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15ème  Saison     Chroniques   15.101   à   15.105    Page  274

 

    

           

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TU M'AS SAUVE LA VIE

de  Sacha Guitry   

mise en scène:  Jean-Laurent Cochet   

****

Pépinière Théâtre

Tel: 01 42 61 44 16  

 

          photo © Chantal Depagne Palazon

        

La rencontre de Jean-Laurent Cochet et de Jean-Pierre Castaldi sur scène, avant que d’être une relation professionnelle de maître à élève, est surtout, depuis l’ouverture de son cours en 1967, une longue histoire d’amitié.

Se donnant mutuellement la réplique pour la première fois, c’est donc Sacha Guitry qui leur fournit l’opportunité de passer une bonne partie de l’été 2011 à la Pépinière Opéra, l’un en baron faussement désabusé par la vie et l’autre en clochard à qui celle-ci tendrait les bras.

Comme à l’accoutumé, Jean-Laurent Cochet se régale de son personnage, ici très égocentrique, qu’il met à distance en tirant les ficelles d’une classe aristocratique délicieusement désuète, tout en ne forçant jamais sa voix, de façon à ce que l’attention du spectateur soit littéralement captivée.

Quant à Jean-Pierre Castaldi, l’acteur apporte en contrepoint, la truculence du partenaire qui, en dehors des marges, compose une respiration fantasque au sein d’un monde où chacun aurait sa place prédéterminée.

A deux, ils entraînent neuf comédiens plein de fantaisie dans une sarabande où, en sauvant le principe de vie de sa fatalité accidentelle, l’ordre social hiérarchisé pourrait également se trouver bouleversé par un éclair de lucidité collective.

Theothea le 05/07/11

EN ATTENDANT LE SONGE

de  William Shakespeare   

mise en scène:  Irina Brook   

****

Petit Théâtre de Paris

Tel: 01 42 80 01 81  

 

          photo © Theothea.com

   

En attendant que les comédiens retardés parviennent à l’étape de la tournée, les techniciens de la troupe, déjà sur place, se proposent de les remplacer, au pied levé, tant la demande du public est impatiente à l’égard du spectacle annoncé.

A sept « artisans », ils vont donc improviser, à leur manière, tous les rôles shakespeariens du « Songe d’une nuit d’été » que ceux-ci soient duc, reine, fée, amazone, lutin, arbre, forêt ou autres amoureux…

Tels de jeunes enfants découvrant le plaisir de monter sur scène en créant des scènes de fiction, ces protagonistes d’exception vont se prendre au jeu de la réalité débarquant, impromptus, au royaume de l’imaginaire.

Ainsi, cet esprit de troupe qui se calque sur une approche simplifiée et imagée du texte afin de se l’approprier en temps scénographique réel sans chercher à théoriser ou même à le transgresser, donne le gage d’une perception immédiate du jeu théâtral, débarrassé de tout maniérisme.

Telle une marque de fabrique, désormais estampillée à l’aura d’Irina, l’expression théâtrale prenant appui sur des « rien » pour en constituer un tout « artistique », est devenue technique de mise en scène autant qu’argument de direction d’acteurs, reconnus par les spectateurs comme sensibilité et intelligence des planches qu’ils ont décidé de faire leur, en standing ovation.

Cette enfance de l’art recouvrée procure désormais à Irina Brook un savoir-faire labélisé qu’elle va pouvoir décliner en toutes disciplines et composantes créatives.

Un véritable programme artistique à l’échelle d’un parti-pris pédagogique et d’une ligne de vie professionnelle.

Theothea le 12/07/11

PAN

de  J.M. Barrie   

mise en scène:  Irina Brook   

****

Théâtre de Paris

Tel: 01 48 74 25 37  

 

          photo © Theothea.com

   

D’un Peter à l’autre, de l’inspiration paternelle à celle d’une enfance qu’elle veut perpétuer, Brook de prénom Irina, loin de chercher à résoudre le syndrome de Pan, souhaite, a contrario, en multiplier les voies d’accès pour éviter que le monde adulte devienne le symptôme d’une schizophrénie avec l’infini de l’imaginaire.

Pour le coup, elle fait « pan » sur tout ce qui figerait les conventions rationnelles du Théâtre.

