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14ème
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STARS DE L'HISTOIRE DEPUIS
LA PREHISTOIRE
de Les
Demi-Frères
mise en scène
Gil Galliot
|
****
La nouvelle Eve
Tel:
01
75 43 48 86
|
Tels des Blues brothers qui auraient muté au contact de la Grande
Histoire, celle des rois et reines affichant leur consanguinité avec
les stars d’un music hall planétaire apporté sur un plateau
de cabaret, Laurent Conoir et Mehdi Bourayou, demi-frères par
décomposition savante et recomposition loufoque proclament depuis
15 ans que leur duo a « Du Vian dans mon crâne ».
Fort de cette profession de foi en leur patrimoine génétique,
voilà que pour trois mois, la paire de quasi frangins a
débarqué, comme un seul homme, à la Nouvelle Eve.
Au programme de leur nouvelle revue, un best off des meilleurs moments
de l’humanité depuis la Préhistoire jusqu’à
nos jours, grâce à ses têtes d’affiche qui ne se
sont pas privé, au fil du temps, de défrayer la chronique du
« quand dira-t-on ? » et du « m’as-tu vu ? »
réunis, en l’occurrence, pour le meilleur de sketchs clonés
à la Comédie musicale.
C’est ainsi que, toutes époques confondues, d’ «
AV-JC » jusqu’à « ACDC », rien ne pourrait
arrêter l’imaginaire parodique du comédien-chanteur (Laurent)
associé à sa moitié fraternelle, musicien et compositeur
(Mehdi), d’autant plus si Gil Galliot, le metteur en scène
récemment de « Plus si affinités » (Pascal
Légitimus & Mathilda May) s’entiche de leur co-écriture
avec Renaud Maurin pour la faire déjanter, en mille contorsions et
facéties, sous les spot-lights.
Pour être à la hauteur du Star system érigé
en panégyrique de quatre-vingt dix minutes, l’esprit de
synthèse impertinente doit s’allier aux impasses de l’Histoire
que le hit-parade saura sublimer en frise chronologique à gogo.
En bonus, l’improvisation des artistes s’effectuera à
vue, selon une carte du jour interactive, inspirée directement par
les spectateurs. Au menu, ce soir-là et donc, en exclusivité
à la Nouvelle Eve : Elvis Presley, Talleyrand, Ben-Hur et
Vercingétorix.
Que vivent donc, tous les demi-frères que l’Histoire a dans
le dos !…
Theothea le 17/03/10
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LES NOUVELLES BREVES DE
COMPTOIR
de
Jean-Marie Gourio
mise en scène
Jean-Michel Ribes
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****
Théâtre du Rond-Point
Tel: 01 44 95 98
21
|
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photo
© Cat.S / Theothea.com
|
Du Théâtre Tristan Bernard en 1994 jusqu’au
Théâtre du Rond-Point en 2010, en passant par le Théâtre
Fontaine en 2000, Jean-Michel Ribes a toujours organisé les
« brèves » récoltées par Jean-Marie
Gourio de manière structurée, d’abord en différentes
étapes d’une même journée, puis autour des quatre
saisons et aujourd’hui, en fonction des sept jours de la semaine.
Ainsi, peuvent se rencontrer la multiplicité des personnages d’un
bistrot imaginaire, dont plus que jamais le zinc est la vedette.
Celui-ci, tel un manège enchanté ou non, se déplace
sur les planches selon les modalités de la scénographie
conçue de façon à créer des tableaux
thématiques où se regroupent des moments de vie universelle.
Si l’alcool imprègne la logorrhée collective, c’est
pour mieux en décortiquer l’actualité vue à travers
le filtre du bon sens populaire.
Si l’ivresse fait tituber certains habitués, c’est pour
qu’au jeu de rôles correspondent les clichés de fulgurance
créatrice de bons mots à la hauteur des mauvais maux servis
par l’existence.
Jean-Michel Ribes fait s’enchaîner les répliques, à
la queue leu leu, alors que rien ne semble les distinguer les unes des autres
si ce n’est l’observation associative du spectateur qui, ainsi,
peut y faire son marché, au gré de son propre jeu de
l’esprit.
Très souvent alignés sur un même plan
cinématographique, les protagonistes renvoient à la salle une
image participative dont personne n’aurait la clef mais sur laquelle
tous peuvent y reconnaître une projection identitaire plus ou moins
familière.
Agissant tel un patrimoine national dont Jean-Marie Gourio serait
l’archéologue consciencieux et Jean-Michel Ribes, le
spéléologue méthodique, ces nouvelles brèves
se constituent en théâtre d’ombres où, à
l’instar de la caverne platonicienne, la réalité du monde
parvient codée à ceux qui souhaiteraient la déchiffrer.
Pour les autres, le très beau décor de Jean-Marc Stehlé
pourrait se savourer comme une madeleine dégustée en empathie
harmonique avec les interrogations dialectiques d’Amélie
Poulain.
