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Les    Chroniques   de

  

18ème  Saison     Chroniques   18.031   à   18.035    Page  332

 

   

                       

     

         

           

                   

         

               

       

     

           

   

           

     

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MUR

de  Amanda Sthers

mise en scène  Anne Bourgeois

****

Petit Théâtre de Paris

Tel  01 42 80 01 81

                    

           photo © Céline Nieszawer

       

De l’autre côté du mur pourrait fort bien se refléter le miroir négatif de sa propre vie à l’image du recto-verso de la médaille !

Quand ainsi, côté cour, trône un bougon ex-colonel de la marine et que, côté jardin, une institutrice à la retraite pianote, à longueur de journée « La lettre à Elise » alors qu’elle ne maîtrise point les touches du clavier, les conditions du conflit sont réunies en conclave ouvert pour signifier le début des hostilités !

Des coups de poing rageurs dans la cloison mitoyenne à l’échange d’insultes masquées par lettres interposées, plébiscitant à rebours la gardienne de l’immeuble en arbitre des réputations respectives, c’est la paix des braves déguisée en cheval de Troie qui va devoir s’immiscer entre les deux sexes seniors, lestés de déficit relationnel.

Cependant comme le mur pourrait faire résistance plus durable que le reste de leurs deux vies même cumulées, il serait bon de faire bouger les lignes de frontière, voire de déplacer la démarcation de quelques encablures symboliques.

Le déplacement d’échelle ainsi réalisé en surface corrigée contraindra les deux protagonistes à régler leurs comptes de façon terre à terre mais surtout yeux dans les yeux.

C’est ainsi que s’élève au Petit Théâtre de Paris l’imaginaire poétique d’Amanda Sthers sous l’impulsion des forces telluriques de l’agacement réciproque mais ô combien partagé !

Rufus s’y donne tellement à cœur joie dans sa composition d’autoritarisme surréaliste que Nicole Calfan semble se métamorphoser en jeune femme amourachée par la passion naissante !

Et c’est donc Anne Bourgeois qui leur insuffle à tous deux, ce surcroît d’émotion indicible au diapason du murmure de la tendre guerre.

Theothea le 30/10/13

LA SOCIETE DES LOISIRS

de  François Archambault

mise en scène  Stéphane Hillel

****

Théâtre

Tel  01 42 80 01 81

                    

           photo © Cécile Nieszawer

   

Sur l’affiche, un ensemble de moutons de Panurge avec l’un d’entre eux défilant à rebours de ses compagnons de fortune.

Tout rouge de confusion et surpris d’être en si fâcheuse posture, celui-ci semble néanmoins se résigner à l’attitude consensuelle du troupeau observant le spectateur de l’affiche.

Certes, il est fort mal aisé de se différencier de la galaxie des bobos constituant la contemporanéité de l’opinion.

Ceux qui s’y essayent, risquent d’être pris à contre-pied de leurs convictions et de l’échelle des valeurs s’y référant.

Autrement dit, à force de vouloir faire l’ange, il est probable que l’on ne parvienne qu’à faire la bête.

C’est donc l’histoire de Marie, Marc, Antoine et Anne qui montent ensemble dans une barque et qui vont se trouver contraints de se décevoir mutuellement :

En effet, vouloir faire une partie à trois lorsque l’on est quatre, c’est comme chercher à résoudre la quadrature du cercle vertueux de l’amitié, de l’amour et de la famille réunis sous le faisceau des grandes lois régissant les phénomènes sociétaux.

Tous les tics et les tocs d’une société, en quête de sens universel autant que personnel, seront donc passés au crible du couple en décomposition & recomposition… alternées.

Cristiana Reali, Philippe Caroit, Stéphane Guillon et Lison Pennec se mettent ainsi la pression pour jouer au plus « beauf » que moi tu perds, à tous les coups, tes chances de survie à rester le plus malin d’entre nous !

Ils excellent donc tous les quatre à se regarder le nombril en des rôles de composition menés à charge et à recharge par Stéphane Hillel.

Theothea le 30/10/13

GOUTTES DANS L'OCEAN

de  Rainer Werner Fassbinder

mise en scène  Sylvain Martin

****

A La Folie Théâtre

Tel  01 43 55 14 80

                    

           photo ©  Philippe Sensitif

       

Assister à La Folie Théâtre près de Saint Ambroise, à un spectacle de La Compagnie de l’Astre, c’est, selon son projet artistique autoproclamé, comme avoir rendez-vous avec la contemporanéité, le symbolisme et le questionnement tout à la fois; en deux mots, il devrait s’agir ici d’expérience humaine.

