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26ème  Saison     Chroniques   26.36   à   26.40    Page  469

     

     

       

                   

                 

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NOUS Y VOILA

« Nous y Voilà ! » Torreton & Kolinka de concert à La Comédie des Champs Elysées

      

de & avec Philippe Torreton, Richard Kolinka & Aristide Rosier

****

     

Comédie des Champs-Elysées

      

© Stéphanie Fagadau

                    

Nous y voilà, installés dans la salle de la Comédie des Champs Élysées, attendant que la scène s'ouvre sur une ribambelle d'instruments de musique enveloppés dans les effluves d'encens nous assurant que le spectacle sera pleinement musical.

'' Nous y voilà ! '', cette formulation, de par sa forme exclamative sonnant comme une claque, est une injonction qui va nous interpeler tout au long de cette soirée sur le constat de l'état affligeant dans lequel l'homme a réduit la terre, tel un leitmotiv prophétisé par ce titre emprunté au poème de l'écrivaine Fred Vargas : '' Nous y voilà, nous y sommes ! '' - « Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l'incurie de l'humanité, nous y sommes ».

Apôtre de l'environnement, celle-ci est l'auteure d' un ouvrage '' l'Humanité en péril '' qui nous alerte et retentit comme une mise en demeure. L’homme court à sa perte s’il oublie d’où il vient et le poète est là pour le lui rappeler. Elle lance un cri d'alarme sur l'urgence climatique et l'avenir de la planète.

C’est sur ce bilan catastrophique et leur force de conviction que la terre souffre des excès humains que Philippe Torreton, Richard Kolinka et Aristide Rosier ont uni leur talent pour nous proposer un spectacle insolite où la poésie se mêle à la musique, habillé par les somptueuses lumières en clair-obscur de Dimitri Vassiliu.

Le trio fait son apparition. Côté jardin, le batteur de l'ex-groupe Téléphone Richard Kolinka se place derrière ses percussions ; à jardin, le jeune Aristide Rosier s'installe derrière ses claviers.

Philippe Torreton, énergique et fougueux, déboule au centre de la scène pour asséner d'emblée le discours d'un chef indien Sitting Bull « L'homme blanc ne comprend pas nos moeurs... il traite la terre et le ciel comme des choses à acheter, piller, vendre comme les moutons... son appétit ne laissera derrière lui qu'un désert... ».

Le comédien bouscule les codes du récital poétique. Sa voix tonitruante fait entendre un florilège de textes allant du XVIe siècle à nos jours, ceux des poètes, qui comme Arthur Rimbaud, Charles Baudelaire, George Sand, Boris Vian… ont parlé du rapport de l'homme à la nature, l'ont vénérée, l'ont défendue.

Sa voix devient cri de détresse '' contre les bûcherons de la forest de Gastine '' de Pierre de Ronsard « Écoute, bûcheron, arrête un peu le bras ; ne vois-tu pas le sang lequel dégoutte à force - Des nymphes qui vivaient sous la dure écorce ? ». Si Ronsard s'indignait poétiquement à son époque sur l'abattage d'un arbre, que penser aujourd'hui de l'ampleur de la déforestation qui sert aux lobbies du bois ou à la culture du colza et de l’huile de palme, permettant de produire des biocarburants hyper polluants !

Poignant, il clame des textes déchirants, parfois sa voix se fait chuchotement suave telle une prière. La scène devient un lieu d'exorcisme pour chasser les influences maléfiques qui accablent notre mère bienfaitrice la Terre.

Les mots crachés ou sussurés se fondent dans une musique au diapason, vibrante, éclatante, carillonnante, les baguettes frénétiques de R. Kolinka virevoltent avec une magistrale dextérité, cymbales ou hang drums mélodieux accompagnent ces alarmantes prédictions.

R. Kolinka, au charme indéniable, chaperonne son complice et ami jusqu'à participer malicieusement aux textes par de facétieuses mimiques. C'est d'ailleurs pendant le premier confinement de 2020 que les deux artistes, voisins mitoyens relégués dans leur jardin, ont partagé des moments de poésie en postant tous les jours des petites vidéos très amusantes et ont ébauché les prémices de '' Nous y voilà ! '', on les sent très à l'affût l'un de l'autre.

