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 Sommaire / Editorial     Toutes nos  Critiques  2002 - 2003

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7ème  Saison     Chroniques   07.86   à    90      Page  104

 

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L'AIR DE PARIS

de  Jacques Pessis

mise en scène    Thierry Harcourt

 Choix des Chroniques ****

Théâtre Comedia

Tel: 01 42 38 22 22 

 

Alors que Manon Landowski a rejoint le merveilleux "I Do ! I Do !" et qu'Olivier Benard s'est lui, installé comme en réserve de la tête d'affiche qu'il fut en 2001, désormais dans le rôle de Prosper, l'étincelante troupe de "L'air de Paris" est repartie à la conquête de la capitale!..

Se substituant à l'intimité de l'espace Cardin, c'est maintenant le vaste théâtre Comédia qui ouvre les bras à la revue parisienne de Jacques Pessis égrenant près de trente-trois chansons, en autant de fabuleuses ritournelles de nos souvenirs collectifs!…

L'incomparable Isabelle Georges est devenue cette princesse provinciale rencontrant "fortuitement" le magicien Patrick Dupont, Pygmalion de la ville lumière aux yeux émerveillés de la belle Marie!…

Si le livret est léger à souhait comme il est nécessaire à une telle aventure musicale, la mise en scène de Thierry Harcourt, la chorégraphie de Bruno Agati, les lumières de Jacques Rouveyrollis galvanisent les enthousiasmes en mobilisant les énergies au profit d'une nostalgie volontariste!…

Ainsi, si la prestation de Patrick Dupont est poignante, c'est qu'elle porte les stigmates des ruptures douloureuses cherchant délibérément la voie du renouveau!…

Face au danseur étoile, Isabelle Georges semble survoler leur surprenant duo dans une grâce talentueuse aussi mythique que les présages accompagnant sa présence sur toutes les scènes!… Depuis "Chantons sous la pluie", la fluidité sensuelle de sa gestuelle atteint ces zones de l'imaginaire où l'évidence semble régner en maîtresse de sa voix!… Un sourire naturel!… Une perfection inégalée!…

Aucun de ses partenaires ne résistent aux attraits de la synergie artistique émergeant autour d'elle comme par magie!…

Les toutes dernières d'un spectacle laissant d'emblée sa trace dans les mémoires!..

Theothea le 11/04/03

L'EVENTAIL DE LADY WINDERMERE

d'  Oscar Wilde

mise en scène   Tilly 

 Choix des Chroniques ****

Théâtre du Palais-Royal

Tel: 01 42 97 59 81 

   

S'il serait facile de ridiculiser les moeurs victoriennes en caricaturant à peine les personnages de cette première comédie d'Oscar Wilde, Tilly a pris le parti tout au contraire de débusquer le tact, la candeur, et l'idéalisme d'une société aristocratique qui préfére annihiler d'emblée toute source de scandale en y opposant le mutisme de la bonne éducation!...

Ainsi en élevant prioritairement le culte du secret au point de susciter une suite de malentendus qui risquent au final de contredire les bonnes intentions initiales, le metteur en scène prend le risque de désamorcer la veine comique et acerbe de l'auteur, connu pour sa réputation sulfureuse!...

Qu'importe le silence gêné, les soupirs de tergiversation, pourvu qu'à terme une certaine vérité psychologique apparaisse éclairant, d'un entendement nouveau, une époque, des moeurs, un système de valeurs!...

En effet, Madame Erlynne avant d'être la mondaine dépravée que la rumeur insinue, est une mère aguerrie et inquiète ne pouvant malheureusement prévenir les dangers encourus par sa fille Lady Windermere, qu'en masquant son rôle par un comportement douteux de substitution!...

Le spectateur découvre le lien maternel caché en comprenant que l'honneur d'une famille et d'un mari (Robert Plagnol) ne saurait souffrir cette révélation et ne peut que sourire en observant les tracas et quiproquos que le rapprochement mère-fille déclenche à rebours!...

