Magazine du Spectacle vivant ...

   

 

   

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15ème  Saison     Chroniques   15.051   à   15.055    Page  264

 

 

     

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ECLATS DE VIE

     

collaboration artistique:  Christina Weber

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Théâtre  Hébertot

Tel:  01 43 87 23 23

 

       photo ©  Kim Weber

   

On the road again, Jacques Weber est de nouveau en tournée à travers la France avec son « seul en scène » dont nous rendions compte au début du troisième millénaire, lors de ses représentations à la Gaîté-Montparnasse.

Désormais intitulé « Eclats de vie », ce spectacle éminemment littéraire mais fort drôle et cocasse, s’est, avec le temps, peaufiné et buriné sous la collaboration artistique de son épouse Christine Weber.

Véritable « en-cas » à succès, remplissant comme par miracle, toutes les salles où l’immense comédien y pose son baluchon de saltimbanque, ce « one man » est revenu, juste à point, pour assurer la quinzaine festive de fin d’année 2010 au Théâtre Hébertot, clôturant ainsi, de manière précoce, les représentations de « Solness le constructeur ».

Nous avions particulièrement apprécié, en début de saison 10-11, la mise en scène de Hans Peter Cloos réunissant notamment Mélanie Doutey et Jacques Weber qui, paradoxalement, peinaient, ensemble, à rentabiliser la jauge.

Il faut dire que lorsque la stature du grand Jacques apparaît sur les planches, l’espace vital semble d’emblée accaparé par tant de présence et de phrasé inégalable qu’il est, alors, préférable de confier la psalmodie à son seul souffle puissant et pourtant tellement nuancé.

C’est alors qu’entre autres, Claudel, Artaud, Rimbaud, Corneille, La Fontaine, Flaubert, Musset, Molière, Rostand et Duras… peuvent donner le meilleur d’eux-mêmes, c’est-à-dire ce suc distillé qui coule au travers des mots en s’articulant sous l’inspiration du démiurge en scène, grandeur nature.

Theothea le 11/01/11

DES SOURIS ET DES HOMMES

de  John Steinbeck

mise en scène: Jean-Philippe Evariste & Philippe Ivancic

****

Petit Théâtre Saint-Martin

Tel:  01 42 02 32 82 

 

       photo ©  Cat.S / Theothea.com

   

Quand la collaboration active entre comédiens se met au diapason d’une amitié, devenue mythique depuis sa création théâtrale en 1937 avec des personnages de road movie, immergés dans les grands espaces de l’Amérique sauvage, l’accomplissement de ce projet, d’abord rêvé, se renouvelle en une troisième tournée française depuis 10 ans.

En effet, c’est la complémentarité perspicace de Jean-Philippe Evariste et Philippe Evancic, détectée à la suite d’une lecture au théâtre 13 en 2001, qui est à l’origine d’une phénoménale direction d’acteurs assumée par Anne Bourgeois, en prise directe avec cette œuvre célèbre de John Steinbeck.

Comment ne pas ressentir l’intense émotion suscitée par le duo Evariste/Evancic digne de Dustin Hoffman et Jon Voight dans Macadam Cow-boy, faisant preuve d’une solidarité existentielle et affective dans leur confrontation déterminée avec les forces antagonistes à toute survie humaniste ?

Heureux les pauvres d’esprit car le royaume des cieux leur appartient ? C’est bel et bien l’incarnation de cette maxime idéologique que Philippe Ivancic prend, physiquement, à bout de bras et d’élocution alors que son interprétation viscérale transcende l’opposition entre douceur hypersensible et agressivité latente.

Son partenaire, Jean-Philippe Evariste est, lui, en charge de canaliser tous les débordements de libido et de contrariété qui retentissent sur son compagnon de fortune, absolument désemparé par l’impossibilité de s’y soustraire.

Selon des destinées parallèles, l’épouse de Curley (Gaëla Le Devehat) ainsi que le vieux Candy (Jacques Herlin) subissent, de plein fouet, un ostracisme similaire sans jamais être en mesure de pouvoir dominer l’adversité.

