Magazine du Spectacle vivant ...

   

 

   

Les    Chroniques    de

   

  

16ème  Saison     Chroniques   16.101   à   16.105    Page  295

 

  • BIG AND SMALL                                              
  • L'AFFAIRE DUSSAERT                                    
  • REMINISCENTIA                                              
  • LA CHIEUSE                                                         
  • RACHIDA BRAKNI                                           

            

       

              

            

     

         

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BIG AND SMALL

de  Botho Strauss   

mise en scène:  Benedict Andrews 

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Théâtre de la Ville

Tel: 01 42 74 22 77

 

          photo ©  Lisa Tomasetti 

                    

Véritable leçon de spectacle vivant, à épater le Théâtre de la Ville, alors qu’en présence de Benedict Andrews, metteur en scène de « Big and small », de Luc Bondy qui avait dû renoncer à l’être pour raison de santé, de Frédéric Mitterrand, Ministre de la Culture venant de nommer ce dernier à la tête de l’Odéon, de Bulle Ogier qui créa le personnage de « Lotte Kotte » en France 82, ainsi que, pour cette 2ème représentation, de Barbet Schroeder, Roman Polanski, Emmanuelle Seigner, Dominique Blanc, Marthe Keller, Mélanie Thierry, Danièle Thompson … ce vendredi 30 mars accueillait, donc, Cate Blanchett faisant prestation à Paris, durant une semaine, à l’occasion d’une tournée en coproduction européenne.

C’est l’école anglophone qui fait irruption sous la traduction des sous-titres paradoxalement accrochés aux cintres, obligeant le public à des contorsions oculaires à défaut de comprendre le texte, dans la langue de Martin Crimp.

Une quinzaine d’acteurs en provenance du « Sydney Theatre Company » à l’unisson pour proférer « ex cathedra » la version adaptée de « Grand et petit » signée Botho Strauss 78, à faire tonitruer les voix chuchotées, tellement à la mode, sur les planches parisiennes.

Bref, un métier de saltimbanque assumé jusqu’au bout des cordes vocales avec une meneuse de revue qui, ayant dévoré le diable en concentré d’expressionnisme format « théâtroscope », enchaînerait dix tableaux, à la manière des stations d’un chemin de croix, vers l’apothéose d’une quête de soi-même, démultipliée dans l’énergie gestuelle, sans avoir recours, pour autant, au gros plan cinématographique.

En effet, toute la focalisation du regard est captée par un cadre virtuel tracé dans l’espace d’avant-scène, façon cage de but au football.

La scénographie d’Andrews n’aura plus qu’à situer « plein champ » la cabine téléphonique, emblème symbolique d’une non-communication vintage à l’heure du portable tous azimuts, pour que la désespérance branchée se perçoive, en zoom mental, jusqu’aux ultimes rangées des gradins.

Véritable performance d’actrice grandeur nature décrochant de Sydney à Londres via Vienne & Paris, les fruits d’une renommée Hollywoodienne oscarisée, transformée, ici, en interprétation culte de cette « Lotte », en perdition transcendée dans le charisme hyperbolique.

Comme si la version acidulée d’une Meryl Streep en expectative rayonnante dans « Mamma Mia », se transformait, direct line, sous les yeux ébahis, en un lifting hard de l’errance, style Wenders, que Cate Blanchett sublimerait entre l’infiniment grand du « borderline » et le ridiculement petit de la « contemporanéité ».

Chapeau à l’artiste internationale et mille bravos à une troupe australienne qui pourrait susciter un coup de fouet à la communauté théâtrale hexagonale s’interrogeant sur la pertinence ou non des Molières à la Française… là où il suffirait de croire aux vertus catalytiques de son art pour susciter l’engouement général.

Theothea le 01/03/12

L'AFFAIRE DUSSAERT

   

de & par Jacques Mougenot   

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Théâtre du Ranelagh

Tel: 01 42 88 64 44

 

          photo ©   Theothea.com 

     

Au-delà de la vraie fausse conférence sur le peintre Philippe Dussaert et « l’affaire » médiatique que sa succession déclencha en raison d’une préemption de l’Etat, lors de la vente aux enchères de son œuvre « Après Tout », le comédien Jacques Mougenot stigmatise la crédulité à tous les niveaux d’une société devenue panurgique, à force de vouloir se distinguer.

C’est, bel et bien, la problématique de l’élite révélant ses intentions latentes de conserver, coûte que coûte, ses prérogatives dans tous les domaines, en sachant que le registre culturel est son territoire de prédilection, car c’est précisément avec les mots que pourrait, « ex nihilo », se définir et s’évaluer « le rien ».

