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Les    Chroniques   de

  

19ème  Saison     Chroniques   19.86   à   19.90    Page  374

 

     

 

     

 

             

Sylvie Vartan   12 avril 2015   Olympia

   

     

   

     

       

 Sylvie Vartan   12 avril 2015   Olympia

     

   

   

     

                

 Sylvie Vartan   12 avril 2015   Olympia

     

     

     

     

           

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LA DISCRETE AMOUREUSE

de Félix Lope de Vega  

mise en scène  Justine Heynemann   

****

Théâtre 13

Tel  01 45 88 62 22   

           

          photo © Pauline Susini

         

« La discrète amoureuse » constitue la première phase d’un diptyque dédié à Lope de Vega que Justine Heynemann complètera par la mise en scène de « La dama boba » (La fille idiote).

Au terme de ses représentations au Théâtre Treize Seine, la discrète amoureuse pouvait se targuer de deux nominations aux Molières 2015 : Révélation féminine pour Eléonore Arnaud & Comédien second rôle pour Florian Choquart.

L’avant-dernière jouée dans une salle archi-pleine démontrait à quel point l’engouement du bouche à oreille avait pu porter ses fruits.

Charnelle, tonique, espiègle, la mise en scène emportait les espérances suscitées par l’amour à tous les âges de la vie dans une course folle où le tourbillon réussissait, dans un bouquet final, à satisfaire chacun avec sa chacune.

Colette Nucci a le don d’emporter l’adhésion des spectateurs dans les deux salles du théâtre Treize qu’elle dirige. C’est pourquoi, nous lui suggérons malicieusement de porter attention bienveillante à « Un divan pour la scène » ci-dessous :

Theothea le 13/04/15         

         

     

           photo ©   Theothea.com

         

UN DIVAN POUR LA SCENE

     

de & mise en scène  Jean-Luc Solal   

****

     

Petit Théâtre Odyssée / Art Studio Théâtre

           

         photo ©   Theothea.com

           

Point de canapé rouge sur scène, encore moins de divan dédié, comme s’il fallait d’emblée faire mentir le titre de la pièce, afin de faire table rase des idées toutes faites sur la cure analytique !

En effet, celle-ci se déroule avant tout dans le mental de l’analysé, agissant en interaction avec celui de l’analyste. C’est de cette confrontation en miroir que va surgir la ligne directrice du texte de Jean-Luc Solal : « Faire face ».

Mais avant de parvenir aux applications concrètes de ce remède empirique, il faudra le détour de la cure, en prise directe avec « le mal de vivre », ici représenté par « le mal de jouer ».

Quel meilleur lieu, en effet, pour revivre les traumatismes originels, que l’espace et le temps de la répétition théâtrale s’offrant en perspective tout le champ des failles possibles ?

C’est bien ce que semblent avoir compris tous ensemble, Colombe, Erwann, Julia, Charles & Vincent qui, dans une répartition de rôles métaphoriques, vont s’employer à intriquer ceux du metteur en scène, du psychanalyste et de son conseiller face à deux figures féminines archétypales, complémentaires ou rivales selon les situations, d’une part, la comédienne maléable à souhait et d’autre part, la provocatrice systématique.

Paradoxalement, tout ce beau monde aura pour mission théâtrale de rendre l’estime de soi accessible à chacun, de manière à neutraliser les options contre-performantes telles que l’agressivité, la fuite ou la soumission, devenant de fait caduques.

« Faire front » ou « faire face » vont donc apporter des réponses structurantes en refusant l’attrait fallacieux du « lâcher prise » :

La mise en scène de Jean-Luc Solal s’appuie délibérément sur des rôles stéréotypés en les poussant au bout de leur logique qui, inévitablement, se retournerait contre eux si, de manière concomitante, il n’y avait la volonté affichée de faire œuvre thérapeutique tout en distillant une ironie distanciée à l’égard de toutes les velléités d’orgueil mal placé.

Au début de la pièce, la prise de conscience par Colombe (Claire Tatin) de son mal-être engendré par les répétitions de Don Juan, sous la mise en scène d’Erwann (Grégory Ondet), l’amène à consulter un psy. Il s’agit, en l’occurrence, de Vincent (Jean-Luc Solal) qui va devoir, lui-même, rapidement se confier à Charles (Stéphane Berger), son analyste didactique, du problème relationnel qu’il rencontre avec Julia (Olga Shuvalova), jeune femme jouant étrangement avec les codes de la séduction.

