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Les    Chroniques   de

  

20ème  Saison     Chroniques   20.076   à   20.080    Page  394

 

          

        

     

             

Axelle Red - Tournée Acoustique - Théâtre de Paris 21 mars 2016  - photo © Theothea.com

   

       

     

       

Axelle Red - Tournée Acoustique - Théâtre de Paris 21 mars 2016  - photo © Theothea.com

     

   

     

                

Axelle Red - Tournée Acoustique - Théâtre de Paris 21 mars 2016  - photo © Theothea.com

     

     

           

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LA MUSICA

de  Marguerite Duras   

mise en scène  Anatoli Vassiliev   

****

Théâtre du Vieux Colombier

Tel  01 44 58 15 15   

           

        photo ©   Theothea.com

                           

Marguerite Duras, c’est « Lui » !… Lui, Anatoli Vassiliev qui, ayant regroupé « La Musica » & « La Musica Deuxième » écrites à vingt années d’intervalle, n’en conserverait désormais plus qu’une seule grande musique Durassienne, celle du divorce non consommé des amants retrouvés, l’espace du temps suspendu entre la passion amoureuse et son souvenir lancinant.

D’ailleurs, s’il ne fallait à cette suspension qu’un seul témoignage scénographique in situ, le pigeonnier, venu des cintres en roucoulant de toute son âme à l’adresse du Vieux Colombier empli de si intense mémoire du Théâtre, pourrait aisément faire miroiter, à la Comédie Française, la fascinante symbolique du nouvel envol vers tous les possibles…

« Être » & « Avoir été » telle n’est désormais plus la question pour cette mise en scène s’affranchissant de l’effroi provoqué par le feu brûlant intérieurement ceux qui ont l’audace de s’y abandonner alors même que la perspective de sa combustion à l’infini aurait pu en un autre temps, celui de la rupture, les en dissuader.

En effet pourquoi donc, elle & lui, Anne-Marie Roche & Michel Nollet, ont-ils, chacun de leur propre chef, décidé de revenir sur ce lieu qui hante leur esprit, à savoir la chambre de l’Hôtel de France à Évreux les ayant réunis jadis à jamais, si ce n’est parce que la prononciation de leur divorce, en temps réel, pourrait bien n’être qu’une figure de style ?

La quête de sens les amenant sensiblement à la prise de conscience d’un dépassement d’eux-mêmes qu’ils constatent ne point pouvoir maîtriser, c’est tout naturellement l’aube du nouveau jour qui leur indiquera la voie à suivre…

En assemblant, comme dans un puzzle existentiel dont personne n’aurait, jusqu’ici, osé percer la clef du songe éveillé, les deux textes de Duras dont le deuxième serait la réitération ludique du premier essentiellement psychologique, amélioré d’un troisième acte à portée métaphysique, Anatoli Vassiliev propose une véritable Musica ternaire dont le rythme syncopé emmènerait les deux ex-amants au bout de la nuit… jusqu’à l’épuisement incarné.

Dans un labyrinthe enchevêtré, façon garde-meuble, de chaises disparates, d’escaliers ne menant nulle part, de mobilier hétéroclite, Florence Viala et Thierry Hancisse, ayant déjà joué dans « Amphitryon » en salle Richelieu, lors de la deuxième création du metteur en scène russe au Français en 2002, s’impliquent à corps perdu en une course poursuite avec eux-mêmes car c’est du tréfonds de leurs personnalités de comédiens que doit, selon Vassiliev, surgir sur scène la sincérité de leurs personnages.

Performance forcément admirable !

Les spectateurs ont néanmoins le choix de n’assister qu’à « La Musica » initiale puisqu’un entracte leur offre l’opportunité de s’éclipser discrètement mais cela, bien sûr, au meilleur profit de ceux qui, a contrario, voudraient s’approcher davantage de la scène en seconde partie afin de ressentir et d’éprouver, au plus près, la problématique de l’au-delà du couple à travers sa pérégrination intime et les vicissitudes de cette « Musica Deuxième »… jusqu’à la renaissance effective du jour d’après… serait-ce, en définitive, celui de l’espoir ?

