Les
Chroniques
de
 |
 |

16ème
Saison
Chroniques 16.001
à
16.005 Page
275
Joan Baez à la Fête de l'Huma
2011
64ème
Festival de
Cannes
2011
Images par
image
Les
MOLIERES
2011
Les Nominations
Score des Lauréats
Le point de vue de
Theothea
R E V I V A L
Wight ! + 40 années
après
Toutes nos
critiques
2011 -
2012
Les
Chroniques
de
Theothea.com
sur
THEA
BLOGS
Recherche
par mots-clé
THEA
BLOGS
|
ENTRE DEUX ILS
de
Isabelle
Cote
mise en scène:
José Paul & Agnès Boury
|
****
Théâtre de l'Oeuvre
Tel: 01
44 53 88 88
|
« Je reste convaincu en effet que respecter et mettre l'Autre
en valeur, c'est déjà se respecter soi-même ».
Ainsi s'exprime José Paul, le metteur en scène de la
troisième pièce écrite par Isabelle Cote, par ailleurs
également comédienne.
Claire, Rémi et David forment un trio dantihéros
contemporains que les failles de la vie vont nourrir utilement plutôt
que de les laisser s'abattre par l'adversité.
« Je suis persuadée que c'est au cur de notre petitesse
que se révèlent notre dignité et, ô paradoxe,
notre grandeur ». L'auteure complète, ainsi, dans le dossier
de presse, la portée intimiste et symbolique de son écriture
théâtrale.
En compagnie de ces trois personnages poétiques, le spectateur
va faire chemin dans les subtilités contradictoires des relations
humaines dont la clef pourrait être l'intuition et l'empathie.
C'est la littérature et le monde des livres qui serviront de cheville
ouvrière à leurs démarches respectives pour tenter de
donner du sens au chaos existentiel qui les guette.
« Viens chez moi, j'habite chez un copain », voilà
le lien physique qui les réunit ou les distancie dans cette librairie
de quartier qui sent bon les ouvrages de référence, recommandables
au "mieux-être" pratiqué comme méthode Coué.
Elle et eux se cherchent, à tâtons, dans l'entre-deux d'un
temps suspendu au-dessus des traumatismes de la vie affective.
Ainsi, Lysiane Meis, Bernard Malaka & Eric Savin font équipe
autour de José Paul & Agnès Boury qui maintiennent
l'irréductibilité de l'être humain à son alter
ego, tout en l'authentifiant solidaire de son semblable.
Débuter cette nouvelle saison théâtrale avec
« Entre deux Ils », c'est comme entrer en phase avec
les harmoniques intimes du non-dit exprimé dans une langue
châtiée.
Theothea le 03/09/11
|
FANTASMES DE
DEMOISELLES
de
René
de Obaldia
mise
en scène:
Pierre
Jacquemont
|
****
Théâtre 14
Tel: 01
45 45 49 77
|
« Cherche un homme » comme ceci ou comme cela, au
diapason des désidératas de ces dames envoûtées
par le charme qu'elles prêtent au Prince charmant ! Ainsi, pourraient
s'égrenner en de multiples petites annonces, dans les journaux ou
désormais sur Internet, les rêves qui les hantent.
Voilà bien, sujet de poème et prétexte à
comédie musicale que René de Obaldia confie à Lionel
Privat alors que Pierre Jacquemont orchestre l'ensemble en une farce onirique
transportant la parodie des sentiments au royaume du burlesque.
Manon Landowski, en égérie, mène la danse et le
chant; Laurent Conoir, délaissant provisoirement Mehdi Bourayou, son
« demi-frère » à la scène, se magnifie
dans le travestissement haut de gamme; Isabelle Ferran emboîte moultes
portraits fantasques pendant que le metteur en scène compose
discrètement le quatrième larron de ce quatuor plein de verve,
de feeling et de musique à décrocher la lune.
Un spectacle destiné à faire fantasmer tous ceux qui sont
enclins à rechercher l'âme sur, tout en sachant que le
Père Noël n'existe que pour ceux qui le désirent avec
engouement.
