Magazine du Spectacle vivant ...

   

 

   

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26ème  Saison     Chroniques   26.31   à   26.35    Page  468

     

     

       

                   

                 

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TIMES SQUARE

« Times Square » Guillaume de Tonquédec performe en « has-been » au Montparnasse

      

de Clément KOCH

mise en scène  José PAUL

avec Guillaume de TONQUEDEC, Camille AGUILAR, Marc FAYET et Axel AURIANT

****

     

Théâtre Montparnasse

      

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Avec son titre, au label par excellence « New-yorkais », ce spectacle pourrait fort bien provenir directement de « Broadway » où il aurait connu un énorme succès depuis plusieurs années avant que d’être enfin créé à Paris avec en tête d’affiche Guillaume de Tonquédec prêt à en poursuivre le triomphe…

A ceci près que cette troisième pièce du dramaturge Clément Koch a, en fait, été commanditée par France Télévision pour être captée au Théâtre de La Michodière en mai 2021 en perspective d’une date de diffusion encore non programmée à ce jour et alors même que, depuis janvier 22, cette création inédite est désormais à l’affiche du Théâtre Montparnasse.

Or d’évidence, trois semaines après sa première, la jauge est pleine et un bouche à oreille viral attire un public pléthorique.

A la distribution donc deux comédiens fidèles aux mises en scène de José Paul mais aussi deux jeunes révélations pleines de spontanéité et d’enthousiasme se mettant tous les quatre au service du Théâtre dans le théâtre…

En effet, ces quatre individualités initialement isolées se retrouvent peu ou prou réunies en communauté d’action œuvrant pour un besoin similaire de reconnaissance par le biais du spectacle vivant.

Ainsi au cœur de l’organigramme trône Matt Donovan (Guillaume De Tonquédec) l’acteur émérite de grande compétence mais dont la survivance pose en elle-même la question récurrente : Peut-on « être » et « avoir été » ?

Ressentir, selon toute vraisemblance, sa carrière professionnelle derrière soi, serait-ce une fatalité de l’âge ou ne serait-ce qu’un avatar lié à diverses circonstances défavorables ?

En l’occurrence, il apparaîtrait ici que de projets en réalisations, Matt ait pu faire, au fur et à mesure et quelquefois contre son gré, des choix malencontreux s’avérant de piètre qualité artistique tout en déclenchant une tendance dépressive suscitant de moins en moins de motivations… jusqu'à devenir alcoolique chronique.

En poste d’observation vigilante est tapi Robert Donovan (Marc Fayet) très inquiet de la vilaine tournure que prend l’avenir acrimonieux de son frère et pour lequel, le plus discrètement possible, il palie les contraintes du quotidien notamment en mettant à sa disposition l’appartement familial et en assurant la livraison de ses repas.

En outre, dans la mesure de ses possibilités, Bobby tente également de susciter de nouvelles opportunités qui pourraient être bénéfiques à Matt.

C’est ainsi qu’à partir d’une rencontre fortuite sur son lieu de déjeuner avec la jeune serveuse Sara Bump (Camille Aguilar), il va lui mettre le pied à l’étrier en découvrant qu’apprentie comédienne inexpérimentée, celle-ci est fortement tentée de passer prochainement une audition pour le rôle-titre de Roméo & Juliette.

Faisant alors d’une pierre deux coups, il va lui proposer de financer des cours particuliers auprès de Matt en lui recommandant d’effectuer une démarche d’approche du professeur d’Art dramatique qui, a priori, risque d’être houleuse vu le radicalisme défaitiste et aigri du frangin.

Un quatrième personnage connu des trois autres par sa marginalité de notoriété publique sera en quelque sorte projeté en « punching ball » entre leurs regards croisés alors même que souffrant d’un trouble traumatique de l’élocution, Tyler (Axel Auriant) s’efforcera de le combattre par des moyens dérivatifs pour gagner la reconnaissance de tous à travers une démarche théâtrale… quasiment thérapeutique.

Au centre du dispositif scénographique, Camille est l’élément moteur du quatuor auquel elle va insuffler sa volonté déterminée de décrocher le rôle clef.

Chacun des trois autres protagonistes se piquera à l’enjeu de cette réussite, en contribuant à sa façon à l’élévation de cette aspiration collective mais qui, néanmoins, subira maintes failles et déficits.