Une troupe hétéroclite de jeunes artistes encadrés par quelques uns d’expérience se mesurent, sans scrupule, à toutes les disciplines du spectacle vivant avec l’évidence du terrain de jeux.

Sur la scène du Théâtre de Paris, des personnages fantasques prennent corps et esprit au cœur de ceux inventés par J.M. Barrie avec la truculence de pirates, de peaux rouges et d’une jeunesse bien décidée à voler de ses propres ailes au sein d’une fantasmagorie sans âge de raison.

Tous sont au rendez-vous de Peter (Louison Lelarge), le petit garçon qui ne voulait pas grandir; que ce soient ses frères et sœurs, Wendy (Babet), John (Nuno Roque) et Michel, la chienne Nana, le méchant crocodile, la fée Clochette (Johanna Hilaire), Lily la Tigresse (Lorie Baghdassarian), le Capitaine Crochet (Georges Corraface) et autres flibustiers de folie plus ou moins douce alors qu’Irina prend un malin plaisir à les immerger dans un maelström de musique, de cirque, de danse, et en définitive de poésie ludique, afin que tous laissent libre cours au règne de la pensée magique et onirique.

Une parfaite réussite qui ne pourrait s’apprécier qu’en laissant au vestiaire tous les schémas préétablis du conte pour chérubins et surtout en acceptant pleinement de vivre joyeusement les pulsions du rêve éveillé aux tourments de l’enfance retrouvée.

Theothea le 11/07/11

DERNIER COUP DE CISEAUX

d'après Paul Pörtner  

mise en scène:   Sébastien Azzopardi

****

Théâtre des Mathurins

Tel: 01 42 65 90 00  

 

          photo DR. 

     

En adaptant "Shear madness" aux Mathurins, succès outre-Atlantique depuis plus de trente ans, Sébastien Azzopardi et Sacha Danino suppriment le 4ème mur, présentement si peu Brechtien, en invitant le public à élaborer la vérité d’un soir à la fois identique et pourtant si différente de la représentation du lendemain.

Construit comme une pièce de théâtre à part entière, ce dernier coup de ciseaux oblige les six comédiens à s’investir tellement dans leurs rôles que, même à l’entracte, ils ne pourraient se départir de leurs personnages sans trahir la mission qui les a dirigés, ici sous leurs propres identités, vers les feux de la rampe.

L’assassinat en direct live de la pianiste célèbre, résidant dans l’appartement du dessus, va donner lieu à une véritable partie de Cluedo où personnel et clients du salon de coiffure vont devoir rendre des comptes…. à dormir debout, tout en tenant en éveil la supputation éclairée et l’investigation inspirée des spectateurs.

Caricaturaux jusqu’au bout de leur originalité, qu’ils soient maître-coiffeur ou son assistant, inspecteur de police ou son subalterne, client décliné au masculin ou au féminin, tout dans leurs manières devra se plier aux lois du genre kitsch et stylé à outrances.

Ainsi, la métaphore de l’enquête policière tiendrait-elle du roman de la vie que chacun se bâtit au mieux de ses intérêts voire, dans le meilleur des cas, de ses intuitions ou de ses convictions.

Sur des rails scénographiques où tout est possible à chaque instant trublionesque, le scénario du crime avance, comme en terrain conquis d’avance, selon des témoignages à charge et grâce à l’interactivité des méninges chauffées à blanc par les trompe l’œil et l’ouïe.

Dire que chacun dans son domaine assigné va s’en donner à cœur joie, se présenterait comme l’euphémisme d’un succès emporté par le tourbillon du bouche à oreille.

Au final, pour décoiffer en apothéoses, il faudra voter, à main levée, entre le doute, la folie et autre phénomène incarné d'une réalité à géométrie variable, afin de satisfaire aux mobiles du bouc émissaire, à l’insu de son plein gré.

A consommer de préférence, en plusieurs soirées festives, de façon à pouvoir apprécier l’enjeu du délire récurrent, maîtrisé sans l’ombre d’un cheveu.

Theothea le 22/07/11

XXX

de  

mise en scène:  

****

Théâtre

Tel:  

 

          photo ©  

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