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16ème
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Chroniques 16.041
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L'ANNEE DE LA PENSEE
MAGIQUE
de Joan
Didion
mise en scène:
Thierry Klifa
|
****
Théâtre de l'Atelier
Tel: 01 46 06 49 24
|
Côté pile, Vanessa Redgrave et côté face, Fanny
Ardant ! Deux immenses actrices lancées comme un pont entre les deux
rives de lOcéan pour amarrer la pensée magique aux
bouées dun imaginaire intercontinental, salvateur.
Si le roman autobiographique de Joan Didion évoque le travail de
deuil, lié à deux décès au plus proche de
lauteure, le véritable flux incandescent qui sen dégage
est en phase constructive avec luvre agencée par la
pensée magique, celle qui place le conditionnel à lorigine
du succès escompté.
Si un mari vous quitte brusquement à l'instant de passer à
table, si votre enfant pareillement séloigne progressivement
dans un coma hospitalier, cest que lheure a sonné de solder
les comptes dune vie familiale en autarcie heureuse.
Mais de quelle heure sagit-il ici ? Celle de la mort sans crier
gare, celle de la maladie insidieuse ? A vrai dire, tout autant les deux
à la fois, bien que celle de la brusquerie a le don détestable
de déstabiliser, instantanément, tous les repères de
la valorisation de soi-même.
Passé, donc, le temps du groggy à point nommé, Joan
se met à rassembler toutes les forces éparses dun esprit
torturé par la dénégation radicale face à une
réalité impossible à concevoir.
En effet, quadviendrait-il des jours heureux, si lunique
rescapé du trio ne pouvait être à la hauteur du souvenir
de ces deux êtres chers, en voie de disparition ?
Seulement en voie ? Sans doute et cest précisément
là que devrait abdiquer, sans mot dire, toute velléité
de rationalisme intempestif, car la clef inventée spontanément
par Joan, confrontée à ladversité implacable,
cest de contourner celle-ci, habilement, tout en enrobant dans la vertu
de la pensée magique, celle-là même qui annonce :
« Si tu fais cela, ceci arrivera très certainement car
cest déjà arrivé
précédemment
».
Ainsi, aux confins du trouble obsessionnel compulsif, lauteure
sinvente, au fur et à mesure de labsence
incompréhensible, toute une panoplie de rituels à observer
scrupuleusement afin dattribuer toutes ses chances au retour inopiné
dun mari, bien vivant et pourquoi pas, pareillement, à celui
de leur enfant !
Cela va effectivement durer une année, pendant laquelle toutes
les ruses de la stratégie maligne vont effectuer leur danse de
lespoir fou jusquà ce que tout à coup, dans un
endroit improbable, sur le tarmac dun aéroport en plein
désert, Joan va être touchée par la révélation
salvatrice dune faucheuse enfin conjurée, ayant laissé,
de surcroît, la voie libre à un rapprochement assumé
des chers disparus.
Que de chemin parcouru, en plein désarroi sous le joug des pulsions
irrationnelles, jusquà, enfin, parvenir à la reconstruction
de soi-même, fort dune confiance en lamour plus forte que
labandon trompeur, quand bien même aurait-il été
subi(t).
Une véritable leçon de vie assumée jusque dans les
moindres frémissements de la voix venue dailleurs, celle bien
entendu de Fanny Ardant, en apothéose de sa propre magie.
Theothea le 22/11/11
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LE PARADIS SUR TERRE
de Tennessee
Williams
mise en scène:
Bernard Murat
|
****
Théâtre Edouard VII
Tel: 01 47 42 59 92
|
A deux jours de la dernière et par-delà les interruptions
de quelques représentations pour cause de malaise, le trio de ce Paradis,
en première à Paris, était sur le point datterrir
via une retransmission télévisée en direct de son ultime
performance scénique.
Ainsi à J-2, le compte à rebours était déjà
lancé, en rendant opérationnelle les diverses équipes
techniques dévolues à cette captation qui ferait témoignage,
à jamais, de la première expérience théâtrale
de Johnny Hallyday ayant duré un peu plus de 2 mois à
laffiche du Théâtre Edouard VII.
Dans quelques minutes donc, Chicken ferait son apparition, dabord
cinématographique, suivie de son entrée en scène, live,
alors que le cyclone menace sur le delta du Mississipi.
Loth, son demi-frère en compagnie de Myrtle, son épouse
le rejoindront rapidement aux abords de la maison familiale.
