Magazine du Spectacle vivant ...

   

 

   

Les    Chroniques   de

  

17ème  Saison     Chroniques   17.041   à   17.045    Page  310

 

                                 

   

              

     

   

     

              

   

            

     

65ème Festival de Cannes 2012

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Les Molières 2012

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MOLLY BLOOM

d'après Ulysse de James Joyce

adaptation : Jean Torrent

****

Théâtre des Bouffes du Nord

Tel:   01 46 07 34 50   

 

           photo ©  Pascal Victor Artcomart  

               

Jamais en 17 années de chroniques théâtrales, nous nous sommes trouvé en un tel dilemme de rendre compte d’un spectacle dont nous n’ayons « entendu », du premier au dernier, le moindre mot… ou si peu audible !

Impossible que ce fût-ce l’acoustique des Bouffes du Nord, réputée excellente, ni même que ce soit notre emplacement au centre du parterre, bien qu’à l’arrière sous la corbeille, qui puissent être la cause de ce total « malentendu » !

L’engouement général de la critique sur le web est pourtant bien là pour nous prouver, à l’exception d’un blog faisant état d’une écoute fort difficile, que l’assistance est conquise par Anouk Grinberg incarnant ce flot de pensée féminine, jaillissant tel un torrent de son lit en état de transe intérieure jusque là contenue, mais répandant, en direct sur les spectateurs, ces phrases délibérément interminables de Joyce sans aucune ponctuation et donc, sans jamais pouvoir reprendre son souffle.

Formidable performance d’actrice que nous devinons au fil d’une heure passée à l’écouter le plus attentivement possible là-bas au centre d’une scénographie synthétisée en un lit de fer où joue à dormir paisiblement son partenaire tête-bêche avec Molly.

Comme s’il s’agissait d’une langue étrangère qui s’énonçait de la bouche de la comédienne, le fleuve orgasmique se déverse de manière continue dans un rythme sauvage et fascinant.

Des rires éclatent par moments dans le Théâtre comme pour confirmer l’humour des propos spontanés que Molly s’adresse à elle-même dans une suite d’idées intimes proches des principes de la liberté associative chère à la psychanalyse.

Ce texte de « Pénélope » marquant la fin d’Ulysse, considéré en Littérature universelle comme le roman le plus emblématique du style métaphorique de James Joyce doit, bien entendu, supposé être connu par la grande majorité des spectateurs et c’est sans doute pour cette raison que ceux-ci ne semblent guère avoir éprouvé de difficultés à en reconnaître le sens, ses codes secrets et toute la démarche implicite d’une jeune femme se découvrant à elle-même à travers l’imaginaire du désir enfin assumé pour ce qu’il devrait être.

Chapeau bas à Anouk Grinberg d’oser affronter un tel défi du spectacle vivant et de réussir à le transformer en un moment de grâce partagé, avec évidences, sous l’attention empathique du public mais pour nous, d'un point de vue spatio-temporel défavorable, « la reine était nue » et son langage « incompréhensible », à moins que celui-ci voulut être immense onomatopée issue d'un silence autistique!

Theothea le 05/12/12

ADIEU JE RESTE !

de  Isabelle Mergault

mise en scène   Alain Sachs 

****

Théâtre des Variétés

Tel: 01 42 33 09 92   

     

             photo ©  Bernard Richebé               

      

« Adieu ! Je reste » C'est tout juste ce que vient de jouer Isabelle Mergault sur son compte Twitter perso en ce début décembre où, durant quelques jours, surgissait un message d'erreur en lieu et place de ses tweets !

Mais soudain le dimanche soir suivant la comédienne réapparaissait comme par magie : « Chers suiveurs, suis revenue suite o nombreuses lettres reçues o théâtre me demandant de revenir. Sensible aux laudateurs, suis donc là. Bizz »

La belle Isa avait tout compris de ce jeu de cache-cache contemporain qui permet tout à la fois de se faire tour à tour, proche, distante et absente dans un cycle infini avec les mots qui magnifient ou se perdent telles des bouteilles à la mer !…

Ainsi dans un geste identique, l’artiste post-moderne écrit-elle, elle-même, ses messages sur son smartphone, toujours à portée de main en ses multiples moments perdus, mais écrit également ses propres pièces de théâtre, jamais mieux servie que par sa propre écriture, et tant qu’à faire les joue ensuite sur scène de façon à être véritablement synchrone avec ses admirateurs qui, ainsi, se multiplient à l’infini, sans que l’on puisse savoir ce qui du tweet métaphorique ou du bouche à oreille météorologique est à l’origine de ce succès météorite.

