RER D.
Chloé Olivères, issue pareillement du Conservatoire de Paris,
compose sous « Onyx » et avec brio, le stéréotype
féminin dun volontarisme socioculturel, tendance arrogante voire
ségrégative.
Marc Arnaud, dit ici « Jo » et Laurent Razzougui, dit «
A.J. », se doivent, en des postures de chevalier servant fort
différenciées, daccompagner, au moins mal, les deux jeunes
femmes, tout en sachant que leurs rôles est la cible du même
collimateur homosexuel.
Ce dernier, brillant avocat, du style bourgeois-bohème tel que
laffectionne ostensiblement Besset, se pose en pierre angulaire dune
dramaturgie qui, à la croisée de tous ces cheminements, aurait
lambition den tirer la substantifique moelle ou, tout au moins,
den fédérer les composantes, en ôtant tous les
masques.
Cest Didier Sandre qui interprète, dans la subtilité
dune palette, ô combien expérimentée, du sentiment
humain, ce personnage de « Herman » avenant et libéral,
à la limite du cynisme, bon chic, bon genre.
Face à cette autorité institutionnelle,
sélève la figure tutélaire de la mère,
prête à tous les sacrifices, pour défendre sa
progéniture mais, également, pour remettre tout le monde au
pas du bon sens.
Cest Andréa Ferréol, qui affiche, avec son aura naturel,
le phare de cette vérité populaire que « Madame Argence
», cultive en étendard.
A la fin des fins, Jean-Marie Besset laisse repartir tout son monde, en
une infinité de chemins, qui, sans aucun doute, pourraient tous mener
à Rome
Theothea le 26/03/10
|
LA CONFUSION DES
SENTIMENTS
de Stefan
Zweig
mise en scène
Michel Kacenelenbogen
|
****
Théâtre
Mouffetard
Tel: 01 43 31 11 99
|
|
photo
© Cat.S / Theothea.com
|
« La vie dont le prince est un étudiant »,
tel pourrait être, pastichant à lavance le titre de la
pièce de Henry de Montherlant, celui précurseur de Stephan
Zweig félicité par Sigmund Freud, en raison de sa clairvoyance
à légard de lambiguïté affective.
En organisant un jeu relationnel à trois personnages, arbitré
par le charisme poétique de William Shakespeare, lauteur mettait
en présence deux émois mâles sous le regard protecteur
dune épouse, tentant de parer au débordement des pulsions
autodestructrices.
Assistant à la fascination élective dun professeur
émérite envers son disciple, celle-là sévertue
de maintenir la qualité universitaire de leur rapport tout en
préservant lintégrité de sa propre relation conjugale
ainsi quen frayant son propre élan amoureux à
légard du jeune homme.
Cet essai de composer avec les forces obscures du désir, investit
tout lespace-temps de cette dramaturgie initiée en 1929, sous
forme de roman autrichien traduit et adapté, ici, pour le
théâtre par Thierry Debroux.
Proie perplexe, sous le double effet dune séduction magistrale
et passionnelle, létudiant cherche dans le labyrinthe
émotionnel, la juste mesure qui le relierait à ce couple atypique.
Martyr de son attirance croissante au sein dune homosexualité
latente et non assumée, le professeur se réfugie dans les
fulgurances shakespeariennes pour masquer son bouleversement
intérieur.
Confrontée à lalternance dune fuite en avant
et du repli en territoire inconnu, occasionnée par le
dérèglement marital selon des affects contradictoires, la jeune
femme sessaye, elle, à gérer lentente cordiale.
Cette triple approche dun feu dangereux, sur le plan individuel,
ainsi que tabou, pour la société de lépoque, affleure
la conscience de chacun des protagonistes, au fur et à mesure de
lapparition du désarroi mutuel quil va leur falloir
résoudre, à la manière du transfert psychanalytique.
Cest avec subtilité et tact que Stefan Zweig dirige ses
personnages, dans les méandres dune affectivité authentique
mêlée au réel vertige de lattirance sexuelle.
La mise en scène de Michel Kacenelenbogen accompagne ces errements
de confusion intime, afin que Pierre Santini, Muriel Jacobs et Nicolas
dOultremont rencontrent de manière frontale, le trouble indicible
lié à lanéantissement du système de
défenses psychiques.
Theothea le 25/03/10
|
LES NAUFRAGES
de Guy
Zilberstein
mise en scène
Anne Kessler
|
****
Théâtre
du Vieux-Colombier
Tel:
01
44 39 87 00
|
|
photo
© Cat.S / Theothea.com
|
Atmosphère, atmosphère !
Il pleut sur la côte
normande ! Depuis le hall dun palace balnéaire, les fauteuils,
rouge cossu ainsi que les tabourets du bar regardent ruisseler la pluie,
le long de la vaste baie vitrée.
Témoins privilégiés, à linstar de la
discrétion érudite du barman (Grégory Gadebois), le
cadre savère propice au drame latent que des considérations
sur lArt, en tant que marchandise vénale, vont squatter
jusquau non-dénouement final.
Au-delà de la transparence du verre dégoulinant, là-bas
au loin balloté à tout-va sur les flots tumultueux,
sorganise un naufrage à la hauteur de la tempête qui ronge
le monde spéculatif.
Ici, bien au chaud et protégés des embruns, un galeriste
(Eric Genovèse), un commissaire-priseur (Laurent Natrella), un journaliste
(Alexandre Steiger) et les femmes respectives (Marie-Sophie Ferdane &
Françoise Gillard) de ces derniers séchauffent au sujet
de la vente aux enchères du lendemain.
Contre son gré, les uvres du peintre Sismus doivent être
dispersées au nom du gain financier escompté, alors que le
scandale est redouté par tous.
A qui appartient lArt ? Quel est son essence ? A linstar
dun réflexion similaire initiée précédemment
par Yasmina Reza et sur le tempo dune petite musique distillée
façon Agatha Christie, Guy Zilberstein se gardera bien davancer
une quelconque sortie de crise picturale, à limage dun
monde environnant en pleine autodestruction.
Par ailleurs, prenant parti, à la fois côté scène
et côté salle, Anne Kessler exprime un double point de vue de
spectateur et réalisatrice quelle énonce ainsi, sur le
programme de la soirée au Vieux-Colombier:
1) « Pour ma part, lorsquun spectacle me marque, je me
souviens parfaitement de la place à laquelle jétais
assise
»
2) « Je dirige les comédiens comme si nous étions
sur un plateau de cinéma avec une caméra réduisant les
angles de vue. Je délimite lespace à des zones quils
ne doivent pas dépasser, recentrant chaque scène sur un décor
que je crée à lintérieur du « grand »
décor
»
En référence à ces deux observations, plus
complémentaires quil ny pourrait paraître de prime
abord, en raison de l'intimité privilégiée par la metteur
en scène, notre constatation critique nous incite à attester
quen loccurrence, au deuxième tiers des rangées
de fauteuils, les nombreux dialogues prononcés sur le ton de la confidence
y parviennent indifférenciés à louïe.
Atmosphère, atmosphère !
Lincompréhension
auditive devrait-elle être constitutive de la scénographie (Yves
Bernard), au même titre que la problématique philosophique l'est
de la dramaturgie ?
Theothea le 31/03/10
|
Recherche
par
mots-clé
 |

|
|