Ainsi, à peine goguenard, le conférencier, style passe-partout, fait mine de ne pas toucher à autre chose qu’à la thématique du jour, à savoir l’histoire d’un scandale à tiroirs dans le marché de l’ Art où, en fin de course, une somme exorbitante d’argent public a failli rester en possession des ayants droit, alors que l’Etat entrait en possession d’une œuvre intangible dont la seule matérialisation consistait en un acte de vente reconnu par tous les experts !…

Bien évidemment, toute cette histoire pourrait être issue d’un cerveau affabulateur mais, précisément, parce que la vie artistique de Dussaert paraît vraisemblable, y compris jusque dans son travail de faussaire faisant disparaître toute figure humaine des chefs-d’œuvre de l’histoire de la peinture, la conscience du public porte, aisément, un crédit sans faille à cette fable hyperréaliste.

Celui qui fut, à juste titre, surnommé « Le peintre à la gomme », puisqu’il était même capable de reproduire « La Joconde » sans Mona Lisa, ne peut que séduire l’imaginaire des spectateurs et c’est pourquoi, Jacques Mougenot, en mettant les rieurs de son côté, n’a pas été le dernier a avoir perçu l’impact de ce créneau sociétal, porteur de messages subliminaux à décoder, bien entendu, au mieux de l’esprit critique.

Theothea le 30/03/12

REMINISCENTIA

Spectacle musical en Ré

Piano & mise en scène: Silas Bassa   

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Théâtre du Gymnase

 

        photo ©   Theothea.com 

                

     

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LA CHIEUSE

de  Patrice Dard

mise en scène:  Philippe Hersen

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Comédie Caumartin

Tel: 01 47 42 43 41

 

        photo ©   Theothea.com 

       

Une très sympathique équipe de comédiens réunis sous un titre accrocheur, lui-même au service d’une histoire de mariage improbable un peu poussive, selon une mise en scène faisant feu de tout bois.

Un vaudeville Hollywoodien pimenté d’un peu de De Funès par ci, un peu de Village People par là, un peu de BD Lucky Luke en prime ainsi que des effets spéciaux se dégonflant à vue d’œil, le tout assaisonné avec juste ce qu’il faut de gros mots lancés à la cantonade.

Bref, un spectacle décalé, plus ou moins délibérément, qui a la vertu de souder des comédiens bien campés et décidés à tirer parti de cette histoire loufoque où une invitée surprise est incitée à faire déraper la fête nuptiale en faisant des alliances de circonstances successives, avec un culot burlesque.

Noémie de Lattre vient de reprendre, au pied levé, ce rôle laissé vacant par Agnés Soral, partie elle-même sur une autre production.

En parallèle d’un one woman Show au Point Virgule, la comédienne assume avec un tact BCBG, cette fonction de dynamiteuse en chef, toujours prête à lancer une vanne plus ou moins châtiée…. rien que pour inciter ses partenaires à en faire autant !….

La chieuse à la Comédie Caumartin, c’est du mauvais esprit bien joyeux et qui, surtout, ne se prend pas au sérieux, de façon à ce que la croisière s’amuse…. même sans yacht.

Theothea le 04/04/12     

RACHIDA BRAKNI

Premier album  

Concert du 4 avril 2012

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Café de la Danse

 

          photo ©  Theothea.com     

                    

Au théâtre et au cinéma, Rachida Brakni se perçoit comme un matériau disponible dans la main du metteur en scène.

En musique, il lui semble possible, a contrario, d’être artiste à part entière car, dans une perspective artisanale, tous les stades de la création depuis la composition jusqu’à la prestation scénique, en passant par l’enregistrement en studio, dépendent directement de la personnalité et, bien entendu, de la voix de l’interprète.

     

                  

          photo ©  Theothea.com     

                       

Pour la composition des chansons c’est, en l’occurrence, son Eric Cantona de mari qui lui a servi de plume leader ; quant à la réalisation de son premier album, c’est le chanteur Cali qui en a assuré le bon déroulement, à toutes les étapes.

Et voilà donc, après la sortie du CD éponyme, « Rachida Brakni » tel est ainsi son titre, et à la suite de quelques shows en rodage, qu’a eu lieu la première date parisienne de l’ex-pensionnaire de la Comédie Française devenue chanteuse à plein temps à partir de ce concert inaugural au Café de la danse.

Avec « Terre fatale », « Tocard » & « Les parenthèses » en trio emblématique des chansons de ce disque, salué par l’ensemble de la critique comme un engagement musical d’emblée mature, le récital de 75 minutes fait place à une voix chaude pouvant aisément rappeler des intonations s’étalonnant de Juliette Greco à Marianne Faithfull en passant par Adjani, Bardot & Carole Laure, toutes soutenues par d’évidentes dispositions au blues rock, façon Bashung.

   

          

          photo ©  Theothea.com     

            

Si les réminiscences de sa culture originelle révèlent aisément la couleur orientale de ses motivations artistiques et son aisance à les côtoyer, c’est en meneuse affirmée d’un groupe de quatre musiciens que la comédienne part à l’assaut d’un nouveau métier où, de toutes évidences, elle entend maîtriser son profond et lointain désir de s’exprimer par la musique, en suscitant désormais une relation existentielle avec un nouveau public à conquérir.

A suivre désormais… au fil du temps et du feeling !

Theothea le 06/04/12

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