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ANOTHER SIDE OF THE
STORY
d'après West Side Story
de & mise
en scène: Caroline Marcadé
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****
Théâtre du Conservatoire
12, 13 & 14 avril 2012
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Ce vendredi 13 avril 2012 sera désormais à compter parmi
les grandes heures du Conservatoire national supérieur d’Art
dramatique, alors que s’est donnée la deuxième des trois
représentations inspirées par « West Side
Story » à une quarantaine d’années de sa
création à Broadway.
Ce moment grandiose de spectacle vivant, interprété par
une vingtaine d’élèves de seconde année, plus brillants
les uns que les autres, a été adapté, mis en scène
et chorégraphié par Caroline Marcadé, en charge du
département Danse-Théâtre.
Déjà, l’idée d’actualiser cette mythique
Comédie Musicale en imaginant sa transplantation française
dans une villégiature provinciale, ayant appartenue à Nathalie
Wood ,est en soi une trouvaille qui pourrait faire des émules.
D’autant plus que sa descendance de petits cousins & cousines
auraient décidé d’y célébrer l’artiste
Hollywoodienne, en un happening géant où seraient joués
les moments emblématiques du chef d’œuvre de Jérôme
Robbins & Leonard Bernstein.
De surcroît, grâce à cette translation dans
l’imaginaire, la réalisatrice donnerait à la jeunesse
d’aujourd’hui, la légitimité de s’emparer de
la scénographie, des chorégraphies et des chansons, ayant construit
le fameux succès international, pour faire sien ce patrimoine artistique
à redécouvrir sans cesse, tout en valorisant ses ressources
de manière récurrente.
Ainsi « In América », « I feel
pretty », « Tonight », « Keep
cool boy », « Maria » etc… reviennent
superbes comme des leitmotivs aussi lancinants que branchés sur les
utopies d’aujourd’hui, y mettre de la passion en même temps
que restaurer le goût de l’idéal et de la perfection au
cœur d’un projet d’Atelier transversal qui ne pourrait se
contenter de rester sans suite après ces trois représentations
exceptionnelles.
Une chose est sûre: Les générations
d’élèves du Conservatoire sous la direction actuelle de
Daniel Mesguich n’y perdent vraiment pas leur temps de formation.
Félicitations à tous ces artistes en devenir !
Theothea le 19/04/12
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SOUVENIRS D'UN GRATTEUR
DE TÊTES
de & par Bernard Pivot
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****
Théâtre du Rond-Point
Tel:
01 44 95 98
21
|
Depuis « Ouvrez les guillemets » jusqu’à
« Bouillon de culture » en passant par
« Apostrophes » et « La dictée »
éponyme, Bernard Pivot a enchanté la télévision
française d’avant la TNT, en élaborant ce rôle de
« gratteur de têtes », à la fois de ses
invités hebdomadaires en plateau mais pareillement de ceux qui, à
l’autre bout de la chaîne hertzienne, constituaient son audimat
de téléspectateurs captivés plutôt que captifs.
C’est ce que l’animateur littéraire est venu conter en
salle Jean Tardieu au Théâtre du Rond-Point, durant une heure,
lors de trois soirées successives, à l’invitation du
maître des lieux, Jean-Michel Ribbes.
Dans un décor reconstituant celui d’
« Apostrophes » avec l’un des fauteuils originels
de l’émission, Bernard se souvient de son parcours journalistique
qui doit autant à sa passion du sport qu’à son goût
pour l’œnologie.
A vrai dire, c’est l’opportunité d’un stage au Figaro
Littéraire qui le propulsera sur la rampe de lancement grâce
à des rails fantasmatiques qui ne cesseront, par la suite, de dicter
sa destinée et sa vocation cachée… de lui-même.
En effet, le jeune provincial avait fait ses classes de séduction
auprès de la gente féminine, en découvrant la formidable
aubaine que pouvait constituer, au sein des manèges forains lyonnais,
la fréquentation assidue du « Train fantôme »
où chacun de ses béguins venait, ainsi, se réfugier
au fond de ses bras protecteurs, tant la frayeur était venue surprendre
la confiance candide de ces damoiselles.
Cette expérience, maintes fois répétées et
vérifiées dans son taux de réussite inégalable,
incita le jeune homme à l’observation d’un job fantomatique,
celui précisément de l’assistant qui devait passer, dans
l’obscurité des coulisses, une main experte sur les visages et
les chevelures des clients littéralement effrayés par ce
frôlement tant redouté qu’attendu.