Magnétique, Aristide Rosier, discret et subtil, souligne en douceur la musicalité des mots par les riches modulations d'un clavier, d'un kalimba ou par les sonorités délicates d'une guitare, devenant musique méditative et spirituelle. Il avait déjà participé avec R. Kolinka au spectacle concert '' Mec '' de Philippe Torreton joué au Théâtre Édouard VII en 2018.

Les musiciens convoquent le jazz, le blues, le rock, mais aussi la musique électronique dans une création envoûtante aux couleurs des mots scandés par un Ph. Torreton qui a un vrai sens du rythme et bouge avec un évident feeling.

Les paroles proférées sont parfois d'auteurs rares faisant ainsi entendre les réflexions des Indiens d’Amérique du Nord qui savent que « l’homme blanc ne semble pas remarquer l’air qu’il respire ! »

Le chant de jubilation de Tsoai-Talee du poète Navarre Scott Momaday est sublime : « Je suis une plume dans le ciel lumineux - Je suis un cheval bleu qui galope dans la plaine... Je suis l'aigle qui joue avec le vent... Je suis un cerf qui s'éloigne au crépuscule - Je suis un vol d'oies dans le ciel d'hiver... Voyez-vous je suis vivant - je suis vivant... ».

Le poème de l'auteure Esther Granek est jubilatoire : « Je suis enceinte de prés verts... je porte en moi des pâturages... je suis enceinte de déserts... »

Le comédien déclame également deux de ses propres textes '' Nous étions partout '' tiré de '' l'Homme averti '' et '' Mon indien ''.

Dans ce vibrant hommage, vrai coup de poing à l'estomac tellement c'est juste, puissant, émouvant, Philippe Torreton et ses merveilleux et sensibles acolytes nous invitent à retrouver cette harmonie perdue avec la nature car '' l'homme blanc '' a prélevé sans discernement avec l'idée que tout lui est dû à l'opposé de '' l'homme rouge '' précautionneux et respectueux.

Véritable performance entre concert hypnotique et incantations poétiques, le public ébahi, revigoré par l'enthousiasme communicatif de ces trois compères, se lève pour les ovationner avec d'ardents bravos et surtout un très grand Merci qui, visiblement, leur vont droit au coeur ! Un moment exceptionnel hors normes mais point hors sol !

Cat’S / Theothea.com le 16/03/22

         

       

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GUY CARLIER

« Guy Carlier » en rédemption palpable aux Mathurins

      

de  Guy Carlier & François Rollin

mise en scène François Rollin

avec Guy Carlier

****

     

Théâtre des Mathurins

      

© Theothea.com

                      

Initialement son One man show devait s’intituler pompeusement "Dieu, Mozart et le Tupperware de Jocelyne" puis de manière plus sibylline « Carl & Guitou » pour finalement adopter la version éponyme, autrement dit « Guy Carlier ».

Le chroniqueur fort connu pour son ironie, son fiel et ses railleries revient en effet sur les planches après de nombreuses années d’abstinence au prorata d’un amaigrissement spectaculaire voire salutaire.

Passant, selon ses dires, directement de la case « Gros » à celle de « Vieux », l’humoriste a la nette impression de n’avoir jamais été perçu comme un mec « normal ».

C’est ainsi qu’il aurait maintenant l’immense plaisir de prendre quelque recul sur son personnage médiatique un temps soit peu désuet pour tenter d’en démonter le système face au public alors même qu’il serait désormais passé personnellement de l’autre côté de la force acerbe et sarcastique pour résolument goûter aux plaisirs de la vie… ceux peut-être que mettait déjà d’antan en exergue Philippe Delerm dans « La première gorgée de bière ».

Ainsi vantant, par exemple, la simple sensation délicieusement tactile d’un coup de vent sur le corps en mouvement, « Guitou » le septuagénaire opterait pour une vision optimiste de la vie, pleinement décidé à profiter de se sentir enfin bien dans sa peau, tel un poids léger comme l’air.

D’ailleurs, l’évocation de la mélodie en crescendo avec ses paroles tellement inspirantes de « Hey Jude » par Paul McCartney le mettent définitivement en transe pour goûter à la satisfaction paradisiaque.