Dans ce contexte paradoxal où la bonne volonté mise à l’épreuve des bons sentiments, retourne ceux-ci inopinément en leur contraire, ce n’est pas la douceur symbolique d’une souris ni même la fidélité éprouvée d’un chien, fût-il un « corniaud » sénile, qui pourrait sauver la face d’un monde prêt à se venger de sa propre simplicité d’esprit.

Aussi, inspiré par un pragmatisme quasi métaphysique, le personnage de George devra en tirer les ultimes conséquences.

Theothea le 19/01/11

LA MELODIE DU BONHEUR

d'après Maria August Trapp   

mise en scène: Richard Hamburger

****

Théâtre Dejazet

Tel: 01 48 87 52 55

 

       photo DR.

   

Pour les fêtes, durant un mois, les marionnettes de Salzburg ont investi le Théâtre Dejazet en insufflant à l’hospitalité quotidienne de Jean Bouquin, un je-ne-sais-quoi de fantasque et poétique.

Selon les mystères de la perspective, une cinquantaine de marionnettes, sous les mains expertes d’une dizaine de manipulateurs, s’envolaient en une symphonie imaginaire où, seuls, les fils de l’intrigue avaient le droit de s’entremêler au gré des sentiments et ressentiments, ô combien humains.

Sous un effet de loupe saisissant et tellement magique, Maria s’apprêtant à devenir nonne chez les Bénédictines était envoyée en mission de gouvernance pour s’occuper d’une dizaine d’enfants alors que le capitaine von Trapp, leur père, était sur le point de se remarier avec une baronne, ombrageuse de cette récente intrusion domestique.

C’est ainsi que la fameuse chanson « Do, Ré, Mi » avait déjà exercé son influence enchanteresse sur les jeunes pousses qui, d’un seul chœur, allaient plébisciter la présence affective, à part entière, de la jeune femme.

Sous le coup de cette vocation dichotomique, la répétitrice retournerait se réfugier au couvent, mais la perspicacité de la mère supérieure aurait raison de son renoncement, sachant pressentir un enjeu prioritaire aux motivations invoquées.

En effet, c’était l’histoire d’amour entre le capitaine et Maria qui était, alors, sur le point de se révéler aux intéressés, eux-mêmes les plus surpris par ce coup de foudre.

Cependant en toile de fond, le nazisme était en train de gangréner la société autrichienne; c’est pourquoi toute la famille recomposée saisirait l’opportunité d’un concert public où elle aurait le privilège de se produire en invitée chorale, pour improviser, à la faveur des rappels et applaudissements chaleureux, sa fuite vers l’étranger, sous la protection, décidément perspicace, des religieuses.

D’abord sous forme de roman autobiographique, puis de film avec Julie Andrews et ensuite de comédie musicale à succès, les chanteurs de la famille Trapp ne cessent depuis 1947 d’inspirer la créativité du spectacle vivant jusqu’à s’incarner désormais en marionnettes faisant lien emblématique entre Salzburg et Broadway.

Theothea le 07/01/11

ITHAQUE

de  Botho Strauss

mise en scène: Jean-Louis Martinelli

****

Théâtre des Amandiers

Tel:  01 46 14 70 00 

 

       photo ©  Pascal Victor

   

Il ne faudra pas moins de trois heures d’approche stratégique et vingt minutes d’entracte pour que le couple Ulysse - Pénélope puisse se reconstituer à la faveur d’un lien invisible entre antiquité et contemporanéité.

En l’occurrence, Charles Berling et Ronit Elkabetz vont devoir jouer à cache-cache avec la destinée qui, par défaut de vigilance, pourrait toujours être encline à faire subir un sort fatal, aux deux amants si proches de leurs retrouvailles.