Guillaume de Tonquédec, tel un boxeur sonné, arpentera le ring avec rage et superbe, Marc Fayet jouera la carte de la discrétion pragmatique, Camille Aguilar celle de la hardiesse fougueuse alors qu’Axel Auriant saura mettre du liant là où guetterait le risque du repli sur soi-même.

Une pièce vraiment bien adaptée à l’air du temps où les stigmates du découragement pourraient, ainsi, être allègrement transgressés par la volonté de les combattre en partage solidaire et donc tous ensemble.

Theothea le 24 février 2022

           

       

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PAR LE BOUT DU NEZ

« Par le bout du nez » Berléand & Duléry en grandiloquence présidentielle contrariée

      

de Matthieu Delaporte & Alexandre de la Patellière

mise en scène Bernard Murat

avec  François Berleand & Antoine Duléry 

****

     

Théâtre  Libre 

      

© Theothea.com

             

De François-Xavier Demaison à Antoine Duléry se substituent deux mandatures successives à la présidence de la République aussi percutantes sur le public que différenciées sur la qualité d’(im)posture du candidat.

Si l’un s’autorisait une expression sans cesse extravertie, le second relèverait davantage du comportement bipolaire passant par des phases de souffrance intériorisée pour mieux s’éclater dans l’outrance exacerbée l’instant suivant.

Néanmoins, l’un et l’autre seraient nécessairement recadrés à (leur) tour de rôle par François Berléand qui se ferait manifestement un malin plaisir de les rudoyer pour tenter de les extraire du malencontreux sort psychosomatique que le stress, de ne pas parvenir à se hisser à la hauteur de la fonction suprême pourtant ardemment briguée, aurait rattrapé au tournant de leur discours d’investiture respectif à quelques instants de le déclamer.

Si donc Duléry a succédé à Demaison dans le rôle du prétendant suprême, c’est parce que l’histoire ne cesse de bégayer à l’instar de leurs avatars pareillement élus et alors que la plupart des postulants tellement imbus de leur ambition se lanceraient dans une course où, non seulement, ils seraient mal préparés mais pour laquelle, sans doute, ils n’auraient pas initialement la carrure nécessaire.

C’est alors qu’il faudrait décompenser et remonter la genèse de leurs motivations et autres lacunes ayant précédé à l’accession de cette plus haute marche de l’Etat.

Cependant, la démarche introspective pourrait entraîner le duo palliatif à revisiter au forceps les concepts freudiens liés à la généalogie forcément traumatisante et cela dans une fébrilité tapageuse dont il sera bien difficile a posteriori de discerner qui du « Tic » ou du « Toc » devrait, de fait, avoir le dernier mot pour en extraire le remède rhétorique urgemment recherché afin de valider définitivement l’élection.

Tout cela pour en rire bien sûr mais, néanmoins, la psychanalyse n’étant pas une science exacte, il y aurait intérêt à ce que ce soit un éminent spécialiste non seulement des troubles du langage qui prenne en charge bienveillante le vainqueur mais surtout quelqu’un de suffisamment roué et au moins aussi grimacier pour réussir à faire croire à cet impétrant qu’après quelques exercices laborieux de reprise de confiance en soi, il fût réellement devenu apte à psalmodier ce fameux discours d’intronisation républicaine.

Un régal comportemental grandiloquent où tout rapprochement avec des personnalités connues serait nécessairement factice puisqu' improbable, n’est-ce pas !

Au demeurant de cet entretien thérapeutique Psychiatre - Président, il ne resterait plus qu’à payer cash les honoraires:

Ce serait très simple ! C’est mille euros pour une heure de consultation avec en prime un bonus d’une demi-heure pour le spectacle tout compris.

C’est drôle de bout en bout… du nez évidemment !…

Et, ainsi, comme lors d’un rdv « psy » dans la « vraie vie », les spectateurs en auraient pour leurs sous… tout au moins pour se divertir « par procuration »... électorale bien entendu.

Theothea le 04/03/22

   

       

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ELYSEE

      

de Hervé BENTÉGEAT

mise en scène  Jean-Claude IDÉE

avec  Christophe BARBIER, Adrien MELIN, Emmanuel DECHARTRE et Alexandra ANSIDEI

****

     

Théâtre du Petit Montparnasse

      

© Fabienne Rappeneau

   

Élections réelles ou fictives, la course effrénée à la fonction suprême semble être identique, une ambition à obtenir la victoire au prix de débats houleux aux phrases assassines, d'alliances secrètes, de manigances clandestines, de trahisons infâmes.