C’est bien là, dans ce manège du flirt organisé
en stratégie de conquête amoureuse, qu’est née la
fascination pour le rôle du « gratteur de
têtes », celui qui, par métaphores associatives, va
plus tard tendre la main vers son auditoire, en lui grattant symboliquement
le cuir chevelu, juste suffisamment pour attiser la circulation conceptuelle
entre les neurones.
Gageons que ces trois représentations de lecture animée
par l’un des piliers de la mémoire télévisuelle,
ayant su pendant vingt-huit ans, fédérer, sur son charisme
personnel, l’intérêt national envers la littérature,
seront plébiscitées pour être renouvelées dans
un cycle vintage dédié au plaisir charnel du
théâtre.
Theothea le 13/04/12
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PEGGY GUGGENHEIM
Femme face à son
miroir
de Lanie Robertson
mise en scène:
Christophe Lidon
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****
Théâtre du Petit Montparnasse
Tel: 01
43 22 77 74
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« Miroir, mon beau miroir, suis-je la plus laide ? »
à cause du nez spectaculaire qu’elle détestait, legs familial
dont a hérité également l’oncle Salomon.
Ce nez ne l’empêchera pas de devenir l’extravagante Peggy
Guggenheim, papesse de l’art contemporain, reconnue pour son goût
visionnaire sans faille.
Dans son dressing, au milieu de ses robes aux motifs picturaux, robe Magritte,
robe Jackson Pollock, peintre qu’elle se glorifie d’avoir
découvert, robe Mondrian, robe Joan Miro, à la fois mondaine
et un brin vulgaire, la femme qui se tient devant nous, lascive,
emperruquée platine, dans son lamé imprimé noir et blanc,
nous irrite, de prime abord, par son arrogance.
Elle rabroue sa bonne qui veut prendre un congé et vitupère
les journalistes qui se tiennent dehors, devant son palazzo vénitien
au bord du grand canal, dans lequel elle livre une fête virtuelle pour
un vernissage en l’honneur de sa fille Pegeen.
Celle-ci lui renvoie, en cet âge vieillissant, dans les années
soixante, l’image de sa vie si solitaire en fin de compte, face à
ses collections qu’elle affectionnait beaucoup plus que ses deux enfants
nés de son union avec Laurence Vail.
Repliée dans ce dressing, tel un huis clos, entourée des
ses robes protectrices, elle s’adresse à nous avec gouaille et,
derrière son sourire carnassier et ses lunettes style « Elton
John », elle nous fait vivre ses passions, ses failles, nous raconte
les hommes qui ont partagé son existence, en passant par son enfance,
ses parents, un père aimé qui a sombré avec le Titanic
en 1912, une mère hystérique qui répétait tout,
trois fois.
Les hommes de sa vie ont été nombreux, traités souvent
avec vacherie; elle est sans pitié pour Marx Ernst à qui
elle dira « oui », en 1942, après l'avoir aidé
à fuir l'Europe en guerre pour New York.
Avec verve, elle relate sa soumission sexuelle à Samuel Beckett,
l’irlandais taiseux, ou sa rencontre avec le doux peintre surréaliste
Yves Tanguy, un des seuls qu’elle épargne de sa cruauté
générale.
La mise en scène de Christophe Lidon répond à
l'intention de l'auteur Lanie Roberston, de montrer cette femme comme
coupée du monde, se retournant sur son passé et monologuant;
reflet narcissique dans un miroir, c’est une véritable
traversée du miroir auquel on est confronté.
Stéphanie Bataille, grimée et platinée, est à
la fois une Peggy touchante et insupportable, émouvante et capricieuse,
dans un décor original où les peintres sont suspendus aux cintres
des vêtements.
Elle occupe l’espace avec brio, portant l’art sur sa peau,
traversant toute la création artistique des dadaïstes et des
surréalistes, cependant l’évocation biographique reste
un peu trop linéaire et ne nous transporte pas autant que
l’excentricité de Peggy aurait pu le laisser augurer.
Cat.S / Theothea.com, le 23/04/12
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APRES TOUT, SI CA
MARCHE...
d'après Woody Allen
mise en scène:
Daniel
Benoin
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****
Théâtre Marigny
Tel: 01 53 96
70 00
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Après tout, si ça marche, le Théâtre Marigny
n’aura pas eu besoin de nominations aux Molières pour relancer
la fréquentation de ses deux salles, en troisième partie de
saison 11-12.
