Magazine du Spectacle vivant ...

   

 

   

Les    Chroniques   de

  

19ème  Saison     Chroniques   19.91   à   19.95    Page  375

 

     

 

             

Présentation  vidéo Cats  Mogador © Theothea.com

   

CATS Le Musical du London Palladium à Mogador en Présentation Presse

   

Le lundi 27 avril 2015, la troupe de CATS du London Palladium était en showcase à Mogador Paris, en présence de Gillian Lynne la chorégraphe & metteur en scène associée.

Cette prestation accompagnait la présentation officielle de Prisca Demarez la "Grizabelle" française chantant notamment la célèbre chanson "Memory".

La version française du Musical Cats débutera le 1er octobre 2015 au Théâtre Mogador.

       

     

       

Présentation  vidéo Cats  Mogador © Theothea.com

     

   

   

     

                

Véronique Sanson Olympia 2015   © Theothea.com

     

     

           

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ANTIGONE

de  Sophocle   

mise en scène  Ivo van Hove   

****

Théâtre de la ville

Tel  01 42 74 22 77   

           

          photo ©   Jan Versweyveld

               

Antigone, Sophocle, Binoche !… Superbe ! Forcément superbe ! Au Théâtre de la Ville, durant trois semaines, la tournée internationale de cette création en langue anglaise, mise en scène par Ivo Van Hove, s’est installée en tout plébiscite légitime.

Pieds nus, le personnage d’Antigone habite naturellement Juliette tout de noir vêtue qui, dans une douce sobriété, dit radicalement « non » à tout ce qui l’éloignerait de sa décision d’enterrer dignement son frère.

Face à elle se dresse Patrick O’Kane, le comédien en charge du rôle de Créon qui, en définitive, n’en mène pas large dans sa confrontation en impasse avec sa nièce mais qui, délibérément, choisit d’incarner la loi de l’État tout puissant jusque dans ses extrémités fatales les plus destructrices.

Cette tragédie est notamment l’histoire d’une très mauvaise évaluation de la détermination, en l’occurrence féminine, adoptée en un choix individuel sans faille s’appuyant sur la justice et qui, nécessairement à terme, l’emportera sur toute autre considération quand bien même serait-ce « raison d’état ».

Le duo Binoche-O’Kane fonctionne comme un tandem progressant lentement mais irrémédiablement vers le cataclysme alors qu’en dernière instance le doute va, soudain à contretemps, surgir dans l’entendement royal… mais bien sûr, trop tard !

Le chœur des autres rôles bat au rythme d’une modernité métaphorique renvoyant sans cesse en miroir la focalisation du malentendu viscéral érigé en méthode de communication.

A cet égard, dans ce registre, le sur-titrage français en trois spots, à hauteur des cintres, à cour et à jardin officie, comme à l’accoutumée, en pis-aller dont il faudrait, nécessairement à l’avenir, améliorer techniquement le confort visuel du spectateur.

En toile de fond, une succession de vidéos donne de l’ampleur à l’immensité du gouffre psychologique dans lequel sombre peu à peu le désarroi humain alors que, comme l’œil dans la tombe regardant Caïn, trône un disque mi-solaire mi-lunaire qui, jouant de ses croissants, vient ponctuer la marche inexorable du temps.. bien entendu inapte à réparer a posteriori les erreurs d’appréciation.

Serait-elle, cette « Antigone », la première phase d’une collaboration, incontestablement fructueuse, entre la comédienne Juliette Binoche et le metteur en scène Ivo Van Hove ?

Theothea le 05/05/15

              

           photo ©   Theothea.com

         

24H DE LA VIE D'UNE FEMME

de  Stefan Zweig   

mise en scène  Steve Suissa   

****

Théâtre Rive Gauche

Tel  01 43 35 32 31

           

          photo ©   Theothea.com

     

Stefan Zweig, Eric-Emmanuel Schmitt, Steve Suissa, tous ensemble unis pour organiser le "One woman show" de Clémentine Célarié, puisqu’en paroles c’en est un, bel et bien !

