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18ème
Saison
Chroniques 18.016
à
18.020 Page
329
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Répétitions :
Dan
Menasche fait lien à
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en
passant du rôle de
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MON BEAU PERE EST UNE
PRINCESSE
de & mise en scène Didier
Benureau
|
****
Théâtre du Palais Royal
Tel 01 42 97 40 00
|
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LA CHANSON DE
L'ELEPHANT
de Nicolas Billon
mise en scène Bruno
Dupuis
|
****
Théâtre du Petit Montparnasse
Tel 01 43 22 77 74
|
Cette pièce est la confrontation verbale et psychique entre un
jeune patient de 23 ans, interné, et un psychiatre, renommé
et infaillible, Directeur de lhôpital, qui va interroger
Michaël pour être le dernier à avoir vu le docteur Lawrence,
son thérapeute, ayant subitement disparu sans laisser de trace ni
dexplication.
Sur le plan théâtral, cest une joute rhétorique
entre un jeune débutant sur les planches, Jean Baptiste Maunier
(révélé par « les Choristes »)
et un comédien aguerri et solide comme un roc, Pierre Cassignard
(entre autres, Molière du meilleur comédien en 1997 pour
"Les Jumeaux Vénitiens" de Goldoni, mis en scène par Gildas
Bourdet -
Seconde nomination aux Molières en 2005 pour "La Locandiera" du
même Goldoni, mis en scène par Alain Sachs).
On va assister à un véritable jeu de piste. Le psychiatre
Greenberg, sûr de son savoir, sera secoué et déstabilisé
par lintelligence perverse de Michaël, lequel joue sur divers
registres, manipulant la logique rationnelle du docteur, se montrant calculateur,
froid puis soudainement tendre et touchant, révélant un amour
immodéré pour léléphant, animal doté
ici de toute une symbolique psychanalytique.
Sa mère avait l'habitude de lui chanter « Un éléphant,
ça trompe énormément ». Paroles pleines de
signification pour un esprit dissimulateur, maniant avec art loccultation.
Le public se retrouve, comme le directeur, baladé par les successives
révélations ou différents camouflages de Michaël.
Pareillement pris dans les rets de lemprise névrotique du patient,
il doute et, tel un inspecteur qui interroge et mène une enquête,
il tente de dénouer les fils de la vérité, insaisissable,
toujours glissante.
En arbitre, au milieu du ring clinique, linfirmière de garde
(Christine Bonnard) essaie tantôt dêtre prévenante
avec le docteur Greenberg, tantôt dêtre conciliante avec
Michaël dont elle soccupe personnellement.
Sous lautorité charismatique de Pierre Cassignard, Jean-Baptiste
Maunier est un manipulateur séduisant, plein dune froide
vulnérabilité.
Cat.S / Theothea.com, le 11/1/0/13
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NOS FEMMES
de Eric Assous
mise en scène Richard
Berry
|
****
Théâtre de Paris
Tel 01 48 74 25 37
|
Ce soir-là, jauge du Théâtre de Paris remplie au maxi
de ses belles soirées prometteuses, Richard Berry & Daniel Auteuil
étaient attendus de pied ferme avec, en musique de fond, ce bon vieux
rock & roll qui sait, mine de rien, mettre en appétit la salle.
Haut les curs donc pour affronter ce duo de baby-boomers au sommet
de leur Art, enfin réunis sur les planches pour le meilleur dEric
Assous !
Si, au Boulevard, il est de bon ton de mettre ladultère dans
le placard, pourquoi ne pas y substituer, en loccurrence, un cadavre
quil sera plus aisé de maintenir à distance respectable,
celle qui consiste à toujours en parler mais à ne jamais le
montrer ?
Et tant quà faire, malgré que le titre leur fasse
éloge, le choeur des femmes devrait, aussi, resté hors champ,
de telle façon que les trois mecs, en valse hésitation, puissent
conjurer de tout leur saoul, le temps dune nuit, les vieux démons
qui les hantent jusquau plus profond dune amitié mise
à rude épreuve
afin de réussir à refaire
leur monde à eux.
Cest, en effet, tout le logiciel de leur affection indéfectible
qui sera, ici, mis en question, à laune dune
vérité morbide pouvant, néanmoins, savérer
davantage virtuelle que factuelle !
Le troisième pote, lempêcheur de tourner en rond avec
les cartes du Tendre, cest donc Didier Flamand dont le rôle commence
dabord par savoir se faire attendre suffisamment pour en suite se
métamorphoser en personnage tellement encombrant quil ferait
mieux daller se coucher
abruti, délibérément
et pour cause par les deux autres
de somnifères.
Richard & Daniel disposeront alors, à juste titre, dun
véritable Boulevard, sans doute le bien nommé, où ils
pourront à loisir effectuer de savoureux, voire hilarants, numéros
dacteurs, en pleine force de leur âge artistique, où rien
de ce qui participe aux émotions intimes, dans la sphère de
la Passion, ne sera occulté jusquà atteindre ce point
de non retour où lamour filial sera, lui-même,
ébranlé au cur de son éthique.
Comment, alors, ne pas apprécier le surgissement de colères
terribles provenant du tréfonds de lâme paternelle,
blessée en sa vulnérabilité ?
Comment ne pas être subjugué par le savoir-faire de Daniel
Auteuil, mouillant la chemise, jusquà lextrême limite
du self control ?