Quelque chose de Tennessee flotte sur le décor de Nicolas Sire
puisque demblée latmosphère semble pesante, poisseuse
et pleine de sous-entendus.
Si le public vient observer et apprécier la prestation de Johnny
Hallyday, 68 ans, sorti du coma une année auparavant, cest,
en fait, linconnu Jean-Philippe Smet qui descend de lécran
pour incarner la part sombre des deux demi-frères en présence.
Charge à Julien Cottereau den dévoiler la face positive
à moins que ce ne soit, à fronts renversés, que ces
deux-là osent saffronter en présence dAudrey Dana
qui, elle, nayant pas peur des maux, est non seulement la cheville
ouvrière de toute la pièce mais se trouve, de fait,
déléguée par la mise en scène de Bernard Murat
comme protectrice de ses deux partenaires, alors même que leurs rôles
les contraignent, paradoxalement, à lui rendre la vie infernale.
Littéralement écartelée par les motivations
contradictoires des demi-frères, Myrtle bat la mesure dune intrigue
à couper le souffle de vie.
Si jamais le talent, cétait avant tout, de savoir mettre
en valeur celui des autres, alors il est manifeste quAudrey Dana, qui
a su payer de sa personne en transgressant ses propres forces jusquà
lhypoglycémie, devrait, au terme de ce parcours remarquable
et, manifestement remarqué, être élevée au rang
distingué des Molières à venir.
Pour sa part, Julien Cottereau semble posséder, grâce à
sa pratique du cirque, cette force dadaptation permettant de moduler,
à souhait, lénergie à transmettre.
Quant au comédien Jean-Philippe Smet, sil a quelque chose
de Hallyday, ce nest certes pas, en tant que sosie de Johnny, mais
plutôt comme cet interprète, es qualités, qui naurait
pas encore su découvrir tout son potentiel de « jeu »
théâtral.
Coup de maître du chanteur ! Coup dessai du comédien
! Les deux ne font, désormais, plus quun seul artiste toujours
en devenir
. Et assurément, pourquoi pas sur les planches, à
nouveau ?
Theothea le 18/11/11
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MON MEILLEUR COPAIN
de Eric
Assous
mise en scène:
Jean-Luc Moreau
|
****
Théâtre des Nouveautés
Tel: 01 47 70 52 76
|
Pour son coup dessai sur les planches, Dany Brillant se taille un
costume de maître en culot et autres outrecuidances qui lui permettent
dincarner le personnage de Bernard en ne sembrassant daucun
scrupules afin de tenter de maintenir sa propre honorabilité.
Philippe (Roland Marchisio), censé être son meilleur copain
en deviendra peu à peu le bouc émissaire, chargé de
prendre les coups, en lieu et place, jusquà en devenir la victime
non consentante.
Trois jeunes femmes (Murielle Des Aunay, Juliette Meyniac & Aude Thirion),
davantage complices que rivales suivront les méandres de ces mensonges
et autres arrangements avec la fidélité, dans une perplexité
qui se transformera rapidement en révolte conjugale
générale.
Jusquoù aller trop loin dans la mauvaise foi avec la perspective
de ne sauver les apparences quà ses propres yeux, tel va devenir
lenjeu farcesque dun quintet exaspéré par
lascendance imposé par celui dentre eux qui ose ne douter
de rien et surtout pas de lui-même ?
Car, de surcroît, derrière son inventivité excentrique
qui mêle son copain à un système de défense fuyant,
sans cesse, de partout, Bernard pourrait, aussi, devenir le plus malheureux
dentre les cinq.
Cest effectivement ce qui le rend sympathique au regard empathique
des spectateurs qui en redemandent dans lescalade du bluff et de la
fanfaronnade.
A la manière dun Aldo Maccione, qui aurait pris des cours
de rattrapage en mauvaises manières, Dany Brillant arpente la scène
des Nouveautés en haranguant tour à tour chacun de ses partenaires,
de façon à imposer sa loi, cest-à-dire celle de
la séduction mytho maniaque
. jusquà ce que celle-ci
fasse, enfin, long feu.
Tenté, alors, de se dévaloriser à lextrême,
dans un mouvement de balancier vers la dénégation de soi, Bernard
sera rappelle par Eric Assous au happy end dune comédie
boulevardière, bien en prise avec son époque, tellement
aimantée par légocentrisme forcené.