Theothea le 09/09/11
|
L'HOMME INUTILE
OU LA CONSPIRATION DES SENTIMENTS
de
Iouri
Olecha
mise en scène:
Bernard
Sobel
|
****
Théâtre de la Colline
Tel:
01
44 62 52 52
|
|
photo © Elisabeth Carecchio
|
Une lampe à incandescence qui, à linstar de la servante,
accompagne la pièce, éclatera en fin de partie, tel un fracassement
dans la tête de Nicolas Kavalerov, personnage dostoïevskien,
intellectuel qui doute, lHomme qui se trouve inutile, pris en sandwich
entre deux frères ennemis représentant les deux pôles
antagonistes de la société de ce début du 20ème
siècle.
Miroir de Iouri Olecha, lauteur de cette pièce russe
créée en 1929, Karavelov se débat, sétrangle
entre, dune part, les forces ascendantes de lavenir social
représentées par Andreï, le fabriquant socialiste de saucisses
et dautre part, les résistances tournées vers le passé
qui respecteraient les passions et les sentiments individuels affichés
en étendard par Ivan, le frère clochardisé et marginal
dAndreï.
En conflit permanent avec lui-même et en proie à cet antagonisme
schizophrène du passé et du futur pouvant aliéner son
être, Victor Minne joue le personnage de Karavelov dune manière
très expressionniste, révélant les affres du combat
intérieur, tout en crevant denvie de réussite.
Celui-ci se sent en permanence écrasé par Andreï Babitchev,
alias lélégant Pascal Bongard, lequel va de lavant,
veut créer limmense cantine qui servira des plats
standardisés, le saucisson à 25 kopeks pour tous.
Cependant, le même se sent broyé par le
« fou » à loreiller, Ivan Babitchev, alias
le très farcesque John Arnold, nostalgique du 19ème siècle
et égaré dans ce nouveau monde mais qui, néanmoins,
pousse Karavelov à tuer ce frère à lesprit de
masse.
En ouverture de la pièce, un néon illumine le rideau par
sa promotion de « Marx Donald ».
Le metteur en scène va mettre laccent sur une opposition
majeure, une oscillation permanente, un sempiternel flottement.
Il juxtapose les trois postures qui ne parviennent jamais à une
unité de sentiments, chacun restant sur ses positions; doù
une mise en scène assez chaotique au diapason des nombreux
déplacements des escaliers mobiles devant une construction cubiste
et sombre, se révélant plutôt laborieuse avec de longs
monologues souvent répétitifs.
Bernard Sobel, lex-directeur de Gennevilliers, nous avait
déjà fait découvrir lauteur en créant
« le Mendiant ou la mort de Zand » dans ce même
Théâtre de la Colline en 2007, dans une mise en scène
flamboyante.
Cat.S - Theothea.com le 16/09/11
|
RENE L'ENERVE
de
& mise en scène:
Jean-Michel
Ribbes
|
****
Théâtre du Rond-Point
Tel:
01
44 95 98 21
|
Jean-Michel Ribes jouerait-il sa tête directoriale avec son sulfureux
René, alias le "chef du pays" ?
En tout cas l'auteur, metteur en scène et donc mandataire depuis
10 ans du Théâtre du Rond-Point, n'y va pas avec le dos de la
cuillère face au Pouvoir politique dont il apprécie, à
sa juste mesure, le degré d'acculturation.
Cependant la prise de position artistique du créateur s'accompagne
d'une approche psychologique maligne qu'il met au service d'un improbable
double présidentiel se présentant comme l'ombre tutélaire
d'un surmoi fort providentiel.
Ainsi débarrassé d'une partialité néfaste
à la plus haute incarnation de l'état, le démiurge peut,
en toute quiétude théâtrale, laisser libre cours à
ses ressentiments idéologiques et autres intuitions imaginaires, en
suscitant la conviction que les aléas de la fonction suprême
sont les seuls responsables des dérives caractérielles liées
à la neutralisation des contre-pouvoirs institutionnels.
En outre, comme la charge n'épargne aucunement ses adversaires
politiques, la caricature bat son plein de délire fictionnel au cur
d'une réalité fort suggestive à l'issue du quinquennat
actuel.
Alors René qui, tel le Phénix renaîtrait de ses cendres
ou, en loccurrence, de ses contradictions successives, fait bonne figure,
en ce verlan opportuniste d' « énervé »;
ce qui pourrait se comprendre, également, comme le
« vé » de la victoire sur un
« René » judicieusement inversé.