Cependant, le péché mignon (mais peut-être mortel) de « Carl » est toujours prêt à reprendre du service au détour d’une formidable évocation du « Pont d’Argenteuil » dont le point de vue du peintre est toujours localisable et donc appréciable aux abords de La Seine pour peu qu’un « cadre » lambda y prête attention mais que son inculture crasse, prise dans un embouteillage à cet endroit précis, ignore superbement en envoyant un inutile texto à sa secrétaire…

Mais était-ce, en l’occurrence, vraiment utile d’ajouter ce commentaire obscurantiste à une formidable louange adressée à Monet et à l’impressionnisme ?

En effet, çà démange Guy en permanence de laisser toujours et encore « Carl » prendre le pas sur « Guitou » comme avant qu’il était obèse et malveillant mais, néanmoins, ce dernier se raccroche aux branches pour adresser des compliments « sincères » à Catherine Deneuve qui aurait l’intelligence et l’humour de ne plus se fier à sa séduction instinctive mais bel et bien à son charisme naturel.

On l’aura compris entre ces mots dûment choisis, le show de Guy Carlier serait construit sur la dualité existentielle entre « l’être » et le « paraître ».

Si, effectivement, l’essentiel de la carrière médiatique de Guy Carlier aura été fondé sur la stigmatisation de ses contemporains n’étant point en phase avec ses convictions et valeurs subjectives, un revirement à 180° aura été opéré sur le tard avec la prise de conscience de sa propre mésestime personnelle boostée par un déclic tragique contemporain que lui aura conté François Rollin à la fois co-auteur du narratif et de la mise en scène.

Cette alchimie est plutôt réussie en rappelant dans un premiers temps les heures glorieuses de « Carl » qui plaisaient tant aux auditeurs et téléspectateurs d’une époque sans doute révolue mais qui a encore le don de faire rire bon nombre de spectateurs du Théâtre des Mathurins pour ensuite décoller dans une quatrième dimension au cours d’une deuxième phase du spectacle avec la résurgence de « Guitou » prêt à tous les actes de contrition pourvu qu’ils aient le goût du partage retrouvé dans de précieux instants de bonheur suspendu par le fil si tenu de la vie resplendissante sous toutes ses composantes.

En réaction au désenchantement endémique, voici donc une sorte de Master class en forme de miroir tendu aux spectateurs pour « savoir profiter des bienfaits de l’existence » alors même que la félicité serait à portée de main !

Theothea le 02/03/22

       

   

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VIEUX CON

« Vieux Con » Christophe Alévêque en pleine lucidité au Rond-Point

      

de Christophe Alévêque

mise en scène  Philippe Sohier

avec Christophe Alévêque

****

Théâtre du Rond-Point    

      

© Giovanni Cittadini Cesi

   

Bienvenus au Club !.. C’est Christophe Alévêque qui nous y convie et c’est également lui qui nous régale ! S’auto-proclamant sans vergogne « Vieux Con » tout en y ajoutant néanmoins la qualification judicieuse de « moderne », voilà l’artiste habillé pour les saisons à venir qui succèderont, espérons-le, à celles du Covid.

Car, c’est bel et bien aux multiples confinements que nous devons son nouveau spectacle issu lui-même, préalablement, d’un livre que l’humoriste a publié à la suite d’une accumulation de notes rédigées durant ces périodes de cloisonnement subies de par le monde entier.

Cependant comme les gouvernements de chaque pays de la planète géraient chacun à leurs manières spécifiques la pandémie, c’est bien du ressenti au sein de l’hexagone dont il est question à l’origine de l’effarement rétroactif qui s’est emparé de Christophe Alévêque face à la soumission et la résignation de ses compatriotes obtempérant à n’importe quelle injonction disciplinaire.

Acceptant volontiers a posteriori le titre de meilleure vigie ayant pris d’emblée ses distances avec l’acceptation générale des vérités toutes faites distillées au fil des jours par le biais des médias de tout poil y compris bien sûr des réseaux sociaux, voici le saltimbanque rebelle prêt à remonter, pour notre clairvoyance, le fil d’un temps carcéral encore si proche mais pouvant sembler complètement désuet sous nos éclats de rire actuels et d’autant plus mal contenus que celui-là pourrait fort bien subrepticement nous revenir à nouveau en boomerang.