Toutefois, l’accumulation des brèves durant cent minutes et
leur récurrence jusqu’à plus soif pourraient menacer la
vigilance critique mais l’attention latente doit agir comme celle du
psychanalyste qui sait saisir, au bon moment, l’élément
déterminant du discours de l’analysé dans ce qu’il
a de signifiant, concernant ici, en l’occurrence, la
société.
Bravo, donc, aux huit comédiens qui sont, en quelque sorte, les
porte-parole de nos contemporains, scannés à leur insu.
Theothea le 24/03/10
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RER
de
Jean-Marie Besset
mise en scène
Gilbert Désveaux
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****
Théâtre de La
Tempête
Tel: 01 43 28 36 36
|
Ce « RER » opère comme une réconciliation virtuelle
de Jean-Marie Besset avec lui-même, s’offrant en synthèse
d’une ouverture sur le monde, à partir d’une subjectivité
urbaine élitaire.
L’auteur aboutit, ainsi, à un point de vue global, où
les disparités de classe se rejoignent en un même élan
de solitude, au carrefour souterrain du grand réseau de non-communication
moderne.
Cultures juive et homosexuelle vont, notamment, pouvoir exprimer leurs
réquisitoires emblématiques, en toile de fond d’un fait
divers brassant les ressentiments universels d’une population, en mal
être, depuis le haut jusqu’au bas de l’échelle
sociale.
Le défenseur de ces causes disparates, bien que similaires, aura
beau jeu de plaider, de manière éminemment théâtrale,
l’exemplarité du simulacre masquant la non-reconnaissance de
soi, en passe de se généraliser.
Dans une dialectique où deux camps composites vont s’affronter
pour mieux se dissoudre, au final, dans l’anonymat le plus complet,
après avoir fait la une des journaux, Jean-Marie Besset tire les marrons
du pseudo « RER », en focalisant sur l’underground d’une
société rampante.
Un casting haut de gamme tient les rênes de six personnages bien
campés que Gilbert Désveaux a en charge de télescoper,
avec fracas mais, si possible, sans perte.
Mathilde Bisson, véritable révélation à peine
sortie du Conservatoire national, vibre d’une effervescence toute
créatrice pour incarner « Jeanne », l’héroïne
d’une agression qui n’eut jamais lieu, même dans la fiction,
le 9 juillet 2004, entre Louvres et Sarcelles, sur le RER D.
Chloé Olivères, issue pareillement du Conservatoire de Paris,
compose sous « Onyx » et avec brio, le stéréotype
féminin d’un volontarisme socioculturel, tendance arrogante voire
ségrégative.
Marc Arnaud, dit ici « Jo » et Laurent Razzougui, dit «
A.J. », se doivent, en des postures de chevalier servant fort
différenciées, d’accompagner, au moins mal, les deux jeunes
femmes, tout en sachant que leurs rôles est la cible du même
collimateur homosexuel.
Ce dernier, brillant avocat, du style bourgeois-bohème tel que
l’affectionne ostensiblement Besset, se pose en pierre angulaire d’une
dramaturgie qui, à la croisée de tous ces cheminements, aurait
l’ambition d’en tirer la substantifique moelle ou, tout au moins,
d’en fédérer les composantes, en ôtant tous les
masques.
C’est Didier Sandre qui interprète, dans la subtilité
d’une palette, ô combien expérimentée, du sentiment
humain, ce personnage de « Herman » avenant et libéral,
à la limite du cynisme, bon chic, bon genre.
Face à cette autorité institutionnelle,
s’élève la figure tutélaire de la mère,
prête à tous les sacrifices, pour défendre sa
progéniture mais, également, pour remettre tout le monde au
pas du bon sens.
C’est Andréa Ferréol, qui affiche, avec son aura naturel,
le phare de cette vérité populaire que « Madame Argence
», cultive en étendard.
A la fin des fins, Jean-Marie Besset laisse repartir tout son monde, en
une infinité de chemins, qui, sans aucun doute, pourraient tous mener
à Rome…
Theothea le 26/03/10
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LA CONFUSION DES
SENTIMENTS
de Stefan
Zweig
mise en scène
Michel Kacenelenbogen
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Théâtre
Mouffetard
Tel: 01 43 31 11 99
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photo
© Cat.S / Theothea.com
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« La vie dont le prince est un étudiant »,
tel pourrait être, pastichant à l’avance le titre de la
pièce de Henry de Montherlant, celui précurseur de Stephan
Zweig félicité par Sigmund Freud, en raison de sa clairvoyance
à l’égard de l’ambiguïté affective.
En organisant un jeu relationnel à trois personnages, arbitré
par le charisme poétique de William Shakespeare, l’auteur mettait
en présence deux émois mâles sous le regard protecteur
d’une épouse, tentant de parer au débordement des pulsions
autodestructrices.