Parallèlement à la période électorale actuelle où les candidats, en campagne, tentent de s'imposer lors d'affrontements virulents, le théâtre du Petit Montparnasse nous propose un épisode très pittoresque de la vie politique qui s'est joué dans les coulisses du pouvoir à la veille des élections présidentielles de mai 1981 qui marqueront la victoire de François Mitterrand sur Valéry Giscard d'Estaing.

Un secret historique mal connu du public nous sera révélé avec une alliance aussi inattendue que surprenante entre deux fauves politiques François Mitterrand et Jacques Chirac.

En 2017, Jean-Claude Idée mettait en scène '' Meilleurs Alliés '' d'Hervé Bentégeat, une pièce sur les rapports orageux entre un de Gaulle introverti et un Churchill exubérant devant l'imminence du débarquement, en juin 1944, des troupes alliées en Normandie, pièce qui obtint un retentissant triomphe dans cette même salle.

Hervé Bentégeat, journaliste reporter et romancier ( '' Et surtout pas un mot à la maréchale '' - '' La fuite à Baden '' ...) aime particulièrement écrire sur les hommes politiques en faisant preuve d’une grande acuité dans l’analyse psychologique des hommes de pouvoir, animés par des humeurs contradictoires, livrant toutes leurs complexités antagonistes.

Avec '' Élysée '', l'auteur instaure des rapports faits de tension et d'estime entre François Mitterrand et Jacques Chirac, lors d'une rencontre exceptionnelle fomentée par Philippe Dechartre, en avril 1981, pour détourner quelques voix décisives au RPR par l'intermédiaire de Jacques Chirac et permettre ainsi de battre Giscard.

Jean-Claude Idée met en scène un voyage dans le temps sur 15 ans (de 1996 à 1981) scandé par des images, des coupures de journaux en grand écran, des montages de vidéos d’archives, des extraits radios, qui sont comme des retours en marche arrière sur un passé mémorable.

'' Elysée '' débute le 8 janvier 1996 avec Jacques Chirac, à l'Élysée, solennel devant les drapeaux français et européen annonçant à la télévision la mort du président Mitterrand dissimulant mal son émotion, puis les années défilent comme des clips en reculant au moyen de flash-back sur des événements décisifs de leur parcours commun, J. Chirac élu le 8 mai 95, en mars 93 une 2ème cohabitation avec E. Balladur, le second mandat de F. Mitterrand en mai 88, la dissolution de l'Assemblée nationale, l'abolition de la peine de mort.... jusqu'au fameux jour J du 2 avril 1981, où une étrange partition orchestrée par le ministre du Général de Gaulle et ancien résistant Philippe Dechartre va se dérouler et sera à l'origine d'un revirement de situation.

Pour la première fois dans l’histoire de la Vème République, la gauche peut l’emporter. François Mitterrand et Valéry Giscard d’Estaing, sortis vainqueurs du premier tour, sont au coude à coude. Pour gagner, le candidat socialiste a besoin d’un petit apport déterminant de voix supplémentaires. Il va le trouver, de façon inattendue, chez l’un de ses plus coriaces adversaires, homme de droite en désaccord avec la politique gouvernementale de Giscard d'Estaing.

Tout se passe dans l'appartement de Philippe Dechartre, fin entremetteur, réglant les accords au gré des échanges espiègles ou teintés d'exaspération mal contenue afin d'arriver à une entente mutuelle.

Emmanuel Dechartre endosse avec courage et pugnacité le rôle de l’homme politique Philippe Dechartre, son père dans la vraie vie, tous deux présents lors de la plupart des événements évoqués dans la pièce. Il peut, de par la connaissance des faits, être au plus juste du comportement de l'ex-secrétaire d'Etat gaulliste qui a appelé à voter Mitterrand.

Face à lui, le journaliste et éditorialiste à l'écharpe rouge Christophe Barbier incarne François Mitterrand. Ces deux comédiens se sont déjà affrontés dans la pièce '' L’un de nous deux '' au Théâtre du Petit Montparnasse écrite par Jean-Noël Jeanneney, historien et ancien ministre, en interprétant deux hommes aux idéologies divergentes, Georges Mandel et Léon Blum.