D’emblée, il nous annonce que son fils de 2 ans dort dans les coulisses alors que le père est désemparé à la perspective d’explications qu’il s’attend devoir bientôt apporter au rejeton pour rétablir un sens cohérent au monde qui l’entoure et dont les valeurs paraissent s’être retournées contre elles-mêmes.

La société étant en proie aux nuisances de « l’effet inverse » c’est-à-dire celles qui aboutissent au résultat dont les décideurs sont censés la protéger : « Plus on diabolise la violence, plus elle augmente. Plus on parle d’une cité tolérante, plus l’obscurantisme se développe etc… », il serait donc peut-être grand temps d’en déplacer le curseur normatif.

Ainsi l’empire de la bien-pensance s’est-il peu à peu constitué insidieusement en rempart de l’ordre moral et du manichéisme systémique obligeant le citoyen Alévêque à entrer en résistance contre le « prêt à penser » panurgique et à revendiquer, en contrepartie, la nécessité plus que jamais de l’esprit critique face notamment à la parole infantilisante de l’Etat mais tout autant qu’aux complotismes de tous bords.

Retournant la veste du « Vieux Con » réactionnaire qu’il avait toujours abhorrée pour assumer celle qu’on continue de lui coller sur le dos en la sublimant par lui-même de l’effigie de la modernité, le voilà prêt au combat contre l’univocité et tous les dictats quelles que soient leurs provenances.

Il ira même jusqu’à prôner la nécessité théorique du « n’importe quoi » salvateur car adapté légitimement à l’échelle humaine en absolu besoin de soupape pour se libérer de tous les carcans arbitraires.

Son leitmotiv désormais est simple: « Et nous, on veut continuer à danser encore ! Voir nos pensées enlacer nos corps… » et c’est ainsi que l’homme de scène invite le public au final à entonner cette profession de foi envers un avenir si possible prometteur.

Son spectacle est parfaitement abouti et constitue sans doute l’un de ses shows les plus pertinents… se présentant, en définitive, comme essentiellement fédérateur.

Theothea le 23/03/22

           

         

© Theothea.com

     

ROMAN(S) NATIONAL

      

de & mise en scène Julie Bertin & Jade Herbulot

avec   Éléonore Arnaud, Pauline Deshons, Pierre Duprat, Antonin Fadinard, Anna Fournier, Lazare Herson-Macarel, Morgane Nairaud, Loïc Riewer, Marie Sambourg

****

     

Théâtre de La Tempête  

      

© Simon Gosselin

     

Le « Birgit ensemble » emmené par Jade Herbulot & Julie Bertin projette le spectateur, dans un avenir proche, au cœur de la mêlée politique et institutionnelle qui, plus est, en période électorale, quelques jours avant le scrutin présidentiel.

Alors que la marche pour la victoire du parti libéral semble acquise, la machine à gagner va commencer à s’enrayer jusqu’à parvenir progressivement à la déroute collective.

Des forces supranaturelles semblent s’être emparées de la mécanique rationnelle en faisant intervenir des fantômes du passé agissant sur la mauvaise conscience générale.

L’énergie positive qui unissait les membres entourant le candidat se lézarde peu à peu en divisant leur adhésion commune en autant de conflits d’intérêt s’éloignant de l’objectif suprême.

La dynamique systémique de cette réalisation scénographique est captivante tout en affichant une parfaite maîtrise de direction d’acteurs.

Le spectateur est pris à témoin d’une trajectoire tellurique qui s’effondre sur elle-même tout en se rendant compte qu’aucune correction de tir n’est envisageable.

Sur le ton de la fable prophétique, ce happening agit comme une mise en garde sur le péril d’une citoyenneté prise en défaut de clairvoyance face à des forces antagonistes en présence pérenne.

Theothea le 24/03/22

        

         

© Simon Gosselin

     

REST AND WATCH

      

de & mise en scène  Jean Bechetoille

avec Thomas Bleton, Jacinthe Cappello, Guarani Feitosa, Philippe Le Gall, Hélène Marchand musique Guillaume Bosson

****

     

Théâtre de La Tempête

      

© Adrien Selbert

           

   

         

     

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