Assistant à la fascination élective d’un professeur
émérite envers son disciple, celle-là s’évertue
de maintenir la qualité universitaire de leur rapport tout en
préservant l’intégrité de sa propre relation conjugale
ainsi qu’en frayant son propre élan amoureux à
l’égard du jeune homme.
Cet essai de composer avec les forces obscures du désir, investit
tout l’espace-temps de cette dramaturgie initiée en 1929, sous
forme de roman autrichien traduit et adapté, ici, pour le
théâtre par Thierry Debroux.
Proie perplexe, sous le double effet d’une séduction magistrale
et passionnelle, l’étudiant cherche dans le labyrinthe
émotionnel, la juste mesure qui le relierait à ce couple atypique.
Martyr de son attirance croissante au sein d’une homosexualité
latente et non assumée, le professeur se réfugie dans les
fulgurances shakespeariennes pour masquer son bouleversement
intérieur.
Confrontée à l’alternance d’une fuite en avant
et du repli en territoire inconnu, occasionnée par le
dérèglement marital selon des affects contradictoires, la jeune
femme s’essaye, elle, à gérer l’entente cordiale.
Cette triple approche d’un feu dangereux, sur le plan individuel,
ainsi que tabou, pour la société de l’époque, affleure
la conscience de chacun des protagonistes, au fur et à mesure de
l’apparition du désarroi mutuel qu’il va leur falloir
résoudre, à la manière du transfert psychanalytique.
C’est avec subtilité et tact que Stefan Zweig dirige ses
personnages, dans les méandres d’une affectivité authentique
mêlée au réel vertige de l’attirance sexuelle.
La mise en scène de Michel Kacenelenbogen accompagne ces errements
de confusion intime, afin que Pierre Santini, Muriel Jacobs et Nicolas
d’Oultremont rencontrent de manière frontale, le trouble indicible
lié à l’anéantissement du système de
défenses psychiques.
Theothea le 25/03/10
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LES NAUFRAGES
de Guy
Zilberstein
mise en scène
Anne Kessler
|
****
Théâtre
du Vieux-Colombier
Tel:
01
44 39 87 00
|
|
photo
© Cat.S / Theothea.com
|
Atmosphère, atmosphère !… Il pleut sur la côte
normande ! Depuis le hall d’un palace balnéaire, les fauteuils,
rouge cossu ainsi que les tabourets du bar regardent ruisseler la pluie,
le long de la vaste baie vitrée.
Témoins privilégiés, à l’instar de la
discrétion érudite du barman (Grégory Gadebois), le
cadre s’avère propice au drame latent que des considérations
sur l’Art, en tant que marchandise vénale, vont squatter
jusqu’au non-dénouement final.
Au-delà de la transparence du verre dégoulinant, là-bas
au loin balloté à tout-va sur les flots tumultueux,
s’organise un naufrage à la hauteur de la tempête qui ronge
le monde spéculatif.
Ici, bien au chaud et protégés des embruns, un galeriste
(Eric Genovèse), un commissaire-priseur (Laurent Natrella), un journaliste
(Alexandre Steiger) et les femmes respectives (Marie-Sophie Ferdane &
Françoise Gillard) de ces derniers s’échauffent au sujet
de la vente aux enchères du lendemain.
Contre son gré, les œuvres du peintre Sismus doivent être
dispersées au nom du gain financier escompté, alors que le
scandale est redouté par tous.
A qui appartient l’Art ? Quel est son essence ? A l’instar
d’un réflexion similaire initiée précédemment
par Yasmina Reza et sur le tempo d’une petite musique distillée
façon Agatha Christie, Guy Zilberstein se gardera bien d’avancer
une quelconque sortie de crise picturale, à l’image d’un
monde environnant en pleine autodestruction.
Par ailleurs, prenant parti, à la fois côté scène
et côté salle, Anne Kessler exprime un double point de vue de
spectateur et réalisatrice qu’elle énonce ainsi, sur le
programme de la soirée au Vieux-Colombier:
1) « Pour ma part, lorsqu’un spectacle me marque, je me
souviens parfaitement de la place à laquelle j’étais
assise… »
2) « Je dirige les comédiens comme si nous étions
sur un plateau de cinéma avec une caméra réduisant les
angles de vue. Je délimite l’espace à des zones qu’ils
ne doivent pas dépasser, recentrant chaque scène sur un décor
que je crée à l’intérieur du « grand »
décor… »
En référence à ces deux observations, plus
complémentaires qu’il n’y pourrait paraître de prime
abord, en raison de l'intimité privilégiée par la metteur
en scène, notre constatation critique nous incite à attester
qu’en l’occurrence, au deuxième tiers des rangées
de fauteuils, les nombreux dialogues prononcés sur le ton de la confidence
y parviennent indifférenciés à l’ouïe.
Atmosphère, atmosphère !… L’incompréhension
auditive devrait-elle être constitutive de la scénographie (Yves
Bernard), au même titre que la problématique philosophique l'est
de la dramaturgie ?
Theothea le 31/03/10
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