Magazine du Spectacle vivant ...

   

 

   

Les    Chroniques   de

  

18ème  Saison     Chroniques   18.046   à   18.050    Page  335

 

  • LE SYSTEME RIBADIER           
  • TOBOGGAN                                
  • ORAGE                                        
  • TRAIN FANTÔME                     
  • DAIRAKUDAKAN                             1769ème  chronique   (depuis 1996)  

   

                       

     

         

           

                   

         

               

       

     

           

   

           

     

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LE SYSTEME RIBADIER

de   Georges Feydeau & Maurice Hennequin

mise en scène  Zabou Breitman

****

Théâtre du Vieux-Colombier

Tel  01 44 39 87 00

                    

           photo © Theothea.com

           

Avec son système D comme déjanté, Zabou Breitman entre par la grande porte de la mise en scène à La Comédie Française.

En effet, le Vieux-Colombier lui offrant sa façade en décor sis dans la rue éponyme, l’artiste retourne le gant du défi « Feydeau » en s’emparant de la scène dans un retournement de perspective extérieure-intérieure à 180°.

Voici maintenant que Le Théâtre est devenu l’appartement des époux Ribadier et qu'ainsi, vice versa, le fantasme de l’adultère à tous les étages de la libido peut commencer sa ronde hilarante... en abîme.

Au ras des pâquerettes, il y aurait l’hypnose qui pourrait servir d’alibi à l’intrigue, car très à la mode de cette époque Charcot.

Cependant qu’aux étages supérieurs, il y aurait une volonté de faire imploser le cadre de la raison rationnelle afin de laisser libre cours à un vent de folie entre l’épouse trompée, le mari volage, l’ami opportuniste, le mari de la maîtresse bafoué, les domestiques railleurs et néanmoins profiteurs d’un manège s’emballant a volo !…

Le magnifique décor en tournette de feu Jean-Marc Stehlé est empli de trouvailles scénographiques dont la metteuse en scène s’empare avec une délectation non dissimulée.

S’inventant, par ailleurs, elle-même une réplique de la mascotte d’Hergé, c’est comme un clone du chien Milou qui déboule dans ce beau monde, cul par-dessus tête, pour y effectuer des cascades à décoiffer toute dignité !

Tous paramètres de mauvaise foi ayant été réunis pour la cause, le fabuleux trio Lafitte-Stocker-Sicard peut ainsi entrer en piste avec cette allégresse qui n’appartient qu’à ceux qui se savent en état de grâce !

C’est, alors, peu de dire que ces trois comédiens s’en donnent à cœur joie, tant Laurent Lafitte emporté par une systémique à la Freddie Mercury, devient en quelque sorte The Queen de la représentation à laquelle Julie Sicard et Laurent Stocker n’ont de cesse de ravitailler en vol orbitaire le délire sous-tendu par une gestuelle en transe épidémique.

Avec son Savinet en bandoulière, Nicolas Lormeau n’aurait d’autre choix que de surenchérir à cette farce théâtrale toute domestique ; c’est pourquoi au final, il sera sage de compter avec la bienveillance de Sophie (Martine Chevallier) et Guzman (Christian Blanc) pour discrètement remettre les pendules à l’heure conjugale.

Ainsi sauves, les apparences pourraient une nouvelle fois se retourner en leur contraire que plus personne ne s’en inquièterait... faute à cette distribution hors normes pour une réalisation à tweeter sans réserve « mdr ou lol * » !

Theothea le 15/11/13

 *   En jargon Tweet  mdr = mort de rire / lol = laughing out loud

                   

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TOBOGGAN

     

de & mise en scène  

****

Théâtre Gérard Philipe

Tel  01 48 13 70 00

                    

           photo © Franck Belonde 

             

présentation site TGP

   http://www.theatregerardphilipe.com/tgp-cdn/spectacles/toboggan

                    

ORAGE

de   August Strindberg

mise en scène  Jacques Osinski

****

Théâtre  de la Tempête 

Tel  01 43 28 36 36

                    

           photo © Pierre Grosbois 

     

«  Orage » à La Tempête !… Il fallait oser cette gageure conceptuelle et sémantique; c’est donc Jacques Osinski qui en a relevé le défi !