En effet, ça marche du tonnerre pour la mise scène d’Alain Sachs car, quatre mois après la couturière, du poulailler au carré or, le théâtre des Variétés est complet chaque soir et se doit de repousser la tournée hexagonale prévue début janvier prochain au bénéfice de prolongations parisiennes jusqu’au moins les calendes de juin 2013.

Ceci dit, l’auteure a plus d’un tour dans son sac à malices, puisqu’elle a décidé d’emblée de faire appel à une partenaire beaucoup plus expérimentée qu’elle sur les planches, dont la notoriété est au zénith du woman show.

Pour les mauvaise langues qui parlent sans savoir, ce serait leurs défauts de prononciation spécifique à chacune qui les rapprochent spontanément dans l’imaginaire fantasque du public : En effet, si l’une chuinte tout schuss, l’autre cafouille au portillon avec la grâce d’une danseuse étoile.

Tout cela est véridique, bien entendu, mais pour le pitch, Gigi et Barbara ont vraiment d’autres chats à fouetter que d’assassiner les mots pour soi-disant faire plaisir à leurs fans.

Et bien sûr, il devrait y avoir un homme dans tout ça, une sorte d’antihéros de la peinture et même un deuxième qui s’évertuerait à cloner le rôle d’un Sancho Pancha rocambolesque.

Dans une perspective de porte-à-faux où le pôle féminin devrait s’autodétruire de mort accidentelle voire criminelle, c’est peu à peu la complicité salvatrice qui prendrait les rênes de contrats à dormir debout avec la velléité masculine.

   

           

            photo ©  Theothea.com  

   

Isabelle et Chantal Ladesou ont d’ores et déjà gagné le défi de faire rire et crouler Paris dans leur jeu à deux plus deux; en comptant le metteur en scène, ça devrait se savoir 5 sur 5 sur le Boulevard !

Theothea le 11/12/12      

PLUS VRAIE QUE NATURE

de  Martial Courcier 

mise en scène  Raphaëlle Cambray 

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Comédie Bastille

Tel:  01 48 07 52 07     

     

           photo ©  Pixelpro Serge Carriée

                   

Véritable conte philosophique basé sur le malentendu que la perspective amoureuse pourrait engendrer entre deux êtres cheminant sur des voies par essence parallèles, la comédie de Martial Courcier, adossée à des airs de technologie avancée progresse de fait sur le terrain psychologique où la projection narcissique du sujet amoureux vient aveugler l’objet de son désir.

Prenez Julien vivant sa trentaine sous le régime du célibat endurci, convaincu que la femme idéale existe quelque part sur la planète mais que celle-ci n’a pas encore eu la chance de le rencontrer.

Faites intervenir François, son meilleur ami, qui tout dévoué à la cause de cette frustration, voudrait pour l’anniversaire de son copain, lui offrir le cadeau de ses rêves les plus fous.

Facile d’imaginer Chloé correspondant tellement point par point aux fantasmes de Julien que celui-ci, dans un premier temps de recul, refusera d’en croire ses yeux, tout persuadé de l’existence de la fameuse fiancée idéale, exclusivement dans ses songes.

On le comprend d’autant mieux qu’un artifice de taille est venu s’interférer dans le processus d’objectivation onirique dont le spectateur est d’emblée averti par l’auteur selon l’enjeu initial proposé par François à Julien:

Ce cadeau d’anniversaire livré à domicile est un robot de la toute dernière génération incluant les affects et sentiments humains en plus de toutes ses fonctions utilitaires anthropomorphiques. Un mode d’emploi détaillé accompagne la caisse d’emballage permettant de sélectionner, au choix et successivement, les programmes les plus adaptés à l’heureux bénéficiaire.

Après quelques tâtonnements d’expérimentation, le robot Chloé se révélera totalement à la hauteur des souhaits de Julien et, quasiment comme un coup de foudre, va commencer, entre eux, une grande histoire d’amour conjugal.

Oui, mais c’est alors que va se poser la question incontournable de la procréation et, à cet instant, les problèmes métaphysiques commenceront à affluer, d’autant plus qu’en parallèle, une note urgente du fabriquant avertira ses clients d’un retour en usine rendu nécessaire car des dysfonctionnements intempestifs ont été signalés dans certaines configurations de programmation.