Theothea le 25/03/16

   

       

       photo ©   Theothea.com

         

PSYCAUSE(S)2

de  Josiane Pinson   

mise en scène   Gil Galliot   

****

Studio Hébertot

Tel   01 42 93 13 04   

           

        photo ©   Aïda Diagne

                           

Mais qui est donc Josiane Pinson ?

Serait-elle cette comédienne polyvalente qui vient de faire salle pleine au studio Hébertot durant plus de deux mois et qui s’apprête à rempiler pour trois semaines au Théâtre « Le Petit Chien » en juillet prochain au Festival d’Avignon, rééditant ainsi, de manière quasi identique, le bouche à oreille déclenché cinq années auparavant avec sa première version de PsyCause(s) ?

Voici donc PsyCause(s) saison 2 mais n’entendez-vous point « Psychose » ? Ou bien même plus trivialement « Psy, causes… toujours » ? Car de toute évidence, ici plus qu’ailleurs, on joue avec les mots, on se joue des mots… avec une indéniable raillerie voire un humour noir !

Cependant, selon l’incontestable détermination de Josiane Pinson tellement classieuse par ailleurs, pas question de se payer de mots pour justifier une assurance, une autorité, un aplomb qui, semble-t-il, seraient en voie de lui échapper au cas où elle incarnerait son propre personnage sur scène… mais que nenni, bien entendu !

En effet, comme en 2011, elle n’est pas, dans la vie, cette Psy qu’elle incarne à merveille sur les planches au point d’en détenir tous les signes comportementaux, les stigmates verbaux ou le silence signifiant !

Elle n’est pas davantage la patiente qui ferait effet de miroir, en ayant tellement de points communs avec les angoisses concrètes apparaissant à l’aube du troisième âge, celui où tout semble s’éloigner, le mari, les enfants, ses propres parents et, de manière générale, la vie active de plain-pied avec le réel au quotidien.

Non, décidément ce profil Psy/Patient recto-verso n’est pas celui de « Josiane » qui, pour de vrai, est avant tout comédienne et, pourtant, sur scène il va s’avérer que c’est bien « elle » au pluriel, mère, épouse, analyste, analysante, confrontée à une véritable armée de cas psychotiques tellement exemplaires qu’on comprend aisément qu’avant que les spectateurs aient pu en rire à gorge déployée, il fallait que toutes ses patientes, en cure interminable, se soient vraiment montrées exaspérantes au plus haut point.

Dans ces conditions, quelle signification donner à tout cet imbroglio existentiel autour du fameux fauteuil orange extensible et rétractable à souhait durant ces heures d’écoute d’invraisemblable pathologie systématisée en protection défensive que chacune d’entre ses patientes a mise en place, alors que leur problématique individuelle est, de fait, très similaire à la sienne et, sans doute, pareille à celle de certains d’entre les spectateurs qui jubilent au vu de tant d’accointances plus ou moins reconnues, plus ou moins assumées ?

On l’aura compris, Josiane Pinson, vivant désormais une vie heureuse de femme mûre expatriée à Amiens, loin des turpitudes et des tentations du jeunisme à Paname, est pourtant revenue dans la capitale, totalement plébiscitée par la re-création théâtrale de son fameux couple Psy, bourgeois-bohème confronté au retour d’âge !

Pour sûr, cet été, en Avignon-off, toujours chaud sera son show, en l’occurrence celui de la décomposition duelle assumée en perspective d’une reconstruction branchée de style « nique la mort ». Qui rira, vivra !

Theothea le 05/04/16

   

         

       photo ©   Theothea.com

         

ANNABELLA

de   John Ford

mise en scène  Frédéric Jessua

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Théâtre de La Tempête

Tel  01 43 28 36 36   

           

        photo ©   Theothea.com

                           

Plus grande sans doute est la réputation de son homonyme, le célèbre cinéaste américain de westerns, bien plus illustre la renommée de son aîné de 20 ans, le dramaturge Shakespeare, pourtant John Ford est le digne représentant, certes un peu oublié, d'un théâtre Elisabéthain sulfureux, mettant en scène les conflits entre les passions et l'étroite morale de son temps.