Christophe Barbier, un tantinet trop grimé, vêtu d'un ensemble velours couleur ocre soulignant le côté terrien de l'homme d'État charentais, a écrit un livre sur '' Les derniers jours de Mitterrand '', et éprouve une réelle fascination pour sa culture et son enracinement littéraire. Il jubile dans le rôle du malicieux politicien qui sait se moquer de son bouillonnant rival et néanmoins soutien électoral éventuel « Il croit en rien...il ment comme il respire...mais il est sympathique ! »

Ce sympathique adversaire est incarné par Adrien Melin dont la performance est bluffante. Vêtu d'un impeccable et strict costume 3 pièces, il est très convaincant, véritable sosie du vrai Chirac dans la prestance, l'humour, la friponnerie, il s'inspire de ses mimiques, son ton de voix, sa gestuelle, sans toutefois le caricaturer. Adrien Melin avait joué précédemment au Petit Montparnasse dans l'épatant '' Saint-Ex à New-York ''dont la mise en scène était signée Jean-Claude Idée. Au passage, saluons la programmation toujours excellente de ce merveilleux théâtre !

Les comédiens nous emportent dans un échange intelligent, incisif mais aussi drôle et piquant où les formules affûtées fusent « La trahison en politique ça n'existe pas puisqu'on n'a pas d'amis ! ». La présence féminine d'Alexandra Ansidei, dans le rôle de Carmen, l'employée de maison espagnole, accorte à souhait, rend les confrontations encore plus divertissantes et apporte une respiration bienvenue dans ce huis clos masculin. Elle était également charmante dans le rôle de Consuelo, la femme exubérante d'Antoine de Saint-Exupéry dans '' Saint-Ex ''.

Cette soirée instrumentalisée par Dechartre, livre à la main, citant Mazarin « Simule, dissimule, ne te fie à personne, dis du bien de tout le monde » sera à l'initiative du basculement des intentions de vote de certains membres du RPR.

C’est aussi le tissage entrelacé d’une relation emprunte de perversité entre deux opposants qui se respectent et s’apprécient. Leur duel psychologique va converger sur une alliance machiavélique pour évincer Giscard.

La roublardise mordante des deux comédiens dont le jeu d'une grande finesse rend crédible cette rencontre clandestine arbitrée subtilement par Emmanuel Dechartre et la mise en lumière de Jean-Claude Idée nous éclaire sur une collusion politique et historique parfaitement ciselée.

Cat’S / Theothea.com le 30/03/22  

           

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CES FEMMES QUI ONT REVEILLE LA FRANCE

« Ces Femmes qui ont réveillé La France » Jean-Louis Debré sur les planches de La Gaîté Montparnasse

      

de Jean-Louis DEBRE & Valérie BOCHENEK

mise en scène Olivier MACE

avec Jean-Louis DEBRE & Valérie BOCHENEK avec Valérie ROGOZINSKY au piano

****

     

Théâtre de La Gaîté Montparnasse

      

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Sur la scène de la Gaité Montparnasse, le décor (Olivier Prost) pourrait être celui de l'antichambre d'un homme politique. Côté jardin un piano. Côté cour un bureau sur lequel trônent des bustes de Marianne. Au centre, une immense glace sur laquelle seront projetées des images d'archives au cours de cet étonnant récital que Jean-Louis Debré et Valérie Bochenek vont nous livrer .

Jean-Louis Debré a plus d'une corde à son arc. Président du Conseil Constitutionnel, magistrat, ancien Ministre de l'Intérieur, il a écrit de nombreux ouvrages historiques, plusieurs romans policiers '' Quand les brochets font courir les carpes '', '' Meurtre à l'Assemblée '', '' La rumeur'', auteur d'un '' Dictionnaire amoureux de la République '', le voilà, à 76 ans, qui monte sur les planches pour la première fois.

Avec sa compagne Valérie Bochenek, comédienne et écrivaine, c'est leur livre écrit en 2012 à quatre mains " Ces Femmes qui ont réveillé la France '' qu'ils ont adapté et qui a été mis en scène par Olivier Macé.

Jean-Louis Debré fait son entrée sur le plateau, empoigne avec fermeté un des bustes de Marianne et fait un éloge dithyrambique sur cette figure allégorique couverte d'un bonnet phrygien remontant à La Révolution française ou d'une couronne de lauriers et qui, au fil du temps, a pris même le visage contemporain d'actrices ou autre artiste.

L'homme d'État qui sommeille toujours en lui, respectueux des lois républicaines et de la vie démocratique, a souhaité mettre à l’honneur Marianne, emblème de la République, de la citoyenneté et des libertés publiques. « Liberté, Égalité, Fraternité ».