Ainsi, paré sur sa droite, de « René »
et sur sa gauche, de l'« énervé », Jean-Michel
Ribes peut allègrement confondre les deux facettes de son antihéros
en un sublime Opéra-bouffe dont la qualité des voix n'aura
d'égale que la richesse de sa composition musicale.
Il resterait à l'auteur le soin de composer, avec son adresse
coutumière, des répliques à la hauteur des
« cons de la Nation » qui puissent se situer dans la
veine de ses célèbres « Brèves de
comptoir ».
Paradoxalement en retrait sur ce terrain des bons mots, les perles sont
davantage à découvrir dans le choc monomaniaque que les divers
protagonistes suscitent au gré de leur incompétence notoire
et de leurs lacunes respectives.
Véritable portrait en creux d'une schizophrénie collective
qui s'est répandue à la vitesse de l'éclair, tel un
virus numérique, sur une société qui semblait, cinq
années plus tôt, sortir d'une léthargie paralysant ses
organes vitaux, l'opérette va se conclure sur un significatif
« Nous n'en voulons plus !...» qui réjouira le
peuple des aficionados de Ribes mais qui en laissera plus d'un perplexe sur
le parti qu'il doit en prendre.
Bravo, monsieur le démiurge, d'avoir apporté le trouble
au sein des consciences ainsi tourneboulées par lesbroufe
récurrente du Pouvoir. Le Rond-Point compte sur vous pour le
quinquennat suivant.
Theothea le 15/09/11
|
COLLABORATION
de
Ronald
Harwood
mise
en scène:
Georges
Werler
|
****
Théâtre des
Variétés
Tel: 01 42 33
09 92
|
D'une saison à l'autre, du « Dîner de
cons » à « Collaboration », d'un duo
comique à un autre tragique, le Théâtre des
Variétés ose la distanciation des genres dans la perspective
de remplir sa jauge au mieux de la géométrie opportuniste du
public.
Sans doute les trois Molières 2011 du « Repas des
fauves » au Théâtre Michel ont-ils suffisamment
balisé l'air du temps durant la totalité de la saison
précédente, pour qu'une pièce comme
« Collaboration » destinée a priori, par exemple,
au Théâtre Montparnasse, puisse désormais prétendre
faire le plein avec succès sur les Boulevards....
Signe des temps donc où le plébiscite du rire pourrait dignement
s'effacer au profit de la prise de conscience, qu'au sein d'une période
trouble, chacun devrait composer avec ses valeurs morales de façon
à rester debout, malgré les menaces de l'adversité.
En effet, il serait fort incomplet de relater le contexte d'une nazification
d'abord rampante avant que de devenir explicite, lors des années 30-40
du XXème siècle pour annoncer l'impact que le tandem Michel
Aumont Didier Sandre va imprimer dans la présente conscience
collective, sans faire référence au terrain propice actuel
concernant toutes les formes d'indignation.
La famille, l'amitié, l'amour devraient-il faire les frais de compromis
mal taillés face aux banqueroutes de la morale et de l'équité
confrontés aux pressions des enjeux politiques et financiers
mondialisés ?
La créativité de l'artiste devrait-elle s'effacer devant
la raison d'état ou pire face aux spéculations personnelles
de quelques dirigeants mégalomanes accrochées aux profits de
leurs destinées ?
Alors Richard Strauss & Stéfan Zweig d'une part, Gobbels &
Hitler d'autre part, pourraient-ils s'incarner symboliquement en témoins
repères du spectacle toujours vivant que le XXIème siècle
ferait siens pour conjurer tous les maux pressentis à l'aube de la
révolution annoncée des masses numériques.
C'est ainsi qu' « au jour d'aujourd'hui », la pièce
de Ronald Harwood devrait prendre un sens mobilisateur afin que les
comédiens, fiers de leurs performance, puissent ressentir la pertinence
artistique d'une mission salvatrice à l'égard de leurs
contemporains avant même que d'être récompensés
par des nominations plus que probables aux Molières 2012.
Theothea le 16/09/11
|
Recherche
par
mots-clé
 |

|
|