                

   

        photo ©  Theothea.com  

                  

Delphine Depardieu est une véritable révélation dans ce rôle, forcément de composition; la subtilité de son interprétation s’emboîte, à merveille, avec les comportements stéréotypaux du robot humanoïde conjugué au féminin !

Paul Belmondo est parfait dans la fonction du gars sympa, hésitant entre le machisme atavique et la modernité masculine aux épreuves du feu de l’amour.

Jean Martinez joue au mieux son rôle de Monsieur « bons offices » s’employant à mettre de l’huile dans les rouages cyber libidinaux, tout en essayant de rester discret face au respect de la vie privée.

Cette comédie écrite sur le ton de la farce réflexive est une découverte fort heureuse d’autant plus que la direction d’acteurs met en valeur un formidable travail d’équipe autour de Delphine Depardieu.

Theothea le 13/12/12

LA VOIX DES AUTRES

Veronic DiCaire

Première partie :  Wilfried LeBouthillier

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Olympia

Tel:   08.92.68.33.68 (0,34e/mn)

 

           visuel affiche Olympia  

               

A l’Olympia en décembre 2012, en assistant au show musical « La voix des autres », on croit découvrir, après tout le monde, une chanteuse-imitatrice de 35 ans, véritable performeuse de la scène dont sa participation au jury de l’émission de télévision X-Factor sur M6 a fait exploser son succès populaire au point de remplir dans la foulée, à dix reprises, la célèbre salle parisienne de Music Hall fondée par Bruno Coquatrix.

Mais voilà, cette découverte ne serait en fait qu’un leurre à notre mémoire du spectacle vivant. Eh oui!, grâce à l’adaptation française de Laurent Ruquier, nous connaissions déjà Véronic DiCaire depuis 2003 pour l’avoir vue et vivement appréciée dans sa composition du rôle de Roxie Hart, dans la comédie musicale « Chicago » emmenée successivement au Casino de Paris par Anthony Kavanagh et ensuite par Stéphane Rousseau.

Cette piqûre de rappel pour reconstituer le puzzle mémoriel d’une carrière artistique commencée en 1994 à l’âge de 17 ans en Otario, va assurément nous confirmer que Veronic, ainsi nommée en hommage à Véronique Sanson adulée par sa mère à l’époque de la naissance de sa fille, est devenue une véritable performeuse hors pair qui, présentement, excelle à reproduire la voix des autres mais qui, surtout, a de multiples cordes à son talent pour danser, chanter, jouer la comédie et a la présence et le charisme d’une artiste complète prête à mener une revue, en « entertainer » avérée.

D’ailleurs, bilingue en français-anglais, Veronic se produira prochainement à Las Vegas, à l’instar de Céline Dion, dont le mari producteur veille désormais sur l’avènement de cette nouvelle carrière internationale.

En attendant, son spectacle actuel réunissant une quasi centaine de voix fait un tabac en pays francophones, en s’adossant à des présentations thématiques permettant d’esquisser par l’humour, la caricature et l’empathie gestuelle, toutes ses subtilités qui construisent l’idée et l’image d’artistes plébiscités par leur public respectif et ainsi imités par la québecquoise.

Dans l’évocation vocale de toutes ces stars de la chanson, enchaînée très rapidement, se construit le film d’une mémoire audiovisuelle constitutive des dernières décennies alors même que c’est bien le charme, la prestance et la sensualité de Veronic DiCaire qui séduisent et fascinent en direct, par tant d’aisance à se mouvoir dans l’imaginaire collectif dont elle devient, ainsi, la maîtresse légitime.

De surcroît à l’Olympia, elle fait aussi honneur à l’avenir, en offrant la première partie à Wilfried LeBouthillier, chanteur-guitariste de son âge qui, en quelques chansons manière Roch Voisine, séduit et convainc le public par son inspiration et feeling authentiques.

   

 

        photo ©  Theothea.com  

   

En tout cas Véronic DiCaire est, d’ores et déjà, une grande parmi les grandes. Nul doute qu’elle va s’imposer rapidement comme une des valeurs sûres et emblématiques du Woman Show mondialisé.

Theothea le 02/12/12

BRIT FLOYD

   

Direction musicale: Damian Darlington

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 Casino de Paris  

   

   

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