Oui, nen déplaise à toute tiédeur inopportune,
ce jeu à trois pointures hors pair, cest effectivement du grand
Art à assumer & à incarner avec superbe dans ses grandes
largeurs
sur limmense scène du Théâtre de
Paris !
Theothea le 04/10/13
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PERTURBATION
de Thomas Bernhard
mise en scène Krystian
Lupa
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****
Théâtre de la Colline
Tel 01 44
62 52 52
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photo © Elisabeth Carecchio
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Lire nombre de critiques à la suite de leurs expériences
de près de cinq heures au Théâtre de La Colline,
entrecoupées de deux entractes dont un de seulement cinq minutes,
cest comme entrer dans la genèse dun monde où chacun
verrait midi à sa porte ou plus exactement entendrait, distinctement,
un brouhaha dont il se sentirait le devoir den expliquer ou non la
cohérence rationnelle, a posteriori.
A vrai dire, il est fort probable que, du siège où chacun
est installé au Théâtre de la Colline, la vision et
laudition soient partiellement altérées, à moins
que de se trouver dans les premiers rangs au centre des gradins, encore que,
même à cette place, la schizophrénie perceptive soit
de mise !
A ce point de difficultés, il est aisé de comprendre que
la mise en scène ne serait point étrangère à
ce ressenti, a priori, défavorable à légard
dune appréciation positive et cest donc
délibérément en cet état que Krystian Lupa
souhaiterait que soit perçue son approche de luvre de
Thomas Bernhard.
Et pourquoi pas ? En effet, en endossant la responsabilité de cet
inconfort sensoriel, le metteur en scène polonais dédouane,
de fait, lauteur autrichien des affres de lincompréhension
viscérale dont ses concitoyens lont traditionnellement taxé
et le rende, par effet de boomerang, attractif et empathique.
Ainsi, dans cette perspective, le spectateur naura dautre
alternative pragmatique que de sabandonner au feeling et à
lintuition sensitive. De fait, en situation réceptive et même
compassionnelle, cest lensemble du travail scénographique
intériorisé qui lui parviendra à travers tous les pores
de sa peau.
Cest donc bel et bien le texte de Thomas Bernhard interprété
par limaginaire de Krystian Lupa qui devient, en temps réel,
ce matériau dont les acteurs semparent pour en restituer
limpressionnisme tragi-comique dans un décalage incessant des
mots sentrechoquant au rythme du désordre ambiant et consubstantiel
à la nature humaine.
En tant que démiurge inspiré autant que génial, Thierry
Bosc prend alors les rênes de cet attelage subliminal où
comédiens et spectateurs nauront dautre langage commun
quun sixième sens en gestation que certains saisiront et
identifieront sous le vocable conceptuel dhumour, au énième
degré.
En égérie post-moderne, stylisée manière
« Lady Gaga », Mélanie Richard prend la tête
dun quatuor au féminin, autant surs que filles, afin de
senivrer au diapason dune sensualité latente, exacerbée
mais se gardant bien dêtre révélée à
la conscience prosaïque !
Et Valérie Dréville, Anne Sée et Lola Riccaboni lui
répondent alors en écho logorrhéique et cacophonique,
du plus bel effet stroboscopique !
Le médecin (Jean-Charles Dumay) sillusionne à jouer
de la pédagogie constructive sur son fils (Matthieu Sampeur) pendant
que John Arnold, Pierre-François Garel, et Grégoire Tachnakian
contemplent, médusés, le soliloque du vieux fou solitaire et
néanmoins Prince de son état
trop humain pour échapper,
lui-même, à limage dépressive quil se fait
de ses congénères !
Nous voilà, comme dans une sorte dapproche, par touches
successives, vers le constat déchec généralisé
à toute lespèce humaine
au sein dune grande
parodie de fous rires à retardements
à ladresse
des plus avisés dentre nous !
Theothea le 08/10/13
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A FLANC DE COLLINE
de Benoît Moret
mise en scène Julien
Sibre
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****
Théâtre Tristan Bernard
Tel 01 45 22 08 40
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photo © Fabienne Rappeneau
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Si en sortant du Théâtre Tristan Bernard, vous êtes
complètement sur le « flanc », cest que
la recette aux fruits de mer concoctée par Benoît Moret est
à recommander autour de vous:
En effet, cette histoire à dormir debout, entourée dun
arsenal marin à faire pâlir denvie tous les contes celtes
ou bretons, a pour vertu de faire rire, de très bon cur, toute
une partie de la salle.
Celle-ci, de toutes évidences en osmose avec le délire
imaginaire partagé par les quatre protagonistes sur scène,
na que le plaisir de se laisser surprendre par le foisonnement de l'esprit
à la fois fantasque et potache.
Çà marche donc mais pas nécessairement sur lautre
partie de la salle qui, elle, reste à distance, voire larguée
par cet humour très spécifique nécessitant de
sabandonner délibérément à
la « déconnade » pélagique.
Faut-il ou non jouer le jeu en sefforçant de rester bon public
avec les initiés ?
Bien évidemment, cette empathie doit être spontanée
ou pas et ne saurait donc se décréter.
Tout au plus, peut-on admirer le talent de ces comédiens, reconnus
par tant dautres succès précédents, à nous
emmener ici à proximité du vertige où labsurde
côtoie les grands fonds
abyssaux ou pas !
Theothea le 15/10/13
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