Ainsi, son oeuvre majeure, écrite en 1626, "Dommage qu'elle soit une Putain", portée, entre autres, au théâtre par Luchino Visconti à Paris dans les années 60, avec Romy Schneider et Alain Delon, oppose des relations amoureuses interdites aux autorités religieuses corrompues ainsi qu’aux tenants du pouvoir, incompétents et véreux.

Tragédie baroque, une des plus flamboyantes de cette époque, elle parle totalement à la modernité actuelle. Aussi, a-t-elle inspiré talentueusement Frédéric Jessua, à la tête de la compagnie "la Boîte à outils", passionné par cette période. En collaboration avec Vincent Thépaut qui a traduit le texte, il en donne une version contemporaine allégée, séquencée et complètement rajeunie. D'emblée, cette jeunesse va nous surprendre et nous en mettre plein la vue.

Ce sera le cas durant deux heures de pure jubilation, d'extraordinaire inventivité menée tambour battant dans un rythme déchaîné, sans aucune respiration. Car Annabella, c'est l'absolu de la révolte ; c'est l'amour sans limites qui outrepasse les règles morales dans le Parme du 15ème siècle ; c'est l'amour fusionnel et transgressif rejeté par tous ceux qui sont soumis à la loi implacable de Dieu ; c'est à la vie à la mort pour deux jumeaux frère et soeur et le risque de ne pouvoir se maîtriser dans leurs propres désirs attractifs : Annabella et Giovanni briseront-ils ainsi tous les tabous ?

Couple convaincant jusqu'à la scène de folie finale qui se terminera dans le sang et la fureur, les tourments incestueux de Giovianni sont exprimés avec une fougue tumultueuse par Baptiste Chabauty. Tatiana Spivakova, elle, incarne d'une manière poignante Annabella, aux airs d'une madone pathétique qui subira une étrange lévitation, suspendue dans les airs, exposée au jugement des "bien-pensants" hypocrites et condamnée par les prélats religieux joués par le metteur en scène lui-même, Frédéric Jessua, dont la sentence formelle sera "dommage qu'elle soit une Putain".

Autour d'eux, une ribambelle de personnages dont la folie délirante et machiavélique s'exhibe dans une accumulation d'effets spectaculaires, de travestissements, de tours de magie à en donner le tournis. On intrigue, on trompe à gogo, on trahit, on empoisonne, on se venge, le tout avec une délectation euphorique dans un décor kitsch et rétro.

La scène est utilisée dans toutes ses dimensions, en hauteur, pour simuler un balcon d'où l’on manigance ; la profondeur de champ, elle, permet de faire surgir de nombreux artifices ingénieux et, sur les côtés, les comédiens apparaissent ou disparaissent à tour de rôle de manière virevoltante. S'inspirant des convulsives et rebelles années 60, chants et instruments de musique, comme guitare, flûte, ukulélé, transforment certaines scènes de la pièce en comédie musicale survoltée, sur fond de David Bowie ou des Moody Blues.

Tous les personnages qui gravitent autour des jumeaux sont interprétés par des comédiens particulièrement doués. Désormais ostensiblement enceinte, Annabella est, pour sauver les apparences, promise au veule et colérique Soranzo joué par le cocasse Thomas Matalou. Soranzo est poursuivi par Hippolita, sa maîtresse bafouée, que l'énergie outrancière d'Elsa Grzeszczak transforme en ogresse vengeresse totalement jouissive. Hippolita est, elle-même, la proie d'une confidente sans scrupule que Justine Bachelet, en ange démoniaque, rend très burlesque.

Notons aussi le très souple Harrison Arévalo, interprétant un serviteur espagnol perfide et roublard, sorte d'Arlequin donnant à la pièce un goût de commedia del' Arte, et citons un comédien confirmé comme Jean-Claude Bonnifait, le père impuissant à empêcher l'issue finale.