Si Caroline Cellier se glisse dans l'ambiguïté avec le charme et la subtilité attendus d'une comédienne d'expérience, c'est une réelle révélation d'apprécier Mélanie Doutey qui, avec un naturel confondant, se conforme avec véracité aux lois de la société anglaise du XIXème.

Comme les deux faces d'une même médaille, un mimétisme physique semble apparaître chez les deux femmes qui, en définitive, emmènent de concert maris, pères, amants, et courtisans dans un éventail de mensonges révélateurs!...

Theothea le 09/04/03

LA GUERRE DES DEUX ROSE

de  Lee Blessing

mise en scène    Daniel Delprat

 Choix des Chroniques ****

Théâtre Rive Gauche

Tel: 01 43 35 32 31 

 

Huis clos en nuit d'hôtel pour 21ème anniversaire de mariage. A un étage de différence, Carolyn et David retrouvent une chambre identique à celle de leur lune de miel!... Prêts à rejoindre un couple amis pour apéritif festif!... Stop!... tout va déraper!..

Mais pourquoi? Qui pourra le dire avec certitudes? Puisque c'est précisément le subjectif qui va faire irruption dans le long fleuve tranquille!...

Lui, sûr de leur amour qui s'est bonifié tout au long de ces années!... Elle, qui découvre soudain le négatif des apparences!... Lui, qui cherche entre humour et contrariété à reprendre le contrôle d'une situation inattendue!... Elle, qui se rend aux évidences de l'échec total!... Attitudes contradictoires que rien n'aurait laissé présager? Aucune possibilité de négociation; le blanc est devenu noir; ce qui attirait s'est transformé en repoussoir!.... Qualités et défauts se confondent désormais en faillite!..

"Usure du couple" diront les analystes patentés et autres experts conjugaux!...

"Tu es totalement prévisible... je n'ai plus rien à découvrir... tout est répétition" suggère Carolyn. "Je t'aime chaque jour davantage..." répondra en écho David.

Cependant qu'un téléphone valse par la fenêtre et que les premières gifles fusent au-delà d'un miroir brisé!... Remplir le vide insupportable par de l'agitation, serait-ce une première tentative de réfutation commune?... Combattre la dépression par des coups de pied, serait-ce la vertu du défoulement, l'arrangement avec soi-même ou l'hallali du couple?

Point d'explications radicales, pas de recettes miracle, mais peut-être le choix de tester les limites, de les transgresser, de jouer par delà les sentiments, de chercher une nouvelle sincérité derrière les mots!...

Elisabeth Bourgine et Bernard Lecoq excellent soir après soir à prendre la distance nécessaire pour effectuer l'exercice masculin/féminin, renvoyant dos à dos les faces d'une même médaille qui ambitionne de briller dans des cieux idéaux!...

Theothea le 10/04/03

ETAT CRITIQUE

de  Michel Lengliney

mise en scène    Eric Clivanyan

 Choix des Chroniques ****

Théâtre Fontaine

Tel:  01 48 74 74 40 

 

En illustrant l'émulation pour ne pas dire la compétition qui agitait un Sainte-Beuve complexé face à un Victor Hugo à qui tout souriait, Michel Lengliney a adopté le stratagème de dissimuler à tous les regards, l'auteur des "Misérables" pour laisser  a contrario en pleine lumière, le célèbre critique littéraire, en proie aux fantasmes et aux doutes!...

Celui-ci, entouré de cinq femmes emblématiques, va parcourir sa lente mais inexorable descente aux enfers, au cours de laquelle la lutte avec l'idée qu'il se fait de lui-même aura les pires difficultés à esquisser un compromis ou même une simple adaptation avec  la réalité!...

Mené tout à la fois par la présomption et le déni, la féminité le harcèle jusque dans les frustrations qui prennent ainsi l'ascendant de sa personnalité alors que l'exaltation de la virilité exacerbe son physique dénué de tout atout!...