A terme, Colombe finira par réussir à tenir tête aux manipulations de son metteur en scène alors que Vincent parviendra, lui, à se focaliser sur un modèle féminin bénéfique à sa personnalité.

Toutefois, pour parvenir à cet objectif, il faudra qu’à ce jeu de rôles, Erwann et Julia aient parfaitement rempli leurs fonctions respectives de mouche du coche devant pousser la comédienne et le psy aux confins de l’exaspération dépressive.

Si le rôle d’Erwann, malgré son outrance de gourou des planches, est d’autant plus crédible que son abus de pouvoir vis-à-vis de Colombe est manifeste, il nous a semblé, en revanche, que celui de Julia l’était moins car, jusqu’au bout de la pièce, le spectateur ignore les motivations réelles de la jeune femme à vouloir ainsi provoquer Vincent.

Olga Shuvalova aura d’autant plus de talent à incarner cette composition de « garce » qu’il lui faudra camper, en de courtes séquences démonstratives, ce rôle de séductrice comptant sur le hasard pour justifier son omniprésence opportune sans cependant être en mesure d’en dévoiler la raison signifiante.

Cette pièce contemporaine haut de gamme a l’ambition, à la fois, de distraire par la caricature en même temps que de mettre en lumière dynamique le fléau sociétal du harcèlement tout azimut rencontré à tous les étages des hiérarchies sociales.

Le « faire face » prôné en viatique à toute tentation d’esquive est profondément pédagogique mais comme il nécessite, de manière corollaire, la pratique subtile du relativisme face à toute situation de stress relationnel, celui-là relèvera sans doute davantage de la bonne intention que d’une panacée clefs en mains !

Il n’empêche, cette pièce de Jean-Luc Solal invite, avec humour latent, à une réflexion bien documentée sur la démarche « psy » plongée au cœur des rapports de force eux-mêmes conjugués au quotidien sous réactualisation permanente.

Theothea le 13/04/15

           

         photo ©   Theothea.com

         

LES ENFANTS DU SILENCE

de  Mark Medoff   

mise en scène  Anne-Marie Etienne

avec Catherine Salviat, Alain Lenglet, Françoise Gillard, Laurent Natrella, Nicolas Lormeau, Elliot Jenicot & Anna Cervinka

****

Théâtre du Vieux-Colombier

Tel  01 44 39 87 00 / 01   

           

           photo © Cosimo Mirco Magliocca / collection Comédie-Française

           

« The sound of silence » chantent toujours Simon & Garfunkel ! Serait-ce un paradoxe similaire qui régit actuellement la mise en scène d’Anne-Marie Etienne au Vieux-Colombier ?

Ce bruit du silence qui, déjà pareillement, envoûtait Jean-Marc Barr dans « Le Grand Bleu » descendant vers l’ivresse des profondeurs avec un mieux-être progressif aussi fascinant que maléfique !

Ainsi se révèle un monde en autarcie que ceux qui y pénètrent pourraient défendre bec et ongles, tellement sa richesse intérieure leur apparaît supérieure en intensité et en qualité intrinsèque.

Dans cette perspective, pourquoi vouloir se rapprocher de l’univers des parlants en tentant de communiquer dans leur langage si limité par des mots articulés qui ne seraient que vibrations de l’air évanescentes ?

Françoise Gillard interprète donc le rôle de Sarah avec un brio absolument remarquable d’aisance, de détermination et de conviction; c’est, de toute évidence, à une lutte avec elle-même que nous assistons, médusés par tous ces efforts ressentis vains malgré leur motivation d’apparence ô combien rationnelle.

Il y a donc un frein de taille gigantesque à cet apprentissage de la lecture sur les lèvres du partenaire avec tentative de reproduire par la voix leur fonctionnement phonique censé relier le monde des sourds au paradis en trompe l’oreille de tous les « beaux parleurs ».

Cette frontière, c’est tout simplement le bénéfice objectif que la langue des signes a su générer, à la fois, par sa grammaire dédiée mais, surtout, par la force des symboles qu’elle véhicule dans un silence total et sans aucun doute jubilatoire pour ceux qui la pratiquent, d’autant plus s’ils sont effectivement complètement sourds !

