Magazine du Spectacle vivant ...

   

 

   

Les    Chroniques    de

  

16ème  Saison     Chroniques   16.031   à   16.035    Page  281

 

    

           

     

         

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LES MONOLOGUES VOILES

   

de & mise en scène:  Adelheid  Roosen 

****

Petit Théâtre de Paris

Tel:  01 42 80 01 81

 

         photo DR.

   

D’Eve Ensler à Adelheid Roosen, les monologues ne cessent de rompre leurs amarres pour tenter l’abordage sur l’autre rive dialectique.

En effet, si le passage de relais n’est pas tant de basculer de l’Occident à l’Orient, dans un va-et-vient où l’indicible des pratiques sexuelles se heurterait à une fin de non recevoir, c’est avant tout dans une quête de la parole libre de toutes entraves que se recherche l’accomplissement de soi.

En effet, si « Les monologues du vagin » avaient ouvert la voie de l’hyperréalisme oral face au syndrome dévastateur d’un mutisme subi, le temps était venu de spécifier les cultures, sans pour autant les opposer.

Voilés, à l’instar d’un a priori traditionnel au sein de la culture musulmane, les concepts de virginité, d’excision, de défloraison et de reconstitution d’hymen allaient, notamment, s’émanciper de leur carcan à partir d’interviews menés au Pays-Bas par Adelheid Roosen sous l’auspice d’un métissage assumé dans ses contradictions.

La priorité donnée à l’humour, à la légèreté existentielle et une perception positive des relations humaines seraient le vecteur sine qua non d’une écriture théâtrale destinée à décoincer les consciences enchaînées.

Musique et danse étant désenclavées quelque part au-delà des frontières du langage, l’intégration des sentiments universels prendrait l’avantage sur celle des us et coutumes, pouvant se différencier d’autant plus aisément que cette dernière serait explicite et assumée.

Bref, « Les monologues voilés », ce serait le prolongement poétique et sensuel d’une histoire de femmes qui deviendraient partie prenante à la reconnaissance mondialisée d’un statut sexué à part entière.

Theothea le 03/11/11

UNE FEMME NOMMEE MARIE

de Alain Decaux et Robert Hossein   

mise en image:  Dominique Thiel

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Lourdes

Palais des congrès

 

         photo ©  Theothea.com 

   

A l’assomption 2011, Robert Hossein investissait l’esplanade de la Basilique de Lourdes pour créer, lors de la soirée du samedi 14 août, un grand spectacle dédié à l’apparition de la vierge Marie à Bernadette.

L’ensemble des pèlerins et malades présents à cette date étaient conviés gratuitement pour une représentation unique qui, par ailleurs, fut diffusée en direct sur France 3.

Le film de cet événement fut, à son tour, projeté au Palais des Congrès de Paris pour quelques séances en octobre, où la présentation assurée par Robert Hossein, se doublait au final, de la présence sur scène d’une partie des comédiens, ayant participé à ce happening estival, afin de saluer le public parisien qui, en la circonstance, pouvait repartir avec un flacon d’eau bénite à Lourdes.

La force de la captation tient notamment à ce que l’ensemble des protagonistes restent taiseux à l’image alors que les voix ont été postsynchronisées en narration off.

Ce décalage permanent entre le récit dialogué des évangiles par des comédiens muets qui en incarnent les personnages, tout en faisant vivre oralement la mémoire collective de l’histoire Sainte, est le garant d’un impact artistique, à valeur spirituelle ajoutée.

Ainsi, la communion entre les malades de Lourdes assistant aux miracles que la vie de Jésus accomplissait de manière pédagogique et symbolique, semble s’effectuer par-delà l’assistance parisienne à 3 mois de distance et grâce à l’élan fraternel souhaité par Robert Hossein, comme dans un superbe geste ciné-théâtral où le mystère de la grotte de Massabielle se sublime en un véritable signe universel de solidarité à échelle humaine.

Theothea le 03/11/11

UNE AUTRE VIE

de  Brian Friel

mise en scène:  Benoît Lavigne

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Théâtre La Bruyère

Tel:  01 48 74 76 99

 

         photo  ©  Lot  

   

Vingt ans après !… Sonia et André se retrouvent dans un vieux café de Moscou. C’est un fait, puisqu’ils s’y sont déjà rencontrés la veille au soir, en refaisant leur monde. Oui, mais vingt ans après quoi ?

Il s’agit d’un secret, en toute complicité, entre l’auteur irlandais, Brian Friel et les spectateurs de sa création imaginaire s’accaparant le don étonnant de prolonger, à dessein, le destin de 2 personnages, aisément identifiables dans deux pièces d’Anton Tchekhov.

Voici, en effet, Sonia, la nièce d’ « Oncle Vania » et André, le frère des « Trois soeurs » attablés de part et d’autre d’une table de bistrot moscovite devisant dans le plus gai des badinages où les cœurs s’emballent à l’idée du partage d’une nouvelle vie, mise en perspective de la destinée amoureuse, ô combien fortuite.