Sous la fascination du maître, entre mère et épouse, entre domestiques et maîtresses, son entendement s'emballe et son talent d'écrivain semble se perdre dans la vacuité des désillusions!...

Cependant loin de chercher à l'abuser, ces femmes expriment toutes chacune à leur manière et selon leurs fonctions, un attachement envers cet homme dont le destin semble s'approprier le pathétique avec une évidence trop déconcertante!....

Gérard Jugnot, en "looser" caractériel aurait pu aisément caricaturer le personnage jusqu'à en épuiser les ressources de l'âme!... Tout au contraire, le metteur en scène Eric Civanyan ne retient pour le comédien que cette part d'humanité qui transcende défauts et lâcheté de Sainte-Beuve afin d'en sublimer le combat intérieur!...

C'est ainsi que Annik Alane, Hélène Seuzaret, Lorella Cravotta, Emilie Alibert et Julie de Bona excellent à panser, non sans humour et sur un ton libertin, les plaies d'un homme de lettres pris en flagrant délit de régression au stade du "petit garçon" qu'il n'a jamais cessé d'être!...

Remarquable création théâtrale dans une écriture pleine de malignité et que non sans pertinence Gérard Jugnot aimerait à comparer au succès des "Palmes de Monsieur Schutz"!...

Theothea le 15/04/03.

SARAH

de  John Murell

mise en scène   Bernard Murat 

 Choix des Chroniques ****

Théâtre EdouardVII

Tel: 01 47 42 59 92 

 

Déjà Molière du meilleur comédien en 1999 pour le "Bel air de Londres", qu'importe que le même trophée lui revienne ou non en 2003 pour SARAH où il multiple à souhait les rôles de composition, Robert Hirsch devenu à lui seul une institution, mériterait la suprême récompense d'être élu "hors compétitions"!...

Qui sait si après Fanny Ardant et maintenant Anny Duperey, une énième partenaire ne sera pas nécessaire pour répondre au plébiscite de ce comédien hors pair et célébré par tous?.

Aussi, chaque soir que le théâtre fait, en l'occurrence au sein du merveilleux Edouard VII remis à neuf récemment, au moment où le secrétaire Georges Pitou se met humblement sur scène au service de l'immense Sarah Bernhardt, comment ne pas imaginer qu'en coulisses aussi renommées soient ses partenaires, celles-ci ne frémissent pas de félicité à l'idée de rencontrer et de jouer avec celui qui pourrait être le "Monstre Sacré"!...

Quand tout semble perdu, la vie, la santé, l'amour et que même le soleil ose une nouvelle fois se coucher à votre regard, c'est alors qu'il est indispensable d'aller puiser au-delà des forces contingentes, ce surcroît d'énergie vitale faisant basculer sentiments et entendement dans le chaos de l'humour et du cynisme!...

Et même si le monde des apparences vous invite à prendre sommeil, c'est alors qu'il faut se relever en pleine nuit pour affronter la douleur jubilatoire de l'aube!... Mimer le coma onirique pour mieux renaître aux frissons de la fraîcheur juvénile!...

Au diapason de cette fantasmagorie initiée par John Murrell et adaptée par Eric-Emmanuel Schmitt, les deux acteurs complices s'entendent jusque dans la moindre inflexion de voix, jusque dans le moindre geste ébauché et récurrent!... Bernard Murat les invite à visiter l'enfance des personnages, là où il est permis de substituer la vie au profit du jeu!....

Anny Duperey rend charnelle cette relation privilégiée avec le mythe, que ces deux professionnels du spectacle ont la plénitude et la subtilité de jouer à front renversé!...

Oui, Sarah Bernhard c'est lui!...mais ne le lui répétez pas, il doit encore se croire simple sociétaire, à la Comédie-Française!...

Theothea le 14/04/03

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