Sous les oripeaux d’un mendiant accostant en terre natale, le héros de l’Odyssée se doit donc de jouer profil bas, car son royaume a pris des allures de lupanar et c’est peu de dire qu’il n’ y est pas le bienvenu, puisque vingt années plus tard son entreprise de conquête, Ithaque ne l’attend plus.

A l’exception de sa Reine, qui aura su ruser avec tous les prétendants qui n’attendent qu’un signe de la belle pour convoler en injustes noces, l’île est désormais soumise à la corruption et au despotisme d’une armée de jeunes loups prêts à s’entretuer par ivresse contagieuse du pouvoir.

Toutefois, les modalités du rapprochement progressif entre les deux personnages mythiques se tissent, en temps réel, selon des chausse-trappe qu’un suspens toujours renouvelé déjoue à la fois par des subtilités de rhétorique autant que par des performances d’endurance face à l’adversité.

Tel un Socrate, en quête de fustiger les sophismes éthiques, au fur et à mesure qu’ils se manifestent en des postures dévoyées à la cause de l’Etat et du citoyen, le pauvre hère se fait remarquer dans des diatribes de bon sens alors que ses interlocuteurs hésitent entre l’agression du parasite et la protection de ce phénomène venu d’ailleurs.

Jean-Louis Martinelli donne à l’œuvre de Botho Strauss les dimensions d’un péplum dont les effets spéciaux rivalisent d’inventivité scénographique.

Cependant l’accent naturel de Ronit Elkabetz tend à masquer la portée de sa voix, en projetant ses répliques davantage dans la sphère de l’intuition plutôt que de la compréhension.

Mais que diable chercher du rationalisme à la pensée et à l’action, là où ne se trame que le conflit vital entre les forces maléfiques et celles de la légitimité ?

Grâce à l’appui de quelques fidèles et sous les bons auspices d’Athéna, Charles Berling, tel le Don Quichotte de la cité antique, s’élance alors vaillamment dans l’arène, afin de pourfendre un à un, tous les alliés objectifs de l’imposture avérée.

Que dire du happy-end, si ce n’est qu’il pourrait bien être le leurre suprême ?

Theothea le 20/01/11

UNE BANALE HISTOIRE

d'après Anton Tchekhov  

mise en scène: Marc Dugain

****

Théâtre de l'Atelier

Tel: 01 46 06 49 24

 

       visuel affiche 

   

Tchekhov, Dugain et Darroussin, a priori, l’affiche est belle mais au final, le cocktail n’est pas forcément convaincant.

En effet, si la composition formelle de Jean-Pierre Darroussin en vieux professeur de médecine, devenu misanthrope à force de désillusions existentielles, serait en accord avec une éventuelle perspective cinématographique, cependant sur les planches, la création d’un tel rôle dépend moins du ressort de l’esthétique que du profond désarroi qu’il serait nécessaire de construire à chaque représentation.

Toutefois, trop de distance avec la désespérance intérieure ne suffit pas pour témoigner de l’ironie et du cynisme que Nicolaï Stepanovitch nourrit à dessein à l’égard de ses proches.

En outre, il semblerait que l’adaptation libre de la nouvelle de Tchekhov fasse, délibérément, part exclusive, à ce personnage ayant déjà un pied dans l’au-delà de l’entendement.

En conséquence, ceux qui le côtoient au quotidien apparaissent davantage comme des fantoches venus d’un monde étranger que comme les vecteurs d’une survie qu’ils tenteraient de concevoir et d’aménager autour de lui.

Bref, le passage du récit intimiste à l’exacerbation des planches fait figure d’un rendez-vous manqué par volonté excessive de démontrer plutôt que de ressentir.

Le spectateur assiste à une suite de tableaux unicolores où sur un ton monocorde, l’épouse (Gabrielle Forest) et Katia (Alice Carel) la pupille, relaient tous ceux qui accompagnent le professeur dans son long cheminement vers un départ sans retour, à la manière d’un jeu de rôles où tout serait écrit avant que d’ « être joué ».

Theothea le 25/01/11

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