Bref, il y a un trésor à défendre et c’est bel et bien ce que fait Sarah sur la scène du Vieux Colombier face à Jacques Leeds (Laurent Natrella), l’orthophoniste empli de bonne volonté en cherchant à convaincre celle-ci qu’elle aurait tout à gagner, notamment sur le plan social, si elle parvenait enfin à « parler » d’une manière « adaptée » ! 

C’est ici que surgit le ressort psycho-dramatique et surtout glamour de leur rencontre thérapeutique alors que celle-ci se transforme à vue en histoire d’amour façon « Love Story » !

Le rôle de Laurent Natrella est quasiment héroïque car il se fonde sur une performance d’acteur qui doit, à la fois, jouer et se voir jouer en s’exprimant en langue des signes tout en traduisant oralement ceux que Sarah refuse d’articuler par la voix.

Cette attirance entre lui et elle ne cesse d’alimenter la quête de communication qu’ils poursuivent en parallèle, tous les deux simultanément, mais dont ils devront prendre conscience qu’en fait, elle les sépare de plus en plus, par méconnaissance irréductible réciproque du monde de l’autre.

C’est tout simplement magnifique !… Il suffit de se laisser porter par ces puissants enjeux pour être pris d’un vertige indicible et sans doute en effet métaphorique à celui de l’abîme insondable que nous suggérait ainsi Luc Besson dans « Le Grand Bleu ».

Theothea le 23/04/15

             

         

           photo ©   Theothea.com

           

COMTESSE DE SEGUR

de  Joëlle Fossier   

mise en scène  Pascal  Vitiello   

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Comédie Bastille

Tel  01 48 07 52 07   

           

           photo ©   Theothea.com

       

     

         

VOUS REPRENDREZ BIEN QUELQUES SKETCHES

     

de & par Philippe Chevallier & Régis Laspalès

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L'Olympia

Tel  08 92 68 33 68  (0,34e/m) 

           

Affiche photo © Bernard Richebé

                 

Voici donc les deux compères revenus au Music- Hall avec, à l’appui, un best of de leurs sketches mâtiné de nouveautés à peine discernables tellement celles-ci s’intègrent aisément dans leur patrimoine scénique.

Que ce soit pour des pièces comme « Le Banc » et « Les menteurs » ou, ici, pour leurs sketches concoctés à leurs propres « mesures », il y a comme une évidence à voir fonctionner ce duo d’ores et déjà « culte ».

En effet, tout se passe comme si l’un se décarcassait pour expliquer la logique d’une conduite à suivre et que l’autre, plus ou moins à son insu, ne cessait de découvrir les failles du raisonnement.

Comme si Philippe Chevallier traçait la voie et que Régis Laspalès venait gripper le système par un ersatz de bon sens tellement poussé à l’extrême que celui-ci se retournerait en son contraire infernal.

De surcroît, une sorte de surréalisme absurde enveloppe leur confrontation initiée sur des observations les plus basiques du quotidien à tel point qu’ils réussissent à les transformer en théorème universel à force d’insister là où ça fait fort mal à l’ego !

Par exemple, la cogitation au sujet de la carte bancaire et de la notion du privilège amélioré pouvant y être adjoint… dans un emballement hyperbolique d’avantages les plus souvent inutiles ou contre-performants.

A cet instant, le rire ou simplement le sourire pourrait y être grinçant car le public est invité à se sentir piégé dans sa propre contradiction narcissique voire ne pas comprendre la perversité du dilemme alors qu’à d’autres moments du show la plaisanterie est à interpréter au ras des pâquerettes.

Bref, méfions-nous de tout jugement péremptoire au sujet de Chevallier & Laspalès, la malignité de leur humour est, de toute évidence, à géométrie variable !

Bien entendu donc qu’à ce stade de leur carrière, ils sont devenus « incontournables » mais, nul doute, que leur renommée deviendra « cultissime » lorsque, enfin, les profs de français oseront être au rendez-vous de leurs spectacles puisque selon Chevallier, aucun ne se signale jamais lorsque les deux artistes en font, jusqu’à ce jour, la demande sur scène.

Un signe des temps socioculturels à suivre en tournée à travers la France et pour Paris à partir d’avril, successivement à l’Olympia, à l’Espace Cardin et enfin au Palais des Sports.

Theothea le 25/04/15

           

photo ©  

         

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Jean-Louis Murat   13 avril 2015   Le Palace

   

   

     

        

Jean-Louis Murat   13 avril 2015   Le Palace