En 1927, Stefan Zweig écrivait donc le texte de cette nouvelle qu’il y a quelques années Eric-Emmanuel Schmitt eut l’idée d’adapter pour le Théâtre en donnant au public le rôle conceptuel du narrateur originel et à la comédienne, celui d’exprimer les points de vue différenciés des deux protagonistes amoureux ou supposés l’être.

Ainsi, sur le ton de la confidence ou même de la confession, Clémentine Célarié se trouve de facto en situation de raconter la passion de l’héroïne tout en fantasmant celle que devrait ressentir son partenaire présent par intermittence sur scène.

Celui-ci restera muet jusqu’au dénouement final tragique mais ce témoignage ultime pourrait en dire long sur le hiatus possible entre deux êtres paraissant pourtant si proches jusqu’au point de rupture.

L’Amour est-il compréhension de l’Autre ou bien, au contraire, prise de possession de l’image que l’un aurait sur l’autre ?

Toujours est-il que si le suicide n’est fort heureusement pas l’apanage fréquent des histoires d’amour en phase terminale, ici en l’occurrence, l’addiction au jeu de Casino se présente comme une spirale tragique dont il semblerait que l’aimante n’ait pas trouvé le juste remède pour son aimé malgré les meilleures intentions du monde.

S’en suivra par conséquent un malentendu ultime qui implosera à la face de tous, y compris du public.

Enveloppant de voilage blanc, dans les grandes largeurs, toute la scène du Rive Gauche, Steve Suissa dirige Clémentine comme un diamant fragile, sensible et vulnérable mais déterminée à vivre sa passion jusqu’au bout de ses motivations existentielles.

Le rôle convient à merveille à Clémentine Célarié habituellement fort extravertie, qui ici, tout au contraire, joue sur la retenue exaltée de l’intérieur par les forces telluriques à la fois de l’Amour enfoui et du retour d’âge digne et superbe.

C’est donc un très bel été 2015 qui s’annonce au Rive gauche, en fortes chaleurs éminemment passionnées.

Theothea le 05/05/15

           

     

           photo ©   Theothea.com

         

UN GRAND MOMENT DE SOLITUDE

     

de & mise en scène  Josiane Balasko   

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Théâtre de La Michodière

Tel  01.47.42.95.22

           

          photo ©   Theothea.com

       

Pourquoi Josiane Balasko a-t-elle adopté, concernant sa pièce située dans un cabinet de psy, un titre signifiant qu’un évènement inattendu ou une parole opportune pourrait être la cause d'une gêne subite face à l’entourage présent ?

Sans doute parce qu’elle a pensé à son partenaire de scène qui jouerait, comme elle, l’un des deux psy souffrant de tocs fort difficiles à gérer au quotidien mais trouvant l’un et l’autre, dans l’écoute réciproque, l’aide salvatrice à leurs handicaps respectifs.

A ceci près que la psy interprétée par Josiane, souffrant, elle, d’un syndrome d’accumulation, instrumentaliserait cette situation dialectique en profitant de l’agoraphobie inhibante de son confrère pour introduire, chez lui, un tiers et son acolyte s’avérant fort envahissants…

La solitude, en effet, pourrait ainsi, dans cette perspective, se mesurer à une présence indésirable fomentée par une aide thérapeutique à domicile de style empoisonnée !

Bref, Josiane Balasko a réuni les ingrédients permettant de recueillir des confidences de nature fort disparates et d’en constituer une sorte de salade composite à sa main, mise au goût de sa propre évolution artistique.

En effet, sans doute un peu fatiguée par les personnages exubérants et foldingues incarnés dans sa carrière d’actrice, elle a préféré, cette fois-ci, en tant qu’auteur de tragi-comédies, se poser dans une fonction sociale respectable et utile, tout en déjantant cette relation interactive de l’intérieur par un artifice représentatif de l’époque contemporaine, à savoir l’irruption perturbatrice d’un hacker recherché au niveau international et accompagné de sa complice plutôt mal élevée.