Dans cette cour hitchcockienne du 11ème arrondissement, le Théâtre se présente soudain comme un appel à l’intériorisation des pulsions pour mieux en assumer l’extériorisation des affects.

Sylvain Martin, le metteur en scène de cette pièce de jeunesse de Fassbinder a réuni un quatuor de comédiens bien décidés à incarner la problématique existentielle squattant le principe du bonheur chez Rainer Werner.

Leopold (William Astre) & Franz (Pierre Derenne) y seront l’enjeu d’une dialectique du désir se jouant entre maître et esclave sans que les rôles y soient définitivement établis puisque deux jeunes femmes, Anna (Juliette Dutent) & Vera (Florence Wagner), en charge d’y semer le trouble hétéro, n’auront d’autre impact fusionnel que de faire diversion dans le jeu de l’Amour.

Dans cette partie au carré, il faudra bien entendu que l’un d’entre eux rende les armes mais il y aurait fort à parier que si les cartes pouvaient être rebattues pour une nouvelle donne, l’expérience de l’un pourrait jouer des tours au bon plaisir de ses trois partenaires.

La roue pourrait ainsi tourner trop rapidement pour certains puisque Rainer Werner Fassbinder n’aura eu que 37 ans pour en épuiser les sortilèges mais ses gouttes dans l’Océan se présentent comme une piqûre de rappel des seventies jusqu’au-boutistes et ma foi, follement plus intenses… que d’autres à venir !

Theothea le 08/11/13

LA DOUBLE MORT DE L'HORLOGER

de  André Engel

mise en scène  Odön von Horvath

****

Théâtre Chaillot

Tel   01 53 65 30 00

                    

           photo ©  Richard Schroeder

       

Site officiel Chaillot

http://theatre-chaillot.fr/theatre/andre-engel-odon-von-horvath/la-double-mort-de-horloger

                

LE FILS DU COMIQUE

de  Pierre Palmade

mise en scène  Agnès Boury

****

Théâtre Saint-Georges

Tel  01 48 78 63 47

                    

           photo ©  Fabienne Rappeneau

   

Vous avez dit « Pierre Mazar » ! Comme c’est bizarre ! On aurait dit « Pierre Palmade » tout craché… en vrai !… et en faux ?

OK ! Pour le prénom, aucun risque de confusion et quant au personnage, ce devrait être copie quasi conforme, puisque le comédien y jouait déjà son propre rôle dans « Le Comique »…  en auteur récurrent !

Résumons la filiation de cette saga : Le comique, c’est donc « Pierre » aspirant à devenir également le géniteur homosexuel « potentiel » de ce fameux « Fils ».

Ainsi cette nouvelle phase de l’autobiographie virtuelle pourrait, par exemple, être celle d’une frustration : La quarantaine mâle venant avec un troublant désir d’enfant, c’est la mère porteuse qu’il faudrait élire quelque part entre Amitié et Séduction, autrement dit entre la meilleure amie depuis très longtemps et un coup de foudre classieux mais forcément récent.

Qui dit choix cornélien entre deux types de Femme, dit mise en place d’une compétition « amicale » entre deux comédiennes de La Troupe à Palmade, son vivier-atelier permanent, à savoir Camille Cottin & Anne-Elisabeth Blateau.

Pour corser la situation « familiale », « Benjamin » Gauthier, un partenaire masculin un peu souffre-douleur de « Pierre », jouerait les empêcheurs de tourner en rond, en défendant un avis radical mais fort intéressé pour la désignation de la future génitrice.

Bref, tout ce beau monde serait dans les starting-blocks pour défendre son pré carré, en l’occurrence son rapport privilégié avec « Pierre »… au point d’en devenir l’élément déterminant dans la démarche de paternité initiée par le « héros ».

Benoît, un quatrième personnage (Guillaume Clérice) viendrait alors jouer les trouble-fête, voire les arbitres de ce jeu de passe-passe mais n’en disons pas davantage car les ressources psychothérapiques de Pierre, accumulées dans la vraie vie, lui permettent de jouer au génial apprenti-sorcier de l’affection qu’il noue avec ses multiples partenaires au point d’en devenir le pygmalion autant que l’amoureux éconduit en plein contre-transfert psychanalytique…

Comprenne qui voudra mais une telle distanciation prend des allures de chef d’œuvre hilarant du début à la fin de l’intrigue, laissant néanmoins le spectateur sur sa faim :

Quid du « Fils » conceptuel ? Vous le saurez peut-être au prochain numéro théâtral du prestidigitateur des affects, le bien nommé Pierre Palmade !

Theothea le 29/10/13

 

              

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