Et cette Marianne, contraction des prénoms Marie et Anne fort répandus au 18ème siècle, va personnifier le peuple. Quel beau symbole pour introduire les portraits de femmes précurseurs d'une avancée dans les mentalités machistes de la société, des pionnières qui ont parfois payé de leur vie comme Olympe de Gouges, femme de lettres auteure notamment de la Déclaration des droits de la femme, dont les principaux chevaux de bataille furent le combat pour la reconnaissance des enfants illégitimes ou encore le droit au divorce et à l’union libre. Elle fut guillotinée le 3 novembre 1793 sur ordre de Robespierre.

Jean-Louis Debré et sa complice se font les porte-voix d'une bonne vingtaine de féministes avant l'heure qui ont secoué le patriarcat et l'autoritarisme, ont soulevé les barrières qui leur fermaient les portes de la culture, de la médecine, du droit. Le 17 août 1861, Julie-Victoire Daubié, âgée de 37 ans, est la première femme en France à obtenir le baccalauréat qui n'était pas accessible à la gent féminine et a ouvert la voie à l'entrée des femmes dans l'enseignement supérieur au grand dam des hommes, Madeleine Brès, née le 26 novembre 1842 sera la première à obtenir le diplôme de docteur en médecine, Jeanne Chauvin sera le première avocate en 1901.

Ces femmes-là ont bousculé les conservatismes sclérosants. Elles ont surtout osé pour conquérir indépendance, liberté et égalité et ont souvent choqué les détenteurs du pouvoir.

La duchesse d'Uzès sera la première femme à avoir obtenu le permis de conduire au volant de sa Delahaye bicylindre flambant neuve à la suite d’un parcours réalisé à la moyenne de 20 km/h. Et le narrateur Jean-Louis Debré d'ajouter, narquois, qu'elle fut la première à avoir eu un retrait de permis pour excès de vitesse à 15 Km/h au lieu des 12 km/h autorisés en ville.

Anne Hubertine Auclert, née le 10 avril 1848 est une journaliste, écrivaine et militante féministe française qui s'est battue en faveur de l’éligibilité des femmes et de leur droit de vote. Celui-ci ne sera accordé en définitive qu'en 1944.

Bien d'autres encore plutôt méconnues comme Elisa Lemonnier - Marguerite Boucicaut - Marguerite Dilhan - Marguerite Durand - Nafissa Sid Cara, première femme musulmane membre d'un gouvernement...

Et celles dont on connaît mieux le parcours comme Louise Michel, institutrice et combattante de la Commune de Paris, figure emblématique de la lutte pour une éducation des filles qui ne les mène plus à l'aliénation intellectuelle, sociale et économique, Marie Curie, premier prix Nobel décerné à une femme, George Sand engagée en politique et se façonnant un look masculin pour mieux s'imposer, Colette élue à l'Académie Goncourt en 1945, Marguerite Yourcenar, première femme élue à l'Académie française, Simone Veil et sa loi sur l'IVG votée le 20 décembre 1974 après de très houleux débats, Edith Cresson unique femme à ce jour nommée Premier ministre en 1991...

Toutes ont mené d'âpres combats par leurs actes, leurs paroles ou leurs écrits.

On assiste à une master class aux phrases bien ciselées narrées sur un ton enjoué, drôle, pas du tout professoral. Jean-Louis Debré, amateur de bons mots, colore ces évocations d'anecdotes savoureuses et de saillies humoristiques se permettant quelques pastiches espiègles qu'il ne peut s'empêcher de faire, ceux de Chirac, Valery Giscard d'Estaing ou quelque sénateur vieillot et tremblotant.

Valérie Bochenek, poétique, vibre au diapason de ces icônes apportant au texte une gestuelle très liée à sa formation de mime et lui donnant ainsi chair et chaleur.

Chaque portrait est entrecoupé d'une respiration musicale de musiciennes telles Marguerite Monnot, Lili Boulanger... qu'une pianiste (Valérie Rogozinski) égrène, accompagnant superbement le duo de comédiens dans la mise en scène élégante et dynamique d'Olivier Macé pour cet émouvant hommage aux émancipatrices qui ont embrasé leur époque.

Cat’S / Theothea.com le 20/02/22    

         

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JE VEUX VOIR MIOUSSOV

      

d’après Valentin Kataïev

Adaptation et mise en scène : Patrick Dray

avec Nina BATLAJ, Antoine CAFARO, Patrick DRAY, Christophe LEDUC, Nathan LEFEVRE, Mathilde LEJEUNE, Florence PARIS, Camille REMY

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La Comédie Saint-Michel

      

© Julie Mitchell

           

   

Prochainement

         

     

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