Au demeurant, ces tribulations sont assez drôles et prêtent à sourire, mais c’est plutôt la plongée dans ce monde psy plein de signifiants contradictoires et souvent en porte à faux, qui s’avère être le véritable sujet de cette pièce pas complètement assumée par une écriture un peu en retrait !

Bref, Josianne Balasko pourrait mieux faire en tant qu’auteur mais a bien raison de changer de braquet en tant que comédienne.

Theothea le 08/05/15

           

         

           photo ©   Theothea.com

         

LE PROJET PENTHESILEE

de Heinrich von Kleist 

mise en scène  Catherine Boskowitz   

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Théâtre des Quartiers d'Ivry

Tel  01 43 90 11 11

           

          photo ©   Theothea.com

             

     

         

AFFABULAZIONE

de  Pier Paolo Pasolini   

mise en scène  Stanislas Nordey

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Théâtre de la Colline

Tel  01 44 62 52 52

           

          photo ©   Elisabeth Carecchio

     

Stanislas Nordey est un artiste charismatique stupéfiant; son évolution actuelle l’incite à monter des œuvres chorales où il a l’opportunité de s’exprimer à la fois en tant que chef de chœur en même temps que soliste déclamant comme aucun autre comédien de son époque, à haute et forte voix se coulant dans une psalmodie infiniment persuasive !

Du grand art théâtral d’autant plus fascinant qu’anesthésiant toute velléité d’échapper à cet abattage rhétorique digne d’une plaidoirie défendant, dans un procès fleuve, la survie métaphysique de l’être humain !

Oui, Stanislas Nordey est devenu, avec le temps et sous nos yeux, le « sujet parlant par excellence » en perspective d’un plébiscite universel dont pourtant les thématiques ne sauraient, pour le moins, relever du consensus général.

Il faut dire qu’en s’associant désormais à Pier Paolo Pasolini pour plusieurs créations originales exhumant l’œuvre théâtrale du grand maître italien, le fils de Jean-Pierre Mocky s’octroie, en ce projet ambitieux mais empli de soufre, du grain à moudre… à satiété.

Présentement, il s’agit, excusez du peu, d’inverser tout simplement le mythe d’Œdipe, en mettant en exergue la figure paternelle craignant que son autorité légendaire soit menacée d’être dissoute dans l’embarras d’une admiration sans borne pour le rejeton plein de sève hormonale à ne savoir qu’en faire ! Mais comme ce fantasme impossible à résoudre est sorti ex nihilo d’un cogito en plein rêve cauchemardesque, Pasolini s’inquiète auprès de Sophocle sur la marche à suivre du personnage central, à la fois père viscéral mais aussi grand industriel italien devant préserver sa stature sociale !

Et ainsi, Stanislas d’épouser en direct ces tracas de descendance masculine tout en arpentant à grands pas la scène du Théâtre de la Colline dans une mise en scène magistrale et grandiose s’articulant autour d’immenses panneaux mobiles au profit de visions picturales, à la fois mythologiques et fondatrices.

Au sujet de ces interrogations filiales non étudiées par Freud ni même jusqu’à nos jours par la psychanalyse traditionnelle, un constat semblerait néanmoins se dégager à travers l’histoire du mâle,

ce sont bel et bien les pères qui, de tout temps, envoient les fils à la guerre, ce qui pourrait être interprété comme une volonté universelle inconsciente de se débarrasser, pas si symboliquement que cela, de la compétition envahissante et arrogante des jeunes rivaux superbes à qui seuls, en définitive, l’avenir appartient !

Mais puisque toute cette problématique n’a été initiée que sous effet onirique, les interrogations vont demeurer mais nul doute que les héros, qu’ils relèvent de l’Œdipe ou de l’anti-Œdipe, mériteront bien le repos du guerrier !

Theothea le 15 mai 2015   

           

     

           photo ©   Theothea.com

         

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Véronique Sanson Olympia 2015    © Theothea.com

   

   

     

        

Véronique Sanson Olympia 2015    © Theothea.com