Dans ce dessein, Christophe Ouvrard aura eu une responsabilité prépondérante car, étant en charge de la scénographie, la réalisation tellement confinée du décor aura nécessairement eu un impact sur la mise en scène et vice versa.

En effet, imaginant une salle avec baie vitrée sur toute sa longueur, c’est donc une véritable barrière de verre et d’acoustique derrière laquelle les comédiens doivent se répondre durant la plus grande partie de la pièce, laissant seulement place à quelques interventions ponctuelles, en contrepoint extérieur, devant cette façade !

Monsieur et Gerda, femme divorcée de Monsieur, vont directement ou par le truchement de personnages satellites gravitant dans leur orbite, régler des comptes avec un passé à la fois nostalgique pour les deux mais dont en définitive aucun des deux n’assumera les conséquences affectives actuelles.

L’une aura fait des choix postérieurs à leur désunion sans retour en arrière possible; l’autre aura cristallisé tout son ressentiment sur ces mêmes choix qu’il juge rédhibitoire.

Pas de rédemption envisageable au royaume de celui-ci qui se veut plus absolutiste pour autrui qu’il ne veut considérer son propre aveuglement psychorigide.

C’est donc bien l’histoire d’un enfermement sur soi, celui d’un homme entraînant ceux qui le côtoient, à admettre cette même intransigeance.

En objectivant et concrétisant ainsi matériellement cette situation relationnelle au monde, Jacques Osinski a, lui, fait le choix de ne rendre audible la voix des protagonistes que par la médiatisation de micros cachés dans les lustres… en tout cas lorsque les comédiens seraient dans le sas insonorisé de l’appartement.

Cela a une conséquence directe sur le spectateur rendu, à son insu, voyeur d’une intimité censée ne pas l’impliquer, en suscitant l’impression ambivalente que les acteurs parlent depuis un lieu distancié, au-delà du contingent.

C’est un parti pris subjectif de mise en scène tout à fait respectable mais qui ne relève pas nécessairement de la rhétorique théâtrale… perçue en son essence.

Cela dit, Auguste Strindberg va terminer son « Orage » dans un climat considérablement apaisé… Un peu comme cette quiétude propice à La Tempête, ce Théâtre tellement « tranquille » sis dans le bois de Vincennes si bien préservé !

Theothea le 20/11/13

     

TRAIN FANTÔME

de Gérald Sibleyras

mise en scène  Eric Métayer

****

Théâtre de la Gaité Montparnasse

Tel  01 43 22 16 18 

                    

           photo affiche  

       

Site officiel Gaîté Montparnasse

http://www.gaite.fr/spectacle-theatre.php?id=104

   

          

DAIRAKUDAKAN

Oublie tout et souviens-toi & Symphonie M

Direction artistique   Akaji Maro

****

Maison du Japon

Tel  01 44 37 95 95

                    

           photo © Junichi Matsuda  

       

          

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Pour dix dates à la MCJP de Paris en novembre, la compagnie Dairakudakan présente deux spectacles de danse Butô absolument remarquables, tant par leur scénographie que par leur chorégraphie.

Accompagnant des pendus démantibulés jusqu’à la résurrection d'un christ charismatique, des cordes proscrites dans le théâtre occidental virevoltent ici avec délectation autour de corps masculins quasiment dénudés.

Davantage que la Faucheuse, c’est l’outre-tombe qui plane sur la gestuelle en mouvement perpétuel mais néanmoins fixé dans de métaphoriques arrêts sur image figurant l’Eternité ou la Renaissance !

Sous l’égide de deux grands maîtres du Butô, Takuya Muramatsu & Maro Akaji , les danseurs tournoient en cascade, tels des derviches maîtrisant en chœur le moindre de leurs sourcils.

De la lumière blanche en surexposition saturée jusqu’à la noirceur des ombres se profilant sous la symphonie de Mahler, le jeu nuancé des contrastes exacerbés fascine à la manière du cri primal.

« Oublie tout, et souviens-toi » comme « Symphonie M » constituent ainsi des invites sublimées à une approche sensible de l’au-delà !...

Theothea le 25/11/13

          

                           

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        photo © Junichi Matsuda  

     

     

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