Cependant, comme Tchekhov campe ses personnages, même de second plan, avec l’acuité précise du portraitiste social, tout un chacun a l’impression de bien les connaître individuellement, au gré de sa fréquentation du théâtre russe.

C’est donc avec un plaisir vertigineux que de telles retrouvailles inespérées s’échafaudent sur les planches du La Bruyère sous le pinceau à la fois juste et retenu de cette projection théâtrale encadrée avec soin par Benoît Lavigne.

D’ailleurs, cette nostalgie ressuscitée est d’autant plus réjouissante que Sonia (Marie Vincent) et André (Roland Marchisio), eux ne se connaissaient pas, vingt années auparavant, tout simplement parce que Tchekhov, les ayant placés en des œuvres différentes, ceux-ci n’avaient bien évidemment aucune chance de se rencontrer à l’époque, ni même un jour, sous quelque cieux.

Le talent de Brian Friel est donc, notamment, d’avoir eu, à la fois le talent de l’imaginer, mais surtout de réaliser cette rencontre avec le tact du démiurge se devant de respecter tout ce qui précède à cette continuité culturelle, par delà l’écriture, l’esprit et le temps retrouvés !….

Theothea le 03/11/11

MA SAGAN

de  Prune Litchlé

mise en scène:  Daniel Berlioux

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Théâtre Petit Hébertot

Tel: 01 42 93 13 04 

 

         photo  ©  Lot 

   

Sagan, la mienne, la vôtre, la leur…. à chacun donc sa Sagan, d’autant plus qu’aucune autobiographie n’a été voulue par la romancière qui, de son vivant, fit publier, par compensation, deux recueils d’interviews réunis sous les intitulés « Réponses » et « Répliques ».

Prune Lichtlé, jeune comédienne formée à l’école du cirque Fratellini, s’est emparée de ces recueils pour se les approprier, avec l’idée de faire dialoguer amour et solitude, sur le registre de l’universel.

L’interprète, à mille lieux de l’incarnation de l’écrivain, semble, davantage, en quête de l’art de vivre prisé dans son œuvre littéraire ainsi que de son témoignage sur la jeunesse d’avant la prise de conscience 68.

En pleine vivacité scénographique, Prune, très à l’aise sur les planches du Petit Hébertot, se coltine avec un cube rectangulaire blanc qu’elle ensorcelle d’un voile noire à géométrie variable.

Un peu comme si Sagan était le pendant de Bardot, la Lichtlé joue avec les codes de l’époque pour les transposer, allégrement, dans la modernité du portable, tout en projetant l’image composite d’un modèle rebelle à toute pesanteur sociétale.

En toile de fond, un drapé de texture fluorescente descend des cintres sous la suggestive perception de l’inconscient faisant écran avec l’objectivation du réel.

Ainsi, ici et maintenant, Françoise Sagan nous revient par la désinvolture de ses phrases lancées à la cantonade alors que Prune Lichtlé nous arrive par la malice joyeuse de sa pantomime dialectique.

Theothea le 01/11/11

DDM - DRÔLES DE MECS

       

de & mise en scène: Luis Ribeiro & Benjamin Renaudin 

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Théâtre de La Grande Comédie

Tel:  08 99 56 46 68 (surtaxé)   

 

         photo DR.

     

De la rue aux planches en passant, notamment, par Le Temple et La Grande Comédie, les drôles de mecs s’émancipent de quatre années d’apprentissage en « Village People » pour devenir la référence « DDM » labélisée à tous leurs succès à venir.

Impossible d’en douter au compteur d’énergie, tant en 80 minutes chrono, aucun temps mort n’est à déplorer.

Scotchés à leurs sièges, les spectateurs assistent médusés à une recollection de toute leur mémoire audiovisuelle enregistrée en 78 tours accélérés, style humour TGV.

Tout y passe, le cinéma, les tubes, les clips, les stars, les séries télévisées, comme pourvoyeurs inépuisables de concepts chorégraphiques à mimer en play back intégral, déguisés façon hip hop, break dance ou autre culture urbaine.

D’ailleurs, qu’importe qu’on ait l’ivresse gaie, pourvu que le flacon résiste à tant de débauches culturistes sur contre-courant de vintage kitsch où cinq mecs se donnent à fond…. tout en restant clean bcbg.

Un exploit, vous dit-on, renouvelé à chaque soirée parisienne jusqu’à la mi-janvier, next year, avant tournée, sans que le cœur puisse balancer de Luis Ribeiro, Benjamin Renaudin, Riyad Bassim, Shiler Pierrimas à Kevin Perez …. faute de temps de récupération !…

Cinq mecs à saluer jusque dans le hall de La Grande Comédie où ils vous raccompagnent, à l’issue de chaque show, en guise de deniers rappels…. pour vous remercier, mille fois, de parler d’eux… et davantage, si affinités !…Stop et encore…. Irrésistibles !

Theothea le 01/11/11

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