Comme, à laccoutumé, Jean-Luc Moreau tire les marrons
du feu amoureux, en confectionnant un emballage cadeau à la hauteur
de toutes les festivités à transgresser.
Theothea le 30/11/11
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TOUT EST NORMAL MON COEUR
SCINTILLE
de & par
Jacques Gamblin
mise en scène:
Anne Bourgeois
|
****
Théâtre du Rond-Point
Tel: 01 44 95 98 21
|
|
photo © Giovanni Cittadini Cesi
|
Tout est normal au Théâtre du Rond-Point, Alfredo Arias joue
masqué en PINE (Policière-Infirmière-Nonne-Evaluatrice)
cachée derrière lun des truismes de Marie Darrieussecq,
alors quaux mêmes dates Jacques Gamblin précède
le dramaturge argentin dans la salle Renaud-Barrault en se faisant la tête
dun rêveur décalé du monde de labsurde
poétique.
Penser que cette succession concomitante au sein de la programmation
théâtrale de Jean-Michel Ribbes relèverait de la contingence
hasardeuse, ne ferait pas grand cas de la malice créative et
néanmoins directoriale.
En effet, si en se plaçant résolument en équilibre
instable sur le fil de la séduction amoureuse, Jacques parvenait à
se hisser à la hauteur détoiles dansantes telles que
Claire Tran et Bastien Lefèvre viendraient lui répliquer leur
état de grâce communicative, cest que nécessairement
la truie dAlfredo ne devrait pas être, dans les deux heures
suivantes, en reste sur le terrain du charme concocté.
Stratégie ô combien gagnante, car ainsi, en posant des
problématiques formelles sans commune mesure, ces deux spectacles
saffronteraient, de fait, sur le fil du funambule alors même
que leur balancier respectif ne cesserait, pour chacun, dosciller entre
malignité de linconscient et humour latent.
Certes, lenjeu esthétique pourrait déterminer
daucuns spectateurs à choisir, a priori, celui-ci plutôt
que celui-là mais, en revanche, le pari artistique consisterait à
imaginer que lémulation chronologique pourrait fasciner leur
envie au point de rendre les vases de limaginaire, communicants.
Cest pourquoi, Alfredo Arias & Jacques Gamblin mèneraient,
de concert, un même combat, celui du charisme qui emporte la
légèreté de lêtre, au-delà des limites
de la raison.
Theothea le 19/11/11
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TRUISMES
de Marie Darrieussecq
mise en scène:
Alfredo Arias
|
****
Théâtre du Rond-Point
Tel: 01 44 95 98 21
|
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photo © Giovanni Cittadini Cesi
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Tout est normal au Théâtre du Rond-Point, Alfredo Arias joue
masqué en PINE (Policière-Infirmière-Nonne-Evaluatrice)
cachée derrière lun des truismes de Marie Darrieussecq,
alors quaux mêmes dates Jacques Gamblin précède
le dramaturge argentin dans la salle Renaud-Barrault en se faisant la tête
dun rêveur décalé du monde de labsurde
poétique.
Penser que cette succession concomitante au sein de la programmation
théâtrale de Jean-Michel Ribbes relèverait de la contingence
hasardeuse, ne ferait pas grand cas de la malice créative et
néanmoins directoriale.
En effet, si en se plaçant résolument en équilibre
instable sur le fil de la séduction amoureuse, Jacques parvenait à
se hisser à la hauteur détoiles dansantes telles que
Claire Tran et Bastien Lefèvre viendraient lui répliquer leur
état de grâce communicative, cest que nécessairement
la truie dAlfredo ne devrait pas être, dans les deux heures
suivantes, en reste sur le terrain du charme concocté.
Stratégie ô combien gagnante, car ainsi, en posant des
problématiques formelles sans commune mesure, ces deux spectacles
saffronteraient, de fait, sur le fil du funambule alors même
que leur balancier respectif ne cesserait, pour chacun, dosciller entre
malignité de linconscient et humour latent.
Certes, lenjeu esthétique pourrait déterminer
daucuns spectateurs à choisir, a priori, celui-ci plutôt
que celui-là mais, en revanche, le pari artistique consisterait à
imaginer que lémulation chronologique pourrait fasciner leur
envie au point de rendre les vases de limaginaire, communicants.
Cest pourquoi, Alfredo Arias & Jacques Gamblin mèneraient,
de concert, un même combat, celui du charisme qui emporte la
légèreté de lêtre, au-delà des limites
de la raison.
Theothea le 19/11/11
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