Car le destin fatal sera funeste et implacable : un véritable carnage paroxystique, sanguinolent à souhait dans un tableau explosif très guignolesque. Dans la salle Copi du Théâtre de la Tempête, le public réparti dans un dispositif tri-frontal assiste à une farce mêlant l'humour, la grosse bouffonnerie, les pitreries fracassantes, la musique en "live" surfant sur les époques, le tout dans une mise en scène truculente et une démesure générale. Du rocambolesque et de l'énergie à revendre rendent cette pièce, au parfum de scandale, irrespectueuse et irrésistible.

Cat’s / Theothea le 10/04/16

   

       

       photo ©   Theothea.com

         

TRAÎNE PAS TROP SOUS LA PLUIE

   

de & par Richard Bohringer

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Théâtre de l'Atelier

Tel   01 46 06 49 24

           

        photo ©   Theothea.com

                           

« Je ne suis pas un gars de la syntaxe. Je suis de la syncope ». Tout est dit !… Richard Bohringer pénètre sur la scène du Théâtre de l’Atelier; il est environ 19h00; dans une heure et demie au plus tard, il devra laisser place au spectacle suivant.

En fin d’année 2015, c’est lui qui assurait cette deuxième partie de soirée en compagnie de sa fille Romane pour « J’avais un beau ballon rouge » où père et fille se retrouvaient dans l’exaltation de la rémission récemment annoncée, bien au-delà de la violence de la maladie qui l’avait frappé en 2014.

Aujourd’hui Richard, en reprenant son one man de 2010, réinventé chaque soir en fonction du public et des vibrations dans l’air du temps, s’octroie une rédemption méthodiquement entretenue selon une discipline de vie que le Théâtre vient sublimer grâce aux « mots » avec lesquels il batifole tout en les vénérant comme le viatique absolu.

Le comédien fait son entrée, armé de petites bouteilles d’eau protectrices qu’il range soigneusement, tel un talisman, au pied du pupitre sur lequel trônent ses carnets de notes à consulter tout au long de la représentation en tant que fil conducteur d’une pensée qui vagabonde autant qu’elle cérébralise sa vision du monde en se réactualisant à chaque instant.

Ceux qui en sont déjà partis, Jacques Villeret, Philippe Léotard, Roland Blanche, Bernard Giraudeau s’installent en anges gardiens fantomatiques d’une mémoire plus que jamais sollicitée lorsqu’il s’agit d’évaluer la qualité des relations humaines.

Place donc aux extraits de « C’est beau une ville la nuit », son premier texte publié en 1988, ainsi donc que ceux de « Traîne pas trop sous la pluie » de 2009 que l’acteur alterne par des commentaires libres plus ou moins improvisés en une sorte de réflexion à haute voix adressée à l’imaginaire collectif.

Tout en appréciant le réconfort des prolongations à vie, l’auteur sortira d’ici deux mois un nouveau livre de souvenirs « Quinze rounds » dont la publication avait été différée précisément en raison de son état de santé précédent.

Pour l’heure, délibérément battant face à toute adversité, l’artiste touché mais point atteint fait front devant une salle comble toute acquise à celui qui lutte et jubile avec tant de panache, de verve et de malignité !

Theothea le 29/03/16        

       

       

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COMME VIDER LA MER AVEC UNE CUILLER

de  Yannick Jaulin   

mise en scène  Matthieu Roy   

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Théâtre des Bouffes du Nord

Tel  01 46 07 34 50   

           

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Axelle Red - Tournée Acoustique - Théâtre de Paris 21 mars 2016  - photo © Theothea.com

 

       

   

   

   

     

          

Axelle Red - Tournée Acoustique - Théâtre de Paris 21 mars 2016  - photo © Theothea.com

     

     

     

         

       

     

         

Axelle Red - Tournée Acoustique - Théâtre de Paris 21 mars 2016  - photo © Theothea.com