En effet, les deux Michel sont aux manettes, à savoir pour draguer
le public concomitamment, « Le Fau » et le vrai
« Boujenah » l’un, travestissant son exhibitionnisme
artistique en Popesco et l’autre, en se faisant misanthrope atrabilaire
afin de mieux défier son sentiment de déception universelle.
Avec Woody Allen en mentor virtuel, le one man « Enfin libre !
» se coltine à un véritable personnage théâtral,
fût-il transposé du cinéma New Yorkais pour s’adapter
aux mœurs très parisiennes.
Deux jeunes femmes pour faire-valoir celui-ci « en
creux » dans la dépression et l’insatisfaction chronique,
l’une déjà trois nominée aux Molières de
la comédienne, et l’autre qui pourrait l’être, à
juste titre, en révélation féminine 2012, vont mettre
la pièce adaptée et mise en scène par Daniel Benoin,
sur les rails du succès populaire, nourri par avance de bouche à
oreille.
Ainsi, mère et fille déjantées à souhait,
Cristiana Reali et Nora Arnezeder entreprennent un pas de deux dingues qui
vaut, à lui seul, le déplacement du spectateur au
Théâtre dirigé par Pierre Lescure, si ce n’est que
le père et néanmoins ex-mari, Eric Prat n’est pas en reste,
pour leur donner le change.
Un système de décors, à la fois sophistiqué
et artisanal, pratique la translation latérale et l’ascension
aller-retour dans les cintres, de façon à assurer la fluidité
cinématographique à ce spectacle bien vivant, malgré
le suicidé raté de Maurice, alias Boujenah Michel.
Davantage râleur et rustique provincial qu’intello urbain de
la Grande Pomme, celui-ci parcourt la scène de cour à jardin
en quête de justifications toutes trouvées à son
asociabilité qui, en définitive, sera battue en brèche
par Mélodie, plus déterminée que jamais elle ne le fut
à squatter ce type phénoménal.
Après tout, si ça marche…. les autres pourraient, fort
bien, eux aussi, avoir envie d’en faire autant et de lâcher les
grands principes au profit du plaisir partagé par tous.
Theothea le 24/04/12
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LA NUIT AUX INVALIDES
de & mise
en scène: Bruno Seillier
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Cour des Invalides
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« La
Nuit aux Invalides », ce n’est pas du « spectacle
vivant » à proprement parler mais ce n’est pas non
plus un simple « Son et lumière ».
En effet, la contribution des Invalides à l’histoire de France
y est présentée comme un hymne pictural à la légende
de ce lieu prestigieux.
Durant trente-cinq minutes, en une succession de tableaux projetés
à même trois des façades de la cour intérieure,
pouvant induire une virtualité 3D grâce à la perspective
du relief architectural, les évènements emblématiques
et les hommes providentiels s’y trouvent réunis sous infographies
de source vidéonumérique.
Des voix off de notoriété, telles celles de Jean Piat et
André Dussollier, illustrent la narration de cet évènement
parisien grand public qui, durant huit soirées de printemps, est
proposé aux visiteurs en trois séances quotidiennes.
Depuis sa construction décidée par Louis XIV jusqu’
à l’Ordre de la Libération installé par de Gaulle
en passant par le tombeau de Napoléon Bonaparte qui en focalise la
portée universelle, les Invalides induisent une quête de sens
patrimonial national, dans un élan culturel s’affichant bien
au-delà de la dimension militaire.
Le réalisateur Bruno Seillier a, ainsi, l’opportunité
de s’appuyer sur trois siècles d’Histoire avec un grand
H pour raconter, par le support d’une technologie maîtrisée
à sa main, celle d’une échappée onirique où
l’imaginaire prendrait volontiers des allures touristiques de place
Saint-Marc à Venise ou, pourquoi pas, du musée de l’Ermitage
à Saint-Pétersbourg.
On peut rêver par projections interposées, n’est-ce
pas ?
Cependant l’objectif spectaculaire de son créateur
n’atteint pas vraiment son ambition initiale de théâtralisation
car les personnages ne s’y trouvent pas en situation de scénographie
dialectique mais se présentent davantage en témoins institutionnels
de la chronologie officielle.
Point de feux d’artifices en prime pour ce triple show monumental
nocturne sous dorure grandeur nature, s'épanouissant en phase
murale de miroitements et plénitude de scintillements !
Theothea le 15/04/12
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